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Posté(e)

Bonsoir, 

J'ai plus de 15 ans d'ancienneté, je n'ai pas de difficultés de gestion de classe habituellement. 

Cette année, j'ai un combo en CE1-CE2 : 4 élèves trèèèès pénibles (dont 1 MDPH), et 1 élève complètement ingérable (MDPH également). 

Ma question concerne l'élève ingérable : comment réagir lorsqu'il se met à faire des bruits (de bouche, de règle contre la table, etc.) et ne s'arrête que si on le sort de la classe ? De même, comment réagir s'il répond quand je le reprends (je peux hausser le ton mais ça peut durer longtemps, il tient absolument à avoir le dernier mot) ? J'ai pris le parti de le mettre dans une autre classe pour que les autres puissent travailler, mais ça devient très récurrent (plusieurs fois par jour), et je pense qu'on est entré dans un cercle vicieux. Il est incapable de rester assis plus de 5 minutes, ne travaille pas, mais gêne beaucoup les autres, leur donne des coups en douce, tous les jours. Il ne peut pas coller une feuille sans qu'il y ait de la colle qui dégouline partout, et ne parlons pas des activités de peinture ! 

Les parents ne sont d'aucun soutien. Il leur est demandé de faire un bilan au CMPP depuis la GS. Après une IP ils ont finalement fait les démarches. Le bilan a débuté en CP, la demande MDPH a été faite au cours du CP (avec menace de nouvelle IP pour que les parents fournissent les documents demandés), puis le bilan a été arrêté car la famille ne s'est pas rendue au dernier RDV du CMPP. En CE1, après que je les ai relancés, ils ont repris contact avec le CMPP, ont terminé le bilan, et un suivi devrait débuter bientôt (hors temps scolaire). Les parents pensent (et disent devant l'enfant) que j'ai pris leur enfant "en grippe" (alors que même pas...), que ce n'est pas normal que je leur fasse toujours des remarques sur son comportement, qu'il ne doit quand même pas être le seul à poser tous ces soucis (à gêner la classe délibérément et à me répondre, si ! Et heureusement qu'il n'y en a pas d'autre !), qu'avec l'AESH cette année ça devrait mieux se passer, et que je n'ai qu'à lui donner des lignes à faire pendant les récréations pour le calmer.   

Ne pouvant pas compter du tout sur les parents, je cherche une prise sur l'enfant, et une conduite à tenir pour améliorer le climat de la classe (car à côté du combo, j'ai aussi des élèves très agréables qui n'ont pas demander à subir tout cela). 

Des idées ? Avec mes collègues, on a évoqué la mise en place d'une EE, mais concrètement, pour faire quoi ?

Posté(e)

Bonjour, :)

L'équipe éducative permettra de faire le point avec toutes les personnes qui s'occupent de cet enfant, de mettre en évidence les nouvelles difficultés et de mettre les choses par écrit (ce qui pourrait avoir de l'importance par la suite). Des solutions pourraient être proposées.

Si j'ai bien compris, l'enfant bénéficie ou bénéficiera d'une AESH ? Combien d'heures par semaine ?

Posté(e)

Oui l'enfant bénéficie de l'accompagnement d'un AESH, 9h par semaine. 

J'aimerais bien savoir quelles solutions pourraient être proposées en équipe éducative. Je ne vois pas d'issue. :cry:

Posté(e)

Aménagement du temps scolaire, à voir avec le médecin de l'EN , si vraiment cela peut être bénéfique pour l'élève. 

Envisager un contrat du type, il va y avoir 3 exercices de français, je te laisse en choisir qu'un à faire, mais je le veux bien réalisé et sans rechigner. 
Lui fournir de la pâte à modeler (sans que cela devienne un projectile envers les autres). 

Lui dire ce que tu ressens, clairement, que tu es triste et que son attitude te brise le coeur, que tu as des limites et que parfois, tu as même de la colère. 

Lui dire que tu es son chouchou (ça c'est dur à faire) pour lui faire regagner ta confiance. 

Lui donner un dessin à colorier de son dessin animé préféré et lui dire que demain , il en aura un nouveau si tout est ok. 

Lui donner 5 cubes en début de journée. Tu lui dis que tu en retireras un à chaque fois qu'il fera des bruits trop forts ou s'il cherche ses camarades. Cela lui permet de visualiser réellement quand il ne répond pas aux règles de vie . En fin de journée, tu fais le point avec lui et il y a une carotte à prévoir. 

Tout ce que je te note, ce sont des idées que des ERDC m'ont apportées. Cela peut paraitre chronophage mais c'est à tenter.

Bon courage , vraiment. 

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Posté(e)
il y a 38 minutes, Invité Anonyme a dit :

Oui l'enfant bénéficie de l'accompagnement d'un AESH, 9h par semaine. 

J'aimerais bien savoir quelles solutions pourraient être proposées en équipe éducative. Je ne vois pas d'issue. :cry:

Comme je te le note, aménagement du temps scolaire (voir avec le médecin de EN) mais il faut que cela soit au bénéfice de l'enfant. Si c'est pour rester chez lui sur sa console, non merci , mais si c'est pour une zoothérapie ou de la sophrologie, oui. 
Un EDT adapté , l'élève va à jour et heure fixe dans d'autres classes pour permettre aux élèves de ta classe. Il y va avec du travail.

Posté(e)
Il y a 8 heures, Invité Anonyme a dit :

l'enfant bénéficie de l'accompagnement d'un AESH, 9h par semaine. 

9 heures par semaine et le reste du temps il n'a pas d'aide... 

Il y a 8 heures, Invité Anonyme a dit :

J'aimerais bien savoir quelles solutions pourraient être proposées en équipe éducative.

Comme expliqué dans les réponses précédentes, il pourrait y avoir un aménagement du temps scolaire, c'est-à-dire un raccourcissement du temps de présence de l'enfant à l'école, ce qui te soulagerait beaucoup (ce qu'il ne faudra pas dire aux parents ou a toute autre personne non disposée à t'aider). C'est avant tout l'intérêt de l'enfant qui doit être mis en avant... Il faut y réfléchir et en discuter avant l'équipe éducative avec le directeur, le RASED et les professionnels qui suivent cet enfant.

La question serait donc : les journées de classe ne sont-elles pas trop longues pour cet enfant ?

Dans le cas où tu constaterais une certaine "fatigue cognitive", il pourrait ne pas faire des journées entières à l'école. Des journées plus courtes peuvent aider à prévenir la surcharge cognitive, particulièrement chez les enfants ayant des troubles de l'attention ou de l'apprentissage.

Autres arguments :

- certains élèves peuvent être plus susceptibles de ressentir du stress ou de l'anxiété dans un environnement scolaire prolongé.

- réduire le temps passé en classe peut aider certains élèves à mieux gérer les interactions sociales et à éviter l'épuisement émotionnel.

D'autres aménagements sont possibles (reste à voir si cela conviendrait à ton élève) :

- des aménagements pédagogiques : adapter ta méthode d'enseignement et le matériel pédagogique pour répondre aux besoins spécifiques de l'élève... (voir messages ci-dessus notamment :) ).

- des périodes de repos programmées : intégrer des pauses régulières au cours de la journée pour permettre à l'élève de se reposer et de se recentrer...

Je l'ai déjà fait dans mon ancienne école, mais si les collègues sont d'accords pour aider, l'enfant pourrait également aller dans d'autres classes... Se pose alors la question de la responsabilité en cas d'accident.

Posté(e)

Déjà, qu'a donné le bilan ?

Si il y a TDAH et/ou TOP par exemple en effet il ne sert à rien de dire aux parents chaque jour que leur enfant a été difficile. Ca serait comme dire à un parent d'enfant paraplégique que leur enfant n'a pas marché aujourd'hui. 

Essayer de toujours trouver quelque chose de positif à dire aux parents le soir, même si c'est juste "aujourd'hui il a bien copié 5 lignes de la poésie"

Trouver des renforcements positifs, qu'est ce qu'il aime cet enfant ? 
 

Il faudrait dans la classe un eespace de repli avec une boite de jeux qu'il aime, un coussin qu'il peut caliner ou taper selon ses besoins.

 

Et s'il est suivi au CMPP il faut demander une réunion avec eux pour qu'ils puissent aussi donner des pistes d'aménagement au vue du profil de l'enfant.

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Posté(e)
Il y a 19 heures, LaSeine a dit :

Aménagement du temps scolaire, à voir avec le médecin de l'EN , si vraiment cela peut être bénéfique pour l'élève. 

Envisager un contrat du type, il va y avoir 3 exercices de français, je te laisse en choisir qu'un à faire, mais je le veux bien réalisé et sans rechigner. 
Lui fournir de la pâte à modeler (sans que cela devienne un projectile envers les autres). 

Lui dire ce que tu ressens, clairement, que tu es triste et que son attitude te brise le coeur, que tu as des limites et que parfois, tu as même de la colère. 

Lui dire que tu es son chouchou (ça c'est dur à faire) pour lui faire regagner ta confiance. 

Lui donner un dessin à colorier de son dessin animé préféré et lui dire que demain , il en aura un nouveau si tout est ok. 

Lui donner 5 cubes en début de journée. Tu lui dis que tu en retireras un à chaque fois qu'il fera des bruits trop forts ou s'il cherche ses camarades. Cela lui permet de visualiser réellement quand il ne répond pas aux règles de vie . En fin de journée, tu fais le point avec lui et il y a une carotte à prévoir. 

Tout ce que je te note, ce sont des idées que des ERDC m'ont apportées. Cela peut paraitre chronophage mais c'est à tenter.

Bon courage , vraiment. 

Merci pour ces pistes. 

La pâte à modeler, sans AESH, déjà testée l'année dernière (quand il venait dans ma classe pour laisser souffler la sienne) : il y en avait partout par terre, sur la table (même en mettant une protection sur la table), sur les vêtements... Avec la présence de l'AESH ce serait gérable, sans je ne le pense pas.

Il y a 19 heures, LaSeine a dit :

Comme je te le note, aménagement du temps scolaire (voir avec le médecin de EN) mais il faut que cela soit au bénéfice de l'enfant. Si c'est pour rester chez lui sur sa console, non merci , mais si c'est pour une zoothérapie ou de la sophrologie, oui. 
Un EDT adapté , l'élève va à jour et heure fixe dans d'autres classes pour permettre aux élèves de ta classe. Il y va avec du travail.

Je ne pense pas non plus que l'enfant serait mieux à la maison. 

La prise en charge qui est prévue se fera hors temps scolaire (je ne sais pas si c'est un choix du CMPP, par rapport à leur organisation propre, ou une demande des parents, car je sais que les parents ont très peur qu'il manque l'école et qu'il prenne du retard sur les apprentissages).

L'idéal serait clairement des prises en charge sur le temps scolaire, mais quand on voit que ça fait déjà 2 ans qu'on attend que quelque chose commence...

Il y a 11 heures, André Jorge a dit :

9 heures par semaine et le reste du temps il n'a pas d'aide... 

Comme expliqué dans les réponses précédentes, il pourrait y avoir un aménagement du temps scolaire, c'est-à-dire un raccourcissement du temps de présence de l'enfant à l'école, ce qui te soulagerait beaucoup (ce qu'il ne faudra pas dire aux parents ou a toute autre personne non disposée à t'aider). C'est avant tout l'intérêt de l'enfant qui doit être mis en avant... Il faut y réfléchir et en discuter avant l'équipe éducative avec le directeur, le RASED et les professionnels qui suivent cet enfant.

La question serait donc : les journées de classe ne sont-elles pas trop longues pour cet enfant ?

D'autres aménagements sont possibles (reste à voir si cela conviendrait à ton élève) :

- des aménagements pédagogiques : adapter ta méthode d'enseignement et le matériel pédagogique pour répondre aux besoins spécifiques de l'élève... (voir messages ci-dessus notamment :) ).

- des périodes de repos programmées : intégrer des pauses régulières au cours de la journée pour permettre à l'élève de se reposer et de se recentrer...

Je l'ai déjà fait dans mon ancienne école, mais si les collègues sont d'accords pour aider, l'enfant pourrait également aller dans d'autres classes... Se pose alors la question de la responsabilité en cas d'accident.

Très clairement, en général les débuts de demi-journée se passent plutôt bien, et les deuxièmes parties beaucoup moins bien. Il mange à la maison tous les midis.

Il y a 10 heures, gégé82 a dit :

C'est mieux quand l'AESH est présente?

Ca dépend. Parfois oui, car elle l'aide à se recentrer, gère justement des périodes de "repos programmé" (d'abord tu fais ceci, ensuite tu pourras dessiner), l'accompagne dans la tâche (il ne fait rien seul). Quand il n'y a pas d'AESH, je peux toujours dire "d'abord tu fais ceci, ensuite tu pourras faire autre chose", mais je ne peux pas rester à côté pendant qu'il fait son travail, il y a les autres aussi. Donc il ne fait rien, à part se lever et embêter les autres. 

Mais parfois, même avec l'AESH, c'est la crise, sans qu'on arrive à voir ce qui a pu la déclencher.

Il y a 10 heures, barbotinne a dit :

Déjà, qu'a donné le bilan ?

Si il y a TDAH et/ou TOP par exemple en effet il ne sert à rien de dire aux parents chaque jour que leur enfant a été difficile. Ca serait comme dire à un parent d'enfant paraplégique que leur enfant n'a pas marché aujourd'hui. 

Essayer de toujours trouver quelque chose de positif à dire aux parents le soir, même si c'est juste "aujourd'hui il a bien copié 5 lignes de la poésie"

Trouver des renforcements positifs, qu'est ce qu'il aime cet enfant ? 
 

Il faudrait dans la classe un espace de repli avec une boite de jeux qu'il aime, un coussin qu'il peut caliner ou taper selon ses besoins.

 

Et s'il est suivi au CMPP il faut demander une réunion avec eux pour qu'ils puissent aussi donner des pistes d'aménagement au vue du profil de l'enfant.

Je ne sais pas ce qu'a donné le bilan : les parents ne m'ont pas donné plus d'informations, et le CMPP ne veut pas communiquer avec moi. 

Le pire, c'est que lorsque la maman m'a dit qu'elle avait l'impression que j'avais pris son enfant en grippe, je venais de dire que le début de matinée s'était vraiment bien passé. J'ai dit ensuite que la fin de matinée ne s'était par contre pas bien passée, et c'est là qu'elle m'a dit ça. Je n'avais pas l'intention d'épiloguer sur la fin de matinée, mais j'ai l'impression que si je dis juste que le début de matinée s'est bien passé, quelque part je "mens" à la famille. 

Peut-être qu'il faudrait en effet qu'on clarifie tout cela en EE : qu'on se mette d'accord pour que je ne dise que les choses positives à la famille, mais qu'elle sache par contre que cela ne veut pas dire que l'ensemble de la journée se passe bien ?

Il aime dessiner, colorier, patouiller... mais en autonomie c'est l'enfer. Et pour ce qui est de l'espace de repli, euh... j'ai une toute petite classe, avec déjà du mal à caser tous les élèves, alors je ne vois vraiment pas où. 

Le suivi au CMPP n'a pas encore commencé, donc je pense qu'il est trop tôt pour que les professionnels puissent me donner des pistes. J'espère par contre les rencontrer lors de la prochaine ESS. 

 

Merci pour toutes ces réponses, ça me permet de prendre du recul, car je me sens perdue.

Ce qui me gêne aussi, c'est que mon autre élève MDPH n'est pas du tout motivé pour travailler, il faut sans cesse le pousser, alors s'il voit un autre élève avec de la pâte à modeler, cela risque d'être compliqué à justifier (ou alors il font tous les deux de la pâte à modeler...).

Posté(e)

Y a t il une EMAS Equipe Mobile d'Appui à la Scolarisation ?  Il ne faut pas hésiter à les saisir

Posté(e)
il y a 28 minutes, barbotinne a dit :

Y a t il une EMAS Equipe Mobile d'Appui à la Scolarisation ?  Il ne faut pas hésiter à les saisir

Je ne pense pas, je n'en ai jamais entendu parler. 

Posté(e)

Bonsoir,

Il y a 20 heures, LaSeine a dit :

Lui dire ce que tu ressens, clairement, que tu es triste et que son attitude te brise le coeur, que tu as des limites et que parfois, tu as même de la colère. Lui dire que tu es son chouchou (ça c'est dur à faire) pour lui faire regagner ta confiance.

euhh...je déconseille...

Etre le plus calme possible (je sais, c'est facile à dire), être explicite dans tes attentes, tes consignes. Définir des choses sur lesquelles tu acceptes de lâcher et d'autres sur lesquelles tu ne lâches jamais (respect de l'intégrité d'autrui surtout). Anticiper, prévenir des changements en amont, utiliser un timer pour minuter les activités, trouver un système à ta main pour suivre le respect des règles de la classe à la journée ou demi journée, impliquer l'élève dans les activités de la classe, lui confier des responsabilités qui lui permettront d'être reconnu, mettre en place un temps de médiation, type conseil, pour permettre aux autres de s'exprimer, essayer la piste des messages clairs. Ne pas hésiter à poser des sanctions, isolement symbolique du groupe ou réparation...

...et s'armer de patience, parce que les évolutions se font souvent attendre longtemps

Et sur le volet institutionnel, autre piste prévenir l'IEN via ton directeur trice de préférence. "J'ai le regret de porter à votre connaissance la situation suivante:" en rappelant l'historique et en insistant sur le fait que non seulement ton élève ne tient pas la journée mais que cette situation est préjudiciable pour les autres, qu'il peut y avoir danger...l'IEN sera obligé de réagir, après, sa réaction ne sera pas obligatoirement celle que tu souhaiterais, d'ailleurs, toi, que souhaiterais tu ? Par contre, si la situation venait à dégénérer,notamment avec les parents, l'IEN pourrait te reprocher de ne pas l'avoir informé. Le CR de l'EE doit lui être envoyé également.Il y a peut être un pôle ressources dans ta circo.

Tu peux aussi contacter un syndicat et/ou faire une fiche rstt

 

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