Blagjackette Posté(e) il y a 16 heures Posté(e) il y a 16 heures Bonjour à toustes 👋 Je propose, avant d'entrer dans le vif du sujet, que nous nous mettions d'emblée d'accord sur le fait qu'en dépit de toute notre bonne volonté, nul n'est infaillible, et que c'est normal. Baissons les boucliers, c'est en paix que j'aimerai ouvrir la discussion autour de ce sujet. Je fais le voeux d'une discussion paisible et respectueuse sur le sujet, comme si nous étions tous en cercle 👥 Le vif du sujet : la bienveillance à l'école. Voire même, agir avec bienveillance à l'école, en tant que professionnels. Je me lance. C'est une thématique importante pour moi, tant sur le plan personnel que professionnel, mais c'est surtout confrontée à l'école que j'ai eu à y réfléchir. Je suis dans le métier depuis 10 petites années. En début de carrière, je voulais bien faire, mais j'étais vite dépassée par les remarques insolentes et les comportements agressifs de certains élèves de cycle 3. Je criais, je faisais des remarques désobligeantes, des réponses acerbes et tranchantes pour faire taire les perturbateurs, j'excluais beaucoup, etc. Le coeur y était, mais pas les actes. Autant dire que c'est un cercle vicieux, on s'en rend compte assez vite quand on a la chance de travailler avec des collègues compétents et centrés sur les enfants. J'ai appris énormément à leur contact, à celui des collègues des dispositifs Ulis, et au contact de partenaires (rased et éducateurs spécialisés tout particulièrement). J'ai été affectée une grande partie de ma courte carrière dans des écoles REP+ et j'ai déchanté en les quittant. On dirait parfois que la recherche de bienveillance est inversement proportionnelle à la complexité de l'école. Avez-vous déjà ressenti ça en expérimentant différentes écoles ? Il m'est très difficile d'aborder le sujet en réel, il y a un déni énorme autour, notamment, des violences éducatives ordinaires. Je ne dois pas être la seule à avoir été confrontée à ça ? Les personnes avec qui j'ai pu évoquer le sujet ont eu des réactions soit d'évitement, de minimisation, voire se sont carrément moquées de moi (pouffer "La bienveillance" en levant les yeux au ciel 😶). Dans le cas qui me concerne aujourd'hui j'ai choisi lâchement de laisser tomber et de faire le mouvement dans l'espoir de tomber à nouveau dans une école plus alignée avec mes valeurs. Pas l'énergie de me battre. Je me sens juste frappée d'un éclair de lucidité : certains collègues n'ont pas encore réalisé que s'ils sont contractuellement là pour enseigner, dans les faits ils seront aussi une figure marquante de la scolarité de chaque enfant rencontré sur leur chemin, pour le meilleur et pour le pire, en dépit de tout. Petit moment de fierté sinon, il y a eu un document en début d'année civile, émis par des pédiatres entre autres et à l'intention des professionnels de la petite enfance. Ça parle de bienveillance, ça donne des recommandations que j'ai toujours vues appliquées, sinon recherchées, dans les équipes des REP+ où j'ai eu la chance d'enseigner précédemment (et qui, je le sais par expérience, donnent des résultats très positifs avec les publics très sensibles). Je me suis sentie validée, voilà. Ça change des haussements de sourcils et des silences réprobateurs. Qui d'autre est intéressé pour discuter ?
YoupLaHoup Posté(e) il y a 1 heure Posté(e) il y a 1 heure J'ai un peu de mal avec les discours prônant la bienveillance des enseignants, même s'il est évident qu'elle est essentielle dans le cadre scolaire. Le fait est que dans le contexte d'une profession méprisée et mal rémunérée, dans un contexte de classes ingérables, d'élèves insolents et de parents agressifs, dans un contexte d'inclusion sans moyens et de pas de vagues, cette notion de bienveillance n'est pas la première de mes préoccupations... Commençons par instaurer la bienveillance envers les enseignants.
Blagjackette Posté(e) il y a 11 minutes Auteur Posté(e) il y a 11 minutes Effectivement on en prend plein la figure dans ce métier et c'est épuisant. Sur tous les plans : gestion de classe, relations avec les familles, radio trottoir, hiérarchie, pas de vaguisme, médiatisation malsaine dans la presse, parfois même des agressions ou du harcèlement entre collègues. Cet aspect-là est peu reluisant, et je n'ai pas de prises dessus. Je ne vois pas d'issue à ce problème, car on ne peut pas contrôler ce que pensent, ressentent et font les autres. J'entends que cela puisse laisser un goût d'amertume et distancer même les plus motivés. J'ai l'impression que c'est le mot "bienveillance" qui crispe, plus encore que ce qu'il pourrait signifier. Ça sonne bizarrement aux oreilles, tu ne trouves pas ? À titre personnel, je choisis d'agir en "bienveillance" dans tous les aspects de ma vie, pas seulement au travail. Mais ça ne veut pas dire que je me laisse marcher sur les pieds, je peux envoyer sèchement bouler les personnes lorsque je me sens méprisée, agressée ou humiliée, j'ai des émotions comme tout le monde (même eb pire j'ai l'impression, c'est franchement dur au quotidien 😔). Et je suis humaine, il m'arrive de tourner le dos définitivement quand je ne me sens pas respectée, de pester, de ruminer... Quand je choisis d'agir avec bienveillance, ça veut simplement dire que j'essaie, tant que mon énergie le permet, de partir du principe que chacun fait ce qu'il peut. Que chacun prend ce qu'il considère être les meilleures décisions pour lui à l'instant où il les prend. Que chacun est humain et a des émotions, que même si elles se manifestent, elles ne sont pas forcément dirigées vers moi, et que j'ai le pouvoir de choisir ma réaction, tout en sachant que ma réaction va potentiellement influencer la partie en positif ou en négatif. J'ai conscience du fait que les enfants sont beaucoup plus vulnérables que nous adultes, et en tant qu'adulte je me sens investie du devoir d'être une figure sécurisante, ce qui est plus important à mes yeux que mes blessures personnelles, mais c'est là une posture et une sensibilité tout à fait personnelles qui me font le transposer au travail. Ceci dit là où je bloque, c'est sur les violences éducatives ordinaires. On est informé, il y a maintenant un cadre légal autour de ce type de violences, mais non seulement elles continuent d'exister, mais en plus on dirait que c'est tabou d'en parler. 🤔
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