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Posté(e)

Parce que nous sommes bombardés d'injonctions, même en cette période exceptionnelle, il peut être bon de prendre du recul et de réfléchir à ce qui est en train de se passer:

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/04/24042020Article637233113467788869.aspx

Citation

Que les conséquences d’une telle continuité dite « pédagogique » aient été autant sous-estimées, cela en dit long de l’ethnocentrisme institutionnel, incapable de penser d’autres réalités que celle de parents télé-travaillant et compétents pour organiser l’école à la maison.

Dis autrement: travaille ceux qui ont un diplôme universitaire et qui travaillent dans un bureau. Les autres sont invisibilisés. On le note aussi dans les leçons données aux habitants des quartiers populaires qui seraient responsables de la flambée de l'épidémie dans le 93, alors que ce sont eux qui occupent des emplois pour lesquels aucun télétravail n'est possible.

Et nous? De quel côté sommes-nous?

  • Merci 1
Posté(e)

Bonjour, :)

Merci pour cet article qui avance des idées intéressantes et surtout propose d'autres pistes que celles choisies (d'après l'article) par le gouvernement pour mettre en oeuvre la continuité pédagogique.

Citation

on aurait pu imaginer d’autres façons de préserver le rapport des élèves à l’apprentissage, en desserrant la pression scolaire, en s’éloignant du programme, en restaurant le rôle apprenant des parents dans leurs domaines de compétence, en favorisant des réseaux d’échange de savoirs entre familles.

Mais comment voyez-vous concrètement la mise en oeuvre des solutions proposées ?

  1. Desserrer la pression scolaire, en s’éloignant du programme,
  2. Restaurer le rôle apprenant des parents dans leurs domaines de compétence
  3. Favoriser des réseaux d’échange de savoirs entre familles

Que proposer concrètement ? 

Merci. :)

  • J'aime 1
Posté(e)

J'ai bien aimé la conclusion, comme une révélation pathétique et dangereuse de ce qu'est devenu notre système scolaire public après tant d'années de gestion libérale. Le seul bémol à ce commentaire, c'est que, ce n'est pas L'école en elle même avec ses acteurs de terrain qui n'a pas su se renouveler, mais bien les personnes qui impulsent les politiques, ceux qui sont aux manettes...

"Dans cette période de crise, l’école a raté l’occasion de se renouveler et de contribuer à l’émergence d’un autre modèle de société, plus humain, plus convivial, donnant à chacun des moyens plus égaux de choisir sa vie. Dans le même temps, la crise a fait tomber les masques, et ceci incitera peut-être une partie des citoyens à exiger un vrai débat sur le sens de l’école. Il serait enfin temps que, comme d’autres domaines de la société, l’école soit interrogée dans sa logique productiviste !"

Pauvres enfants, pauvre monde qu'on leur prépare sans bouger.

 

  • Merci 1
Posté(e)
Il y a 6 heures, André Jorge a dit :

Bonjour, :)

Merci pour cet article qui avance des idées intéressantes et surtout propose d'autres pistes que celles choisies (d'après l'article) par le gouvernement pour mettre en oeuvre la continuité pédagogique.

Mais comment voyez-vous concrètement la mise en oeuvre des solutions proposées ?

  1. Desserrer la pression scolaire, en s’éloignant du programme,
  2. Restaurer le rôle apprenant des parents dans leurs domaines de compétence
  3. Favoriser des réseaux d’échange de savoirs entre familles

Que proposer concrètement ? 

Merci. :)

Bonjour AJ.

Cet article met des mots sur un malaise qu'on est nombreux à ressentir et depuis longtemps. Je précise que je ne suis pas du tout nostalgique du "bon vieux temps".

Pour la mise en oeuvre, le 1 me paraît indispensable. La pression scolaire (programmes, évaluations constantes, interdiction du redoublement, suppression des aides spécialisées jugées discriminantes, médicalisation de la difficulté scolaire aux frais des familles bien souvent, raccourcissement de la durée des bacs pros) s'est considérablement accrue sur les élèves et les enseignants.

Pour le 2, je n'ai pas vraiment de solution mais des constats (anecdotiques, certes, je ne suis pas sociologue) qui rejoignent ce que dit Payet:

-place de la langue familiale:j'entends encore des collègues conseiller à des parents gitans de parler français et pas espagnol à la maison, par exemple.

-dans un tout autre ordre d'idée, Jean-Pierre Le Goff dans "La fin du village" parle de l'hostilité affichée de certains collègues à l'égard des chasseurs.

- l'institution et l'état enjoignent aux familles musulmanes de "s'intégrer" tout en rejetant les mères voilées a priori.

-enfin, c'est sans doute en voie de disparition, mais j'ai connu des collègues de CP qui mettaient une pince sur le livre de lecture pour empêcher les parents de "faire à l'avance" les lectures "découverte". Qu'est-ce qui pédagogiquement justifie ce genre de pratiques?

Je fais peut être des liens inexistants (et j'ai posté l'article pour avoir des avis différents ) mais, sans être ni gitan, ni chasseur, ni musulman, ces 4 exemples témoignent, à mon avis, d'une défiance irraisonnée à l'égard des familles dont la culture est éloignée de la culture institutionnelle. Comment demander à des familles de s'investir si on les rejette?

Le point 3 relève plutôt du rôle des associations, notamment de parents d'élèves. Institutionnaliser les réseaux d'échanges de savoir entre familles pourrait conduire de nouveau à des situations où les "sachants" (nous) prendraient la parole à la place des autres et, même involontairement, feraient taire ceux qui sont moins à l'aise à l'oral par exemple. C'est un phénomène qui avait été noté dès les années 90 dans la transformation du PS en parti de cadres complètement déconnecté des classes populaires, mais je ne retrouve plus la référence.

Voilà où j'en suis de ma réflexion. Merci de m'avoir aidé à avancer😉

 

 

  • J'aime 1
Posté(e)

Bonjour,

je suis aussi "en demande" d'autres solutions.

J'ai pu ressentir, noter des aspects "positifs" et d'autres "négatifs", à l'école à la maison.

D'ailleurs, c'est anecdotique, mais ça n'aurait pas dû s'appeler "école à la maison" (et moi la première j'ai presque appelé mon padlet ainsi), ni "continuité pédagogique".

Ce que Nola cite je ne le ressens pas ici. Je ne suis pas en REP, mais pas en milieu favorisé non plus.

J'ai essayé de trouver des articles, mais j'ai cru comprendre que de nombreux pays avaient fait pareil, dans l'urgence.

Je me pose la question, si c'est à refaire et que l'on a le temps d'y penser, que faut-il faire ?

A moyen terme, avec la société telle quelle existe, parce que répondre il faut une société plus juste, réduire les inégalités, .... c'est du long terme, voire une utopie. Comme la lutte contre le réchauffement climatique. Même si on doit chacun y travailler pour, petit colibri fait sa part (enfin ceux qui le pensent).

Et j'imagine que la réponse ne peut être la même de la maternelle à l'université.

 

Posté(e)

Cet échange culturel me parait indispensable dans les milieux où la population représente une multitude d'origines ethniques et/ou religieuses. Je rejoins tout à fait Nola sur le rôle prépondérant que les assos de parents d'élèves doivent avoir dans ce processus. Et  justement, pendant un confinement, il faudrait peut-être privilégier le  lien avec les représentants de cette asso. Il me semble que c'est par leur intermédiaire que l'on pourrait raccrocher beaucoup de familles, bien plus en tous les cas que par des cahiers de texte virtuels et des ENT. Et pour le coup, la notion de communauté éducative prendrait toute sa valeur. 

 

Pour moi, c'est aussi au quotidien et pas seulement pendant le confinement que la prise en compte et le respect de la variété des traditions doit être prise en compte. Pendant mes errances en remplacements et postes fractionnés, j'ai parfois vu des attitudes et des paroles venant de collègues, vis à vis des parents, inadmissibles et ségrégationnistes, non par méchanceté ou racisme ordinaire, mais par méconnaissance. 

 

Mais l'idée de cet échange culturel, dans le but de ne pas laisser les élèves sur le bord de la route, me parait tout à fait inappropriée dans le milieu ultra rural où j'habite et où j'ai longtemps travaillé et où mon mari travaille depuis plusieurs années. La culture familiale, c'est justement de ne pas suivre la moindre règle. Le rejet de l'institution est la culture et elle est profondément ancrée dans les mentalités. Parmi les familles qui composent la frange la plus dure de ce milieu, l'origine est judéo-chrétienne, du village depuis x générations, sans boulot depuis 2/3 générations, avec un taux d'alcoolisme et de violence familiale phénoménale. Il faut vraiment le vivre pour le comprendre. Je ne sais pas si tout le monde connait le roman "en finir avec Eddy Bellegueule"  mais c'est ça. Exactement ça. Et franchement c'est très, très dur, que ce soit pour la discipline de classe comme pour les émotions (enfants affamés et pire), mais aussi pour la relation aux familles.

Et dans ce cas, de façon totalement inexpliquée, l'ENT passe très bien. On a eu beau y réfléchir, on ne comprend pas. 

  • J'aime 2
  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Un beau texte, et une colère qui monte face à des hauts fonctionnaires et dirigeants inutiles et déconnectés, alors que les gamins décrochent, toujours plus nombreux...

A lire absolument :

Citation

«Madame, je suis perdue». L'école à distance dans les zones d’éducation prioritaire

Livrés à nous-mêmes : des défaillances institutionnelles graves  

https://blogs.mediapart.fr/faziabensaadi/blog/110520/madame-je-suis-perdue-lecole-distance-dans-les-zones-d-education-prioritaire

 

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