Lecture: le grave problème de la fluence

[léontiine]

Il y a 21 heures, HYPO a dit :

Pour l'instant (pour quelques semaines encore), on est encore dans un système de collège unique

Qu'est-ce qui va changer ? N'étant plus dans le circuit, je n'en ai pas entendu parler.

Quand je suis entrée en 6e, dans mon collège, il n'y avait que la moitié des élèves de 11 ans qui allaient en 6e. Les autres allaient en "transition" avec des instits. Et il y avait la 6e 1 où on faisait du latin, les 6e 2 et 3 sans latin, et la 6e 4 qui était du CEG.

On va revenir à ça ? 😇

[éowin]

Des groupes de niveau au collège. L'organisation, la durée sont encore nébuleuses.

[léontiine]

Il y a 15 heures, éowin a dit :

Des groupes de niveau au collège. L'organisation, la durée sont encore nébuleuses.

OK. Comme on fait en élémentaire.

[B i b]

il y a 5 minutes, léontiine a dit :

OK. Comme on fait en élémentaire.

Ah bon ? Il y a donc, dans les grosses écoles élémentaires, des répartitions avec par exemple deux classes de CM2, l'une d'un bon niveau à 30 élèves et l'autre à 20 avec les les élèves les plus en difficulté, et la même chose pour les autres cours ? 

[flops]

Le 30/03/2024 à 15:42, borneo a dit :

J'ai travaillé plusieurs années avec Lectorino. Mes CE1 adoraient. Et j'étais épatée de les voir réutiliser des expressions des textes, très éloignées de leur vocabulaire perso. 

Je pense que la compréhension, ça peut se travailler. J'ai beaucoup aimé cette méthode.

L'histoire du joueur de flûte de Hamelin leur a beaucoup plu. Mais au bout de plus d'une demi-douzaine de séances, une élève m'a demandé ce qu'était un rat. Si, si. Une élève qui lisait très bien par ailleurs. On avait expliqué "délivrer la ville de son fléau", mais "rat", je n'y avais pas songé. 

J'ai eu la même chose avec la soupe au clou au moment d'écrire et dessiner la recette finale. Qu'est ce qu'un clou? 😪

Il y a 1 heure, B i b a dit :

Ah bon ? Il y a donc, dans les grosses écoles élémentaires, des répartitions avec par exemple deux classes de CM2, l'une d'un bon niveau à 30 élèves et l'autre à 20 avec les les élèves les plus en difficulté, et la même chose pour les autres cours ? 

Quelle horreur ! Heureusement qu'on ne fait pas ainsi chez moi !!!!

[léontiine]

Il y a 6 heures, B i b a dit :

Ah bon ? Il y a donc, dans les grosses écoles élémentaires, des répartitions avec par exemple deux classes de CM2, l'une d'un bon niveau à 30 élèves et l'autre à 20 avec les les élèves les plus en difficulté, et la même chose pour les autres cours ? 

Je pensais aux décloisonnements et aux groupes de niveau à l'intérieur d'une classe.

Tu veux dire qu'il est question d'avoir par exemple une 6e avec des élèves qui ont un niveau "normal" et une classe avec des élèves qui ne l'ont pas ? Comme autrefois, en fait.

[B i b]

il y a une heure, léontiine a dit :

Je pensais aux décloisonnements et aux groupes de niveau à l'intérieur d'une classe.

Tu veux dire qu'il est question d'avoir par exemple une 6e avec des élèves qui ont un niveau "normal" et une classe avec des élèves qui ne l'ont pas ? Comme autrefois, en fait.

Dans mon collège de secteur, on se dirige vers ça. Je pense que le principal réfléchit aux différentes options possibles mais compte tenu des directives et des moyens dont il dispose, c'est l'option de classes de niveaux qui se profile, avec moins d'élèves dans la classe la plus en difficulté et des classes plus chargées pour les élèves les moins en difficulté.

Il y a un post ouvert sur cette réforme.

 

Modifié 1 avril par B i b

[Mercure732]

Le 29/03/2024 à 21:48, Delavegue a dit :

Je ne connais aucun adulte qui lit très lentement, à tel point qu'il ne peut pas comprendre.

Je n'en avais rencontré aucun non plus avant de travailler en REP+... Et de remarquer qu'il s'agit en fait d'à peu près la moitié de mes parents d'élèves chaque année... (Enfin, je ne sais pas si c'est parce qu'ils lisent très lentement mais en tout cas qui ne sont pas capables de comprendre un mot écrit)

[léontiine]

Il y a 1 heure, vélo45 a dit :

n'arrivent pas non plus à comprendre ce qu'ils doivent remplir ou signer..... si si.

Je ne suis pas certaine que ce soit parce qu'ils ne savent pas lire. Peut-être juste qu'ils s'en fichent...

On vit dans un monde où l'écrit a pris une place énorme. Il faut savoir lire pour faire une commande au drive, pour prendre un billet de train, pour déclarer ses impôts, pour aller sur facebook, pour une infinité de choses. Bien plus qu'il y a 20 ou 30 ans.

Quand on voit les gens scotchés à leur smartphone, en famille, au resto, au cinéma, dans les transports, je n'arrive pas à croire qu'ils regardent juste les images.

Je ne pense pas qu'il y ait d'un côté les gens qui lisent et comprennent, et de l'autre ceux qui en sont incapables. On peut comprendre Kierkegaard et ne pas comprendre comment remplir un constat amiable. Et inversement. 

[gégé82]

Le 29/03/2024 à 21:09, HYPO a dit :

La pratique de la fluence comme Graal du savoir lire est néfaste.

Je le constate aussi: de très bons décodeurs qui ne comprennent rien!
Mes collègues de cycle 2 ne jurent que par la fluence: elles s'évertuent à noter les "scores de fluence", les parents doivent également faire cela le soir à la maison. Pas de décorticage de texte, de compréhension, d'inférence, d'hypothèse, ni de vocabulaire. De plus, je trouve que les textes proposés sont d'une pauvreté littéraire inquiétante. Peut-être que ceci explique cela?
De plus, noter quotidiennement les MCLM met une certaine "pression" aux élèves et à leur parents, ne perdrait-on pas alors le plaisir de lire?
Mais, c'est dans l'air du temps et dans les recommandations ministérielles, alors comment blâmer cette pratique contre-productive?

Tout ceci est désespérant, alors que l'on aurait plus que jamais besoin de faire découvrir des beaux textes, de les questionner, de les apprécier, d'apprendre et de se cultiver par le biais de la littérature, de la poésie, du théâtre, des contes, etc.

[Delavegue]

Il y a 4 heures, gégé82 a dit :

Mais, c'est dans l'air du temps et dans les recommandations ministérielles, alors comment blâmer cette pratique contre-productive?

Tout ceci est désespérant, alors que l'on aurait plus que jamais besoin de faire découvrir des beaux textes, de les questionner, de les apprécier, d'apprendre et de se cultiver par le biais de la littérature, de la poésie, du théâtre, des contes, etc.

Nous sommes supposés être un minimum ""intelligents"" pour prendre du recul sur notre pratique. La profession est trop docile, le nombre de messages qu'on lit sur Facebook du type "Quand est-ce qu'on devra commander la nouvelle méthode Singapour?" sans une once de contradiction, ça me met hors de moi...

Perso je ne fais pas de fluence en classe, je fais lire 2 à 3 histoires par semaine en ce1, j'en profite pour les faire lire tous les jours, dans toutes les disciplines et franchement c'est bien suffisant en termes de fluidité pour 90% des élèves. Tout découper en sous compétences est bien trop chronophage. Pour moi on peut travailler fluence, compréhension, prosodie en lisant un texte ensemble en adaptant la difficulté, la résistance du texte qu'on propose (sauf cas d'élèves très en difficulté ou non lecteur). 

Quand je vois mes élèves tous lever le doigt pour lire, attendre avec impatience le prochain épisode de l'histoire en cours, les parents qui me disent que leur enfant aime lire, qu'ils comprennent les inférences des textes, je suis satisfait. N'oublions pas que notre mission est aussi de leur donner le goût de lire, à mon sens, c'est le plus important.

Les parents qui ne comprennent pas les mots, c'est un leurre. Pour moi, il s'agit d'un manque de volonté. On a tous 3 min pour lire un mot correctement sauf parents allophones (le cas des REP peut être) ou illettrés mais ils sont très loin d'être majoritaires.

Modifié 2 avril par Delavegue

[doubleR]

Le 02/04/2024 à 22:39, Delavegue a dit :

Perso je ne fais pas de fluence en classe, je fais lire 2 à 3 histoires par semaine en ce1, j'en profite pour les faire lire tous les jours, dans toutes les disciplines et franchement c'est bien suffisant en termes de fluidité pour 90% des élèves. Tout découper en sous compétences est bien trop chronophage. Pour moi on peut travailler fluence, compréhension, prosodie en lisant un texte ensemble en adaptant la difficulté, la résistance du texte qu'on propose (sauf cas d'élèves très en difficulté ou non lecteur). 

Quand je vois mes élèves tous lever le doigt pour lire, attendre avec impatience le prochain épisode de l'histoire en cours, les parents qui me disent que leur enfant aime lire, qu'ils comprennent les inférences des textes, je suis satisfait. N'oublions pas que notre mission est aussi de leur donner le goût de lire, à mon sens, c'est le plus important.

 

Pareil. J'ai eu une constellation fluence (écourtée par le covid), je me suis donc forcée à en faire soudainement moi qui n'en faisait pas du tout et n'en n'avait jamais entendu parler, ça me barbait, j'ai passé un temps fou à chercher des textes sur internet .. A chaque fois, je partais avec de bonnes résolutions en début d’année et très rapidement c’était nul, trop chronophage  au détriment de la vraie littérature. J'ai acheté les fichier Hatier, et encore cette année j'ai tenu jusqu'en janvier ...

Je travaille l'oral, le vocabulaire et l'orthographe (trouver un mot de la même famille pour comprendre), et la compréhension avec de vrais textes et comme j'ai des élèves plutôt bons, je m'en donne à cœur joie. (l'année dernière Roald Dahl toute l'année, cette année de vrais contes en ce moment le Petit Poucet version la mère l'Oye)

Les élèves qui ont du mal en compréhension écrite, ne sont pas ceux qui lisent le moins vite, mais on retrouve ce problème de compréhension lors des exos cleo textes avec implicites etc... C’est un problème de vocabulaire, de langage (réponses écrites avec mauvaises syntaxes, langage oral difficile), de culture générale ... Et ils ne font pas de lien entre les divers apprentissages en classe. (par ex l'un connait ses tables de x par cœur, mais ne comprend pas le sens d'une multiplication dans un problème de maths).