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Corona virus et lieux publics (écoles...)


marie9375

Messages recommandés

Il me semble avoir déjà lu ce texte, peut-être ici-même.

A tout hasard, je le poste, il est très éloquent.

https://www.bastamag.net/Coronavirus-vaccin-recherche-publique-SRAS-CNRS-budget

Citation

« Quand un virus émerge, on demande aux chercheurs de trouver une solution pour le lendemain, ensuite on oublie »

Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS, travaille depuis vingt ans sur les coronavirus. Avec très peu de moyens. Il est en colère contre les pouvoirs publics qui se sont désengagés de ces grands projets de recherche, et dont on semble (re)découvrir aujourd’hui le caractère vital pour nos sociétés alors qu’Emmanuel Macron annonce « augmenter de 5 milliards d’euros notre effort de recherche ».

« Je suis Bruno Canard, directeur de recherche CNRS à Aix-Marseille. Mon équipe travaille sur les virus à ARN (acide ribonucléique), dont font partie les coronavirus.

En 2002, notre jeune équipe travaillait sur la dengue, ce qui m’a valu d’être invité à une conférence internationale où il a été question des coronavirus, une grande famille de virus que je ne connaissais pas. C’est à ce moment-là, en 2003, qu’a émergé l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et que l’Union européenne a lancé des grands programmes de recherche pour essayer de ne pas être pris au dépourvu en cas d’émergence. La démarche est très simple : comment anticiper le comportement d’un virus que l’on ne connaît pas ? Eh bien, simplement en étudiant l’ensemble des virus connus pour disposer de connaissances transposables aux nouveaux virus, notamment sur leur mode de réplication.

Cette recherche est incertaine, les résultats non planifiables, et elle prend beaucoup de temps, d’énergie, de patience. C’est une recherche fondamentale patiemment validée, sur des programmes de long terme, qui peuvent éventuellement avoir des débouchés thérapeutiques. Elle est aussi indépendante : c’est le meilleur vaccin contre un « scandale Mediator-bis ».

L’Europe s’est désengagée de ces grands projets d’anticipation au nom de la satisfaction du contribuable

Dans mon équipe, nous avons participé à des réseaux collaboratifs européens, ce qui nous a conduits à trouver des résultats dès 2004. Mais, en recherche virale, en Europe comme en France, la tendance est plutôt à mettre le paquet en cas d’épidémie et, ensuite, on oublie. Dès 2006, l’intérêt des politiques pour le SARS-CoV avait disparu ; on ignorait s’il allait revenir. L’Europe s’est désengagée de ces grands projets d’anticipation au nom de la satisfaction du contribuable. Désormais, quand un virus émerge, on demande aux chercheur·ses de se mobiliser en urgence et de trouver une solution pour le lendemain. Avec des collègues belges et hollandais·es, nous avions envoyé il y a cinq ans deux lettres d’intention à la Commission européenne pour dire qu’il fallait anticiper. Entre ces deux courriers, Zika est apparu…

La science ne marche pas dans l’urgence et la réponse immédiate

Avec mon équipe, nous avons continué à travailler sur les coronavirus, mais avec des financements maigres et dans des conditions de travail que l’on a vu peu à peu se dégrader. Quand il m’arrivait de me plaindre, on m’a souvent rétorqué : « Oui, mais vous, les chercheur·ses, ce que vous faites est utile pour la société… Et vous êtes passionnés ».

Et j’ai pensé à tous les dossiers que j’ai évalués.

J’ai pensé à tous les papiers que j’ai revus pour publication.

J’ai pensé au rapport annuel, au rapport à 2 ans, et au rapport à 4 ans.

Je me suis demandé si quelqu’un lisait mes rapports, et si cette même personne lisait aussi mes publications.

J’ai pensé aux deux congés maternité et aux deux congés maladie non remplacés dans notre équipe de 22 personnes.

J’ai pensé aux pots de départs, pour retraite ou promotion ailleurs, et aux postes perdus qui n’avaient pas été remplacés.

J’ai pensé aux 11 ans de CDD de Sophia, ingénieure de recherche, qui ne pouvait pas louer un appart sans CDI, ni faire un emprunt à la banque.

J’ai pensé au courage de Pedro, qui a démissionné de son poste CR1 au CNRS pour aller faire de l’agriculture bio.

J’ai pensé aux dizaines de milliers d’euros que j’ai avancé de ma poche pour m’inscrire à des congrès internationaux très coûteux.

Je me suis souvenu d’avoir mangé une pomme et un sandwich en dehors du congrès pendant que nos collègues de l’industrie pharmaceutique allaient au banquet.

J’ai pensé au Crédit Impôt Recherche, passé de 1.5 milliards à 6 milliards annuels (soit deux fois le budget du CNRS) sous la présidence Sarkozy.

J’ai pensé au Président Hollande, puis au Président Macron qui ont continué sciemment ce hold-up qui fait que je passe mon temps à écrire des projets ANR.

J’ai pensé à tou·tes mes collègues à qui l’ont fait gérer la pénurie issue du hold-up.

J’ai pensé à tous les projets ANR que j’ai écrits, et qui n’ont pas été sélectionnés.

J’ai pensé à ce projet ANR Franco-Allemande, qui n’a eu aucune critique négative, mais dont l’évaluation a tellement duré qu’on m’a dit de la re-déposer telle quelle un an après, et qu’on m’a finalement refusé faute de crédits.

J’ai pensé à l’appel Flash de l’ANR sur le coronavirus, qui vient juste d’être publié.

J’ai pensé que je pourrais arrêter d’écrire des projets ANR.

Mais j’ai pensé ensuite aux précaires qui travaillent sur ces projets dans notre équipe.

J’ai pensé que dans tout ça, je n’avais plus le temps de faire de la recherche comme je le souhaitais, ce pour quoi j’avais signé.

J’ai pensé que nous avions momentanément perdu la partie.

Je me suis demandé si tout cela était vraiment utile pour la société, et si j’étais toujours passionné par ce métier ?

Je me suis souvent demandé si j’allais changer pour un boulot inintéressant, nuisible pour la société et pour lequel on me paierait cher ?

Non, en fait.

J’espère par ma voix avoir fait entendre la colère légitime très présente dans le milieu universitaire et de la recherche publique en général. »

Bruno Canard, directeur de recherche CNRS à Aix-Marseille

Cette tribune a été initialement publiée sur le site Université ouverte.

 

 

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Citation

Avec mon équipe, nous avons continué à travailler sur les coronavirus, mais avec des financements maigres et dans des conditions de travail que l’on a vu peu à peu se dégrader. Quand il m’arrivait de me plaindre, on m’a souvent rétorqué : « Oui, mais vous, les chercheur·ses, ce que vous faites est utile pour la société… Et vous êtes passionnés ».

©Najat Vallaud Belkacem ?

:dry:

 

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Les masques FFP2 étaient à la charge des employeurs. Je viens d'entendre ça sur franceinfo...

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intéressant support de réflexion:

(dommage que l'aspect de départ soit racoleur)

 

 

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Il y a 1 heure, Lena a dit :

intéressant support de réflexion:

(dommage que l'aspect de départ soit racoleur)

 

 

ça semble racoleur mais, honnêtement, quand on tarde autant à confiner et à fermer les écoles (pour ne pas se retrouver dans la même situation que l'Italie, il aurait fallait fermer en même temps qu'eux, là on a tardé autant...), quand on ne teste que très très peu de malades potentiels  et quand on exhorte des travailleurs 'non essentiels" à continuer à travailler (et répandre le virus) au lieu de se confiner pour de vrai... je me demande parfois si on n'ets pas en train de pratiquer une immunité de masse sans le dire...

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Dans nos critiques, il faut faire attention à ne pas couper la branche sur laquelle nous sommes assis.

Que le gouvernement ait tardé à fermer les écoles, oui.

Qu'il est inadmissible qu'on n'ait pas produit davantage de gel, de masques, de gants et de tests pour pouvoir rassurer la population, aussi.

Qu'on exige que tous ceux qui vont devoir travailler soient protégés par des masques, des gants et aient du gel hydroalcoolique, très certainement.

Qu'on interdise les regroupements et qu'on limite l'ouverture des commerces à ce qui est essentiel, pour limiter au maximum la contagion et désengorger les hôpitaux, de même.

Mais qu'on saute de joie à l'idée d'un confinement total (alors que le mode de transmission du virus exige un contact rapproché) qui va priver des millions de Français de pouvoir aller prendre l'air en se promenant dans un parc, la plage ou dans la campagne, alors que c'est justement cette petite liberté qui leur permet d'endurer le reste, je trouve ça largement abusé.

Ayez une pensée pour les personnes seules, qui parlent à leurs rideaux, à ceux qui habitent une chambre de bonne sous les toits, ou un appartement sans extérieur, ... Tout le monde ne vit pas en villa avec jardin et n'a pas la chance d'être confiné avec sa famille ou ses amis.

Ou alors on ne nous dit pas tout sur le mode de transmission du virus voire sur les véritables raisons de la nécessité de confiner la population.

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Oui Goelette, mais en gros c'est soit le confinement total soit le choix de l'immunité de groupe.......

En gros il faut choisir? On peut faire un referendum?

Le Royaume Uni avait décidé et assumé de sacrifier des gens pour immuniser le reste, il est en train de faire machine arrière.

 

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il y a 7 minutes, rose45 a dit :

Oui Goelette, mais en gros c'est soit le confinement total soit le choix de l'immunité de groupe.......

Bah non, sauf si le virus se transmet autrement que par la salive et le contact physique, contrairement à ce qu'on nous raconte actuellement.

Le PE qui va bosser avec les enfants de soignants, la caissière du supermarché, ..., ont beaucoup plus de "chances" de se faire contaminer ou de contaminer que le pauvre citadin célibataire qui prend sa voiture pour aller se balader seul à la campagne, au bord du canal, du fleuve, de la mer, pour éviter de devenir dingo...

Et brimer ceux-là n'empêchera pas tous les "petits malins" qui se sont fait faire des "laisser-passer" de leur entreprise alors qu'il n'ont strictement aucune activité professionnelle impérative voire réelle en dehors de chez eux, de continuer à faire circuler le virus, eux.

Il n'y a rien qui m'énerve plus, depuis mardi, que d'entendre les leçons de morale à notre encontre des invités des plateaux télé qui, eux, peuvent aller et venir comme ça leur chante.

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Merciiii Goelette... Je pensais être la seule à penser cela.. Rien ne m'agace plus que toutes les publications et msgs, assez souvent agressifs des pseudos bien-pensants, à l'encontre des gens qui sortent. Et bien souvent, ce sont des personnes qui habitent dans de chouettes villas, et pour qui le confinement rime avec jardinage, promenade dans leur jardin, et partie de molky..

Si les gens se permettent de sortir, un ptit peu (je ne parle évidemment pas des abus), faire le tour du quartier, c'est juste pour recharger les batteries afin d'affronter ce confinement..Et clairement, je suis persuadée que nous le faisons tous de manière mesurée... 

 

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il y a une heure, Goëllette a dit :

Bah non, sauf si le virus se transmet autrement que par la salive et le contact physique, contrairement à ce qu'on nous raconte actuellement.

Le PE qui va bosser avec les enfants de soignants, la caissière du supermarché, ..., ont beaucoup plus de "chances" de se faire contaminer ou de contaminer que le pauvre citadin célibataire qui prend sa voiture pour aller se balader seul à la campagne, au bord du canal, du fleuve, de la mer, pour éviter de devenir dingo...

Et brimer ceux-là n'empêchera pas tous les "petits malins" qui se sont fait faire des "laisser-passer" de leur entreprise alors qu'il n'ont strictement aucune activité professionnelle impérative voire réelle en dehors de chez eux, de continuer à faire circuler le virus, eux.

Il n'y a rien qui m'énerve plus, depuis mardi, que d'entendre les leçons de morale à notre encontre des invités des plateaux télé qui, eux, peuvent aller et venir comme ça leur chante.

En fait je n'arrive pas à te suivre. J'ai pas compris de quoi on discute là?

Désolée je suis fatiguée je crois.... et c'est que la première semaine boudiou.

 

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Le confinement total ce sera la fermeture la plus large possible des transports en commun et il faut l'espérer la fermeture des entreprises qui ne sont pas essentielles à l'approvisionnement des biens de premières nécessité.

Quand on voit que Pénicaud ne veut pas que s'arrêtent les chantiers non urgents du bâtiment ...

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