Elève laissé seul sans surveillance : quelle responsabilité pour le directeur ?

[Anonyme]

Bonjour,

Je publie en mode anonyme...

Les choses sont de plus en plus compliquées avec les problématiques liées à l'inclusion...

Dans le cas où une enseignante laisse un élève seul dans la cour : le directeur est-il responsable en cas d'accident ?

Parfois, je trouve du personnel pour s'occuper de cet enfant (une ASEM supplémentaire, une AESH sans élève), mais un jour sur deux, je n'en trouve pas et l'enseignante le laisse alors dehors sans surveillance...

Je n'ai pas de solutions... L'enseignante pourrait fermer la porte de sa classe à clef ou demander à son ASEM de s'occuper de l'enfant et de l'emmener dehors quand il ne supporte pas d'être en classe... mais elle ne le fait pas.

Dans ce cas, qu'en est-il de la responsabilité du directeur ?

Merci.

[IsaG]

Si les choses ont été dites clairement à l'enseignante, s'il y a un écrit signé (CR de CM par exemple), on ne peut rien reprocher au dirlo.

 

Mais si tu ne dis rien, là, tu peux être tenu responsable, hélas

[Torque]

La responsabilité du directeur consiste à rappeler la règle générale qui veut que la surveillance de tous les élèves doit être constante. 

[Gribouillette]

il y a une heure, Invité Anonyme a dit :

Je n'ai pas de solutions... L'enseignante pourrait fermer la porte de sa classe à clef ou demander à son ASEM de s'occuper de l'enfant et de l'emmener dehors quand il ne supporte pas d'être en classe... mais elle ne le fait pas.

Je suppose que ce n'est pas de gaieté de cœur que la maitresse laisse cet élève dehors? Il doit y avoir un gros soucis dans la classe avec cet enfant.

J'ai vécu un enfer l'an dernier avec un élève explosif, et franchement, je faisais surtout ce que je pouvais!

Fermer la porte à clé, j'ai essayé une fois, mais il a hurlé pendant 10 minutes, en secouant la porte comme un forcené, et en essayant de la défoncer. Donc j'ai abandonné l'idée de fermer, il se sauvait dans la cour, et j'essayais de le surveiller depuis la classe.

L'ASEM est-elle volontaire pour s'occuper de cet enfant? Ici, même quand nous étions deux (moi + AVS), nous n'avions pas le dessus.  

Je pense qu'il faut avant tout dialoguer avec cette collègue, qui doit être bien démunie.

Je dévie peut-être mais le soutien de son directeur est tellement important dans ces moments-là...

[Anonyme]

Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit :

Les choses sont de plus en plus compliquées avec les problématiques liées à l'inclusion...

Tant que les enseignants accepteront de faire un boulot d'infirmier psychiatrique, ce genre de situation perdurera. 

[3caille]

il y a une heure, Invité Anonyme a dit :

Tant que les enseignants accepteront de faire un boulot d'infirmier psychiatrique, ce genre de situation perdurera. 

Le fond du problème c'est qu'ils n'ont pas le choix conférer loi de 2005.... trop facile de toujours tout reporter sur les enseignants... 

[blacknader]

Tu dis que l'enseignant le laisse dehors. Est-ce que c'est volontaire pour un peu s'en débarrasser ou c'est que l'enfant refuse de rentrer en classe, fait des crises et que l'enseignant n'arrive pas à le faire rentrer en classe ou alors il s'enfuit de la classe ?

Tu parles d'inclusion, donc l'enfant aurait déjà un dossier MDPH : présence d'AESH pour lui ? ESS bientôt à venir ? Y a-t-il un aménagement du temps scolaire ? y a-t-il un suivi extérieur ? est-ce que l'enseignant informe les partenaires de ces difficultés ? voire appelle les parents quand ça devient ingérable pour qu'ils viennent chercher l'enfant ?

De ton côté de directrice, protège-toi. Tu constates que l'enfant peut être laissé seul sans surveillance, échange avec ta collègue de la raison, laisse là parler, évacuer ce qui lui pose des difficultés et dis-lui que vous allez trouver des solutions ensemble pour l'aider avec cet élève, mais que la solution ne peut d'être qu'il soit laissé sans surveillance, pour sa sécurité. Ajouter ce point à un CM, et trouver des solutions quand l'enfant explose et qu'il a besoin de pause : aller dans une autre classe ? au sein de sa classe un coin écoute, un coin cabane... ? 

Bon courage !

 

[Lady Oscar]

Je rejoins ce qui a été dit plus haut et j'ajoute que le fait que cet enfant soit ingérable ne doit pas retomber sur l'enseignante ou son atsem qui ont aussi tous le groupe d'élèves à gérer à côté, mais que c'est un problème à gérer en équipe, il ne faut pas laisser l'enseignante seule face à l'impossible gestion. Si l'enfant n'est pas capable de rester en classe, il faut une organisation pour qu'il soit aussi à la charge des autres enseignants avec une organisation claire. A-t-il un handicap et une prise en charge avec AVS possible?

 

[Anonyme]

Et dire qu'un élève qui n'est pas capable de rester en classe n'a pas sa place dans une école ? On nous demande souvent l'impossible, et quand l'i'accident arrive, ça nous tombe dessus.

Cette loi est tombée sur les enseignants sans que personne n'ose protester, on ne voyait pas à l'époque à quoi ça allait conduire. C'est trop tard pour ruer dans les brancards et dire qu'on ne veut plus travailler comme ça ? 

Pour soulager le collègue, pourquoi ne pas se passer le "cas" de classe en classe, une demi-journée chacun ?

 

 

[rhâââ]

Par ailleurs, fermer une porte à clé quand des élèves se trouvent à l'intérieur des locaux est interdit, il me semble, pour d'évidentes raisons de sécurité (évacuation...).

[noa1974]

Bonjour !

Je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut concernant la trace écrite signée, et l'implication de l'équipe pour gérer cette difficulté dans un premier temps.

J'ai comme beaucoup d'entre vous, eu dans ma clase des élèves en situation de handicap qui ne cessaient de s'enfuir... Une année, j'ai été contrainte de fermer à clé toutes les portes de ma classe et de bloquer celle qui n'avait pas de verrou avec un meuble car cette élève s'enfuyait à la moindre occasion. Elle était très rapide. J'avais fait un courrier à notre inspectrice et j'avais indiqué très clairement, par écrit, cette organisation "forcée". J'avais bien sûr précisé la mise en danger de mes élèves, de mon ATSEM et de moi-même en cas de nécessité d'évacuation. Résultat : Aucune trace écrite de mon inspectrice pour répondre à mon courrier... Aucun retour oral non plus.. Il avait toutefois été décidé en réunion que cette enfant ne viendrait que le matin.

Alors oui, il est vrai que fermer des portes à clé avec des élèves à l'intérieur est interdit mais je n'avais pas le choix et mon inspectrice ne m'a jamais fait la moindre remarque à ce sujet...  

 

[Mademoisellelau]

Je suis d’accord avec Lady : l’enseignante doit être démunie, il faut l’aider.

1. Conseil des maîtres en urgence : l’enfant reste inscrit dans sa classe, mais chacun prend sa part. On fait un edt précis où on indique où va l’enfant; chacun se le coltine quelques 1/2 journées. Son enseignante prévoit du travail qu’il peut faire en autonomie s’il n’est pas dans une classe de son niveau.

2. On étudie le dossier de l’enfant pour voir ce qui a été fait et ce qu’il reste à faire pour qu’il ait les soins/prises en charge/médoc adéquat, avec gros guidage, soutien, sonnette d’alarme auprès de la famille. Faut que ça avance. On prévient l’enseignant référent, la psy scolaire, le médecin scolaire, l’IEN. Et tout le monde par mail officiel. Ça fait toujours bouger.
 

3. On remplit une fiche CHSTC à chaque incident, et re-mail à tout le monde. À chaque incident ! Normalement, ça bouge direct !

4. Si besoin, on fait un signalement/information préoccupante en fonction des problèmes constatés, si cela en relève bien sûr. 
 

En tout cas, ça doit être la préoccupation de tout le monde à l’école, pas que de l’enseignante. Courage !