--anonyme-- Posté(e) 12 octobre 2018 Posté(e) 12 octobre 2018 Bonjour, Je suis conseillère pédagogique de circonscription et ... en arrêt pour épuisement professionnel . Depuis 3 semaines je travaille sans relâche , tous les soirs tard et les weekends pour pouvoir assurer surtout des missions administratives ( remplir des tableaux pour faire remonter des chiffres ). Je ne fais que peu ou pas de pédagogique excepté les visites des NT que l’on enchaîne à un rythme fou , en déshumanisant les entretiens. On nous en demande toujours plus , et ce n’est jamais suffisant. Je pense que je me faisais une fausse idée de ce poste mais en échangeant avec d’autres conseillers pédagogiques , j’ai aussi réalisé que les’tâches à effectuer peuvent être différentes d’une circonscription à une autre . Qu’en est-il des missions réelles d’un conseiller pédagogique ? Sont elles prioritairement administratives? Merci pour vos retours!
André Jorge Posté(e) 13 octobre 2018 Posté(e) 13 octobre 2018 Il y a 18 heures, leena a dit : pour pouvoir assurer surtout des missions administratives ( remplir des tableaux pour faire remonter des chiffres ). Je ne fais que peu ou pas de pédagogique excepté les visites des NT que l’on enchaîne à un rythme fou , en déshumanisant les entretiens. Bonjour, Dans ma circonscription, les CPC font beaucoup de tâches de type administratif également. Ils sont aussi chargés de mettre en place des formations d'un jour destinées aux débutants par exemple, des animations pédagogiques, ils organisent des manifestations (Maternathlon, etc.),... Pour ce qui est des visites et évaluations de PES, enseignants débutants, ils sont en manque de temps et souvent j'entends dire les PES que l'entretien avec la CPC n'a duré que 15 minutes parce qu'elle ne pouvait pas rester plus longtemps. Une CPC venue évaluer une PES est sortie un long moment de la classe car elle avait une urgence au téléphone. Une autre PES a eu sa visite d'évaluation après la réunion de validation CPC/Formateurs ESPE. Bref : CPC, pour moi, c'est énormément trop de boulot et pas assez de temps pour le faire. Les CPC que je connais sont des "machines de guerre" qui abattent un travail énorme, au détriment de leur vie de famille dans certains cas.
Lolita Posté(e) 13 octobre 2018 Posté(e) 13 octobre 2018 Leena, ton sujet ne m'étonne pas. Et pourtant j'entame ma 10ème année de CPC... Avant de répondre à tes interrogations, je me permets de faire un point sur mon état : - depuis 6 jours, je suis coincée du dos et des cervicales, signe chez moi de grosse fatigue et de stress (comme beaucoup !) - pour la 1ère fois de ma vie, j'en avais tellement marre il y a une quinzaine de jours, que je suis allée calculer quand je pourrais prendre ma retraite. Voir qu'il me reste finalement moins de 10 ans (en l'état actuel des choses...) m'a aidé à me lever le lendemain matin pour aller au boulot. - pour la 1ère fois, j'ai craqué au bureau pour des raisons professionnelles (ça m'est arrivé quelques fois pour des raisons personnelles - décès ou situation compliquée) mais jamais encore ça ne m'était arrivé à cause du boulot. Heureusement, j'ai des collègues en or et si elles n'avaient pas été là, je pense que je filais chez le médecin. - le problème dans notre situation, c'est que si tu t'arrêtes, quand tu reviens, la pile de travail n'a fait qu'augmenter et c'est encore plus synonyme d'angoisse et de stress pour moi. Il y a 3 ans, j'ai été arrêtée 2 mois pour une opération de la thyroïde : je peux te dire que le retour a été rude (même si j'avais repris de la maison au bout d'1 mois pour essayer de gérer ce que je pouvais...). - depuis 3 semaines, je compte les jours jusqu'aux vacances pour essayer de sortir la tête de l'eau (mais j'ai bien peur que je ne puisse à la fois me reposer et à la fois me mettre à flots avec tout ce qu'il y a à faire...) - de plus en plus de doutes quant à "ma loyauté vis à vis de l'institution" : et ça, ça me désole et ça m'inquiète.... Je te passe, comme toi, les soirées et les WE à travailler : on peut ne jamais s'arrêter... comme quand on a la classe d'ailleurs. Pour ce qui est de cette année, ici, c'est la catastrophe. On a l'impression qu'on nous en rajoute toujours plus, comme un mille-feuille qu'on empile sans jamais rien enlever des choses à faire. J'ai fini par en conclure que c'est "la Macronie" à notre niveau. Alors, quelques "décisions" que j'ai décidé de prendre (je n'y arrive pas toujours, loin de là, mais j'essaie) : - j'ai appris à dire "non" : quand mon IEN me demande certaines choses, je lui dis gentiment que je les ferai "quand j'aurai fini... (listes des "priorités")..." J'ai de la chance car il comprend.... le plus souvent car il sait ce que j'abats comme boulot. - j'ai établi MES priorités, à savoir : le suivi des jeunes. Pour les visites, mon tél est éteint. Au moins, je ne suis pas dérangée. Pour les "urgences", c'est pas moi, c'est l'IEN... ou le 15 ! Pour avoir un vrai entretien, je demande aux PES, T1 ou T2 de prévoir du travail en autonomie pour après la récréation. Soit ils répartissent les élèves, soit (plus rarement), ils travaillent seuls et on discute de la récréation jusqu'à 12h30, 12h45. Pour moi, c'est un vrai entretien de formation. - autre priorité : les demandes des collègues ou des directeurs, les formations (surtout celles qu'on a construites pour le cycle 1), mais les autres aussi car ça fait partie de nos missions. - le soir, je travaille maximum jusqu'à 22h. Fini ou pas, j'arrête. Car je finissais par faire des cauchemars de boulot... Cette année, avec en plus les injonctions venues d'en haut, on n'y arrive pas : formation de 9h maths, 9h français pour tous les cycles 2 et 3, visites dans les classes de CP, de CE1, voir des séances de maths, plan de formation à organiser, les enquêtes, les coups de fil de parents ou de collègues en souffrance + GAIA (ma bête noire....), et le pire, ce sont les mails. Jamais je n'avais reçu autant de mails que cette année : on a l'impression que là-haut, chacun se lève le matin et a une idée : il envoie donc un mail avec des choses à faire ! Donc, ça devient ingérable. Enfin, si ça peut donner des idées à d'autres, nous nous sommes réunis à quelques CPC/CPD du départements et nous avons établi une liste de questions à propos de tout ça car la DASEN nous réunit le 19 novembre. On va voir déjà si elle prend en compte nos questions et ce qu'il en ressort. Désolée d'avoir été aussi longue mais je voulais te dire que tu n'es pas la seule pour qui "le vase déborde". J'aime mon boulot, j'y prends en général beaucoup de plaisir, je me dis que l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs... mais ils sont en train de nous dégouter de notre métier. Courage ! Repose-toi et viens parler ici si tu en as envie
Lolita Posté(e) 13 octobre 2018 Posté(e) 13 octobre 2018 J'ai oublié quelque chose : je ne vais plus aux réunions "blabla". La plupart des liaisons écoles / collèges fonctionnent très mal. Après les avoir "portées" pendant plusieurs années, j'ai dit à mon IEN que je ne gérais plus et que si les collèges veulent prendre les choses en main, ils peuvent. On a eu une réunion pour les préparer : contrairement à d'habitude, je n'ai rien dit, rien proposé. Là aussi, mon IEN m'a soutenue. On attend qu'ils nous proposent un ordre du jour. Si c'est nul, et bien tant pis ! ça ne changera pas la face du monde. Refus également d'aller aux réunions PEDT, cellules de veille organisées par les mairies. Ils veulent faire, ils font. Pour aller faire "tapisserie" ou "pot de fleurs", j'ai autre chose de plus intéressant à faire ! Je me suis dit "Qu'est-ce qu'il va m'arriver si je n'y vais pas ?" (question soufflé par mon homme qui m'aide parfois à relativiser...) Ils vont me virer ? non. Alors... NB : Ces remarques ne m'empêchent pas d'angoisser et de stresser en me disant que je n'arrive pas à tout faire comme il faut...
Invité Posté(e) 14 octobre 2018 Posté(e) 14 octobre 2018 Merci pour ces réponses , merci pour le partage de ton expérience Lolita. Ce qui est positif, c'est que ton IEN te soutient; en ce qui me concerne, ce n'est pas trop le cas; nous avons une vision très différente de la formation, de l'accompagnement. Je pense que je ne suis pas dans la bonne circonscription...et qu'en attendant, je ferais mieux de retourner en classe, pour retrouver ce lien avec la pédagogie, car à remplir des tableaux , j'ai l'impression de m'en éloigner. Pareil, je ne supporte plus ces formats de formation de 3 ou 6 h sans accompagnement des équipes in situ en aval. Nous ne parvenons pas à faire bouger les représentations et encore moins les pratiques; comment le pourrions nous sans être plus sur le terrain? Je suis très frustrée et ai fait l'erreur d'être utopiste en pensant qu'en étant CPC , je pourrais faire bouger un peu les lignes.... Finalement, je pense qu'en étant PEMF, ou tout simplement dans ma classe, je serais bien plus utile...
evilo Posté(e) 21 octobre 2018 Posté(e) 21 octobre 2018 Je crois que les CPC des circonscriptions vers chez moi en sont au même point que vous et cette année, ils ont des PES à suivre en plus de l'année dernière. J'ai très envie de devenir CPC mais j'ai aussi peur d'être déçue, comme toi Leena. Mon directeur de pôle de formation dit que ce sont des bêtes de travail, qu'il ne ferait jamais ça. Cette année, je suis PEMF. la 1ère période a été très difficile: classe à 3/4 de temps, des PES pendant 2 semaines (4 différents chaque jour !), mes propres PES à accompagner (j'en ai 5), des réunions, des formations... Je rentre tard et je n'ai eu qu'un mercredi après-midi de libre. La suite s'annonce tout aussi chargée avec des interventions en QP à l'ESPE et encore des formations. Mais j'aime beaucoup ce que je fias avec les stagiaires et je m'entends bien avec leur tuteur ESPE donc on passe de bons moments. Ca fait du bien de couper avec la classe 1 jour par semaine.
bab33 Posté(e) 25 octobre 2018 Posté(e) 25 octobre 2018 Bonjour, après une année de pose , je vais passer l’admissibilité l’année prochaine . En tant que Cpc y a t-il une compensation financière intéressante ? Motivante ? Ensuite, regrettez-Vous votre poste de PE avec fonction Mat ou préférez-vous quand même être cpc ? C’est contradictoire mais je passe le cafipemf au cas où. Je n’ai pas encore fait le tour de ma classe . En vous lisant cela fait un peu peur. Je pensais que de ne plus avoir sa classe soulageait beaucoup mais je vois que la pression ien est forte quand on est cpc. Merci pour vos réponses.
Invité Posté(e) 27 octobre 2018 Posté(e) 27 octobre 2018 Je pense que cela dépend aussi beaucoup de l’IEN et de sa manière de piloter une circonscription. En ce qui me concerne , j’ai la fâcheuse impression de remplir des tableaux pour faire remonter des chiffres et de ne pas être assez sur le terrain pour accompagner les enseignants. Je pense sérieusement à reprendre une classe en tant que PEMF pour renouer avec la pédagogie . Cette expérience m’a permis de comprendre qu’être CPC de circonscription n’est pas un poste sur lequel je repostulerai . Bien trop administratif à mon goût . Par contre être conseillère pédagogique départementale , oui.
muesli Posté(e) 6 novembre 2018 Posté(e) 6 novembre 2018 Tu penses que les Cpd ont moins d'administratif? J'hésite à postuler sur un poste de CPD Ed musicale car le CPD partirait à la retraite, et apparemment, il n'y aurait ( pour l'instant!) personne intéressée... Alors je me disais que si cela n'intéressait personne, il y avait peut-être une raison... Je n'ai pas encore le CAFIPEMF mais la condition pour postuler serait de s'engager à le passer, ce que j'avais prévu de toutes façons Y a -t-il des CPD arts visuels ou musique pour témoigner dans le club pour faire part de leur opinion et conseils? Merci!
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