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Posté(e)

Je comprends et partage complètement ce désarroi sur l'indigence des moyens mis à notre disposition pour aider nos élèves en grande difficulté dans le parcours scolaire traditionnel (places en ULIS, AESH, etc.)

Cependant, j'ai bien du mal avec ces phrases, si souvent entendues, qu'on se répète comme un mantra pour justifier un maintien:

A- "on n'a rien d'autre à proposer alors on fait redoubler": ce n'est pas une bonne raison.

À la limite, ce pourrait-être ce qu'on dit aux parents pour justifier un redoublement, parce que c'est ce qui s'approche le plus de la vérité. Mais aucun PE ne leur dit jamais ça...

B- "elle ne sait pas lire, tu imagines en grammaire en CE1?": même avec un an de plus en CP, l'élève ne comprendra rien à l'attribut du sujet arrivée en CM2. 

C- "1 an de plus, ça donne du temps aux parents pour qu'ils se rendent compte qu'il y a un problème": c'est à NOUS de leur prouver qu'il y a un problème et d'en chercher la cause. Ils ne veulent rien savoir? Pourquoi le faire payer à l'élève d'un an de vie?

D- "ça lui laissera un an de plus pour jouer, il manque de maturité": qui sommes nous pour juger de ça et le sanctionner d'un an de vie?

E- "tu imagines l'enfer pour la PE l'année prochaine s'il/elle ne sait pas lire pour la grammaire (toujours elle...)?": quelle est la légitimité de faire redoubler un.e élève pour le bien-être de l'enseignant.e?

F- "mais si, il/elle a progressé grâce à cette année de plus: il/elle sait lire maintenant": il.elle a grandi, des éléments ont été rabâchés et/ou compris. Cela se serait également passé ainsi sans redoublement, en suivant sa cohorte, avec un enseignement adapté.

L'enseignement n'aurait pas pu être adapté? C'est là qu'on en revient au point E. Aux moyens et à notre volonté d'adapter et d'inclure.

Des élèves orientés en ULIS ne devraient jamais avoir redoublé; c'est une aberration.

Évoluons en acceptant que ce truc de "faire redoubler" est inutile, coûteux (pour l'élève mais aussi pour la société), nocif et .... français!

Et que si l'école française est celle qui sait le mieux reproduire les inégalités (source: ici), le redoublement joue bien son rôle dans la partie.

  • J'aime 1
Posté(e) (modifié)
Le 05/07/2025 à 20:33, HYPO a dit :

Que dire... 

- Se poser des questions, c'est notre métier. Quand on s'en pose, on obtient des réponses claires: "La recherche internationale montre que le redoublement, au mieux n’a pas d’effet, ou peut s’avérer nocif pour la réussite scolaire des élèves et pour le développement de leur estime de soi." (source: ici)

Autre article sur l'inefficacité du redoublement et sa nocivité: ici (le redoublement est "inefficace", "inéquitable", "affecte la motivation et les comportements des élèves")

- Des "belles réussites" de redoublement au niveau école élémentaire, en bientôt 20 ans de carrière, je n'en ai pas rencontrées.

- L'ULIS n'est pas une voie de garage; c'est une autre voie qu'en tant que professionnel nous devons connaitre afin d'y orienter le plus finement et le plus tôt possible les élèves qui en ont le profil (= handicap et rien d'autre).

Beaucoup de mépris méconnaissance dans ce passage: "même s'ils vont en segpa ou ulys, au moins ils pourront se débrouiller seuls": Si un élève est orienté en ULIS c'est justement parce qu'il ou elle ne peut PAS se débrouiller seul.e...

- La primaire en 6 ou 5 ans, qu'est-ce que ça peut faire??????  C'est 1 an de vie, c'est précieux. (des millions de français ont grévé et manifesté pour seulement 2 ans de travail en plus; Alors oui, 1 an de plus dès le CE1 , ça change beaucoup).

- Sur l'estime de soi: affirmer n'avoir vu "aucun problème" d'estime de soi chez des élèves redoublants en élémentaire: c'est trop.

Enfin, il est également peut-être temps de prêter attention au profil des élèves que l'on fait redoubler: leurs difficultés d'apprentissages ne sont pas le seul point commun. C'est un problème.

 

J'ai supprimé ma réponse, je crois que je me suis faite avoir....... (Le monde ne changera pas, l'école non plus, la société non plus, la retraite disparaitra même peut être..... (j'ai plein d'idées mais aucune réalisable avec nos dirigeants actuels, passé et à venir)............... Objectif numéro 1 : consommation.

 

Bref, je ne comprends pas où tu veux en venir? Tu détiens LA solution miracle, peux tu nous la donner? Quel est ton taux de réussite en non maintien? Tu fais quoi comme travail? 

Modifié par Instit799
Posté(e) (modifié)
Le 06/07/2025 à 14:07, HYPO a dit :

Je comprends et partage complètement ce désarroi sur l'indigence des moyens mis à notre disposition pour aider nos élèves en grande difficulté dans le parcours scolaire traditionnel (places en ULIS, AESH, etc.)

Cependant, j'ai bien du mal avec ces phrases, si souvent entendues, qu'on se répète comme un mantra pour justifier un maintien:

A- "on n'a rien d'autre à proposer alors on fait redoubler": ce n'est pas une bonne raison.

À la limite, ce pourrait-être ce qu'on dit aux parents pour justifier un redoublement, parce que c'est ce qui s'approche le plus de la vérité. Mais aucun PE ne leur dit jamais ça...

B- "elle ne sait pas lire, tu imagines en grammaire en CE1?": même avec un an de plus en CP, l'élève ne comprendra rien à l'attribut du sujet arrivée en CM2. 

C- "1 an de plus, ça donne du temps aux parents pour qu'ils se rendent compte qu'il y a un problème": c'est à NOUS de leur prouver qu'il y a un problème et d'en chercher la cause. Ils ne veulent rien savoir? Pourquoi le faire payer à l'élève d'un an de vie?

D- "ça lui laissera un an de plus pour jouer, il manque de maturité": qui sommes nous pour juger de ça et le sanctionner d'un an de vie?

E- "tu imagines l'enfer pour la PE l'année prochaine s'il/elle ne sait pas lire pour la grammaire (toujours elle...)?": quelle est la légitimité de faire redoubler un.e élève pour le bien-être de l'enseignant.e?

F- "mais si, il/elle a progressé grâce à cette année de plus: il/elle sait lire maintenant": il.elle a grandi, des éléments ont été rabâchés et/ou compris. Cela se serait également passé ainsi sans redoublement, en suivant sa cohorte, avec un enseignement adapté.

L'enseignement n'aurait pas pu être adapté? C'est là qu'on en revient au point E. Aux moyens et à notre volonté d'adapter et d'inclure.

Des élèves orientés en ULIS ne devraient jamais avoir redoublé; c'est une aberration.

Évoluons en acceptant que ce truc de "faire redoubler" est inutile, coûteux (pour l'élève mais aussi pour la société), nocif et .... français!

Et que si l'école française est celle qui sait le mieux reproduire les inégalités (source: ici), le redoublement joue bien son rôle dans la partie.

Pareil, j'effacer ma réponse..............

Vous êtes en classe ordinaire actuellement? Que proposez vous?

Je me suis battue à l'époque pour les classes spécialisées, thérapeutiques qui ont petit à petit disparu, sans parler de la non-formation des enseignants et la paperasse qui s'est démultipliée............................. Je suis en ordinaire et non REP, je peux vous faire le profil de ma classe actuelle à 24, elle ressemble à ma CLIS de 10 d'il y a 25 ans............ Des élèves qui font des fichiers de CP ou CE1 en CM1 ou CM2 c'est devenu courant.... niveau estime de soi, faudra qu'on m'explique.

Mais oui, peut être faut-il penser aux enfants ET aux enseignants? Nombreux sont ceux qui souffrent (baisse de candidats, augmentation des démissions) de cette différenciation, devenue individualisation, voire négociation.

Modifié par Instit799
  • Solidaire 1
Posté(e)

@Instit799: dommage d'avoir effacé tes réponses (mais pas de pb, je respecte ça). Ici on discute, tu as exposé tes idées, j'ai exposé les miennes.

PE en classe ordinaire, une ULIS intégrée à l'école, je ne fais rien de "mieux que les autres" (rien de mieux que toi donc) et je n'ai pas de solution miracle.. 

Je refuse juste de "faire redoubler" des élèves pour toutes les raisons explicitées plus haut: c'est inefficace et nocif.

Posté(e)

Et du coup vous leur faites tous faire du CP en CM1?

Posté(e)

Est-ce qu'ils finissent par avoir le niveau? Où vont-ils après le CM2?

Posté(e)

Je garde une petite en gs l'année prochaine . A mon arrivée elle était en ps , avait fait une tps mais commençait tout juste à parler à l'adulte. Elle a suivi avec les ps mais en fin d'année aucune avancée ( moins que certains tps ) . Je l'ai passée en ms mais a suivi avec les ps mais rien n'a évolué niveau compréhension , ni numération ni ...

Elle est passée officiellement en gs mais a "suivi" avec mon groupe de ms ( elle n'écrit toujours pas son pr&nom, tout juste son initiale , ne reconnait pas les quantités 2 et 3 et pas les nombres au delà de 3 . Graphisme niveau mi ps . Différentes réunions  et suivie par la pco ( ee ou rdvs divers faits  + orthophoniste mais refus des parents de parler handicap car ils ont déjà un enfant en ulis donc ne veulent pas entendre parler d'orientation pour la petite ).

Et là ils ont monté un dossier mdph ... qui a statué pour un redoublement et non pas d'orientation ... donc elle sera en gs à la rentrée , toujours avec moi , mais ne pourra suivre avec ses anciens copains de ms ...

 

Alors oui clairement le redoublement pour elle n'est pas la solution, et je ne sais pas ce que je vais pouvoir lui apporter de + 

  • Solidaire 1
Posté(e)
il y a 13 minutes, Instit799 a dit :

Et du coup vous leur faites tous faire du CP en CM1?

Parce que "faire faire " du CP en CE2 ce serait mieux (avec un redoublement)? Je ne crois pas.

il y a 4 minutes, Instit799 a dit :

Est-ce qu'ils finissent par avoir le niveau? Où vont-ils après le CM2?

Non; pas partout et loin de là. Certain.e.s vont en 6ème, d'autres sont orienté.e.s en ULIS pour la 6ème, il est arrivé 1 fois qu'une orientation en classe EHP (haut potentiel) soit demandée...

J'ai déjà évoqué lors d'une autre discussion ici pourquoi, selon moi, s'il y a un niveau où le maintien pourrait, éventuellement, être un minimum bénéfique, avec l'accord de l'élève, c'est le CM2 (+ de maturité, + de conscientisation des difficultés, autonomie émotionnelle + grande vis à vis de la famille, les "anciens" CM2 partent...). Mais "ça ne se fait pas". L'inertie est totale. Dommage mais ce n'est pas grave.

 

Ce qu'il me semble important ici, c'est de comprendre que "faire redoubler" des élèves n'est pas une méthode pédagogique. Ça ne fait progresser aucun élève au niveau élémentaire.

Posté(e)

Je pense réellement que le redoublement ne peut souffrir d'un avis tranché. Tout redoublement envisagé répond à une situation particulière. La question des compétences scolaire côtoie celle de l'envie/adhésion, de la place dans le groupe, du parcours médical, de la confiance en l'enseignant, de la maturité...Si les études tendent effectivement à prouver que le redoublement est généralement une mauvaise chose, je persiste à penser que c'est aussi parce qu'il est culturellement déconsidéré. Que si -je radote- les classes étaient prévues comme des structures plus ouvertes, cela ne gênerait personne que les élèves suivent à leur niveau. Je ne sais pas vraiment où se situe la plus grande violence entre l'élève qui redouble et celui qui "avance" coûte que coûte. 

  • J'adhère 1
Posté(e)
Il y a 1 heure, HYPO a dit :

Parce que "faire faire " du CP en CE2 ce serait mieux (avec un redoublement)? Je ne crois pas.

Non; pas partout et loin de là. Certain.e.s vont en 6ème, d'autres sont orienté.e.s en ULIS pour la 6ème, il est arrivé 1 fois qu'une orientation en classe EHP (haut potentiel) soit demandée...

J'ai déjà évoqué lors d'une autre discussion ici pourquoi, selon moi, s'il y a un niveau où le maintien pourrait, éventuellement, être un minimum bénéfique, avec l'accord de l'élève, c'est le CM2 (+ de maturité, + de conscientisation des difficultés, autonomie émotionnelle + grande vis à vis de la famille, les "anciens" CM2 partent...). Mais "ça ne se fait pas". L'inertie est totale. Dommage mais ce n'est pas grave.

 

Ce qu'il me semble important ici, c'est de comprendre que "faire redoubler" des élèves n'est pas une méthode pédagogique. Ça ne fait progresser aucun élève au niveau élémentaire.

Ah ben les notres font du CP en CP, du CP en CE1, du fin de CP en CE2, j'arrive à faire du CE1 début en CM1................ Mais c'est épuisant avouons le............. et ils sont toujours à part de toute façon.....

Nous quand on maintient un élève, on a fait un gros travail avant j'ai l'impression. 

Quand je vous lis, en fait je me sens comme une tortionnaire mais notre boulot devient compliqué tout de même. Cette année sur mes 13 CM1, j'en ai 1 seul à "niveau" sans différenciation, sans dossier MDPH, sans PAP, sans gros retard scolaire (1 ou 2 ou 3 ou 4 ans de décalage), heureusement mon autre niveau allait à peu près (et encore, j'en avais 5 avec des suivis et des bilans en cours).................. 

donc peut être que ça ne fait pas progresser les élèves, et peut être que je ne vois que d'un seul regard, mais on est plutôt content du concept, qui, je le répète n'est pas fait pour tous nos élèves en difficultés loin de là, surtout si vous imagniez mes 13 CM1..............

 

Posté(e)
il y a une heure, ratatouille a dit :

Je pense réellement que le redoublement ne peut souffrir d'un avis tranché. Tout redoublement envisagé répond à une situation particulière. La question des compétences scolaire côtoie celle de l'envie/adhésion, de la place dans le groupe, du parcours médical, de la confiance en l'enseignant, de la maturité...Si les études tendent effectivement à prouver que le redoublement est généralement une mauvaise chose, je persiste à penser que c'est aussi parce qu'il est culturellement déconsidéré. Que si -je radote- les classes étaient prévues comme des structures plus ouvertes, cela ne gênerait personne que les élèves suivent à leur niveau. Je ne sais pas vraiment où se situe la plus grande violence entre l'élève qui redouble et celui qui "avance" coûte que coûte. 

Voilà

tout  à fait d'accord

 

Posté(e) (modifié)
Il y a 2 heures, Nath79 a dit :

Je garde une petite en gs l'année prochaine . A mon arrivée elle était en ps , avait fait une tps mais commençait tout juste à parler à l'adulte. Elle a suivi avec les ps mais en fin d'année aucune avancée ( moins que certains tps ) . Je l'ai passée en ms mais a suivi avec les ps mais rien n'a évolué niveau compréhension , ni numération ni ...

Elle est passée officiellement en gs mais a "suivi" avec mon groupe de ms ( elle n'écrit toujours pas son pr&nom, tout juste son initiale , ne reconnait pas les quantités 2 et 3 et pas les nombres au delà de 3 . Graphisme niveau mi ps . Différentes réunions  et suivie par la pco ( ee ou rdvs divers faits  + orthophoniste mais refus des parents de parler handicap car ils ont déjà un enfant en ulis donc ne veulent pas entendre parler d'orientation pour la petite ).

Et là ils ont monté un dossier mdph ... qui a statué pour un redoublement et non pas d'orientation ... donc elle sera en gs à la rentrée , toujours avec moi , mais ne pourra suivre avec ses anciens copains de ms ...

 

Alors oui clairement le redoublement pour elle n'est pas la solution, et je ne sais pas ce que je vais pouvoir lui apporter de + 

Dans un autre type de cas (moins lourd, plus psychologiques), j'ai 2 de mes anciens doublants (donc 2 CM1) de 18 et 21 ans, qui viennent me voir régulièrement, ils sont heureux et épanouis et tous les deux avec des boulots en poche. J'adore les voir. Malheureusement ça marche pas à tous les coups c'est sûr et certain.

 

Et on en a aussi 2 qui ont fini dans la rue à 12/13 ans........................ (Ils savent lire par contre et compter................. mais à quel prix de notre énergie et de notre santé)

 

Et les autres c'est entre les deux. Que c'est dur d'orienter, d'individualiser, de maintenir une confiance.............. On fatigue quand même.

Modifié par Instit799

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