Anonyme Posté(e) 4 novembre 2022 Posté(e) 4 novembre 2022 Inexistants au début de ma carrière, les aesh ont peu à peu fait leur apparition dans les classes. Ils y sont même devenu la norme, alors que se multiplient les difficultés individuelles des élèves. Je m'exprime ici pour les situations concernant des élèves en difficulté d'apprentissage. Pour les problématiques importante de comportement, une aide est là bienvenue. Je trouve pour ma part très difficile de travailler avec ces présences dans la classe, et aimerait bien avoir votre sentiment sur le sujet. L'aesh m'éloigne de la relation à l'enfant en difficulté, que je connaissais alors moins bien et avec lequel je ne noue pas les mêmes relations que si il n'y avait pas une tierce personne. Cela limite en partie mon action pédagogique dans le sens où je peux moins jouer sur la connivence et l'affectivité qui entrent normalement en jeu autrement. Je suis également très mal a l'aise face à la posture d'un certain nombre d'aesh qui se voient en sauveur d'un enfant. Il n'y a qu'à surfer un peu sur les face book ou forum de discussion pour trouver nombre de témoignages montrant cela. Je trouve egalement particulièrement complexe de travailler sous le regard constant de quelqu'un qui nécessairement, à un moment, sera jugeant. Hors, si je suis parfaite 96 pourcent du temps (au moins !), il y a de temps en temps des petits temps morts, des consignes mal passées et des séances d'art pla moins bien ficelées 😁. j'aimerais autant ne pas croiser un regard a ce moment ! J'ajoute enfin que certaines aesh, parce qu'elles sont depuis plusieurs années dans la fonction, ont tendance à se prendre pour l'enseignant. J'en ai eu une qui, armée de son stylo, avait pris l'habitude de faire le tour de la classe pour signaler leurs erreurs aux élèves ou corriger 😤. Pas simple de dire les choses de façon courtoise mais ferme. Bref, autant j'aimerais réellement travailler à deux enseignants dans une classe-même avec plus d'éleves-autant j'ai du mal avec les aesh. Et vous, comment vivez leur présence ?
Anonyme Posté(e) 4 novembre 2022 Posté(e) 4 novembre 2022 Réponse à anonyme Très mal. J'ai passé toute ma carrière à ruser pour ne pas en avoir. Comme ce n'est pas politiquement correct de le dire, je poste en anonyme. Même sentiment pour le 2e enseignant, qu'il soit maître E, G, ou autre. Anonyme_bis 😇
Anonyme Posté(e) 4 novembre 2022 Posté(e) 4 novembre 2022 Même ressenti. Cela dépend des personnes sur qui tu tombes aussi. Bien d’accord sur la difficulté à travailler avec les élèves « assistés » dont le niveau devient nébuleux ( aide excessive non signalée). Leur envie d’intervenir auprès des autres enfants, cette année, à chaque fois je pense : tu en saccages déjà un, merci de ne pas toucher aux autres. Un autre enseignants , merci bien, je préférerais moins d’élèves. Le regard de l’autre on finit par s’y faire, mais j’avoue savourer les moments où elle n’est pas là. Surtout cette année.
IsaG Posté(e) 4 novembre 2022 Posté(e) 4 novembre 2022 Il faut les recadrer dès le départ si besoin, leur rappeler leur rôle. Il y en a des excellentes, discrètes, bonnes initiatives, et d'autres qui ont raté leur vocation d'enseignant et veulent prendre la place de... Mais personne n'est formé pour travailler avec des élèves à troubles importants du comportement, ni elles, ni nous, donc un peu d'empathie peut aussi être nécessaire. Se faire cracher dessus, taper, insulter... reconnais que c'est pas toi mais elles en général qui subissent en premier. Même si on intervient toujours. Tu n'as pas dû travailler avec des élèves TSA ou relevant d'ITEP, car là tu verrais leur rôle indispensable. Mais je reconnais qu'on a plus besoin d'éducateurs pour ces élèves avec troubles du comportement que d'AESH, car les éducateurs sont formés, pas elles, hélas, et en plus, les pauvres ont un salaire de misère 1 8
locko Posté(e) 4 novembre 2022 Posté(e) 4 novembre 2022 Cela fait au moins 7 ans que j'ai régulièrement eu un/une aesh dans ma classe. J'ai la chance de toujours être tombée sur des personnes professionnelles avec lesquelles je me suis parfaitement entendue. Je suis désormais tellement habituée à leur présence que les jours où je suis seule adulte dans ma classe il me manque "quelque chose". J'ai même 2 aesh cette année et cela ne me gêne absolument pas tellement leur présence est indispensable.
éowin Posté(e) 4 novembre 2022 Posté(e) 4 novembre 2022 Vous avez de la chance. Anonyme a bien précisé qu’elle parlait de cas où l’enfant n’a pas de difficultés comportementales, contrairement à ce qui est évoqué dans un des messages qui précèdent. J’ai des aesh dans la classe depuis plusieurs années. Des perles pour certaines et d’autres loin de l’être. Le recadrage…. parfois ne suffit pas. Oui leur situation est compliquée, la formation inexistante ou presque, leur salaire une misère, elles naviguent parfois entre plusieurs écoles, leur positionnement vis-à-vis de nous pas forcément facile à établir, mais cela n’implique pas qu’ Anonyme ne puisse exprimer son malaise. Nous avons des collègues parfois limite (nous le sommes peut-être aux yeux d’autres collègues, après tout qui sait?), les Aesh même chose. 2
borneo Posté(e) 5 novembre 2022 Posté(e) 5 novembre 2022 Il y a 10 heures, éowin a dit : Nous avons des collègues parfois limite (nous le sommes peut-être aux yeux d’autres collègues, après tout qui sait?), les Aesh même chose. C'est vrai, mais les collègues limite ne sont pas dans nos classes.
éowin Posté(e) 5 novembre 2022 Posté(e) 5 novembre 2022 il y a 12 minutes, borneo a dit : C'est vrai, mais les collègues limite ne sont pas dans nos classes. Bah oui 🤣
Nävis Posté(e) 5 novembre 2022 Posté(e) 5 novembre 2022 Quand j ai une aesh 6 h par semaine (pour mes 2 eleves)... c est le grand luxe, alors sur les autres temps, on peut facilement nouer des relations avec l élève. 1
IsaG Posté(e) 5 novembre 2022 Posté(e) 5 novembre 2022 Effectivement, pour les élèves DYS et les élèves relevant d'ITEP, il y a un monde... Les besoins ne sont pas les mêmes et nos attentes non plus. Les élèves DYS, on peut gérer, même si compliqué quand classe de 30. Mais les élèves avec troubles, et il y en a beaucoup, on peut gérer, mais au détriment des autres, qui ne font que de l'occupationnel (du vécu). J'ai eu des élèves DYS, et j'ai pu gérer en aménageant Mais mes élèves avec troubles graves, sans AESH, j'ai craqué ( un léchait les urinoirs, me crachait dessus et me menaçait avec la balayette des toilettes, l'autre attrapait tout dans la classe et jetait ce qu'il avait dans les mains, l'autre tapait tables et chaises sur les portes et vitres, avec mon ATSEM, on ne gérait que ces 3 là et les 20 autres étaient choqués...), j'ai multiplié les fiches RSST. Donc AESH indispensable, je le répète. Donc AESH indispensables pour certains enfants mais fort utiles pour les autres sans trouble du comportement (elles adaptent, après qu'on leur ai expliqué comment) Des boulets AESH? Oui, je connais, j'ai connu. Des crèmes AESH? Je connais, j'ai connu. Des AESH qui craquent? j'ai connu aussi... Serrons nous les coudes et il faut que leur travail voit valorisé financièrement. 4
Anonyme Posté(e) 5 novembre 2022 Posté(e) 5 novembre 2022 Je pense que les collègues qui n'aiment pas avoir un AESH dans leur classe n'aimeraient pas plus avoir un éduc spé... voire même encore moins. Notre métier est somme toute assez solitaire, cela s'apprend de travailler avec d'autres adultes, que ce soit avec des atsem ou des aesh. C'est plus facile pour certains que pour d'autres. Je ne suis pas pour la multiplication des aesh pour ce qui concerne certains troubles de apprentissages. Ou alors de façon ponctuelle (par exemple en CP). J'ai eu un élève dysphasique, les parents avaient fait le nécessaire pour qu'il bénéficie d'une aesh. Je pense que c'était très utile pour le CP et CE1 mais après le gamin allait bien, il avait les capacités pour gérer sa dysphasie avec qq adaptations. Les parents avaient poussé pour qu'il ait encore l'aesh mais il n'avait plus besoin de cette béquille. Parfois des collègues poussent aussi pour que les parents demandent un aesh alors que ce n'est pas justifié (vécu personnellement pour mon enfant) mais que ça soulagerait l'enseignant (alors que l'utilité visée doit être celle de l'élève). Par contre pour les élèves avec troubles du comportement dont la scolarisation en dépend, c'est devenu indispensable si on est dans une logique d'inclusion. Mais ça, ça doit faire partie de la formation des enseignants, ce n'est pas inné. Et bien sûr on doit professionnaliser les aesh... Je pense donc que le sujet soulevé mérite ce questionnement. L'arrivée des aesh a été un vrai changement, mais il a été imposé sans jamais être accompagné (jamais vu une formation sur comment travailler avec un aesh dans sa classe par ex).
Anonyme Posté(e) 5 novembre 2022 Posté(e) 5 novembre 2022 Membre +++ 1,4k Genre:Femme Posté(e) à l’instant Je suis l'auteur du sujet. Pour préciser un peu mes sentiments (et je rappelle que je ne parle absolument pas des élèves présentant des problèmes de comportement) Quand un élève est en difficulté d'apprentissage, je sais faire. C'est mon métier. J'aime aller m'asseoir près d'un élève qui en a besoin. Et cela me frustre que quelqu'un d'autre vienne tenir ce rôle auprès de l'élève. Je me sens reléguée à l'accompagnement des élèves sans difficulté. Niée dans mon professionnalisme. Je suis agacée par le mérite que s'attribuent certains aesh dans l'évolution de l'élève (mais cela peut également être le cas de collègues )à grand renfort de superlatifs. Plus les années passent (je ne suis plus une jeunette), et plus je sais que notre contribution à la réussite d'un élève est modeste. Pour suivre régulièrement les élèves sur 3 ans, je vois bien que leurs progrès sont finalement bien moins en rapport avec moi, madame X, qu'avec leur motivation, leur maturité, leur bagage personnel, leur environnement, le fait qu'il dorment et mangent bien...Je suis convaincue que la part la plus importante de mon travail revient en réalité à créer les conditions d'apprentissage nécessaires (confiance, sécurité, intérêt pour la tâche, organisation du travail) et qu'ensuite, peu importe que j'aborde le nom avant le verbe ou que je fasse sport le matin plutôt que maths, les élèves avanceront. Entendre quelqu'un s'attribuer le mérite de l'évolution d'un enfant m'est pénible. (je ne le fait jamais pour ma part. J'estime que les réussites des élèves sont les leurs. Voir les élèves évoluer sur plusieurs années rend modeste.) Je crois que je ne reconnais pas réellement le professionnalisme des aesh. C'est en ce sens que je préfèrerais travailler à deux enseignants dans la classe. Un enseignant, c'est quelqu’un qui a eu à gérer et planifier une classe. Qui comprend les objectifs des actions menées et la difficulté de certaines situations. Je serais plus à l'aise. En somme, j'ai l'impression d'être une horrible personne 😁
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