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Posté(e)

Bonjour, 

J'avais participé au forum il y a quelques années mais j'ai refait un compte, n'ayant plus la même adresse e-mail personnelle.

J'aimerais savoir si vous pratiquez l'enseignement égalitaire (tout le monde est noté pareil et/ou a le même travail) ou l'enseignement équitable (les élèves avec troubles/difficultés sont mieux notés et/ou avec des exercices adaptés) ? 

Je m'explique mieux

Pour les enfants avec des difficultés scolaires et/ou les enfants "neuro-atypiques" (TDA(H), HPI, HPE/Hypersensibles, TSA léger, Troubles multidys comme dysgraphie, dyslexie,  dysorthographie, mais aussi dyscalculie, dyspraxie motrice et visuo-spatiale, voire TIC et TOC...), est-ce que vous les notez de la même manière que les enfants "neuro-typiques" et que les enfants sans difficulté scolaire ou pas ? Est-ce que ça dépend du degré d'handicap/de difficulté ou encore de la nature du trouble ? Ou bien, vous notez différemment seulement ceux qui sont réellement diagnostiqués et pas ceux qui sont simplement soupsonnés ? Ou bien, les 2 ? Est-ce que les enfants avec ces différents troubles ont des faveurs que les autres élèves n'ont pas ou non ? 

Exemple pour un dyslexique

Les élèves devront faire une dictée mais lui, devra ou pourra faire une dictée à trous ou bien, la même dictée ? Lui laisseriez-vous le choix ? Le noteriez-vous pareil ? 

Exemple pour un dysgraphique (souvent aussi dyspraxique et inversement) :

Une écriture un peu plus soignée que d'habitude peut lui rapporter un petit point en plus ou non ? À t'il le droit d'écrire moins que les autres ? Avec un stylo ou crayon plus adapté ? 

Exemple avec un TDAH :

Peut-il recevoir des faveurs que les autres n'ont pas, comme par exemple se lever plus souvent, mâcher du chewing-gum en classe... ? Peut-il avoir un point en plus s'il parvient à se concentrer plus longtemps ?

Exemple avec un(e) élève TSA et/ou TDAH, voire Hypersensible :

Il ou elle est en difficulté sociale, il ou elle est très solitaire, limite asocial. Pouvez-vous le placer tout seul s'il le souhaite ? Ne pas lui faire effectuer de travail en groupe/d'exposés ou beaucoup moins que les autres élèves ?

Bref, j'aimerais avoir vos différentes méthodes pour les élèves neuro-atypiques et surtout, comment les adaptez-vous ? 

Pour moi, ce qui est compliqué, c'est quand les élèves ne sont pas ou pas encore diagnostiqués mais où il y a souvent des doutes. (Chez les filles, c'est encore plus compliqué car elles arrivent souvent à mieux masquer les difficultés, surtout sociales que les garçons). Il y a beaucoup moins de diagnostics de TSA (léger) chez les filles dû à cette raison. Et elles sont souvent diagnostiquées ados ou adultes. 

Quand on a un ou une élève qui cumule beaucoup de troubles, c'est d'autant plus compliqué. Parfois, il y a des AESH mais pas toujours et évidemment, ceux qui ne sont pas encore diagnostiqués n'en ont pas et souvent, il y a plusieurs élèves dans ce cas, dans la même classe. Et en même temps, la plupart des enseignants du primaire et du secondaire ne savent pas comment reconnaître ces troubles, hormis la dyslexie qui l'est souvent.

Aimeriez-vous qu'on vous propose (plus) de(s) formations (prises en charge) pour mieux connaître et meiux s'adapter aux élèves avec ces troubles, handicaps et difficultés ? En avez-vous déjà suivies ? Et combien ? Quels ont été les bénéfices ?

Merci de vos réponses. 

Posté(e)

Bonjour,

je n'ai jamais mis de notes, je pense que ça ne se pratique plus que rarement en élémentaire. Je mettais dans le cahier du jour des appréciations : tb, b, ab, etc... ou vu, quand c'était difficile de mettre du positif. Avec parfois une remarque pour un effort particulier du genre "bravo !"

Mais la plupart des travaux n'étaient pas notés. Donc la question ne se posait pas.

En revanche, pour le LSU, ce sont les notations prévues. Je ne mettais pas acquis quand ça ne l'était pas, même si l'élève était méritant ou qu'il avait fait un gros effort.

:)

 

 

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Posté(e)

Bonjour,

 

En général, je souligne les réussites et les efforts. Mais comme je ne note pas, il n’y a pas de points en plus ni de bienveillance particulière. Chacun a un travail à la hauteur de ses compétences.

Pour les enfants avec troubles, je laisse dans le lsu le positionnement par rapport aux attendus de leur âge, et je détaille dans les commentaires les compétences réellement travaillées, acquises ou non. 
 

Pour les dys, tout est adapté, dictées à trous, exercices d’entraînement photocopiés, lectures oralisées, leçons avec le minimum d’écrits.
Il n’y a que pour la géométrie que je n’ai pas trouvé de manière satisfaisante d’adapter ( je n’ai pas de logiciel tel que geogebra ou autre)

Je n’attends pas d’avoir un diagnostique car chez moi il y a plus de 3 ans d’attente pour avoir un rdv pour un bilan. Et avoir un suivi c’est un peu la quête du graal.
Si je constate un pbm ( autre que de la fainéantise ou du jmenfoutisme) j’adapte. Je secoue les têtes en l’air, les rêveurs . Bref dans ma classe tout le monde doit donner son maximum, selon ses possibilités.

 

  • Merci 1
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Posté(e)

Les enfants qui ont des difficultés, qu'ils soient ou non EBEP, ont des adaptations si nécessaires. 
J'évalue mais je ne mets pas de notes, donc il n'y a pas d'histoire de points en plus (d'autant que ça voudrait dire qu'il faut aussi que les enfants "lambda" aient moyen d'obtenir d'une manière ou d'une autre, des points en plus, sinon ce n'est pas juste non plus).

Comme ce n'est pas l'exercice en lui-même mais l'objectif qu'on y met qu'on évalue, les adaptations données doivent normalement permettre d'évaluer l'élève en le soulageant de ce qui le handicape. 
Pour les élèves en difficultés, je vais jouer sur le niveau de compétence attendu (par exemple, CP au lieu de CE2).

ET comme @nanej je n'attends pas de diagnostic pour aménager. D'autant que cela nous permet souvent aussi d'avoir des points d'observations.

J'ai toujours une comparaison un peu forte quand le problème des adaptations se pose : est-ce que ça nous viendrait à l'idée de demander à un paraplégique de se déplacer sans avoir droit à son fauteuil ?

Il y a 11 heures, Invité Anonyme a dit :

Exemple pour un dyslexique

Les élèves devront faire une dictée mais lui, devra ou pourra faire une dictée à trous ou bien, la même dictée ? Lui laisseriez-vous le choix ? Le noteriez-vous pareil ? 

Qu'est-ce qui est précisément évaluer dans la dictée ? les accords dans le GN ? les accords verbaux ? l'orthographe de certains mots ? En ciblant ce qu'on veut, on peut adapter et avoir la même notation que pour les autres. On soulage l'élève de ce qu'on ne pointera pas. 
Lorsqu'on travaille dans le cahier d'essais, les élèves qui ont des adaptations ont toujours le droit de me demander d'essayer sans les adaptations pour voir s'ils y arrivent ou pas, ça leur permet de voir qu'ils ont progressé. Et quand moi je les sens près à passer une étape, je les incite à essayer. Si ça passe, on tente dans le cahier du jour. Et selon, au moment de l'évaluation, on voit pour les adaptations qu'on met. Mais parfois, j'impose (mais j'explique pourquoi).

Il y a 11 heures, Invité Anonyme a dit :

Exemple pour un dysgraphique (souvent aussi dyspraxique et inversement) :

Une écriture un peu plus soignée que d'habitude peut lui rapporter un petit point en plus ou non ? À t'il le droit d'écrire moins que les autres ? Avec un stylo ou crayon plus adapté ? 

La question ne se pose même pas : s'il a du matériel adapté, il doit pouvoir l'utiliser. Cf. l'exemple donné si dessus.
Points en plus : non. Mais des félicitations, écrites sur le cahier, oui.

Il y a 11 heures, Invité Anonyme a dit :

Exemple avec un TDAH :

Peut-il recevoir des faveurs que les autres n'ont pas, comme par exemple se lever plus souvent, mâcher du chewing-gum en classe... ? Peut-il avoir un point en plus s'il parvient à se concentrer plus longtemps ?

Le chewing-gum, sûrement pas ; de toute manière, c'est interdit dans l'école ; et c'est dangereux (risque d'étouffement). 
Par contre, j'accorde une plus grande attitude sur l'agitation, sans que ça n'influe sur leur échelle de comportement. Et le travail est aussi adapté pour qu'il puisse se concentrer uniquement sur l'objectif que je souhaite travailler ou évaluer. 

Il y a 11 heures, Invité Anonyme a dit :

Exemple avec un(e) élève TSA et/ou TDAH, voire Hypersensible :

Il ou elle est en difficulté sociale, il ou elle est très solitaire, limite asocial. Pouvez-vous le placer tout seul s'il le souhaite ? Ne pas lui faire effectuer de travail en groupe/d'exposés ou beaucoup moins que les autres élèves ?

Un des objectifs de l'école est le vivre-ensemble. C'est à nous aussi de leur apprendre à évoluer en groupe-classe. Ensuite, selon les troubles, il est nécessaire qu'un élève soit plus ou moins seul dans la classe donc je vais m'arranger pour l'intégrer à un groupe de tables tout en lui donnant l'impression d'être un peu isolé (en faisant des blocs de tables impaires, c'est facile).
Mes élèves ont toujours la possibilité, s'ils le souhaitent, de demander à aller s'installer à une table seule, le long d'un mur (parce qu'ils ont besoin de s'isoler pour se concentrer, parce que c'est une mauvaise journée, parce qu'ils ont vécu un événement triste à la maison et que ce jour-là la collectivité c'est trop ...).

 

Et ce n'est pas parce qu'on fait preuve de souplesse et d'adaptativité qu'on a une classe en bazar permanent, bruyante, agitée. Que les élèves ont des grigris, matériels ludiques dans tous les sens et qu'ils font ce qu'ils veulent. 
Ma classe doit être silencieuse, posée, calme. Il y a un cadre très strict. On n'a pas le droit à autre chose que le matériel demandé (ou autorisé pour adaptation). 
Mais je pense que justement, l'adaptation permet à chacun de trouver sa place et d'apporter un climat serein. 
 

Posté(e)

Moi je m'interroge et ce n'est pas une provocation mais une vraie question. L'école fait de son mieux pour adapter mais avec les couperets qui "tombent" régulièrement ( diplômes pro, bac, études postbac, entrée dans la vie professionnelle, entrée dans la vie d'adulte tout court...) ça se passe comment ? Ce n'est pas l'école et surtout pas l'élémentaire qui m'inquiète (les profs des écoles font le plus souvent preuve d'inventivité et de patience pour que ça se passe au mieux) c'est après. 

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Posté(e)
il y a 23 minutes, bdisse a dit :

Moi je m'interroge et ce n'est pas une provocation mais une vraie question. L'école fait de son mieux pour adapter mais avec les couperets qui "tombent" régulièrement ( diplômes pro, bac, études postbac, entrée dans la vie professionnelle, entrée dans la vie d'adulte tout court...) ça se passe comment ? Ce n'est pas l'école et surtout pas l'élémentaire qui m'inquiète (les profs des écoles font le plus souvent preuve d'inventivité et de patience pour que ça se passe au mieux) c'est après. 

Tout dépend du trouble : un élève dyspraxique ou dysgraphique peut passer le bac et faire ses études supérieures avec ordinateur exclusivement 

Posté(e)
il y a une heure, bdisse a dit :

Moi je m'interroge et ce n'est pas une provocation mais une vraie question. L'école fait de son mieux pour adapter mais avec les couperets qui "tombent" régulièrement ( diplômes pro, bac, études postbac, entrée dans la vie professionnelle, entrée dans la vie d'adulte tout court...) ça se passe comment ? Ce n'est pas l'école et surtout pas l'élémentaire qui m'inquiète (les profs des écoles font le plus souvent preuve d'inventivité et de patience pour que ça se passe au mieux) c'est après. 

Alors je ne sais pas si je vais vraiment répondre à ta question mais c'est ma façon de voir les choses.

Je ne supporte pas les élèves "pot de fleurs". Mes élèves doivent être acteurs de leurs adaptations. Ils sont encore petits, mais ils doivent le faire à leur niveau. Je me fâche quand un élève dys-, qui a une dictée adaptée, ne me la demande pas parce que j'ai oublié de lui donner et fait la dictée n'importe comment du coup. J'aime quand les élèves sont capables de me dire : "Maîtresse, ton adaptation, elle ne m'aide pas.", c'est une première étape dans la construction des outils qui les aideront. Et on cherche une meilleure solution (et ça ne prend pas forcément longtemps, un échange de 5 mn pendant que les autres finissent un travail). 

Pour moi, l'objectif des adaptations, ce n'est pas seulement de faire passer au niveau supérieur, c'est aussi aider l'enfant (j'emploie enfant plutôt qu'élève à dessein), déjà pour certains à accepter qu'il a besoin de béquilles ; et ensuite à apprendre à choisir et ajuster ses béquilles seul, et si on peut apprendre à les poser parfois ou moins les utiliser. C'est en ça que j'espère l'aider à se construire en tant que personne qui deviendra adulte. 

Et c'est aussi accepter qu'on ne pourra pas toujours faire ce qu'on veut, parce que certaines de nos béquilles (et donc certains de nos "handicaps") ne sont pas compatibles avec nos envies. 
Et c'est là que je ne suis pas forcément d'accord avec l'institution et sa vision de voir l'inclusion et de la gérer, il ne faut pas non plus leurrer les gens

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