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Laura9494

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Bonjour,

Comment vous dites-vous que vous êtes un bon enseignant, une bonne enseignante ? Avez-vous des moments de doutes ou des moments où vous pensez que quelqu'un d'autre pourrait faire la même chose voire plus que vous ?

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Le syndrome de l'imposteur est courant dans ce métier où tout le monde ( IEN, CP, parents, journaux, collègues toxiques aussi parfois etc ... ) essaient de nous dire que ce que nous faisons est nul ... As tu remarqué que nos "instances" nous disent souvent que ce que nous faisons ne va pas, sans nous dire jamais précisément comment faire ?!

Selon moi, douter, est la preuve même que tu es une bonne enseignante. Savoir se remettre en cause est essentiel dans ce métier ! Rien de pire que quelqu'un pétrit de certitude.

Comment est ce que je sais que je suis une bonne enseignante ? mes élèves viennent avec plaisir (même s'ils disent venir pour les copains !) , se repèrent dans la classe et les activités.  ils travaillent effectivement, progressent, engrangent des connaissances, sont fiers de ce qu'ils ont fait ... je vais à l'école avec plus ou moins de plaisir ( je ne suis pas du matin !) mais quand je suis avec eux, j'oublie (presque) tout le reste.

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il y a 52 minutes, Laura9494 a dit :

Comment vous dites-vous que vous êtes un bon enseignant, une bonne enseignante ? Avez-vous des moments de doutes ou des moments où vous pensez que quelqu'un d'autre pourrait faire la même chose voire plus que vous ?

Quand je vois certains collègues en vrai, sur le forum, sur des blogs, etc... j'en suis persuadée : D'autres font plus que moi et/ou mieux que moi. Mais j'ai appris à prendre de la distance avec ça. L'école n'est "que" mon travail. Ce n'est pas ma vocation, ni ma passion. 

D'années en années, j'essaie d'améliorer ma pratique, mais je ne serai jamais "parfaite".

Plusieurs burn-out au travail, beaucoup de soucis perso, qui font que j'ai revu depuis bien longtemps mes priorités, à savoir ma fille, mon homme, ma santé.

J'estime que je fais mon boulot correctement, puisque mes élèves viennent en classe avec le sourire, travaillent et progressent. J'ai parfois quelques moments de doute en septembre, mais au mois de juin, je suis toujours fière d'eux quand je vois tout le chemin accompli. Et je me dis "On a bien bossé!"

J'essaie d'être un maximum dans la bienveillance, écouter les enfants, les encourager, je pense que c'est ma force. Après, j'ai des faiblesses comme tout le monde (l'anglais par exemple? :whistling:) mais franchement je trouve que le plus important c'est que les enfants prennent confiance en leurs capacités, aient envie de travailler, progressent. 

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Des doutes, oui toutes les années. Quand je vois, je lis d'autres enseignants je me sens moins impliquée ou motivée ou intelligente ou...D'un autre côté il n’existe pas un "bon" enseignant universel. Certains sont incroyables avec des très jeunes, d'autres avec des cycle 3, d'autres repèrent ceux qui ont des besoins, donnent du courage d'autres encore tirent les meilleurs le plus loin possible. Je ne crois pas qu'un seul enseignant puisse tout cumuler en étant dans l'excellence. Enfin si peut être qu'il y en a mais ils étaient très modestes et je ne l'ai pas vu 😄. A mon âge, je suis moins dynamique et innovante (enfin pas encore dans la tombe hein !) mais beaucoup plus efficace par exemple.

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Qu'est ce qui te fait te poser cette question ? 

Quel besoin d'être une "bonne"  enseignante ressens tu ? 

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Ce qui m'interroge c'est l'intérêt de passer ses jours (voire ses nuits) à bosser pour un résultat plus que contestable. Les belles fiches sur les blogs ne font pas de bons enseignants et la plupart du temps sont remplies de "déco" sans intérêt et, beaucoup plus gênant, de coquilles qui témoignent d'une orthographe non maîtrisée. Et bonjour la tonne de photocopies à prévoir ensuite !

Faire classe ce n'est pas passer ses journées à donner de jolies fiches colorées à remplir.

J'ai en mémoire l'expérience de 2 collègues avec lesquelles j'ai bossé durant 5 ans. Elles avaient le même niveau de classe et la même ancienneté dans le métier à 1 an près. Elles étaient radicalement opposées : l'une s'appuyait sur des méthodes clés en main qu'elle suivait à la lettre (français et maths), l'autre construisait tout en partant du vécu de la classe et y passait un temps fou (certains midis pour modifier/ajuster les séances de l'après-midi, les soirs, les week-ends et les vacances).

Résultat : la collègue qui construisait tout était souvent de sale humeur et fatiguée. Et surtout, ses élèves n'obtenaient pas de meilleurs résultats aux évals nationales (bien au contraire) que ceux de l'autre collègue ! Et ce n'était pas lié à la construction de son travail car d'année en année les bénéfices ont toujours été vains.

Depuis cette expérience j'ai compris que ce qui fait de nous de bons enseignants ne se mesure pas par le temps consacré à la préparation mais par la réussite des élèves (les progrès effectués) et notre efficacité face aux élèves. Ne pas papillonner, avoir des objectifs simples et précis.

Il faut savoir se remettre en question car, en caricaturant, quelle énergie et quel temps gaspillés à bosser comme des dingues si finalement on ne parvient même pas à emmener nos élèves plus loin qu'1 collègue qui y aura passé 10x moins de temps. 

Enfin, j'exècre au plus haut point cette école où il faut que tout soit joli, mignon, aseptisé, ludique, numérique... C'est à 90% un bel écran de fumée.

 

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il y a 5 minutes, vansquale a dit :

Ce qui m'interroge c'est l'intérêt de passer ses jours (voire ses nuits) à bosser pour un résultat plus que contestable. Les belles fiches sur les blogs ne font pas de bons enseignants et la plupart du temps sont remplies de "déco" sans intérêt et, beaucoup plus gênant, de coquilles qui témoignent d'une orthographe non maîtrisée. Et bonjour la tonne de photocopies à prévoir ensuite !

Faire classe ce n'est pas passer ses journées à donner de jolies fiches colorées à remplir.

J'ai en mémoire l'expérience de 2 collègues avec lesquelles j'ai bossé durant 5 ans. Elles avaient le même niveau de classe et la même ancienneté dans le métier à 1 an près. Elles étaient radicalement opposées : l'une s'appuyait sur des méthodes clés en main qu'elle suivait à la lettre (français et maths), l'autre construisait tout en partant du vécu de la classe et y passait un temps fou (certains midis pour modifier/ajuster les séances de l'après-midi, les soirs, les week-ends et les vacances).

Résultat : la collègue qui construisait tout était souvent de sale humeur et fatiguée. Et surtout, ses élèves n'obtenaient pas de meilleurs résultats aux évals nationales (bien au contraire) que ceux de l'autre collègue ! Et ce n'était pas lié à la construction de son travail car d'année en année les bénéfices ont toujours été vains.

Depuis cette expérience j'ai compris que ce qui fait de nous de bons enseignants ne se mesure pas par le temps consacré à la préparation mais par la réussite des élèves (les progrès effectués) et notre efficacité face aux élèves. Ne pas papillonner, avoir des objectifs simples et précis.

Il faut savoir se remettre en question car, en caricaturant, quelle énergie et quel temps gaspillés à bosser comme des dingues si finalement on ne parvient même pas à emmener nos élèves plus loin qu'1 collègue qui y aura passé 10x moins de temps. 

Enfin, j'exècre au plus haut point cette école où il faut que tout soit joli, mignon, aseptisé, ludique, numérique... C'est à 90% un bel écran de fumée.

 

Il y a du vrai dans la comparaison entre tes 2 collègues, surtout pour celle qui utilise une méthode clé en main. Une méthode est faite par des professionnels et qui fonctionne donc sur les élèves et leur résultat.

Maintenant sur Internet, pullule des quantités des blogs avec des supports d'élèves, bien jolie comme tu le dis - libre à chacun de passer le temps qu'il veut sur ses preps.

Le soucis, c'est celui qui va s'amuser à confondre la création de jolis supports au détriment, comme tu le dis, d'objectif précis - encore une fois libre à lui - mais quand les enseignants (et surtout les jeunes enseignants) par facilité, utilisent ces supports, sans se poser à un moment la questions des objectifs, pensent que ces supports sont clé en main, légitimes car mis en ligne... à mon avis, c'est un vrai soucis pour la construction de son enseignement.

(dans le lot des supports mis en ligne par des collègues, il doit y en avoir de très bon - mais c'est fini pour moi de passer de temps à feuilleter leur production, si je cherche une info sur le net, j'ajouter forcément à ma recherche "ien" "circo" pour avoir des sources plus fiables)

 

Et là, 

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il y a 10 minutes, blacknader a dit :

Le soucis, c'est celui qui va s'amuser à confondre la création de jolis supports au détriment, comme tu le dis, d'objectif précis - encore une fois libre à lui - mais quand les enseignants (et surtout les jeunes enseignants) par facilité, utilisent ces supports, sans se poser à un moment la questions des objectifs, pensent que ces supports sont clé en main, légitimes car mis en ligne... à mon avis, c'est un vrai soucis pour la construction de son enseignement.

C'est peut-être ça qui qualifie un "bon enseignant" ...

Qu'est-ce que je veux que mes élèves apprennent, sachent faire ? Comment je vais m'y prendre pour que chacun (tout du moins le plus grand nombre) atteigne l'objectif fixé. Est-ce que l'élève sait ce qu'il apprend, comment il fait pour réussir ? C'est les questions que je me pose quand je prépare la classe. C'est l'idée que j'ai de mon boulot, et certains collègues ne sont pas d'accord avec toute cette façon de concevoir le travail (notamment "comment il fait pour réussir" fait débat avec la collègue qui a le même niveau que moi et qui trouve ça trop difficile, alors que moi je suis convaincue que c'est l'essence même de l'enseignement ...)

Après je ne saurai pas me situer sur l'échelle du bon ou du mauvais enseignant. Je fais mon boulot avec mes convictions et mes conceptions qui changeront peut-être. J'essaie de lire de la didactique pro, de me former, mais je fais ce que je peux ... De toutes façons aux yeux de certains, et parfois à mes yeux, mon travail ne sera pas aussi bien que le leur. Mais parfois je suis contente de moi.

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Il y a 5 heures, Laura9494 a dit :

Bonjour,

Comment vous dites-vous que vous êtes un bon enseignant, une bonne enseignante ? Avez-vous des moments de doutes ou des moments où vous pensez que quelqu'un d'autre pourrait faire la même chose voire plus que vous ?

Jamais. Tous les soirs.

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En voilà une bonne question, et surtout une question qui reflète notre statut d'enseignant mis à mal entre autre (ou surtout?) par l'inspection.

Infantilisés à bloc, pris pour des nuls qui ne maitrisent rien.

Ensuite, je dirais que c'est un métier dans lequel on peut toujours faire mieux ou du moins différemment, et à partir de là on se pose en permanence des questions...

Personnellement je trouve ça insupportable.

 

 

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il y a 7 minutes, kapout123 a dit :

En voilà une bonne question, et surtout une question qui reflète notre statut d'enseignant mis à mal entre autre (ou surtout?) par l'inspection.

Infantilisés à bloc, pris pour des nuls qui ne maitrisent rien.

Ensuite, je dirais que c'est un métier dans lequel on peut toujours faire mieux ou du moins différemment, et à partir de là on se pose en permanence des questions...

Personnellement je trouve ça insupportable.

 

 

Personnellement, c'est ce que j'aime dans ce métier : toujours se demander si on peut faire autrement. 

 

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