Classe difficile

[justine1010]

Bonjour, 

 

   J'écris ici car pour la première fois depuis la rentrée de septembre, j'ai la boule au ventre avant d'aller au travail. J'ai une classe de 30 CE2 avec des élèves plus ou moins bruyants. Mais depuis le reprise en début mars, j'ai l'impression que c'est de plus en plus bruyants. Dans mon école, tout le monde s'accorde pour dire que la classe n'est pas facile. Ce qui me fait un peu de peine, c'est que j'ai quand même plusieurs élèves mignons que j'apprécie beaucoup. Toute la journée, je la passe à recadrer. On a longtemps travaillé sur les règles de vie, les messages clairs mais malgré tout les disputes entre élèves sont très présentes et dès 8h30 et certains sont très bruyants jusqu'à crier en classe. L'an dernier, il arrivait que mon ancienne classe soit bruyante, mais aucun n'a jamais crié en classe et il n'y avait pas de disputes entre élèves. Cette année, c'est tout le contraire, on doit faire une enquête à chaque conflit pour démêler le vrai du faux. 

  Je me dis que malgré tout il me reste à peine deux périodes et j'espère que ma future classe sera plus agréable dans l'ensemble. Cependant, j'ai une angoisse. Je me suis rendue compte cette année que je n'avais pas du tout participé aux répartitions d'élèves. Les collègues de CE1 ont elles-mêmes décidé de tous les élèves que j'aurais sans m'y convier. Ce que je comprends pas, c'est que dans les autres classes, les profs ont participé aux répartitions ( quels élèves elles voulaient etc). 

J'angoisse pour l'an prochain car il y a 2 élèves difficiles, qui sont séparés cette année ( 1 en double niveau et l'un en niveau simple) et pour le moment , ça se passe bien dans les classes respectives. Pour ma part,  je crains qu'on me mette les 2 élèves ensemble l'an prochain et qu'on ignore ma volonté de participer aux répartitions. 

Est-ce normal que l'enseignant participe aux répartitions des élèves qui montent ? 

Je suis jeune et j'étais présente dans l'école depuis 2 ans mais j'ai peur de ne pas être entendue et que l'an prochain, la classe soit terrible car tout le monde sait que si les 2 élèves se trouvent ensemble, cela risque de compliquer les choses. En plus, chaque année on a 29/30 ce2, c'est la classe avec le plus gros effectif dans l'école. 

J'aimerais recueillir vos avis svp. Cela m'aiderait. 

Merci. 

[bdisse]

Tout d'abord, la répartition des élèves se fait par le directeur après avis du conseil des maîtres. Ce sont les textes  Décret du 24/02/89 Art. 2. Donc, tu dois être associée à la discussion. Ensuite, je ne sais pas combien il y a d'élèves par classe dans les autres niveaux, mais si c'est trop déséquilibré, il n'y a pas d'obligation à ce que le CE2 soit surchargé, il peut y avoir un CE1/CE2 un CE2/CM1 ou tout autre classe de double niveau. Ca permettrait de séparer certains duos explosifs. Ne te laisse pas faire, il arrive que certaines équipes tirent profit de la "réserve" d'un jeune (ou pas d'ailleurs) collègue pour lui refiler ce dont personne ne veut. A toi de t'imposer.... 

Pour ce qui est de la gestion de ta classe au quotidien, je pense que tu es trop dans la discussion. Ca crie, une punition. Ca se dispute, les concernés sont punis. Arrête de négocier. C'est toi le chef. Mais ça, c'est juste mon avis de vieil instit en fin de carrière.

[justine1010]

Il y a 10 heures, bdisse a dit :

Tout d'abord, la répartition des élèves se fait par le directeur après avis du conseil des maîtres. Ce sont les textes  Décret du 24/02/89 Art. 2. Donc, tu dois être associée à la discussion. Ensuite, je ne sais pas combien il y a d'élèves par classe dans les autres niveaux, mais si c'est trop déséquilibré, il n'y a pas d'obligation à ce que le CE2 soit surchargé, il peut y avoir un CE1/CE2 un CE2/CM1 ou tout autre classe de double niveau. Ca permettrait de séparer certains duos explosifs. Ne te laisse pas faire, il arrive que certaines équipes tirent profit de la "réserve" d'un jeune (ou pas d'ailleurs) collègue pour lui refiler ce dont personne ne veut. A toi de t'imposer.... 

Pour ce qui est de la gestion de ta classe au quotidien, je pense que tu es trop dans la discussion. Ca crie, une punition. Ca se dispute, les concernés sont punis. Arrête de négocier. C'est toi le chef. Mais ça, c'est juste mon avis de vieil instit en fin de carrière.

Merci bcp. 

Chez nous, les classes du ce2 ou cycle 3 sont surchargées mais même en cp/ce1 c à 25 minimum en général. 

Oui tu as raison, j'ai trop été dans la discussion. 

En revanche, j'ai testé les punitions : retrait de minutes de récréation, baisse d'une couleur de comportement,  isolement dans la classe, exclusion pour 1h, lignes à copier et mot dans le cahier de liaison. 

Mais cela n'est pas efficace avec tous les élèves, certains s'en moquent. 

En revanche, pour les élèves difficiles/ explosifs , que faire ? 

Je parle de ceux qui balancent leurs affaires, tapent et cognent sur les murs, se bagarrent bcp... 

Je sais que j'en aurai 1 ou 2 dans ma prochaine classe et j'appréhende un peu. 

Vous qui êtes en fin de carrière, est-ce que ce genre de situation peut nous plonger dans la dépression ? Au point d'avoir envie de quitter notre travail ?

 

[André Jorge]

Bonjour

Est-ce que tu as la possibilité d'aller travailler dans une école où les élèves sont moins pénibles ? Ou encore de changer de niveau de classe ?

En ce qui me concerne, les choses se passent le mieux en GS, CM1, CE2 à la rigueur, mais je n'irai (plus) jamais en PS (trop petits et je n'ai jamais fait de PS), en MS (ingérables) ou en CM2 (trop grands et pénibles pour certains).

Il y a 2 heures, justine1010 a dit :

ceux qui balancent leurs affaires, tapent et cognent sur les murs, se bagarrent bcp... 

A moins qu'il s'agisse d'élèves à besoins éducatifs particuliers, un cadrage strict s'imposera dès le premier jour de classe.

S'ils commencent à mal se comporter, il faudra faire intervenir la direction, les parents de ces élèves ainsi que toutes les personnes qui s'occupent de l'éducation de ces enfants et se réunir afin de se mettre d'accords sur le discours à tenir invariablement et constamment à ces enfants ainsi que des conséquences (sanctions) en cas de mauvais comportements.
=> Quand tout le monde tient le même discours et a les mêmes attentes envers les enfants, il finissent par y adhérer.

Cette réunion pourrait prendre la forme d'une équipe éducative.

Il serait certainement bon d'en parler aussi au psychologue scolaire de ta circonscription, s'il est disponible, qui pourra sans doute te conseiller, échanger avec les parents et leur proposer des solutions. Il serait donc profitable de l'inviter à l'équipe éducative (après qu'il ait échangé avec les parents).

De ton côté :

=> Tout en mettant en place un cadre strict concernant ces comportements inappropriés, instaure également un système de renforcement positif : plutôt que de se concentrer uniquement sur les sanctions en cas de mauvais comportement, il pourrait être utile de renforcer positivement les comportements souhaitables.
Cela peut inclure des récompenses ou des privilèges pour les comportements positifs. Il s'agit d'encourager les élèves à se comporter correctement non seulement à travers des sanctions mais aussi par des récompenses.

=> Met en place dans ta classe un travail sur les compétences sociales et émotionnelles : l'enseignement des compétences sociales et émotionnelles aide les enfants à apprendre à interagir positivement avec les autres, à gérer leurs émotions et à résoudre les conflits de manière constructive. Il existe des ouvrages intéressants et clefs en main pour l'école élémentaire. Par exemple :
https://www.editions-retz.com/ecole-elementaire/cm1/competences-transversales-et-psychosociales/developper-les-competences-sociales-et-emotionnelles-cycles-2-et-3-ressources-numeriques-9782725646206.html

Eduscol propose cette page : https://eduscol.education.fr/3901/developper-les-competences-psychosociales-chez-les-eleves et certainement d'autres ressources...

=> Assure-toi que l'environnement que tu créées dans ta classe est accueillant et inclusif pour tous les élèves, en veillant à ce que chacun se sente valorisé et respecté. Cela peut contribuer à prévenir les comportements perturbateurs avant qu'ils ne commencent.

=> Propose aux élèves des activités physiques quotidiennes si possible : cela peut aider les enfants à canaliser leur énergie de manière positive et réduire les comportements perturbateurs.

[borneo]

Il y a 14 heures, bdisse a dit :

Arrête de négocier.

Tout à fait d'accord.

Il y a 14 heures, justine1010 a dit :

Cette année, c'est tout le contraire, on doit faire une enquête à chaque conflit pour démêler le vrai du faux. 

Je pense qu'ils jouent là-dessus. Quand tu vois une bêtise, punis. Si quand on te rapporte une bêtise, tu entres dans le jeu, ça va les inciter à te solliciter davantage. 

Ce qui se passe en récréation est du ressort du collègue de surveillance, et basta.

Je pense qu'il faut prendre un peu de hauteur. 

[bdisse]

Il y a 13 heures, justine1010 a dit :

Vous qui êtes en fin de carrière, est-ce que ce genre de situation peut nous plonger dans la dépression ? Au point d'avoir envie de quitter notre travail ?

Malheureusement oui, mon mandat syndical me permet de côtoyer des collègues qui ont vécu ou vivent des situations comme ça (et souvent pire parce que l'appel à un syndicat et parfois le dernier recours). 

Mon conseil : pour cette année, fait au mieux avec les conseils donnés plus haut. Change d'école si tu peux pour repartir sur de nouvelles bases (mais même si tu restes dans ton école tu auras une nouvelle promo d'élèves) et dès le début de l'année, soit "sévère". L'instit avec laquelle on ne rigole pas. Le genre dragon. Et tu verras qu'au fil de l'année, tu pourras lâcher du lest. Après, pour les ingérables, les "pathologiques", il faut les balader de classe en classe, histoire de permettre à l'instit et aux autres élèves d'avoir des moments de calme propices aux apprentissages. Alors oui, on est loin des consignes de bienveillance et d'empathie prônées par des gens qui  n'ont jamais mis les pieds dans une classe mais il y va de ta santé mentale et des résultats des élèves "ordinaires", ceux pour qui on a choisi ce métier.

 

[bdisse]

s

[Goëllette]

Il y a 11 heures, snowy a dit :

La répartition doit se faire collégialement. Il y a TOUJOURS des collègues qui s'arrangent pour se préparer leur classe en douce avec leur copine (un classique) et qui te font croire qu'ils ont pris des élèves trèèèèèèèèèèèèèèèèès durs et trèèèèèèèèèèèèèèèèès en difficulté.....qui se révèleront être tous sympas et bons l'année suivante....Il faut arriver à cerner ce genre de personnage, exiger que la répartition se fasse en conseil des maîtres et que les élèves soient passés en revue avant .... 😉

C'est le directeur qui en est le garant et seul lui a la décision finale.

Donc il est important de le mettre face à la réalité quotidienne de ce qu'il a accepté : Fais des fiches RSST à chaque incident notable qui pourrit l'ambiance de la classe, empêche de travailler et mine ta santé.

Sinon, pour la répartition, le mieux est le tirage au sort. Les enseignants du niveau inférieur font des listes en fonction de la configuration des niveaux supérieurs (ex : si deux classes de simple niveau, deux listes équitables), les montrent au directeur qui valide. Ensuite les listes sont pliées dans un chapeau et les enseignants des niveaux supérieurs tirent au sort leur liste ... qui ne sera plus modifiée.

[carrie62]

Je ne répondrai que pour la répartition des élèves et la présence au moment de répartir de l'enseignant(e) qui récupérera ces élèves l'année suivante.

Dans mon école, la répartition des élèves se fait ensemble. Excepté cette année où j'ai un CM2 pur, je suis sur le CM1-CM2 donc je suis présente pour les répartitions des futurs CM1 et CM2. On fait une 1ère réunion avec les collègues de CE2 et de CM1 (on a un 1 CM1 pur et 1 CE2-CM1 mais on verra l'an prochain car on perd une classe) pour répartir les futurs CM1 puis une autre réunion avec les collègues de CM1 pour répartir les futurs CM2. Cela permet de séparer (pas toujours possible malheureusement) le plus possible les élèves "pénibles" mais aussi d'éviter les phénomènes de "harcèlement" (j'ai mis des guillemets car c'est un mot à la mode chez les parents) en essayant de séparer des  élèves qui ne se supportent pas.

[natoo]

Le petits arrangements en douce pour les répartitions c'est ultra fréquent et ça me hérisse au plus haut point.

Quand j'étais directrice on faisait ensemble avec tous ( on était 6 pas forcément possible dans les grosses boutiques ) les collègues pour que chacun soit le mieux possible et aussi pour que personne ne puisse râler après. On faisait ça en 2 temps un temps sur la structure de l'école et un temps sur la répartition des élèves avec les nouveaux collègues présents quand il y en avait. Pour ce qui concerne le choix du niveau chacun disait ce qu'il aimerait  et ne voulait surtout pas, et généralement on arrivait à s'arranger.

[Goëllette]

Quand les enseignants en poste ont de bonnes intentions, cela se passe généralement bien.

Mais le mieux est quand même le tirage au sort (et on se tient à la liste), parce que ni les collègues du niveau inférieur ni ceux du niveau supérieur ne savent qui aura quelle liste.

Mais aussi parce que quand on discute autour d'une table, non seulement ça fait "marché aux enfants", mais en plus, un des enseignants peut essayer d'entourlouper les autres.

J'ai connu ça comme directrice : les collègues qui voulaient les cours simples avec autant de bons éléments et pas plus de pénibles que dans les cours doubles, qu'ils laissaient aux nouveaux, avec l'avantage, en plus, de connaître les familles, donc de pouvoir leur refiler les parents casse-pieds "mine de rien".

[coccinutella]

Je ne suis pas pour le tirage au sort car, on peut avoir une fratrie avec qui ça s'est mal passé (IP) et ça peut être compliqué d'avoir un élève. 

Ou bien on sait qu'une collègue est plus ou moins maternelle / tolérante sur certaines choses ... Et on choisi de mettre tel élève dans sa classe car on sait que ça se passera mieux. 

Nous on fait les répartitions pour la classe supérieure (les cm1 répartissent pour les cm2) et après on demande l avis des collègues des niveaux inférieurs (par exemple deux élèves qui avaient été separes et on a oublié)