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Etre partout à la fois et ne plus être à sa place... épuisement.


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Posté(e)

Bonjour à toutes et à tous,

C'est bien la première fois que je me livre sur un forum. Je me dis que cela m'aidera peut-être à passer cette mauvaise période. 

En effet, je suis arrêtée de force par mon médecin depuis hier. Les douleurs musculaires ont toujours été là mais je viens d'un milieu où l'on ne renonce pas à continuer de se rendre au travail pour si peu. Je suis professeur des écoles bilingue en Bretagne. J'ai toujours eu minimum 3 niveaux, minimum 2 cycles avec des classes, certes, ayant des effectifs que certains qualifieront de ridicules: entre 18 et 25 élèves. Cette année, j'ai 21 élèves de la TPS au CP avec un élève TDAH et un TPS sans repères qui ne sait faire que détruire (matériel, pièce du mobilier et de la cour). Depuis 3 ans, j'ai des changement d'ASEM perpétuel (poste à mi-temps, contrat aidé = difficile de trouver la perle rare, c'est à dire à qui le poste convienne et efficace).

Sans me rendre compte, j'ai fini par faire mon travail, celui de l'ASEM et comme, par manque de compétence, elle ne pouvait pas s'occuper d'un groupe seule, j'ai dû courir partout, tout le temps.

A cela, se sont ajoutées des histoires de supposés "harcèlement" entre élèves de MS, de supposés "attouchements" d'un MS sur une PS puis, le refus de parents d'entendre de ma bouche que leur enfant m'avait confié regarder des contenus inadaptés (si vous voyez de quoi je parle) avec son frère quand la grand-mère était aux courses. Pour les histoires d'harcèlement et d'attouchements, j'ai arrêté de prendre mes pauses pour être en surveillance constante et fait des bilans des journées des enfants (victimes et incriminés) avec, pour conclusion, qu'il n'existait rien de tout ça. Pour le harcèlement, il y avait un passif employé/employeurs entre les parents qui s'est réglé à l'école (le petit ne se plaignait de rien )  et pour les attouchements, la petite s'était approprié l'histoire de sa grande sœur qui s'était fait soulever la jupe par un élève de l'école. Pour les histoires d'écrans, malgré les pincettes que j'avais prises en disant que je ne jugeais pas mais que j'alertais, je me suis fait traiter de menteuse etc...

Le pire est que je n'ai pas l'impression de craindre  la réaction des parents mais que je ME remets en cause à chaque fois. 

Trop c'est trop, je ne l'ai pas vu venir aussi violemment mais la nuit de dimanche soir j'étais réveillée par des crampes dans le dos! Lundi matin, je ne pouvais plus lever les bras sans hurler.

Je suis en arrêt, je culpabilise de laisser ma classe qui n'aura sans doute pas de remplaçant avec ce que ça implique pour l'équipe entière. Je me dis que les parents vont "changer de crèmerie" par peur que cela recommence une fragilité des postes qui dépendent tellement des effectifs. Je me dis aussi que mes collègues et mes proches ne vont pas comprendre. J'enseigne depuis 2007, c'et la première fois.

Merci de m'avoir lue.

Posté(e)

Juste tt mon soutien essaye de penser à tes futurs congés le reste laisse le à l école. Si c est possible pour toi demande à ne plus suivre ces familles. 

Et perso lorsqu  un gosse me dit voir du porno que ce soit avec le frère le tonton ou n importe qui je fais une information préoccupante.  

 

Posté(e)

Bonjour :)

Enseigner à une classe avec des enfants de différents niveaux, tout en gérant des situations complexes avec les élèves et les parents, est une tâche difficile et épuisante. Il faut donc arriver à te détacher de tout ça et à ne pas t'investir émotionnellement ou personnellement...

Laisser la classe et prendre un arrêt maladie sont nécessaires pour pouvoir récupérer et revenir en meilleure forme. Et surtout ta santé et ton bien-être sont primordiaux. 

Quelques conseils :

  1. Prioriser le repos et la récupération : notre santé est notre priorité. Utilise ce temps pour te reposer, consulter un professionnel de la santé si nécessaire, et pourquoi pas t'initier à des techniques de relaxation comme le yoga, la méditation ou simplement des promenades en plein air.
  2. Déculpabiliser : nous n'avons pas à nous sentir coupables de prendre du temps pour nous. Ton arrêt est un signe que tu en as besoin.
  3. Chercher du soutien professionnel : thérapeute, collègues, conseiller, etc. qui pourront répondre à tes préoccupations concernant tes conditions de travail, fournir des solutions.
  4. Mettre en place des limites claires et s'y tenir : impose-toi des limites dans ton travail, car on ne peut pas tout faire.
  5. Prendre soin de son bien-être mental et physique : engage-toi dans des activités qui t'apportent plaisir et détente. Maintiens une routine qui inclut du temps pour toi.

Participer à des formations sur la gestion du stress et des techniques pour gérer les comportements difficiles en classe pourrait également te donner des outils supplémentaires.

Posté(e)
Il y a 8 heures, Invité Anonyme a dit :

Je suis en arrêt, je culpabilise de laisser ma classe qui n'aura sans doute pas de remplaçant avec ce que ça implique pour l'équipe entière.

Ton médecin a estimé que ton état de santé nécessitait un arrêt de travail. Est-ce de ta faute si l'administration n'est pas en mesure de mettre un remplaçant sur ta classe ? NON. 

Il faut absolument remettre les choses dans le bon sens et arrêter de culpabiliser pour des choses qui ne dépendent pas de nous. C'est ton non-remplacement qui risque de peser sur l'équipe entière, et non pas ton absence (qui est, normalement, remplacée). 

Prends soin de toi, tu en as besoin, et l'administration ne le fera pas à ta place. :wub: 

  • J'adhère 8
Posté(e)

Merci pour vos messages de soutien.

Je commence à relâcher un peu car j'ai pu dormir 4 heures cette nuit! (même si, hier soir, j'ai failli éclater quand ma fille est revenue du collège en m'annonçant qu'elle avait des poux😒). Elle a changé de tête (si je puis dire) quand je lui ai dit que dans mon état, il allait falloir m'aider à tout étouffer, vaporiser etc...

C'est là que je me rends compte que malgré l'aide que peut me donner mon conjoint, je n'en réclame jamais. Comme si je devais tout mener de front et en plus, que ce soit parfait. Je suis identique au travail. Il faut que je change.

  • Solidaire 2
Posté(e)

Courage et surtout du repos ! Vide toi la tête avec toutes les conneries qui passent à la tv ( y'a même les feux de l'amour le matin :D )

Mais si je lis bien tu n'as pas 3 mais 5 niveaux ? ( tps à cp ? )  Tu m'étonnes que tu es épuisée avec une asem pas toujours là ni efficace !   Je n'ai que 23 élèves et que 4 niveaux ( pas de cp en + ) et heureusement que notre équipe est soudée et mon asem compétente ( bon en arrêt mais avec une super qui la remplace ! ) . Mais suis tout de même sur les rotules avec tous les élèves à profil " différents" . Par ce qu'évidemment en maternelle les dossiers mdph sont en cours ou les parents en cheminement .

 

Plein de pensées 😘

Posté(e)

Tu n'es pas dans des conditions de pouvoir travailler sans t'épuiser et ruiner ta santé.

L'attitude des parents n a fait qu aggraver les choses.

Il est urgent de prendre soin de toi, et que la hiérarchie/ les parents comprennent que tu ne pourras pas tenir lan prochain dans ces conditions.

Des pensées 

Posté(e)

Oui, concernant les conditions, il va falloir que je tape du poing sur la table car il me faut absolument une aide compétente et avec plus d'heures (jusqu'à maintenant je ne l'ai que de 9h à 10h45). Les restrictions de budget Ogec font que ce n'est pas possible... 

Posté(e) (modifié)
il y a 25 minutes, Sylv29 a dit :

Oui, concernant les conditions, il va falloir que je tape du poing sur la table car il me faut absolument une aide compétente et avec plus d'heures (jusqu'à maintenant je ne l'ai que de 9h à 10h45). Les restrictions de budget Ogec font que ce n'est pas possible... 

As tu fait un courrier à ton IEN en décrivant la situation et le comportement des parents? 

Tu peux demander une audience et être assisté par un représentant syndical.

Sinon un conseil de collègue. Vu le chemin chaotique que prend notre métier et notre salaire indécent, protège toi, et demande toi ce qui est le plus important dans ta vie. Fais la part des choses. 

Depuis quelques années, je rentre chez moi à 16h45 et plus "d'école". Ni le week-end. A part exceptionnellement. Je m'occupe de moi, de ma famille et de mes amis. Je ne vis plus pour le travail mais l'inverse. Tout glisse sur moi désormais. Je suis à 100% présent sur la journée et puis je débranche. 

Je n'ai plus peur de remettre les parents à leur place, de soliciter la hiérarchie quand ils débordent ou que des enfants dysfonctionnent. Il faut qu'ils sentent que c'est toi le chef et l'équipe bien entendu. 

La réunion de rentrée est hyper importante pour ça. C'est à ce moment là qu'il faut s'imposer et rappeler quelques règles et textes de loi élémentaires. Par exemple sur l'absentéisme, le comportement, les sorties scolaires conditionnées, sur le comportement des élèves observés les premiers jours, leurs niveaux, sur la façon de communiquer avec toi... C'est un moment décisif. 

 

Modifié par nonau
  • J'adhère 2
Posté(e)

Ne pas culpabiliser. Se reposer. Prendre soin de soi.

Les choses rentreront dans l'ordre avec un peu d'aide pour y voir plus clair.

 

Posté(e)

Quintuple niveau à 21 dont des TPS PS sans ATSEM à la journée, ce n'est pas possible. 

1h45 d'ATSEM par jour pour des TPS PS, c'est très, très peu, et c'est également très peu pour des MS ou GS. 

On te met dans une situation impossible. 

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