natoo Posté(e) 8 mai 2020 Posté(e) 8 mai 2020 Bonjour à tous, nous traversons une situation inédite. On fait le job, parce qu'on le fait toujours. Mais à un moment il va bien falloir faire le bilan de tout ça, compter les points quoi ! On est tous dans le jus, mais ceux qui auront un moment pourront peut-être alimenter la réflexion. Je vous livre mon point de vue, qui n'est que le mien. Comme nous tous, je suis un peu fatiguée, mon analyse sera certainement parcellaire. J'ai donc l'impression, que toutes les difficultés que nous avions pointées en novembre, et qui parfois paraissaient une vue de l'esprit des dirlos, n'ont fait que ressortir d'avantage face à cette crise. Les outils numériques académiques qui ne permettent pas une utilisation fluide. Les injonctions contradictoires. Les préconisations officielles qui nous arrivent tardivement et nous obligent à travailler dans l'ultra urgence. Les enquêtes à renvoyer pour avant hier. La pression mise sur les directeurs, qui d'un coup sont propulsés chefs d'établissement mais pas tout à fait quand même. Bref.... La suite nous appartient à vous de jouer pour compléter, parce qu'à un moment, vous je ne sais pas, mais moi les points je vais les compter ! 1
biscottinne Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Sur tout ce que tu écris, je suis d'accord sur le fait que ça s'est passé comme ça mais je ne suis pas d'accord sur l'analyse et les raisons.... C'est pour moi, dans ces dernières semaines, essentiellement un effet de la crise que nous avons traversée. Dans TOUS les corps de métiers, il s'est passé la même chose, car TOUT LE MONDE a travaillé dans l'urgence, sans avoir une vue à plus de 24h. Et ça faisait ruissellement. On a presque tous eu, nous aussi directeurs, une famille, un collègue qui a grogné car nous, directeur, n'arrivions pas à lui donner un info "claire" et qui ne changeait pas 24h après... ce à quoi nous avons répondu que ce n'était pas de notre fait. On a tous été dans le dilemme de se dire "je transmets les bribes d'infos au jour le jour avec le risque d'embrouiller tout le monde et de leur dire le contraire dans 3h" ou "j'attends d'avoir une info définitive avec le risque qu'elle n'arrive jamais". Ce n'est pas (peu) lié à l'orga interne mais à la crise elle même Il y a 12 heures, natoo a dit : La pression mise sur les directeurs, qui d'un coup sont propulsés chefs d'établissement mais pas tout à fait quand même. Je suis hyper d'accord... le nombre de mails reçus avec des demandes "aux directeurs d'école et chefs d'établissement"... ça me mettait vraiment mal car, bon, nous n'avons ni leur salaire, ni leur moyens (secrétaires, gestionnaires...) ni leur temps (ils ne sont pas chargés de classe). Je trouve vraiment que la hiérarchie aurait dû différencier car ça nous a mis dans des situations compliquées.
maolecha Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Le gros problème dont je n'avais pas autant conscience c'est le manque de visibilité et le tri sur les textes (ou vidéo...): un interview d'un premier ministre prime-t-il sur celui du ministre de l'Education ou sur celui du président. Courrier des recteurs en contradiction avec note de service et des syndicats...Des "vérités" reprises parce qu'entendu quelque part. Cela m'a demandé un travail de vérification immense, avec la peur de me tromper sans cesse. L'impression également mais par ma faute j'en conviens d'être au service H24, au point que malgré 23 ans de directions et un caractère placide j'ai cru craqué nerveusement. Ah aussi des infos qui nous passaient pardessus (directement aux collègues ou au mairie) mais demandaient tout de même un travail de synthèse de notre part (stage de soutien). 1
Hildebert Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Il y a 13 heures, natoo a dit : Bonjour à tous, nous traversons une situation inédite. On fait le job, parce qu'on le fait toujours. Mais à un moment il va bien falloir faire le bilan de tout ça, compter les points quoi ! On est tous dans le jus, mais ceux qui auront un moment pourront peut-être alimenter la réflexion. Je vous livre mon point de vue, qui n'est que le mien. Comme nous tous, je suis un peu fatiguée, mon analyse sera certainement parcellaire. 1) J'ai donc l'impression, que toutes les difficultés que nous avions pointées en novembre, et qui parfois paraissaient une vue de l'esprit des dirlos, n'ont fait que ressortir d'avantage face à cette crise. 2) Les outils numériques académiques qui ne permettent pas une utilisation fluide. 3) Les injonctions contradictoires. 4) Les préconisations officielles qui nous arrivent tardivement et nous obligent à travailler dans l'ultra urgence. 5) Les enquêtes à renvoyer pour avant hier. 6) La pression mise sur les directeurs, qui d'un coup sont propulsés chefs d'établissement mais pas tout à fait quand même. Bref.... La suite nous appartient à vous de jouer pour compléter, parce qu'à un moment, vous je ne sais pas, mais moi les points je vais les compter ! 1) D'accord, mais rien ne changera selon moi. 2) C'était obsolète avant, ça n'a pas changé. 3) Pour le coup, je ne peux que louer mon Inspectrice qui a rempli son rôle là dessus. 4) Comme d'habitude et pour une fois, il y en a d'écrites. 5) J'ajouterai les enquêtes en plein week-end, jour férié et être le seul dans l'équipe à s'en offusquer. 6) Ce n'est pas nouveau pour moi. Je n'hésite pas à rappeler que je ne suis pas supérieur hiérarchique et que j'ai aussi une classe. Je ne compte pas les points de mon côté. Je veux juste quitter la direction et ce n'est même pas à cause de la crise (Christine Renon a, par sa lettre, su me toucher profondément et depuis janvier, je pense à mon départ). J'en ai marre d'être entre le marteau et l'enclume sans aucune considération. Je ne parle pas des mercis, mais d'un vrai salaire à hauteur de mes responsabilités, un temps de décharge qui prend en compte la réalité, un statut clair pour que je puisse le mettre sous le nez de ceux qui me sortent "C'est ton boulot de directeur" pour tout justifier. Je veux bien faire le sale boulot, mais pas au prix de ma santé, ma famille et de ma classe. Je regrette ce rendez-vous manqué pour l'EN de se remettre en question avec la crise.
Invité Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Je viens de lire cette lettre.... Pourvu qu'aucun n'autre ne craque sous l'amoncellement d'injonctions urgentes contradictoires inquietantes et complexes qui arrivent...
Goëllette Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Il y a 16 heures, natoo a dit : Les outils numériques académiques qui ne permettent pas une utilisation fluide. Les injonctions contradictoires. Les préconisations officielles qui nous arrivent tardivement et nous obligent à travailler dans l'ultra urgence. Les enquêtes à renvoyer pour avant hier. La pression mise sur les directeurs, qui d'un coup sont propulsés chefs d'établissement mais pas tout à fait quand même. Tout ça, même si on ne sait pas si c'est intentionnel, ce sont des stratégies de manipulation et de harcèlement... Il y a 3 heures, Hildebert a dit : Christine Renon a, par sa lettre, su me toucher profondément J'ai sa photo en évidence dans mon espace de travail. Je ne l'oublierai jamais, ni son geste fort, pour nous. Il y a 3 heures, maolecha a dit : Le gros problème dont je n'avais pas autant conscience c'est le manque de visibilité et le tri sur les textes (ou vidéo...): un interview d'un premier ministre prime-t-il sur celui du ministre de l'Education ou sur celui du président. Courrier des recteurs en contradiction avec note de service et des syndicats...Des "vérités" reprises parce qu'entendu quelque part. Cela m'a demandé un travail de vérification immense, avec la peur de me tromper sans cesse. L'impression également mais par ma faute j'en conviens d'être au service H24, au point que malgré 23 ans de directions et un caractère placide j'ai cru craqué nerveusement. Ah aussi des infos qui nous passaient pardessus (directement aux collègues ou au mairie) mais demandaient tout de même un travail de synthèse de notre part (stage de soutien). Parce que, dans l'EN, nous fonctionnons depuis des années en "droit coutumier" et que, malgré le niveau Master maintenant exigé, nous n'avons que peu de connaissances en Droit de la Fonction Publique et en Droit tout court. S'il n'y a pas de Texte, la parole n'a aucune valeur. En l'occurrence, pour la reprise, c'est la Circulaire Minstérielle. Point. Un Recteur, un DASEN, un IEN n'ont pas le droit d'aller contre, sans un sens ou dans l'autre. Ils ne peuvent que la préciser. Cessons de nous faire prendre (moi la première) au piège des déclarations ministérielles sur les chaînes info, avec rien derrière.
Hildebert Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Il y a des textes, il suffit de les appliquer à la lettre : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F471 Je me rends compte que je suis trop souvent hors la loi et c'est de mon fait puisque le texte précise bien les conditions (et oui le Conseil d'Ecole à 20H30, ce n'est pas possible sauf à commencer à 9H et qu'il dure 30 minutes). Je sens que ça va bien servir. Sauf à me montrer un texte qui le contredit explicitement, tout ce qui concerne le temps de travail doit s'appliquer.
Goëllette Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Il faut également connaître la hiérarchie des normes, qui permet de placer les différents textes en fonction de leur valeur les uns par rapport aux autres.
Hildebert Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Il y a 1 heure, Goëllette a dit : Il faut également connaître la hiérarchie des normes, qui permet de placer les différents textes en fonction de leur valeur les uns par rapport aux autres. J'ai une formation de juriste donc je connais, mais arriver à le faire comprendre aux collègues...
maolecha Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 Je connais les règles (noted e service circulaires, décret, loi...) mais le problème c'est cette communication orale et par vidéo. Certains collègues, parents pensent savoir et souvent de bonne foi parce qu'ils 'ont entendu à la radio ou lu sur un forum . Il faut rechercher sans cesse les textes. Et là aussi il y a une multiplication de sources ou un éclatement. Avant je lisais le BO, la circulaire, la note de service et basta. Maintenant je vais sur educ.gouv, comparer la lettre du recteur avec celle du DASEN et l'interprétation de l'IEN. 1
Goëllette Posté(e) 9 mai 2020 Posté(e) 9 mai 2020 il y a une heure, maolecha a dit : Je connais les règles (noted e service circulaires, décret, loi...) mais le problème c'est cette communication orale et par vidéo. Ce n'est pas un problème : ça n'existe pas tant que ce n'est pas écrit ! Il y a 2 heures, Hildebert a dit : J'ai une formation de juriste donc je connais, mais arriver à le faire comprendre aux collègues... ... Et parfois à la hiérarchie ! On peut même constater les lacunes (ou la volonté de ne pas s'y référer) de certains syndicats dans ce registre. Pour une même problématique, il y a plein d'interprétations et de consignes données aux collègues ... quand le Texte de référence est clair, même s'il ne dit pas ce qu'ils voudraient. Je pense au Droit de Retrait, notamment. Pourtant, depuis que je connais ça, je relativise beaucoup plus ... Et je me fais davantage respecter ! Je regrette, d'ailleurs, d'avoir fait ma formation trop tard ! Elle m'aurait bien servi lorsque j'étais directrice !
Hildebert Posté(e) 10 mai 2020 Posté(e) 10 mai 2020 Il y a 14 heures, Goëllette a dit : Ce n'est pas un problème : ça n'existe pas tant que ce n'est pas écrit ! ... Et parfois à la hiérarchie ! On peut même constater les lacunes (ou la volonté de ne pas s'y référer) de certains syndicats dans ce registre. Pour une même problématique, il y a plein d'interprétations et de consignes données aux collègues ... quand le Texte de référence est clair, même s'il ne dit pas ce qu'ils voudraient. Je pense au Droit de Retrait, notamment. Pourtant, depuis que je connais ça, je relativise beaucoup plus ... Et je me fais davantage respecter ! Je regrette, d'ailleurs, d'avoir fait ma formation trop tard ! Elle m'aurait bien servi lorsque j'étais directrice ! La hiérarchie est dans son rôle. Son seul intérêt est que tu fasses le travail, peu importe le coût et elle pourra toujours dire que c'est notre problème si on respecte pas la loi puisqu'elle ne t'a pas obligé. Tu crois que c'est pourquoi qu'il n'y a pas de communication sur le temps de travail et nos droits sur ce point. Personne n'a intérêt à ce que les enseignants s'y penchent et les respectent. Je suis clairement en décalage avec la plupart de mes collègues qui vont considérer que la mission de service public justifie toutes les dérives et même avec le texte sous le nez, il y aura une "excuse" qui sortira. J'avoue qu'une équipe à cheval sur les horaires et ses droits, j'en rêve.
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