protocole d'observation en MS

[annega]

Alors voilà, après 4 semaines de formation à l'IUFM, nous serons lundi "sur le terrain" comme on dit, avec comme "mission" de faire des observations en maternelle pour tous les moyens. L'objectif étant de mettre en place, par le suite, des groupe de prévention primaire.

Pour ma part, je ferai ces observations en binôme, avec une autre stagiaire G, et nous avons pensé faire ces séances d'observation en 4 points : 1) accueil et présentation, 2) activités libres autour de petits matériels, 3) réalisation d'une construction individuelle en Kapla, 4) retour autour de la table ronde pour une reformulation des sensations vécues par les enfants, et le dessin d'un bonhomme.

Nous aimerions que des rééducateurs nous donnent leur avis, leurs idées, leur aide quant à ce protocole, et les observations en général.

Merci beaucoup pour vos réponses.

[annega]

Bon, alors on peut penser qu'aucun rééducateur ne fait ou n'a fait d'observations en moyenne section, ou que je suis la seule en formation CAPA SH option G à faire ces observations MS ou à vouloir confronter ma façon de faire. Bon, allez svp, une réponse ...!

Merci

[momi]

Je ne suis pas spécialiste, le travail des maître G a toujours été pour moi entouré d'un voile de mystère mais je me demande ayant fait 20 ans de maternelle comment exploiter le ressenti d'un enfant de MS dont le langage est en début de construction d'autant que ceux qui ont besoin de rééducation sont souvent ceux qui ne parlent pas encore, souvent ou de façon compréhensible... Comme c'est le langage qui structure la pensée et réciproquement !!!!

Un exemple j'ai encore du mal à 48 ans à commander mon repas dans un macdo en angleterre comment exprimer mon ressenti sur la qualité de la sauce avec des mots que je ne dispose pas

Peux-tu donc nous en dire un peu plus sur tes attentes de la part des enfants et comment tu envisages de les exploiter (les attentes!)...

[annega]

Je ne suis pas une entreprise, je n'"exploite" donc rien, et encore moins les éventuelles problèmes que je pourrais déceler chez les enfants.

Je n'ai pas 20 ans de maternelle derrière moi mais seulement 10, et je suis certaine que tu comprends ce que je veux dire quand je dis qu'avec une observation bien menée, mi octobre, faite par des personnes qui connaissent les enfants de MS, et grâce au croisement des regards avec l'enseignant de la classe concernée (on ne travaille heureusement pas seul, en tant que rééducateur...), on peut "pointer" des enfants qui "éventuellement" auraient plus de difficultés que d'autres à s'intégrer à l'école, à s'adapter aux demandes du système scolaire...

Je rappelle qu'on se place là dans une optique de prévention primaire (avant même que des difficultés avérées se révèlent), et non dans une optique de rééducation : je suis en formation CAPA SH, je n'ai donc pas le droit de m'occuper d'enfants en rééducation pour l'instant, n'ayant pas encore été formée suffisament pour cela.

Tu parles des problèmes de langage, mais il n'y a pas que cela. Et depuis 20 ans en moyenne section, tu ne vas pas me dire que tu ne "sens" pas quand ça risque d'être un peu plus difficile pour un enfant plutôt que pour un autre !

Enfin, tu dis que le travail de maître G a toujours été entouré d'un voile de mystère pour toi : c'est bien le problème ! Tout enseignant de classe "ordinaire" devrait connaître les particularités des membres du réseau, en tout cas, c'est mon avis !

Sur ce, je n'interviens vraiment pas sur ce forum pour me disputer avec ses participants. Alors, sans rancune et à la prochaine...

[enviedespoir]

Tu dis

avons pensé faire ces séances d'observation en 4 points

je comprends que tu énonces ici la progression de tes observations. Mais tu n'en donnes pas le contenu:

par exemple

1 ) accueil et présentation

Que cherches-tu à observer ? la prise de parole ? l'élocution ? l'étendue du vocabulaire ? ...

Tu dis :

L'objectif étant de mettre en place, par le suite, des groupe de prévention primaire.

Nous aimerions que des rééducateurs nous donnent leur avis, leurs idées, leur aide quant à ce protocole, et les observations en général.

1 - Tu dis

4) retour autour de la table ronde pour une reformulation des sensations vécues par les enfants,

Je ne comprends pas ton objectif : observes-tu les enfants ou recueilles-tu leurs sensations ?

Ce n'est pas la même chose. Tu ne peux pas tirer le même type de conclusions de tes observations et de leur opinion sur leurs productions ou leurs sensations.

Et d'ailleurs est-ce de leur "opinion" qu'il s'agit : A quoi penses-tu lorsque tu parles de "sensations" ? ce qu'ils ont perçu par leur sens ? (c'était bleu, c'était rouge). Ce qu'ils ont ressenti affectivement ? (ça m'a plu, ça ne m'a pas plu ) etc.

2 - La prévention et la rééducation, ce n'est pas la même chose.

Dans le double domaine qui m'intéresse (pédagogie de l'écriture et rééducation en écriture) la prévention à ce niveau se confond en grande partie avec l'enseignement.

Si tu enseignes correctement l'écriture tu luttes contre de nombreuses difficultés potentielles y compris dans le domaine de la lecture.

Cependant c'est sûr qu'il ne faut pas négliger le dépistage des enfants qui auraient des difficultés, mais lorsque l'enseignement de l'écriture est préparé correctement les difficultés d'écriture sont exceptionnelles (malheureusement on n'en est pas encore là de façon généralisée).

A ce niveau, la rééducation de l'écriture ne concerne que l'usage de la main appropriée et la tenue du crayon (position de la main comprise) pour ceux qui dessinent DEPUIS LONGTEMPS de la main gauche tout en étant droitier et/ou en tenant mal leur crayon. Sinon, pour les autres domaines de préparation à l'écriture et pour ceux qui viennent juste de rentrer à l'école c'est de l'enseignement, sauf rares exceptions.

Il existe un protocole d'observation de la latéralité à utiliser directement dans le classe sans sortir l'enfant du groupe et sans qu'il s'en rendre compte.

bon courage

[momi]

Milles excuses si je t’ai froissé, mon intention n’était pas de polémiquer mais de montrer un peu de compassion constatant comme toi dans ton deuxième message que personne ne te répondait. N’étant pas spécialiste je me suis contenté de te faire part de mes observations en te demandant surtout de nous apporter plus de précisions sur ce que tu voulais mettre en place. Je constate avec satisfaction que ma collègue spécialiste « enviedespoir » partageait mes interrogations et demandes de précisions.

Pour le reste, malheureusement, ayant fait beaucoup de MS et faisant des observations en début de PS pour dépister les difficultés des enfants pouvant relevées du handicap, j’ai bien souvent constaté que l’on pouvait repérer dès les premières semaines de scolarisation les élèves qui vont rencontrer des difficultés, voire plus, dans leur future scolarité (« Tout se joue-t-il avant la petite section ? « en tout cas je crois malheureusement que pour l’essentiel oui – d’où l’obligation de mettre le « paquet » en cycle 1 !)…

Pour ce qui est « du voile de mystère » je n’avais pas développé pour ne pas polémiquer car je sais que je peux être de très mauvaise foi dans ce domaine. Comme beaucoup d’enseignants ordinaires, je connais, je pense assez bien le rôle du maître G défini par les textes ce qui me laisse « perplexe » c’est de comprendre comment ils sont mis en œuvre sur le terrain.

Si tous les enseignants sentent vite comme tu le dis toi-même les enfants pour qui ça risque d’être plus difficile, ils ont bien souvent du mal à déterminer spontanément les élèves qui relèvent du maître E, du G, du D, des soins extérieurs. Je te donne un exemple dans notre circonscription.

A la demande des équipes et de l’IEN de prendre dès le début de l’année les enfants déjà signalés (et/ou suivi l’année précédente) en observation, les maîtres G (qui aident aussi aux évaluations nationales (GS et CE2)) préfèrent observer tous les élèves de l’école en petits groupes de 3 ou 4 ce qui nous mène à la fin du premier trimestre pour commencer à prendre en charge finalement que 3 ou 4 enfants de l’école au mois de février (dont 1 ne sera plus suivi en raison de l’absence de progrès).. Les élèves finalement pris en charge étaient très souvent ceux signalés au mois de septembre par leur enseignant et/ou ceux déjà suivi l’année précédente. En 5 mois certains se sont enfoncés dans l’échec un peu plus. D’autres en difficultés importantes ne relèvent au sortir des observations ni du maître E, ni du G …..

J’arrête là en résumant ma pensée par une formule plus consensuelle : « un voile de mystère »….Mais je sais que comme tous les membres du RASED, les maîtres G sont en nombre insuffisant et qu’ils sont contraints malgré eux à faire des choix difficiles….

J’attends donc moi aussi d’en savoir plus et de savoir comment se sont passées tes premières observations….