Lena Posté(e) 18 janvier 2018 Posté(e) 18 janvier 2018 Ajoute que les instits eux aussi ont changé. Lorsque je suis partie en classe de neige, en CM2 (2 semaines - 1982), les instits des 4 CM2 étaient des hommes, laissant les mioches à Bobonne, dans un univers encore proche des démarches de type patronage / boy scouts / vie collective. Quand c'est Bobonne qui a des CM2, pour s'occuper des mioches-perso, c'est déjà plus délicat, le patronage & co est bien loin (génération de mes parents), et nous tenons à nos WE.
prof désécol Posté(e) 18 janvier 2018 Posté(e) 18 janvier 2018 il y a 29 minutes, isadax a dit : D'ailleurs quand je suis arrivée, la couleur était annoncée : les CM2 partent. Quand on a décidé d'arrêter pour diverses raisons, les parents nous ont mis une pression monstre. On le leur "devait" Il faut aussi reconnaître que certains collègues font parfois preuve d'un empressement stupéfiant à participer, voire organiser ce type de séjour -souvent plusieurs années consécutives- malgré des parents pénibles, des élèves insupportables, une paperasserie institutionnelle grandissante et une profession qui se dégrade à vue de nez... Que l'on aille pas trop s'étonner après ça.
isadax Posté(e) 18 janvier 2018 Posté(e) 18 janvier 2018 Mes collègues aimaient vraiment ça. J'ai eu du mal à les convertir à la classe rousse mais elles reconnaissaient que c'était plus pédagogique. La dégradation des conditions, les parents pénibles voire procéduriers au moindre problème et les difficultés familiales ont sonné le glas de notre investissement. Le truc chouette c'est qu'on a fait front ensemble. Si l'une de nous avait voulu continuer, ça aurait été très compliqué de refuser.
Nao Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Il y a 10 heures, Goëllette a dit : En même temps, la campagne, tous les enfants peuvent y être emmenés par leur famille, les sports d'hiver, c'est différent ! Oui mais est-ce le rôle de l'école ? J'entends souvent que c'est une chance pour les petits qui n'iront jamais, etc, etc. Mais enfin, pour ceux-là, il existe presque partout des assos, des organismes locaux ou départementaux pour voyager. Aller voir la montagne enneigée, est-ce un incontournable pour chaque français ?. Mes gamines n'y ont jamais mis les pieds, au grand dam de toute la famille. Mais ça va, elle ne sont pas tombées dans la dépression infantile. Si on veut aller dans ce sens, je trouve extrêmement triste que nos élèves ne puissent pas aller voir des coraux, un lagon.... Pour autant je ne vais pas tenter de les y emmener Ce que je trouve réellement dommage, moi, c'est que des gosses qui vivent à 30 minutes de la mer n'y sont jamais allés. Ou que des gosses qui vivent à la campagne ne savent pas faire la différence entre un cheval et une vache. Et là ce sont des exemples vus et revus par mon mari et par moi-même. De même, des gamins issus de milieux favorisés connaissent souvent des régions ou des pays lointains mais pas leur quartier, leur département. Et là on peut y faire quelque chose. Ce n'est pas le fait qu'une mairie permettre à des élèves d'y aller qui me gène, mais que ça devienne une obligation et qu'apparemment, personne n'avait de doute sur le fait que les enseignants acceptent de s'y rendre. Or tout le monde sait que les élèves ont changé, et l'attitude de leurs parents également (ceci expliquant beaucoup cela) donc que ce qui était clairement une chance pour des enseignants à mes débuts deviennent une contrainte maintenant.
Byza31 Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Il y a 4 heures, Nao a dit : Ce que je trouve réellement dommage, moi, c'est que des gosses qui vivent à 30 minutes de la mer n'y sont jamais allés. Ou que des gosses qui vivent à la campagne ne savent pas faire la différence entre un cheval et une vache. Et là ce sont des exemples vus et revus par mon mari et par moi-même. Hors-sujet, mais pour l'anecdote. La classe d'une collègue avait fait une sortie l'hiver à la montagne et devait y retourner au printemps. L'enseignante précise que même si c'est un peu haut, normalement, il ne devrait plus y avoir de neige en mai. Une élève demande : "Ah bon? Mais qu'est-ce qu'il y a, sous la neige ?"... Je suis en... Ariège... (La collègue a répondu que c'était tout carrelé...)
Argon Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Il y a 5 heures, Nao a dit : Ce que je trouve réellement dommage, moi, c'est que des gosses qui vivent à 30 minutes de la mer n'y sont jamais allés. 30 mn ? On a à Nice — certes, plutôt dans les quartiers est, mais à portée de tramway de la Promenade des Anglais — des gamins qui ne sont jamais descendus jusqu'à la plage !
Goëllette Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Il y a 6 heures, Nao a dit : En même temps, la campagne, tous les enfants peuvent y être emmenés par leur famille, les sports d'hiver, c'est différent ! Oui mais est-ce le rôle de l'école ? J'entends souvent que c'est une chance pour les petits qui n'iront jamais, etc, etc. Mais enfin, pour ceux-là, il existe presque partout des assos, des organismes locaux ou départementaux pour voyager. Aller voir la montagne enneigée, est-ce un incontournable pour chaque français ?. Mes gamines n'y ont jamais mis les pieds, au grand dam de toute la famille. Mais ça va, elle ne sont pas tombées dans la dépression infantile. Si on veut aller dans ce sens, je trouve extrêmement triste que nos élèves ne puissent pas aller voir des coraux, un lagon.... Pour autant je ne vais pas tenter de les y emmener. Ce que je trouve réellement dommage, moi, c'est que des gosses qui vivent à 30 minutes de la mer n'y sont jamais allés. Ou que des gosses qui vivent à la campagne ne savent pas faire la différence entre un cheval et une vache. Et là ce sont des exemples vus et revus par mon mari et par moi-même. De même, des gamins issus de milieux favorisés connaissent souvent des régions ou des pays lointains mais pas leur quartier, leur département. Et là on peut y faire quelque chose. Nous sommes d'accord, de même que se battre pour que des élèves dont les parents ne travaillent pas mangent à la cantine car ce sera leur seul repas équilibré de la journée ... C'est une autre vision de l'école républicaine, celle de mon enfance, où elle participait à apporter aux enfants ce que leurs parents ne pouvaient pas leur offrir. Je connais des communes proches de la mer qui organisent des classes de mer et des écoles de campagne qui financent des classes de... campagne. Je trouve cela plus tragique qu'une commune de banlieue parisienne permette à des élèves d'aller, sans doute pour la seule fois de leur vie, faire du ski et découvrir la montagne. Du temps de ma jeunesse et de mes débuts, les élèves avaient classe le matin, mercredi et samedi compris, et la classe de neige faisait l'objet d'un travail en amont et en aval. Elle avait tout à fait sa place dans les programmes (français, maths, eps, sciences, vivre ensemble, ...). Maintenant, avec la multiplication des matières et des sujets, il y a moins de place pour les projets, ce qui est bien dommage. De plus, le comportement des élèves ne nous donnent que rarement envie de les supporter au-delà du temps de classe, et leurs parents représentent désormais davantage des menaces que des alliés avec lesquels on a envie de s'investir ... 1
Nao Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Il y a 3 heures, Argon a dit : 30 mn ? On a à Nice — certes, plutôt dans les quartiers est, mais à portée de tramway de la Promenade des Anglais — des gamins qui ne sont jamais descendus jusqu'à la plage ! T'inquiète. A la Réunion j'ai eu des élèves sur la côte ouest qui n'étaient jamais allés à la plage non plus. Faut le faire, quand même.
3caille Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Mais enfin, pour ceux-là, il existe presque partout des assos, des organismes locaux ou départementaux pour voyager Sauf que concrètement aujourd'hui les colos il y en a de moins en moins.... A cause du coût, des craintes des parents et les indemnités des directeurs et animateurs qui ne suivent pas non plus.... Et puis les colos ceux qui y ont accès c'est les mômes dont les parents ont les moyens ou au contraire peu les moyens ( les familles bénéficient alors d'aides intéressantes). Dans les colos françaises on croise de moins en moins souvent des enfants issus des classes moyennes mis à part pour les colos financées par les CE.
Nao Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 il y a 3 minutes, caille67 a dit : Mais enfin, pour ceux-là, il existe presque partout des assos, des organismes locaux ou départementaux pour voyager Sauf que concrètement aujourd'hui les colos il y en a de moins en moins.... A cause du coût, des craintes des parents et les indemnités des directeurs et animateurs qui ne suivent pas non plus.... Et puis les colos ceux qui y ont accès c'est les mômes dont les parents ont les moyens ou au contraire peu les moyens ( les familles bénéficient alors d'aides intéressantes). Dans les colos françaises on croise de moins en moins souvent des enfants issus des classes moyennes mis à part pour les colos financées par les CE. C'est vrai, nous sommes nous mêmes dans la classe moyenne et la colo nous coûterait bien trop cher. Mais bon, on peut quand même partir en vacances tous les ans à la mer ou à la montagne. Par contre pour les enfants issus de milieu très défavorisés, la colo très largement accessible. Ça revient à ce que je disais plus haut. Et les colos chez moi sont assez nombreuses. Pas mal de villes ou de coms de coms organisent aussi des journées à tout petit prix à la mer, dans un parc d'attraction, sur une base nautique pour apprendre à faire du bateau, etc.
framboise sauvage Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Citation C'est vrai, nous sommes nous mêmes dans la classe moyenne et la colo nous coûterait bien trop cher. Mais bon, on peut quand même partir en vacances tous les ans à la mer ou à la montagne. Par contre pour les enfants issus de milieu très défavorisés, la colo très largement accessible. Les classes défavorisées ont des/aides de la CAF et les JPA paient une partie du séjour. J ai toujours refusé de faire des classes transplantées quand j avais mes enfants petits et maintenant je refuserai parce que nos heures sup ne sont pas payées et que les gamins sont insupportables dans l ensemble. Mon mari avait fait une classe transplantée et il avait dû payer sa part ! Le directeur trouvait ça normal. Bon c' était il y a 17 ans. Et bien cela a été la dernière classe transplantée faite! A trop tirer sur la corde, elle finit par casser.
Goëllette Posté(e) 19 janvier 2018 Posté(e) 19 janvier 2018 Il y a 5 heures, éowin a dit : Goëllette j'enseigne dans une ville à 30 minutes de la mer..............certains enfants n'y sont jamais allés!!!!!!!!!!!!!!! Ils ont télé dans la chambre, tablette, jeux vidéo pour plus de 18 ans.... mais la mer..... C'est ce que j'écris.. Il y a un moment où on ne peut plus rien ... Même à mettre 6 élèves par classe jusqu'au CM2 !
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