Anonyme Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Bonjour, Je suis T1 affectée dans une classe de MS avec une élève autiste difficile à gérer (hurle, tape des mains, tape des pieds, ne reste pas en place, se sauve …). Je n’ai pas d’AVS pour m’aider, mais une atsem à temps plein qui elle aussi ne sait pas trop comment s’y prendre avec cette élève. D’après ma directrice, elle doit avoir un second rendez-vous courant octobre à l’hôpital puis le dossier pour un suivi sera envoyé. Est-ce que je peux espérer avoir quelqu’un pour m’aider cette année ? (pour mes collègues, je ne devrais pas compter dessus). Je me sens démunie face à cette élève, d’abord parce que je ne dispose pas d’une formation adaptée, mais aussi parce que les autres élèves « subissent » sans que quoi ce soit ne soit possible. Ma journée est rythmée autour du fait que je dois constamment savoir où elle est, ce qu’elle fait, si elle ne risque pas de se blesser. Ma directrice se contente de me dire « moi je l’ai eu l’année dernière sans aide et j’ai dû faire avec » …
André Jorge Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Bonjour, Situation difficile à vivre et il semble que ce soit le cas de beaucoup (trop) d'enseignantes. Il y a 3 heures, Invité Anonyme a dit : Est-ce que je peux espérer avoir quelqu’un pour m’aider cette année ? Oui, si le nécessaire a été fait l'année dernière. Pour obtenir une AESH en ce début d'année, il faut qu'un Gevasco (dossier qui regroupe les informations sur la situation de l'élève) ait été rédigé, qu'une équipe éducative ait été faite et que ce dossier ait été transmis par les parents à la MDPH (maison départementale pour les personnes handicapées) l'année dernière. Il faut donc savoir si ça a été fait... Si rien n'a été fait, il faut compter environ 6 mois pour obtenir une AESH, si les choses se font vite et bien. L'année dernière, dans mon département, la MDPH avait 8 mois de retard dans le traitement des dossiers... Par exemple : une demande faite en décembre 2020 et le dossier a été traité en juillet 2021. Il y a 3 heures, Invité Anonyme a dit : une élève autiste difficile à gérer (hurle, tape des mains, tape des pieds, ne reste pas en place, se sauve …) Je viens de passer une année scolaire avec une élève de ce genre... Je n'ai pas eu d'autre choix que de la laisser faire ce qu'elle voulait (jeux, peinture, découpages, collages, jouer dans la terre,...). Il y a 3 heures, Invité Anonyme a dit : les autres élèves « subissent » sans que quoi ce soit ne soit possible. C'était la même chose pour ma classe... Vers avril, les parents ont commencé à envoyer des courriers au rectorat et, là, ça a commencé à "bouger". Il y a 3 heures, Invité Anonyme a dit : Ma directrice se contente de me dire « moi je l’ai eu l’année dernière sans aide et j’ai dû faire avec » … Peut-être qu'une enseignante expérimentée peut s'en sortir... Mais t'a-t-elle dit si le nécessaire a été fait pour cette enfant ? L'année dernière, en tant que directeur, j'ai organisé les équipes éducatives, téléphoné au PIAL (qui gère les AESH) régulièrement pour qu'on se souvienne de moi, le RASED et la référente handicap de la circonscription sont également intervenus, ont passé des coups de fils pour faire avancer les choses,... Il faudrait faire remonter tes difficultés aux conseillers pédagogiques (demande à être visitée ?), puis au référent handicap de ta circonscription, pour commencer (il faudra en parler en concertation). 2
André Jorge Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Sinon, pour ce qui est d'aider cette enfant en classe, voici des pistes données par le RASED de ma circonscription pour gérer les élèves à besoins éducatifs particuliers. C'est très "général" mais tu y trouveras sans doute des solutions : Citation Aménagements scolaires : que faire ? Limiter l’inattention Pour faciliter l’attention, on peut : capturer le regard de l’élève changer le ton de sa voix utiliser des consignes courtes et éviter d’en donner plus d’une à la fois utiliser un support visuel (consignes écrites au tableau) et encourager les élèves à visualiser dans leur tête la tâche demandée; donner des exemples de ce qu’on attend. placer l’enfant dans un endroit éloigné de la porte et des fenêtres qui peuvent être une source de distraction (éviter les dispositions en U, préférer les dispositions classiques où tous les enfants sont face au tableau); réduire le bruit ambiant (donner à l’enfant des écouteurs de baladeur pour assourdir le bruit par exemple); placer des élèves calmes, et pouvant servir de modèles, près de l’enfant; utiliser le tutorat. Un élève peut aider un autre élève à répéter la consigne et revenir sur la tâche diviser les grandes tâches en petites parties. Contenir l’agitation psychomotrice L’enfant présentant un comportement hyperactif peut, selon son âge, avoir beaucoup de difficultés à rester assis sans bouger. Il faut tenir compte de cette particularité en lui permettant d’avoir des moments « d’agitation contrôlée » réguliers. Grâce à ces moments, la tension due au contrôle de l’agitation sera moins importante et les débordements pourront être en partie évités. On peut par exemple : prévoir des moments où le jeune peut bouger dans déranger (distribuer des cahiers…); demander à l’élève de venir présenter à l’enseignant chaque partie terminée et la souligner ce qui peut permettre d’augmenter la motivation de l’enfant; délimiter, à l’aide d’un ruban gommé, un espace autour du pupitre auquel l’élève a droit, mais qu’il ne peut pas dépasser; éviter les retraits de récréation car les enfants en ont besoin pour se dépenser; alterner les apprentissages actifs pendant lesquels l’enfant peut bouger et plus passifs où l’enfant doit rester assis; à la demande de l’enfant, lui permettre de travailler debout dans un endroit de la classe quand c’est possible. Pour limiter l’impulsivité Les enfants impulsifs ont du mal à s’autocontrôler, du fait d’un sous-développement de la fonction exécutive sous tendant cette capacité. Ils auront ainsi des difficultés à avoir un délai de réponse. En classe, ces enfants auront ainsi tendance à répondre trop vite, sans réfléchir, parfois sans avoir levé le doigt. Il est ainsi préférable de prévoir les situations à l’avance afin d’éviter les surprises qui peuvent générer cette impulsivité. On peut alors : aider le jeune à développer l’habileté de s’arrêter et de réfléchir devant une situation problématique, en rappelant par exemple à l’enfant une conséquence désagréable du non-respect de cette règle imposée antérieurement. du fait de l’impulsivité et de l’inattention, l’enfant commet plus d’erreurs d’étourderie : lui apprendre à relire son travail systématiquement; travailler le langage intérieur, la capacité à se parler à soi-même et se donner les consignes. On peut permettre à l’enfant de parler à voix basse afin d’énoncer le problème. placer sur son bureau un pictogramme représentant les règles importantes; ignorer le commentaire si le jeune l’a formulé sans avoir levé la main; donner l’attention rapidement quand l’élève impulsif lève la main afin de l’encourager à le faire. Conseils d’intervention généraux L’enfant agité et distrait reçoit beaucoup plus de rappels négatifs que d’encouragements. Essayer d’inverser ce phénomène en donnant des encouragements fréquents. Ces enfants ont la particularité d’être extrêmement sensibles aux renforcements positifs Ignorer les comportements inadéquats de l’enfant, qui ont souvent pour but d’attirer l’attention. Y faire attention renforce ces derniers. Formuler les règles de fonctionnement du groupe de façon claire et visuelle. Un des outils qui fonctionne bien pour l’enfant est l’utilisation de grilles de comportement qui permet au jeune d’être récompensé pour ses améliorations. Attention car ce système demande une observation constante et fréquente. En classe ces enfants auront du mal à se repérer dans la journée ou estimer le temps passé à une activité. Illustrer les routines du matin et du soir, ainsi que les débuts et les fins de périodes et les rendre constantes. Ils pourront aussi avoir des difficultés à passer d’une activité à l’autre (transitions) ce qui peut souvent générer des troubles du comportement. Prévenir 5 minutes avant que l’activité va être interrompue. Du fait de leur pathologie, les enfants ont la perception que le temps est « interminable ». Avec l’utilisation d’une horloge, planifier la longueur des différentes séquences prévues pour la matinée. Ces enfants ont des difficultés à gérer leurs émotions. Devant les débordements, utiliser des temps d’arrêts «stop» pour éviter les escalades négatives. On envoie si besoin l’élève dans un endroit relativement isolé, afin qu’il retrouve son calme. Prévoir une marche à suivre quand l’élève sent monter la colère. Inciter l’enfant à se retirer volontairement dans un coin, où il pourra reprendre son calme. Valoriser ses points forts afin de contourner ses difficultés: un enfant se construit sur ses points forts, pas ses points faibles … Entretenir des liens et une approche coordonnée entre l’école, les thérapeutes, la famille et l’enfant pour établir un climat de cohérence autour de lui. Lutter contre les idées reçues: «Il est paresseux et ne fait aucun effort.» La difficulté est pour l’enfant tellement importante, permanente tout au long des journées d’école, les expériences négatives sont si nombreuses, qu’il est difficile pour lui de s’y confronter tous les jours.
André Jorge Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Quelques documents à lire : https://cache.media.eduscol.education.fr/file/ASH/57/5/guide_eleves_autistes_130575.pdf https://ash69.circo.ac-lyon.fr/spip/IMG/pdf/livret_autisme-4.pdf La situation ne devrait pas s'arranger et il devrait y avoir de plus en plus d'enfants avec des troubles du spectre autistique dont nous devrons nous occuper dans les écoles.
Anonyme Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Je te remercie pour tes réponses, je vais regarder et voir ce que je peux mettre en place pour cette élève. Ma directrice m’a dit que des équipes éducatives avaient été faites ainsi qu’un premier rendez-vous à l’hôpital. Le dossier devait être complet fin mai, mais finalement il le sera en octobre après le second rendez-vous à l’hôpital. Cependant, elle n’a pas l’air d’avoir envie de faire plus. Son message est clairement « fais avec et débrouille toi, moi j’ai pu le faire l’année dernière donc toi aussi » .. mes collègues me disent que si je n’en peux plus, je peux l’envoyer dans une autre classe pour me soulager un peu. Néanmoins, ce n’est pas une solution durable pour moi et je ne me vois pas déranger mes collègues tout le temps alors je fais avec …
NancyDrew Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Il y a 1 heure, Invité Anonyme a dit : « fais avec et débrouille toi, moi j’ai pu le faire l’année dernière donc toi aussi » Je t'envoie toute ma solidarité et tiens à te préciser que ce que dit ta collègue est complètement faux . Elle n'a rien fait pr cette élève qui a d'autres besoins que d'être rendue en vie à ses parents le soir. L'autisme nécessite des interventions précoces et intensives que l'école seule même avec AESH ne peut fournir. As tu un referent autisme dans ton dept? 2
bdisse Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Je suis de tout cœur avec toi. Les conseils d'André sont supers, mais parfois les élèves autistes sont au-delà de ça et rien n'arrive à capter leur attention et il est impossible de les canaliser, même en les laissant faire ce qu'il veulent. D'ailleurs, si l'autisme est sévère, oublie le côté pédagogie. L'an dernier, on en a eu une comme ça. On a tout de suite demandé à la Psy de passer faire un bilan pour démarre la prise en charge MDPH (les parents n'avaient rien fait du tout) et dès les premiers jours, j'ai fait un signalement sur le registre SST avec copie à mon syndicat. Ensuite le syndicat a harcelé l'IEN pour qu'il trouve une solution et au bout de quelques semaines, comme, bien sûr il n'y en avait pas, il a été d'accord pour déscolariser la gamine dans l'attente de l'AESH. Et quand celle-ci a été nommée, la scolarisation de la petite s'est limitée à 1h30 par jour. Du coup elle arrivait à 10h pendant la récré et n'était dans la classe qu'une heure. Et s'était bien assez. L'inclusion systématique, même si on te la présente comme inéluctable, c'est possible d'en limiter l'impact. Mais ç'est pas facile, c'est impopulaire, politiquement pas correct et sans le soutien de toute l'équipe, c'est compliqué. Mais on peut limiter un peu les dégâts. Courage ! 1
André Jorge Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit : Son message est clairement « fais avec et débrouille toi, moi j’ai pu le faire l’année dernière donc toi aussi » Dans ce cas, il est probable qu'elle ait fait tout ce qu'elle pouvait et qu'il faut maintenant attendre l'arrivée des aides... il y a 37 minutes, bdisse a dit : j'ai fait un signalement sur le registre SST avec copie à mon syndicat. Oui, il est important de le faire, ne serait-ce parce que si un jour cette élève prend une chaise et la lance sur un autre enfant, on ne pourra pas te reprocher de ne pas avoir signalé le problème et demandé des solutions.
Tempérence Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Il y a 11 heures, Invité Anonyme a dit : . mes collègues me disent que si je n’en peux plus, je peux l’envoyer dans une autre classe pour me soulager un peu. Néanmoins, ce n’est pas une solution durable pour moi et je ne me vois pas déranger mes collègues tout le temps alors je fais avec … Il faut prendre les aides que te proposent tes collègues et ne pas hésiter ! Je viens de vivre une année atroce avec un enfant à profil similaire... Sans aesh. Il faut rapidement boucler le dossier (gevasco). Demande de l'aide à l'enseignant référent... Mais pas sûr que tu aies un aesh cette année. (dans mon cas : équipe éducative en octobre 2021... Notification aesh en juin 2022... Toujours pas d'aesh en septembre 2022). A la prochaine équipe éducative, tu peux aussi demander à diminuer le temps de scolarité (mais il faut que les parents soient d'accord). Tu peux inviter l'IEN ou un cpc à l'équipe éducative pour t' appuyer (enfin non c'est la directrice qui donne les invitations). L'enfant vient toute la journée ? Avec cantine ? Garderie ? C'est important de bien discuter avec l'atsem : vous êtes 2 adultes dans la classe pour se soutenir et gérer les fuites / crises de l'élève, en alternance pour ne pas s'épuiser. Vous allez devoir faire face à l'impossible, mais à 2. Tu t'entends bien avec l'atsem ? Et n'hésite pas à le conduire dans une autre classe quand c'est trop difficile et que tu craques (tes collègues ont l'air sympas et compréhensifs sauf la directrice...). Moi c'est ce qui m'a sauvé l'année dernière (j'ai quand même dû m'arrêter 2 fois). Bon courage
NancyDrew Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 Je suis atterrée de cette situation, qu'en disent les parents? Pauvre petite... et pauvre maîtresse bien sûr.
Anonyme Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 En ce qui concerne cette élève, elle mange à la cantine, mais elle ne reste pas à la garderie. Elle n’est quasiment jamais absente d’après la directrice. Pour ce qui est de mon atsem, nous avons une bonne cohésion d’équipe et on s’entraide pas mal. Elle me permet de souffler un peu et vise versa. Il y aura normalement une nouvelle équipe éducative pendant l’année pour elle, je proposerai à ce moment là une alternative qui va dans ce sens si je ne vois aucune amélioration (ce qui est fort probable que ce soit le cas). Je suis d’autant plus attristée parce que dans mon école une avs est présente et elle a qu’un seul élève à charge en 12h. Elle pourrait prendre les 12 autres pour mon élèves, mais il ne faut pas chercher la logique dans l’EN. Le dossier est en cours, il ne manque qu’un dernier rendez-vous à l’hôpital et le dossier sera bouclé et envoyé, mais bon on m’a bien fait comprendre que je ne devrais pas compter dessus cette année. En ce qui concerne les parents, ils ne sont pas au courant qu’une élèves à besoins éducatifs particuliers est présente dans la classe sans avs. ps : Je suis l’enseignante référents je suis a 100% sur le poste 😅
bdisse Posté(e) 4 septembre 2022 Posté(e) 4 septembre 2022 il y a 9 minutes, Invité Anonyme a dit : En ce qui concerne les parents, ils ne sont pas au courant qu’une élèves à besoins éducatifs particuliers est présente dans la classe sans avs. T'inquiète, ça va pas tarder !
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