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Posté(e)

Salut, j'aimerais d'abord préciser que je suis Canadienne, donc mon expérience est surement différente de celle de profs des écoles en France, mais j'ai besoin de conseils et de me confier alors voilà...
L'année dernière j'ai complété ma 5e année d'enseignement, et ces 5 années ont été (très) difficiles. Pourtant, j'avais adoré mes stages et j'étais certaine que j'étais faite pour enseigner. Lorsque j'ai commencé ma première année, je savais que tout n'allait pas être aussi facile que pendant mes stages. Je m'attendais que ce soit difficile et ça l'était. Pas parce qu'être pédagogue et transmettre des savoirs était difficile, mais à cause de la gestion des comportements. C'était une classe de CM1.
L'année suivante, j'ai eu une classe de CE2 donc je me suis dit que ça pourrait être encore difficile car je changeais de niveau. L'année était encore difficile, surtout à cause d'un élève en particulier mais son comportement affectait les autres.
La prochaine année je suis restée en CE2 donc je pensais que ça allait enfin aller mieux, mais non, encore à cause des comportements. C'est à la fin de cette année que je me suis demandé si je devais continuer ou si je devais changer de niveau, d'école, de région, n'importe quoi. Ma confiance en moi diminuait un peu plus à chaque année. Mais j'en ai parlé à des collègues et j'ai décidé de rester et de continuer à essayer car on me disait que j'avais des classes difficiles et que la gestion de comportements était quelque chose à travailler, que c'était normal puisque je venais de commencer.
L'année suivante j'ai eu un double niveau CE1/CE2. J'avoue que ça m'a soulagé d'une façon car je me disais que si c'était encore difficile, je pouvais dire que c'était à cause que j'avais un double niveau pour la première fois. C'est au printemps que je me suis dit que ce serait peut-être le temps de changer quelque chose, qu'il y avait quelque chose de mal. Mais par le temps que j'avais pris une décision, c'était trop tard pour faire quelque chose, donc j'ai décidé que l'année suivante serait ma dernière année.
L'année qui vient de finir était l'année la plus difficile psychologiquement. Je n'étais pas motivée, j'étais fatiguée. J'ai eu de l'aide dans ma classe pour aider à gérer les comportements pendant 10 semaines qui s'est terminé juste avant que le confinement commence (c'était une chance incroyable, vraiment, j'étais très chanceuse). J'avoue que le confinement m'a fait énormément de bien. Je n'avais plus besoin de gérer les comportement, c'était merveilleux.
Pendant les 5 années, les comportements difficiles à gérer étaient des trucs comme beaucoup de bavardage, des élèves qui ne me respectaient pas ou qui ne respectaient pas la classe, les autres. En fait, je pense que le problème était mon manque d'autorité, je ne me montrais pas assez sévère. C'est quelque chose que j'ai essayé d'améliorer pendant toutes ces années, j'ai lu des blogs, des articles, des forums, des livres, j'ai parlé à des collègues, j'ai essayé plusieurs astuces que j'ai trouvées mais n'empêche que lorsque je me trouve devant une classe je n'ai pas un air autoritaire et j'ai peur que ce soit quelque chose que je ne pourrai jamais changer.
Cette année, je vais faire des remplacements courts dans ma région mais je me pose des questions pour le futur. Est-ce que je devrais continuer d'enseigner ou non? Est-ce que je devrais simplement faire des remplacements ou devrais-je continuer d'essayer d'enseigner ma propre classe? Devrais-je changer complètement de métier?
Je ne sais pas exactement ce que je veux avec ce post mais merci à tous ceux qui m'ont lue jusqu'au bout. Si vous avez des conseils, des encouragements, si vous aussi vous êtes passés par là, laissez-moi savoir.

Posté(e)

Bonjour,

mon petit doigt me dit que tu es trop gentille. Essaie le mode dragon, et ne négocie plus.

Quand on débute, on pense qu'en étant gentille avec eux, ils seront gentils avec nous. Et c'est l'inverse qui se passe. Comme disait mon prof d'histoire, ils confondent bon et c**. 

;)

Posté(e)

Merci pour la réponse borneo!

Oui, plusieurs collègues m'ont dit la même chose et c'est quelque chose que j'ai essayé d'améliorer pendant mes 5 années. Mais rien n'a changé. Quand j'essaie d'être plus sévère on dirait que les élèves ne le voient pas comme ça. C'est une grosse raison qui me fait penser que je devrais peut-être arrêter d'enseigner car je ne peux pas être une enseignante efficace si je ne gère pas la classe et je me dit que je n'ai pas cette qualité d'autorité et que malgré toute ma volonté ce n'est pas quelque chose que je peux changer.

Posté(e)

Vu d'ici, il semble que tu souhaites continuer à enseigner....Il y a des classes, des enfants vraiment très difficiles à gérer. Et pour ceux-là, je me demande toujours sur qui je peux compter :

-les parents (pour repasser une couche à la maison).

-les collègues (pour exclure de temps à autres et reprendre mon souffle).

-ma directrice (pour organiser une réunion d'équipe éducative).

-un spécialiste des troubles du comportement le maître G (pour un suivi individualisé des enfants perturbateurs).

-une psychologue scolaire (pour mieux cerner les tenants et aboutissants).

J'en oublie forcément (IEN, CASEH, CPC....), mais toi, tu sembles seule. Seule face à la situation et seule face à l'échec. N'importe qui perdrait confiance en n'ayant personne pour l'épauler, 5 années de suite. 

Alors, sur qui tu peux compter ?

 

 

 

Posté(e)

il faut que tu sois au clair avec toi sur tes exigences et les règles dans la classe. Ce n'est pas forcément une histoire de confiance à mon avis, c'est plutôt que tu cherches ton fonctionnement.

Les élèves ont vraiment besoin de savoir où ils vont, les limites et il faut s'y tenir même si parfois, ça fait perdre du temps dans l'avancement de la journée. 

Tous les enseignants n'ont pas les même exigences, certains vont supporter le bruit, d'autres vont refuser qu'un élève se lève pour aller mettre un papier à la poubelle. 

Les élèves qui gênent volontairement la classe, ce n'est pas négociable par exemple (je mets de côté des élèves avec un profil particulier qui peuvent avoir une reconnaissance MDPH, un contrat de travail... où il faudra adapter les exigences car il ne peut pas toutes les tenir). 

Cette année, tu vas entrer dans des classes avec des organisations différentes, ça va te donner des billes pour la suite. Tu vas surement voir pleins de fonctionnement de suivi du comportement, de règles de classes... Tu iras forcément dans les classes dans lesquelles ça roule et tu prendras du plaisir à enseigner. 

Avant d'avoir un avis définitif sur ton avenir professionnel, laisse toi une chance de vivre pleinement ces remplacements, de découvrir une autre facette du métier. 

Bon courage !

 

  • André Jorge a modifié le titre du sujet qui est maintenant Je manque de confiance en moi
Posté(e)

Blacknader: Oui une de mes raisons de vouloir faire des remplacements cette année est de voir différents fonctionnements donc j'ai hâte de découvrir de nouvelles choses et de trouver des nouvelles idées. Il y avait toujours des collègues bien intentionnés qui me donnaient des conseils ou me donnaient des idées de choses à faire et je pense que ça finissait pas me confondre et je n'étais pas cohérente avec mon fonctionnement, puisque je voulais tout essayer. C'est aussi un désavantage d'internet, je voyais différentes façons de faire et je voulais les essayer.

Javanaise: Tu as raison, je me sentais seule, pas parce que j'avais personne qui pouvait m'écouter mais parce que je me sentais bloquer et qu'il ne semblait pas avoir de solutions sauf un changement que moi j'avais besoin de faire. L'année dernière, j'ai finalement eu de l'aide et j'avais quelqu'un avec moi dans la classe tous les jours pendant 10 semaines. Ça m'a vraiment sauvé la vie. Le psychologue scolaire était aussi intervenu mais il n'a pas beaucoup aidé car il y avait quelques élèves qu'il suivait déjà dans mon école. Un grand problème je pense est que mon école était dans un milieu défavorisé donc les parents n'étaient pas souvent présents ou ne pouvaient pas donner beaucoup d'attention, alors les élèves étaient souvent sur les écrans à la maison donc dormaient moins, ce qui les affectait à l'école. Je ne parle pas de toutes les familles bien sûr, mais les élèves qui me donnaient le plus de problèmes venaient de familles comme ça. J'ai eu la chance d'avoir des collègues formidables qui m'ont aidée à faire certaines démarches pour avoir plus de soutien mais malheureusement c'était seulement l'année dernière et j'étais déjà au bout du rouleau. Si je reviens à avoir ma propre classe un jour, j'insisterai pour avoir du soutien du psychologue, d'un spécialiste de troubles du comportement, etc si j'en vois le besoin au début de l'année et éviter de me sentir submergée.

 

Merci à vous deux pour vos réponses.

Posté(e)
Il y a 10 heures, blacknader a dit :

 

Tous les enseignants n'ont pas les même exigences, certains vont supporter le bruit, d'autres vont refuser qu'un élève se lève pour aller mettre un papier à la poubelle. 

 

Je pense que tant que tu n'as pas une vraie autorité sur ta classe, se lever quand on a envie pour aller mettre un papier à la poubelle, c'est niet. Et sans explication. 

Beaucoup d'élèves testent les limites. Se balader en classe, c'est un point pour eux. Répondre sans avoir la parole, un point de plus. Et pendant ce temps, tu passes pour une jeunette, qui laisse tout faire. Pas une "vraie maîtresse".

Les collègues chez qui les élèves se déplacent sans déranger, sans se faire de croche-pied, sans se tirer la langue derrière ton dos, qui travaillent dans le calme et en groupe, sont des collègues très expérimentées. Leur autorité est invisible, mais très présente. Certaines ont un don, mais chez la plupart, c'est le fruit d'une longue expérience.

Mais si on n'a pas cette fibre-là, on peut tout à fait y arriver en cadrant dès le premier jour. :)

Posté(e)

Bonjour, 

Je pense que tu dois faire un travail sur toi en parlant par exemple avec un psychologue.

J'ai l'image d'une personne calme, douce et maternante mais j'ai une posture professionnelle: certe l'enfant marche à l'affectif MAIS: 

-je ne suis pas là pour faire des câlins

-je gronde même si ça me pompe mon énergie

-je mets un cadre et des consignes en place sans me décourager au début car il faut souvent répéter et tenir bon

-j'explique aux enfants ce que j'attends d'eux sans tomber dans la justification de tout, je suis responsable d'eux et j'organise les choses pour les aider à grandir donc je décide et il n'y a pas de place à la parlementation qui fait attendre tout les autres

-je suis à l'écoute de mes élèves aux récréations et dans les temps off (faire les lacets...) mais je refuse qu'un seul ne gâche le temps des autres par un comportement violent ou capricieux, lorsque c'est le cas je prends l’enfant avec moi aux récréations et on parle, si ça ne suffit pas je le garde toujours près de moi en classe et lui permet de s'éloigner à petites doses en lui disant que j'essaie de lui faire confiance 10 min, puis j'allonge le temps, c'est un travail sur le temps longs car les enfants avec problèmes de comportements ont une très mauvaise image d'eux-mêmes, c'est difficile au départ de pointer du positif (par exemple un enfant qui tape plusieurs fois par heure!!!) mais il faut tenir bon car ils ont besoin d'aller mieux pour intégrer correctement le groupe.

-Au départ, ce qui m'a aidé:

-->les émissions de super nanny (année 2000, la blonde qui est décédée, je n'aime pas la nouvelle). Elle avait un positionnement clair, ferme, rassurant et bienveillant pour l'enfant.

--> me demander, est-ce que si j'étais parent je serais rassurée de laisser mon enfant à quelqu'un comme moi? et tout faire pour que ce soit le cas (positionnement, paroles  rassurantes et efficaces).

-maintenant ce qui m'aide: ma conviction qu'un enfant a besoin d'un adulte fiable, qui ne change pas d'avis sur les consignes ou l'organisation, qui laisse de la liberté avec des limites, qui protège, qui aide, qui admet parfois se tromper, qui pense qu'on peut faire confiance à n'importe quel enfant en adaptant selon chacun (par exemple mon élèves ultra violent, je lui faisais bien confiance pour aller me chercher du matériel et c'était positif pour lui), qui dit qu'il aime les élèves mais ne peut pas les chouchouter autant qu'une maman car ils sont nombreux et que l'école est là pour apprendre à se débrouiller de plus en plus tout seul, qu'ils feront des câlin à la maison après avoir bien travaillé à l'école.

Bref: je te conseille de travailler sur toi, en te connaissant bien tu sauras réagir dans ton métier.

PS: je n'ai pas une autorité innée mais j'installe une ambiance de classe dans les premiers jours qui font que les enfants se sentent bien. Quand j'intervenais dans la classe de mon collègue de cm2, je n'y arrivais pas car ce n'étaient pas mes anciens élèves et je n'étais là que pour un échange de service, j'ai détesté. Maintenant quand j'y interviens la plupart sont mes anciens élèves alors ça se passe très bien. J'admire les remplaçants: c'est difficile, j'ai été remplaçante 4 ans et heureusement c'était sur des temps longs ou dans des classes sympas le plus souvent.

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Posté(e)

Merci pour raconter ce qui marche avec toi Lady Oscar, c'est encourageant

Posté(e)

J'aime bien le "PS" de Lady Oscar. Je n'avais pas moi non plus l'"autorité" naturelle de certains de mes collègues et perso quand j'ai débuté je n'avais réfléchi à rien et je prenais contre moi les attitudes "contraires de mes élèves et je me suis demandé non pas si j'allais changer de métier mais comment je pouvais faire.. Je ne me voyais pas rester dans un "enseignement" perclus  dans un  rapport de force constant. Je me suis alors demandé ce que j'aimais dans la vie : la musique, la poésie et la nature. Je  me suis dit alors que mon "enseignement devait s'appuyer avant tout sur ce que j'aimais car là je pouvais être à l'aise, compétent et heureux. J'ai donc priorisé ces 3 domaines quitte à tirer les apprentissages  sur ces terrains ,"poétiser", historiciser les maths, faire de la poésie et l'expression écrite des matières essentielles et quotidiennes (ou presque), sortir en colline le plus souvent possible (une fois par semaine) et en faire la base de la lecture et l'expression etc..... Là j'étais plus à l'aise et l'ambiance de la classe s'en est beaucoup ressentie (assez rapidement). Bien sur c'était des conditions particulières, des parents m'ont aidé (pour les sorties et même pour l'expression orale et écrite) ainsi que les stagiaires (québécoises) qui sont restées dans notre classe 3 mois !!! et les stagiaires de l'EN chaque année pendant toutes les dernières années. Tout cela est un peu complexe, sans solution miracle....Mais il semble que la  (ma) passion d'apprendre est devenue peu à peu contagieuse, reléguant puis remplaçant le rapport de force par l'affect. Bien sur j'ai été aidé (ma compagne, mes collègues, des parents et même parfois un inspecteur. Le Freinétisme aussi qui met les enfants plus comme des acteurs  que des "subissants". Nez en moins  je n'ai jamais été dans le sacerdoce, juste quelqu'un qui essayait de partager ses passions .....Je ne sais pas si ce que j'écris peut servir mais d'un métier que je  subissais (les 5-10 premières années) ça a fini les 20 suivantes par un réel bonheur....

Posté(e)

Merci Filosa! J'aime beaucoup ton idée d'utiliser tes passions dans ton enseignement. Tu en as eu de la chance d'avoir autant de soutien.

Posté(e)

Bonjour,

Un bouquin qui m'a beaucoup aidée :

image.jpeg.009f1653542889145262ae208d4aaf76.jpeg

Je le relisais chaque début d'année.

Faudrait que je le relise d'ailleurs ;-)

Bon courage !

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