Elbabouns Posté(e) 7 janvier 2018 Posté(e) 7 janvier 2018 Bonjour à toutes et à tous et bonne année 2018. Après avoir lu vos interventions, je me permets de vous parler de la situation des brigades dans notre département. Nos conditions de travail n’ont cessé de se dégrader depuis 2008/2009 et ce dans un silence assourdissant. Début 2000, j’étais Brigade formation continue. Au fur et à mesure des années, les DASEN se sont succédé et y sont allés de leur ‘ réforme ‘ afin de ‘fluidifier’ ou ‘d’optimiser’ ( sic ) un système qui commençait à dysfonctionner, du fait tout simplement des suppressions de postes de remplaçants. Donc au départ, il y avait des brigades de formation continue, attachés à une zone de remplacement et assurant des missions de 3 semaines maximum. Petit à petit, les zones se sont sérieusement agrandies. Nous sommes passés d’une zone à deux. Puis des deux précédentes à deux zones + celles lui étant limitrophes. Il y a 3/4 ans, nous avons commencé à être ‘ réquisitionnés’ pour des circonscriptions lointaines sur des remplacements maladies ou à l’année. Comme cela n’était pas dans nos attributions ni dans notre contrat initial, certains d’entre-nous ont protesté. Résultat, l’année suivante, ils ont supprimé les Brigades FC et créé des brigades départementales avec comme choix ( je résume ) : ‘ Ou vous postulez sur ces nouveaux postes en acceptant les nouvelles conditions ou vous reprenez un poste fixe. ‘.Donc de brigades FC, nous sommes devenus brigades ‘ Tout’ . Maladie, maternité, ASH et parfois stages avec un plan de formation réduit à peau de chagrin. Nous abondons également la brigade REP + puisque semble-t-il il n’y a pas eu assez de brigadiers ‘Rep + ‘ de nommés alors que c’est prévisible au poste près lors de la carte scolaire. Pas grave, les brigades ‘ Tout ‘ sont là pour ça. Les syndicats ont réussi à l’époque à instaurer quelques garde-fous. - Pas de remplacement supérieur à une période. - Nomination sur ‘ hors-zone ‘ devant rester exceptionnelle. Les années suivantes, ces garde-fous n’ont même plus été respectés et nous voilà dorénavant ‘baladés’ de droite et de gauche, sur l’ensemble de notre département. Dans vos interventions, certains collègues parlent (avec un certain effroi) d’une heure trente de route . Pour nous, les nommés ‘hors-zone’, ça peut atteindre plus de quatre heures de délai de route dans la journée si nous devons traverser la préfecture avec en bonus les péages autoroutiers, les tunnels et les stationnements payants quasi obligatoires.Et des déplacements dépassant allègrement les 80 km aller, voire plus si affinités . Donc le mercredi, on passe plus d’heures dans la voiture que dans la classe . Il m’arrive plus souvent qu’à mon tour de mettre le réveil à 5 heures pour un départ à 5h45, retour 19 heures, en fonction des innombrables embouteillages et accidents qui bloquent la circulation. Bien entendu, pas question d’être en retard, plusieurs collègues se sont fait taper sur les doigts. - Si on part deux heures avant, on arrive limite. - Si on part trois heures avant par sécurité, on évite peut-être les embouteillages mais on se retrouve devant une école fermée et on fait le poireau pendant une heure. L’administration ne tient aucun compte des délais de routes. Les remplacements FC sont annulés à la dernière minute faute de remplaçants, et la pause méridienne semble maintenant être considérée comme temps de service. Les appels ou courriels injonctifs qui vous envoient dans une autre école à 80 km le matin pour l’après-midi ne sont plus rares, nous n’avons même pas le temps de nous restaurer. Cette année, cerise sur le gâteau, la fameuse réforme des ‘ CP à 12 ‘ . Nous sommes un des départements, avec le 93 et autres le plus fourni en écoles REP+. Comme cette réforme s’est faite à moyens constants, devinez qui ils ont choisi pour être nommés sur ces postes vacants sortis du chapeau ? 130 remplaçants ont ainsi disparu. Les problèmes de remplacement déjà présents depuis plusieurs années où l’on voit maintenant des classes de primaire privées d’enseignants pendant 3 semaines et plus s’aggravent. Le tout dans un silence assourdissant. C’est pas grave, il y a les répartitions au sein de l’école. Certains IEN ont d’ailleurs interdit aux directeurs d’afficher l’absence d’un enseignant le matin à l’ouverture. Pour remplacer les remplaçants disparus, on embauche cette année des contractuels payés à la tâche avec des contrats de deux ou trois semaines. Ils sont licenciés pendant les petites (et grandes ) vacances puis réembauchés à la rentrée et interdits d’ISSR . http://www.ac-aix-marseille.fr/cid123021/recrutement-professeurs-remplacants-contractuels-pour-les-ecoles-1er-degre-des-bouches-rhone.html Comble de l’ironie, des candidats inscrits sur liste complémentaire sont embauchés comme contractuels, leur faisant, à terme, perdre le bénéfice du concours. Avec tout ça, beaucoup d’entre-nous craquent, on le ferait à moins. Par conséquent, les arrêts de travail sont plus fréquents chez les titulaires mobiles que sur les postes fixes. Et comme bien entendu on ne s’inquiète que des conséquences et non pas des causes de ce malaise, ‘ une enquête sur l’efficience du remplacement ‘ a été demandée à l’Inspection Générale par le Dasen . Nous vivons une époque formidable. Qu’est-ce qui va encore nous arriver ? Merci de votre attention.
abel27 Posté(e) 7 janvier 2018 Posté(e) 7 janvier 2018 Je pense que tu dis ce qui nous pend au nez dans notre département. Division en 2 zones pour tout le département mais bien sûr, soi-disant que ça n'allait rien changer... Alors, moi je parle d'1h30 de route (et encore, je pense que je peux être en retard mais dans ce cas-là, je m'en fiche, je n'ai encore eu personne qui me reproche d'être en retard et d'ailleurs, je ne lui conseille pas) mais d'autres collègues qui habitent plus loin que leur école de rattachement sont encore bien plus embêtées. Ici aussi, les arrêts commencent chez les TR, des collègues en ont ras la couette de se taper la rep + avec de la route en plus...
flops Posté(e) 7 janvier 2018 Posté(e) 7 janvier 2018 +1 mais nous sommes dans le même département ...
Goëllette Posté(e) 8 janvier 2018 Posté(e) 8 janvier 2018 Je suis scandalisée par ce que vous décrivez et je vous souhaite beaucoup de courage car votre fonction est difficile. J'ai été Brigade il y a quelques années maintenant et les choses se sont dégradées sans que les TR se sentent défendus. Il y a même des départements dans lesquels on force les ZIL (souvent plus âgés et ayant choisi ce poste) à devenir Brigade et à remplacer loin et longtemps, c'est-à-dire le contraire de ce pourquoi ils avaient choisi ce poste. Et aucun syndicat ne les défend réellement (en suivant l'action jusqu'au bout et en intervenant pour que les choix des collègues soient respectés, surtout que c'est possible).
Bogey Posté(e) 15 janvier 2018 Posté(e) 15 janvier 2018 Oui, c'est scandaleux mais on n'en parle pas et quand j'interroge les syndicats élus sur ce qui va se passer dans notre département (vu qu'ils reçoivent des docs et ont des réunions) ils disent qu'ils ne savent pas et ensuite, en février, on découvre la douloureuse et c'est trop tard pour se battre.
juan66 Posté(e) 16 janvier 2018 Posté(e) 16 janvier 2018 Les syndicats sont bien plus occupés à défendre le RASED et les emplois aidés que les remplaçants, ce n'est pas un avis mais un constat. 1
Goëllette Posté(e) 16 janvier 2018 Posté(e) 16 janvier 2018 Et pourtant, pour ce qui me concerne, je trouve que les TR me sont au moins aussi utiles que les membres des RASED !
Bogey Posté(e) 19 février 2018 Posté(e) 19 février 2018 Et le ZIL que je suis te remercie de le trouver !
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