nafela Posté(e) 29 octobre 2021 Posté(e) 29 octobre 2021 Une question très intéressante... Ne plus avoir ce noeud à l'estomac en mentalisant tout ce qui nous reste à faire et qui ne sera jamais achevé (je parle de tous ces petits détails qui s'agglutinent et laissent la place à d'autres petits détails : donner les invitations pour une EE sans oublier personne, refaire tel affichage, écrire à l'avance les compétences du LSU pour ne pas être submergée en décembre, enrichir le rallye lecture du groupe 1, faire signer les PPRE aux familles, finaliser enfin le classeur de liaison avec les nouveaux traitements des PAI.....) évidemment liste non exhaustive... Ne plus imaginer le regard que POURRAIENT avoir collègues et parents sur notre qualité d'enseignante car ce n'est pas notre objectif du tout MAIS... on veut plaire et on veut que tout le monde nous trouve géniale.... Se lâcher, se reposer sur l'amour du métier et de la richesse des situations fortuites car nous remarquons toutes que certaines préparations de 6 pages donnent de moins bons résultats qu'une séance conçue avec toute notre créativité limitée à un objectif, trois critères organisationnels et une ATTENTION pointue au moment M. Bien sûr, rester exigeante mais aussi équilibrante pour nous et les autres. Voilà en gros ce qui me semble fondamental pour bien vivre notre métier et ne pas y laisser trop de poils (nous ne sommes pas des animaux à plumes !). En découle notre capacité à nous juger correctement. Une ancienne collègue à la classe très difficile, quasi impossible à gérer m'avait donné un éclairage que je n'ai jamais oublié : "Je fais comme je peux avec ce que j'ai". Je me dis cela constamment avec ma maladie de Lyme, mes 3 hyperactifs sous Ritaline, mes 4 ULIS, mes deux enfants placés, les dysphasiques, dyslexiques, dysgraphiques, etc... Et au final, lorsque les élèves me voient heureuse de les accompagner même si on ne fait pas tout bien, ils donnent le meilleur d'eux même et ça vaut le coup. Courage à toutes💗
vieuxmatheux Posté(e) 30 novembre 2021 Posté(e) 30 novembre 2021 En novembre chaque année on se pose ce genre de question… on a attaqué la rentrée tout feu tout flamme et on se rend contre que si un certain nombre des choses que l'on a mises en place fonctionnent bien, d'autres sont plus discutables… que si beaucoup d'élèves progressent de façon satisfaisantes, d'autres avancent moins bien. Je pense que si vous vous posez c'est question c'est bon signe : vous n'êtes pas blasés et vous continuez à donner du sens à votre métier. De toute façon, c'est très difficile de dire ce qu'est un bon enseignant. Je me souviens qu'en début de carrières (avant l'élection de François Mitterand, il y a donc prescription) j'ai eu en CE2 (dans un CE2 CM1 CM2) une élève qui, en début d'année, devant un texte à lire, se crispait et émettait des "pppe", "tttte", "qqqqe", bref que des consonnes ! À la fin de l'année, elle parcourait un texte des yeux et montrait des mots : là il y a "lapin", là ça parle d'une fille… Certains jour je me disais que je l'avais bien aidée, qu'elle était en tout cas moins en souffrance (bon instit, bravo) D'autres jours, je pensais qu'elle était encore très loin de savoir lire un texte, que j'aurais certainement pu l'aider d'avantage (mauvais instit, Bouh) Les deux point de vue sont sans doute un peu vrais. Quant aux manuels : Il y a 3 heures, bisounou a dit : Suivre un manuel dans l'ordre des pages fait il de l'enseignant un mauvais enseignant ? La réponse est certainement non : les manuels sont fait pour ça, étant polyvalent on ne peut pas être au top partout, en particulier en début de carrière. Le problème est que certains manuels sont mauvais, ce qui est très regrettable. On peut aussi suivre un manuel dans une discipline où l'on est moins à l'aise et rester critique : si ponctuellement, même dans un domaine où je suis un peu fragile, je me rends compte que ce que propose le manuel ne convient pas est-ce que je persiste à le suivre ?
Invité Posté(e) 30 novembre 2021 Posté(e) 30 novembre 2021 Moi, j'ai toujours été allergique aux manuels. Pas faute d'avoir essayé pourtant. Je perdais un temps fou à les consulter, les comparer, m'approprier les contenus... Et je n'en ai jamais trouvé un seul qui ne contenait pas d'ambiguité, qui ne mettrait pas les élèves inutilement en difficulté. J'ai donc abandonné les manuels, les progressions, et l'emploi du temps, créé mon propre matériel, mis en place des plans de travail et des ateliers permanents. J'ai tout axé sur l'autonomie et la prise d''initiative des élèves. Je gagne un temps fou en préparation et les résultats ainsi que l'ambiance sont bien meilleurs. Je sais que je vais à contre courant de beaucoup, mais j'ai ainsi appris à ne pas me comparer aux autres. J'avance en doutant et en tatonnant en permanence... Mais sans ça, je pense que je m'ennuierais ferme!
vieuxmatheux Posté(e) 30 novembre 2021 Posté(e) 30 novembre 2021 Il y a 18 heures, bisounou a dit : Quant à Ermel ça me fait doucement rigoler car c'est utilisé depuis au moins une quinzaine d'années dans beaucoup de classes et on ne peut pas dire que les petits français brillent en mathématiques... Je ne suis pas certain qu'Ermel soit autant utilisé que ça. On en parle beaucoup mais je ne l'ai pratiquement jamais vu utilisé dans une classe. Ce n'est d'ailleurs pas un manuel. Ceci dit, Ermel est un outil très difficile à utiliser. Ses auteurs ne tombent pas dans le constructivisme dogmatique : ils savent que les élèves ne peuvent pas tout inventer, qu'il faut aussi des temps où l'enseignant dit ce qu'il faut retenir… mais l'outil a quand même contribué, contre le souhait de ses auteurs, à diffuser un constructivisme sans nuance. Quand j'allais visiter des enseignants débutants, la plupart d'entre eux n'osaient pas se placer face aux élèves et expliquer. Un comble ! Ceci dit, la tendance actuelle à l'enseignement explicite peut être tout aussi néfaste si elle est sans nuance. Les enseignant doivent expliquer, mais penser qu'il suffit d'expliquer pour que les élèves comprennent et réinvestissent est aussi naïf que de croire qu'ils peuvent tout inventer : ils ont besoin d'explications, mais aussi de chercher. Si on est dans une période de grand doute, ce n'est certainement pas Ermel qu'il faut prendre pour se rassurer. En revanche, choisir de temps à autre une situation d'Ermel pour traiter une question en profondeur me semble envisageable. 1 1
vieuxmatheux Posté(e) 30 novembre 2021 Posté(e) 30 novembre 2021 il y a 2 minutes, mat82 a dit : Pas faute d'avoir essayé pourtant. Ce qui montre bien qu'en début de carrière il est difficile de s'en passer totalement
Invité Posté(e) 30 novembre 2021 Posté(e) 30 novembre 2021 à l’instant, vieuxmatheux a dit : Ce qui montre bien qu'en début de carrière il est difficile de s'en passer totalement Disons que j'ai perdu un temps fou en adoptant une attitude de moule accrochée à son rocher, alors que j'aurais pu être un poisson voguant dès le départ dans les flots scintillants et infinis de l'océan pédagogique. ^^ Mais je respecte sincèrement mes collègues qui parviennent à rester dans des progressions, à être carré, et à savoir où il vont en permanence. C'est loin d'être mon cas! 1
kapout123 Posté(e) 4 décembre 2021 Posté(e) 4 décembre 2021 Un bon enseignant c'est quelqu'un qui fait de son mieux en ne s'oubliant pas, en ne subissant pas le système qui sait si bien nous coller la pression dès le départ. Car oui on peut toujours toujours faire mieux, encore mieux. 1 1
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