PigeonVoyageur Posté(e) 9 juillet Posté(e) 9 juillet Bonjour, Je suis dans une école élémentaire et à la rentrée 2024, nous aurons l'ouverture d'une Ulis. Nous nous posons la question de quelle manière accueillir ces élèves et comment présenter le système et ces élèves aux autres sans les stigmatiser. On se pose notamment la question de les accueillir d'abord dans leur classe de référence ou non, comment l'expliquer aux autres élèves avec ou sans la présence des élèves en Ulis avant ou après les avoir rencontrés... Si vous avez été dans ce cas, est-ce que vous pouvez partager votre expérience ? Auriez vous des pistes de réflexion ? Merci beaucoup.
léontiine Posté(e) 9 juillet Posté(e) 9 juillet Quand on a ouvert dans mon école, il y avait plusieurs de nos élèves concernés. On a expliqué qu'ils auraient un maître juste pour eux, pour pouvoir mieux progresser. Une chance pour eux. Les élèves Ulis n'ont pas été ostracisés. C'est une école où certains élèves sortent de la classe : maître E, allophones, orthophoniste, etc... 1
Eklektika Posté(e) 9 juillet Posté(e) 9 juillet (modifié) Bonjour à vous, D'abord merci pour votre questionnement Sachez que les élèves du dispositif ulis sont avant tout des élèves qui font partie de vos classes, qu'on appelle classes de référence. Ils sont donc accueillis dans vos classes, ils y sont inscrits et en sont donc membres. Ils iront en regroupement Ulis selon leurs besoins que vous définirez ensemble avec le coordonnateur ulis et selon vos emplois du temps. Il faut selon moi attendre avant d'expliquer. Des élèves à besoins éducatifs particuliers, il y en a dans les écoles, avec un dispositif ulis ou pas. Il y a la réunion de rentrée de votre classe, où vous pouvez laisser un temps de présentation au coordo. Cela permettra d'expliquer son rôle aux parents et comment il pourra parfois intervenir dans la classe (co-intervention, observation). Cela peut ne prendre que quelques minutes. C'est une étape. Le coordonnateur pourra aussi se présenter en classe. Il faut savoir qu'une des actions les plus importantes en début d'année pour le coordo est d'observer pour savoir comment fonctionnent les élèves, donc il ou elle sera présent au fond de la classe. A aucun moment il ne jugera votre travail, votre manière de faire, vos humeurs, ce n'est pas cela qui lui importera. Soyez vous-même et coopérez, même si vous sentez que vous n'avez parfois pas le même langage. Dites-vous que c'est quelqu'un qui va lire votre élève autrement pour qu'il puisse apprendre. Les autres élèves vont forcément s'interroger. Leur expliquer que c'est pour mieux comprendre et aider les élèves du dispositif à mieux apprendre. Parce que l'école c'est important, pour tous les enfants. C'est aussi le coordo qui pourra peut-être expliquer aux élèves de la classe s'il s'en sent capable. Des questions venant des élèves peuvent être déroutantes et il aura peut-être des réponses à ce sujet. C'est mieux parfois quand l'élève du dispositif Ulis est en rendez-vous. Vous n'aimeriez pas que l'on parle de vous devant tout le monde. C'est à définir avec l'élève, s'il le peut, et entre vous enseignants. Plusieurs options peuvent être envisagées. Cela dépend également du comportement de l'élève du dispositif. Les informations qu'il va collecter permettront au coordo de comprendre comment fonctionne l'élève et quels obstacles peuvent être levés pour apprendre. Cela concerne l'autonomie, la concentration, la participation, la relation aux autres, l'écoute, l'attention etc...rien de didactique dans un premier temps. Vous risquez d'être déstabilisé, car vous allez parler didactique, pédagogie, difficultés et on va vous répondre besoins et réponses à ses besoins pour apprendre. En tant qu'enseignants de classes de référence, vous allez pouvoir vous appuyer sur la coordonnatrice ulis ou coordonnateur pour définir un projet pour chaque élève du dispositif. C'est une ouverture de dispositif Ulis, donc soit la personne est déjà enseignante spécialisée depuis plusieurs années, a ou pas le CAPPEI, soit elle débute dans le monde du spécialisé et va avoir besoin de vous. Elle va tâtonner, changer des choses, tester en fonction des profils d'élèves...souvent, essayer de trouver des solutions qui vont fonctionner ou pas et surtout, elle va être à votre écoute. Donc elle va vous solliciter et c'est parfois fatigant selon les moments de l'année, mais faites-lui confiance. Ecoutez-la. En effet, les élèves se contiennent beaucoup en classe pour ne pas exploser et se lâchent en regroupement Ulis. Ce qui peut être épuisant pour le coordo qui se prend des crises sans savoir ce qui s'est passé en classe de référence. Informez-la, échangez. Whatsapp texto mails...l'immédiateté de l'information permet de désamorcer des situations critiques et difficiles, en classe et en regroupement. Voici plusieurs choses qui peuvent aussi aider. Donnez dès que vous pouvez vos emplois du temps. Prévenez quand vous changez votre emploi du temps (sport piscine sorties...). Cela permettra au coordo d'être plus opérationnel et d'anticiper sur les apprentissages. Il pourra prendre le temps d'expliquer aux élèves les changements (très important pour les élèves TSA par exemple) ce qui évitera des difficultés, des angoisses et des comportements difficiles. Donnez vos programmations et tous les outils (fichiers, dictées, lectures, exercices...) que vous pouvez lui transmettre pour lui permettre d'anticiper, car il ou elle va s'appuyer sur ce que vous faites en classe pour aider les élèves à raccrocher à la vie de la classe. Il va adapter en amont, expliquer, demander ce qui s'est passé, faire expliciter les élèves de façon à ce qu'ils verbalisent. Parce que c'est ce qu'on souhaite, que les élèves ne soient pas éteints, vous en connaissez, on les dit dans la lune, qu'ils lèvent la main et participent, qu'ils s'éveillent à la vie de la classe et surtout apprennent. Quand les élèves de la classe verront que vous collaborez, ils ne se poseront plus de question. Cela sera normal pour eux. Faites-vous confiance et les élèves de la classe suivront, car c'est aussi à eux qu'il faut faire confiance Désolée, je m'emballe un peu, mais ça me fait vraiment plaisir de pouvoir partager mon expérience... Merci en tout cas de votre attention avant qu'ils n'arrivent, car avant d'être des élèves, ce sont des enfants en souffrance qui méritent qu'on prenne soin d'eux. Ils sauront vous rendre et vous montrer ce qu'il savent faire et vous serez surpris, voire émerveillé. Je vous souhaite de belles rencontres et que ce pas de côté vous apporte de vrais moments de joie dans votre vie d'enseignant. Bonne soirée. Modifié 9 juillet par Eklektika 2
mp31 Posté(e) 10 juillet Posté(e) 10 juillet Dans mon école, cela se passe comme ça ! La coordo Ulis vient se présenter les premiers jours et explique qu'elle va travailler quelques fois avec certains élèves; Elle participe à certaines activités au début de l'année en binôme avec l'enseignant; cela lui permet de nouer des liens avec les élèves qui seront pris en dispositif Ulis et cela prouve aux autres élèves qu'elle est une enseignante. L'année dernière, elle prenait une heure par jour mon élève Ulis. La plupart du temps, il était dans la classe.
PigeonVoyageur Posté(e) 10 juillet Auteur Posté(e) 10 juillet Merci beaucoup pour vos réponses à tous. Cela éclaire un peu ma lanterne et mon questionnement 😊
borneo Posté(e) 10 juillet Posté(e) 10 juillet Si on veut que les élèves se sentent partie de leur classe, il faut qu'ils y fassent la rentrée et les premiers jours. 1
Juperlau2 Posté(e) 11 juillet Posté(e) 11 juillet Dans mon école, les élèves d'Ulis sont vraiment intégrés dans leur classe de référence depuis 2 ans (je suis arrivée il y a 3 ans). La 1ère année, j'avais les élèves du dispositif en salle des maîtres "punis" à quasi chaque récréation.... depuis 2 ans c'est rarissime (changement radical, ils ont des copains dans leur classe et pas seulement dans le dispositif!) Les 15 premiers jours, les élèves du dispositif restent à 100% dans leur classe (sauf urgence/détresse) et la coordo passe dans les différentes classes pour observer. Ensuite elle cale un emploi du temps pour chacun, pour elle et l'AESH du dispositif entre co-intervention dans les classes, décloisonnement et sorties de classe : un travail d'orfèvre! Lorsque je fais visiter aux nouvelles familles, j'explique que nous accueillons ce dispositif, des élèves en situation de handicap, l'enseignant et l'AESH afin d'éviter les questionnements qui pourraient arriver lorsque les enfants racontent (qu'une 2ème maîtresse est venue dans la classe, que des élèves ont un comportement particulier, que certains ont des aménagements, du matériel...) 1
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