Reconversion professionnelle : de fonctionnaire hospitalier à professeur des écoles

[napbonaparte]

Bonjour à toutes et tous, 

Je n'ai pas su trouver de sujet récents et actif sur le sujet qui m'occupe actuellement. Si l'un ou l'autre d'entre vous sait où se trouve un sujet actif de ce type, je suis preneur d'un lien pour poster ce qui suit dans le bon forum (et merci pour l'information du coup!).

Je me présente très brièvement, j'ai 44 ans (bientôt), 1 enfant, je vis dans le Tarn-et-Garonne et je suis depuis 13 ans fonctionnaire hospitalier de direction au CHU de Toulouse. J'ai toujours eu envie d'enseigner et d'être enseignant surtout. Je n'ai pas donné suite après une licence d'histoire "mention" géographie pour des raisons familiales. 

J'envisage, en 2026, de passer le CRPE en second concours interne (sauf si la réforme prévue initialement en 2025 du concours venait à passer: dans ce cas, je réfléchirai pour passer via la voie du concours externe niveau L3) afin de devenir enseignant du premier degré. 

Or, en attendant, et pour être le plus rapidement possible enseignant, je m'interroge sur le fait de devenir remplaçant / suppléant à la rentrée de 2026. Ce qui m'interroge et me freine le plus c'est la plus ou moins grande précarité en termes de contrat: comme tout être humain adulte (ou presque), j'ai une famille à nourrir, un crédit immobilier et quelques autres broutilles et obligations personnelles et financières à remplir, et je me demande s'il est réaliste d'espérer soit un contrat "temps plein" à l'année dans un ou plusieurs établissement(s), ou, en tout cas, un enchaînement régulier des contrats me permettant de me dégager un salaire suffisant pour vivre et faire face à mes obligations. 

Je ne sais pas si certaines ou certains d'entre vous peuvent répondre à cette interrogation. Je lance donc la discussion et remercie celles et ceux qui voudraient bien m'aider, échanger avec moi et/ou me donner conseils ou pistes pour répondre à mes interrogations. 

A bientôt j'espère!

napbonaparte 

[edithw]

Bonjour,

les non-réponses en disent long....

J'ai adoré mon métier, mais c'est un métier difficile. De plus en plus. Lis les différents sujets, tu verras à quoi on est confronté. La classe ordinaire, avec juste des élèves ordinaires, ça n'existe plus. Certaines classes sont de véritables hôpitaux de jour. Le plaisir d'enseigner est devenu rare.

Bref, garde ton job, surtout ne démissionne  pas. Regarde si tu as une possibilité de détachement avec retour possible.

Tu peux aussi prendre une semaine ou deux de congés et faire un stage pour voir la réalité du métier.

De ce que j'ai connu, les collègues les plus fragiles sont celles (et pas souvent ceux) qui rêvaient d'enseigner. Ils tombent parfois de haut, font des burn out, finissent en maladie au long cours. Donc prudence. 

[napbonaparte]

Bonjour Edithw, 

Je te remercie pour ta réponse. Je suis bien conscient (peut-être qu'en partie, c'est vrai) de la difficulté qu'enseigner est aujourd'hui et je ne compte pas me lancer sans bouée de secours et possibilité de retour en cas de désillusion en cours de route. Je suis fonctionnaire de direction d'hôpital et je me rends compte de la "chance" que j'ai d'avoir ce statut. Certains de mes collègues ont fait le chemin dans les deux sens: une instit a passé le concours de directeur d'hôpital et une attachée d'administration a quitté la fonction publique hospitalière pour l'Education nationale et, pour le coup, il semble que pour elle ce soit une bonne (et belle) reconversion dans une REP+. 

Si je me lance, c'est pour donner un autre sens à mon travail: gérer des budgets, c'est sans doute plus confortable, mais quand on est dans un hôpital, se voir demander des économies sur les soins, les prises en charge des malades les plus fragiles et les travaux de rénovations de bâtiments qui sont, de toute évidence, dangereux pour les ceux qui s'y trouvent, n'est guère moins générateur de stress et de "craquage" voire burn-out. Disons qu'il faut savoir mettre à part sa morale et mentir éhontément aux usagers, personnels et autres partenaires sociaux et politiques (qui en sont pas dupes pour autant...). 

Merci encore d'avoir pris le temps de faire cette mise en garde que je prendrai en compte dans ma décision de faire (ou pas) ma reconversion.

Mais est-ce que tu sais (ou quelqu'un qui passerai sur cette discussion...) s'il est réaliste de passer par la case "replacements" en ayant des contrats longs ou au moins successifs permettant de dégager un (quasi) temps plein? J'imaginerai que oui étant donné le contexte de pénurie de professeurs (y compris remplaçants)?

[KerGraine]

Bonjour,

je n'ai jamais été contractuelle, je ne saurais donc pas ce qu'il en est de fait, mais j'ai accueilli 3 contractuelles différentes sur l'école cette année, et elles m'ont dit travailler tout le temps depuis leur début.

Ce que tu dis de ton boulot actuel ne fait effectivement pas envie, mais alors attends-toi aussi à devoir jongler avec la casse du service publique de l'EN, si tu fais le pas, parce qu'ici aussi on nous demande des choses crapuleuses, difficiles à mettre en oeuvre, et qui vont à l'encontre de mon image du service publique de l'EN...

[napbonaparte]

Bonjour et merci KerGraine.  

Je vais me rapprocher de l'IA de mon département pour savoir un peu plus sur l'occupation des emplois des remplaçants. Je donnerai les info sur cette discussion si ça peut aider qqn d'autre.  

Concernant la casse de l'EN j'en suis bien conscient. L'école, et l'école publique en particulier, est en grande souffrance et les élèves en paient le prix fort. Le privé sous contrat est un peu plus épargné semble-t-il. En tout cas pour ce que je connais de l'école de mon fils. Je crains que ce ne soit que temporaire. 

Il faudra toujours des gens qui ont foi en ce métier génial et pourtant si décrié et rabaissé depuis des années au fil des gouvernements successifs. J'espère pouvoir faire partie de ces gens qui ont foi en l'école et en ce qu'elle peut transmettre comme savoir et comme expérience de vie aux futures générations. 

Merci encore pour ta réponse! 

[prune2007]

Tu peux demander une disponibilité de ton poste d'attaché pour être recruté en CDD comme enseignant. Cela te permet :

- d'assurer tes arrières pour revenir dans ton métier au cas où ;

- de tester le métier d'enseignant sur un temps plein.

Ensuite, tu verras si tu peux être détaché ou intégré directement dans le cadre d'emploi des PE.

 

[KerGraine]

il y a une heure, napbonaparte a dit :

Je vais me rapprocher de l'IA de mon département pour savoir un peu plus sur l'occupation des emplois des remplaçants.

Juste une précision : remplaçante, c'est un poste de titulaire. J'ai plutôt l'impression que tu parles d'un contrat de contractuel, dans l'attente de passer le concours. Parce que tu peux très bien avoir obtenu le Crpe et être ensuite remplaçante, par choix ou pas, plus ou moins longtemps.

Par ailleurs, puisque tu parles du privé sous contrat, c'est peut-être tout à fait différent dans ce milieu, mais je n'y connais rien.

[ant06]

Bon courage ! Personnellement, j'envisage de faire le chemin inverse (pas pour intégrer la fonction publique hospitalière cependant) dans un futur proche...

Comme indiqué plus haut, certaines classes sont des hôpitaux de jour et le plaisir d'enseigner tend à s'estomper. Les "joies" de l'école inclusive.

Sans vouloir te décourager, il faut aussi faire avec des parents d'élèves parfois très intrusifs et une hiérarchie absente au moment où l'on souhaiterait du soutien... Elle sera par contre présente pour te remonter les bretelles en cas de problème ou de coup de téléphone de parents un peu véhéments (car oui, aujourd'hui un certain nombre d'IEN retournent leur veste à partir du moment où des parents procéduriers risqueraient de mettre à mal leur image vis-à-vis du DASEN et donc leur avancement...).