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Quel avenir pour les jeunes d'IME ?


drass86

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Bonsoir,

je suis enseignante depuis une dizaine d'années en IME, depuis l'an passé dans notre département des classes externalisées à titre expérimental ont été mises en place. L'expérience s'avère positive pour les jeunes qui quittent enfin le carcan que peut être l'institution. Depuis la rentrée nous sentons une pression et une volonté qui s’accentue de multiplier ces classes externalisées sans inclusion (pour le moment). Cette externalisation me paraît possible et bénéfique pour certains jeunes mais pas pour la majorité des jeunes accueillis : que fait-on du soin ? de l’accompagnement éducatif ?

Nous avons donc pour mission de réfléchir à une classe et aux élèves qui pourraient potentiellement bénéficier de ce dispositif.  Il semble cependant que cette décision ait été prise sans concertation avec les acteurs du secondaire ou du primaire qui sont en incapacité de recevoir des élèves supplémentaires dans leur collège ou école. Parallèlement à ces injonctions de l'éducation nationale, l'ASE affiche une volonté de fermer des internats voire des IME entiers. Il me paraît pourtant  que l'ASE  conjointement n’augmente pas les capacités d'accueil  des foyers et qu’elle peine à recruter des familles d'accueil dans notre pays.

Sachant que les internats d'IME peuvent dans certains cas être des placements déguisés je m'interroge sur l'avenir de ces jeunes : que  leur prépare t-on?

Donc je souhaiterais savoir si vous ressentez dans vos IME ce virage qui s’enclenche ? Avez-vous des internats qui ferment que deviennent les jeunes qui n’en bénéficient plus ? Concernant les classes externalisées  augmentent t-elles dans vos départements ? Avec quelle réussite ?

Merci d’avance pour vos témoignages.

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Ici on nous incite en effet +++ à ouvrir des classes externalisées. Une en collège et une en élémentaire. 

On sent en effet ce virage dont tu parles et je pense que notre métier (même si je ne suis pas spécialisée, ça fait 4 ans que je suis en IME) ne sera plus du tout le même d'ici 10 ans.

Le changement a du bon du moment qu'on ne réfléchit pas qu'en terme de budget...

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Il y a 3 ans, j'étais encore en IME, en classe externalisée au collège justement. Et effectivement, on y étais bien; cela faisait 8 ans que la classe était installée au sein du collège. Le principe était le même qu'une ULIS. On incluait les élèves dans les cours où ils pouvaient suivre. le package de base étant sport, musique et arts plastiques. Le sport était essentiel pour la socialisation des jeunes.

Pour d'autres, ils allaient en SVT, hist-géo, technologie.

Je suis restée 4 ans sur cette classe.

la première année, j'avais un jeune qui allait en maths (donc assez à l'aise). Et puis au fil des années, le profil des jeunes a changé; Plus de troubles sévères (c'est un IME surdité/troubles du langage sévères avec troubles associés souvent). Si bien que sur 8 jeunes, seuls 3 allaient dans d'autres cours que le package de base. C'est peu.

Je suis partie car j'ai déménagé d'une part et l'IME dans lequel j'étais a fusionné avec une structure dans la grande ville du département. Moins de place donc l'internat a été purement et simplement supprimé. Il y a eu la "création" d'un appartement éducatif pour les plus âgés qui était dans la structure depuis longtemps.

Dans un même temps, les ateliers techniques ont disparu aussi car plus de cuisine sur place donc plus d'ateliers cuisine et plus d'ateliers bricolage et jardinage non plus puisqu'en pleine ville sans espace verts!. Et Pourtant ces ateliers ont sauvé nombre de jeunes.

La position de l'ARS est claire depuis que je suis partie de l'IME, suppression des IME de plus en plus pour une orientation en milieu ordinaire ou ULIS au plus proche du domicile de l'enfant donc on ne tient plus du tout compte de le spécificité des troubles.

La loi 2005 a du bon pour certaines choses mais dans ce cas, elle fait du mal!!

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il y a 5 minutes, éowin a dit :

Dans ce système, je pense comme toi Drass! Ok pour certains mais (je pense à un élève de l’année passée) pour d’autres cela m’inquiète. Les temps où le jeune serait en contact des autres collégiens j’en frémis d’horreur! Victime désignée des cours de récré !

Je confirme, la dernière année, j'avais un jeune en plus de ses troubles du langage qui avait un trouble de la personnalité. Tout était souffrance pour lui. Rien n'était juste, des jeunes qui se "bagarraient" pour rigoler, il en faisait tout une montagne, dès que quelqu'un le frôlait, c'était horrible pour lui. Il n'est resté qu'un an au collège, c'était déjà trop!

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Ouverture sur le monde OUI à 800000%,  accueil de tous OUI

Mais quand ces choix sont financiers, dictés par  "un enfant en institution cela vaut cher ...."

J’exècre cette société qui sous couvert de bons sentiments est incapable de donner aux plus faibles une place protégée, sereine et perenne .

On trouve de sous pour bien des causes, bien des besoins, ..... Mais bon des enfants fragiles différents , y qu'à faire comme s'ils étaient pareils que les autres....

Déjà que les autres coutent chers ....

 

C'est de la maltraitance sociétale qu'on le cache ou non sous le verni de l'intégration

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J'ai l'impression que les IME vont devenir des SESSAD  cela ne va pas se faire sans que des enfants en souffrent et tout cela pour faire des économies d'argent.🙁

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il y a 44 minutes, Nanours25 a dit :

J'ai l'impression que les IME vont devenir des SESSAD  cela ne va pas se faire sans que des enfants en souffrent et tout cela pour faire des économies d'argent.🙁

Voilà ce qu'on nous dit à nous aussi...IME déficience sévère, notre directrice parle de  50 % de fermetures...très clairement, je ne vois pas comment c'est possible.

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Et en parallèle, on a deux jeunes en fin d'ULIS école ( scolarité partagée IME-ULis, pas ou très peu d'inclusion) fin de parcours de l'élémentaire, et l'enseignante référente nous dit qu'au collègue ils ne pourront pas être que dans le dispositif ULIS, mais ce sont des jeunes qui ne pourraient pas suivre des enseignements dans l'ordinaire, le décalage est beaucoup trop grand. Aucune solution à proposer à ce jour pour eux...là je me dis, c'est quand même bien contradictoire tout ça, si même nos plus "performants" sont coincés ( ce sont les 2 seuls jeunes scolarisés à l'extérieur sur 42 jeunes..) qu'est-ce qu'on pourra imaginer pour les autres?  

Nous n'avons pas de classes externalisée, très éloignés des écoles, pas de possibilités de conduire des véhicules et pas de jeunes capables de tenir des journées complètes d'école///

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Il y a 21 heures, emmah a dit :

Voilà ce qu'on nous dit à nous aussi...IME déficience sévère, notre directrice parle de  50 % de fermetures...très clairement, je ne vois pas comment c'est possible.

C'est acté dans la région Auvergne Rhône Alpes depuis l'an dernier.

Aujourd’hui, la signature d’une convention pour l’école inclusive entre l’agence régionale de santé Auvergne Rhône-Alpes et la « région académique » (c’est-à-dire les rectrices des académies de Lyon, Clermont et Grenoble), convention qui prévoit que « D‘ici 3 ans, 50% des unités d’enseignement en établissement médico-social devraient fonctionner avec au moins une modalité externalisée et 50% des enfants accompagnés devraient bénéficier de cette scolarisation en milieu ordinaire. D’ici 5 ans, les objectifs seraient portés à 80% » ne peut qu’amplifier cette situation intolérable.

http://69.fo-snudi.fr/article767.html

La loi Montchamp et l'inclusion scolaire sont des dispositions humanistes donc inattaquables...Les décideurs politiques le savent et s'en servent pour montrer du doigt toutes critiques.Ils  nous ont vraiment bien eu une fois de plus. Depuis le début, ils connaissent le processus qui permet de faire d'énormes économies sur ces élèves les plus fragiles! Ecoeurant.

Entendu au ministère que l'inclusion aura atteint son but quand tous les enfants iront tous dans l'école de leur quartier  et quand les écoles n'auront plus besoin des AESH et des classes spécialisées....

Voilà... comment créer une défaillance qui entrainera l'inexorable perte de nos meilleurs éléments vers le privé.

 T

 

 

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Chez nous (dans le 57), cela fait un bout de temps qu'on en parle et c'est quasi acté…. la fermeture de tous les IME d'ici 5 ans.  Avec les jeunes dans l'ordinaire, suivis par des sortes de SESSAD.... avec l'argument de l'inclusion. sans commentaires.

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Le 10/11/2018 à 19:01, nonau a dit :

C'est acté dans la région Auvergne Rhône Alpes depuis l'an dernier.

Aujourd’hui, la signature d’une convention pour l’école inclusive entre l’agence régionale de santé Auvergne Rhône-Alpes et la « région académique » (c’est-à-dire les rectrices des académies de Lyon, Clermont et Grenoble), convention qui prévoit que « D‘ici 3 ans, 50% des unités d’enseignement en établissement médico-social devraient fonctionner avec au moins une modalité externalisée et 50% des enfants accompagnés devraient bénéficier de cette scolarisation en milieu ordinaire. D’ici 5 ans, les objectifs seraient portés à 80% » ne peut qu’amplifier cette situation intolérable.

http://69.fo-snudi.fr/article767.html

La loi Montchamp et l'inclusion scolaire sont des dispositions humanistes donc inattaquables...Les décideurs politiques le savent et s'en servent pour montrer du doigt toutes critiques.Ils  nous ont vraiment bien eu une fois de plus. Depuis le début, ils connaissent le processus qui permet de faire d'énormes économies sur ces élèves les plus fragiles! Ecoeurant.

Entendu au ministère que l'inclusion aura atteint son but quand tous les enfants iront tous dans l'école de leur quartier  et quand les écoles n'auront plus besoin des AESH et des classes spécialisées....

Voilà... comment créer une défaillance qui entrainera l'inexorable perte de nos meilleurs éléments vers le privé.

 T

 

 

Moi, ceux qui partent dans le privé je m'en fiche , mais que l'on se moque des enfants les plus fragiles et qu'on leur prépare au mieux une vie de clochards, de mendiants  cela m'écoeure ....

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