Blagjackette Posté(e) 19 novembre Posté(e) 19 novembre il y a une heure, Invité Anonyme a dit : Mon collègue, qui a cet enfant dans sa classe, est sur le point de craquer... Il est urgent qu'on accompagne votre équipe. Si vous avez la possibilité de contacter un CPC, je serai d'avis que vous le fassiez. Si ça ne donne rien de plus, passage en force : fiche SST avec l'appui du syndicat. Quand j'ai eu un élève hors-sol comme celui-ci (en ce2 aussi) d'une violence inouïe, constante (pas de déclencheur), dangereux pour lui-même ainsi que pour les autres, nous avons procédé ainsi : - l'élève était connu depuis la GS de maternelle, mes collègues précédentes ont souffert, elles m'ont fait une classe bisounours pour que je puisse survivre (c'était en rep+) - il y avait eu une procédure d'enquête sociale au cp mais la famille n'ouvrait jamais la porte donc au bout de 2 ans, plus rien. - j'ai fait (comme mes collègues) : ppre avec la maman, demande rased (le maître G me le prenait uniquement pour me soulager mais on savait qu'il avait besoin d'autre chose) - mon collègue de la classe d'à côté venait me le prendre une demi-heure dès qu'il entendait que ça partait en cacahuète, pour me soulager - on a mis en place un protocole de décloisonnement, si on peut appeler ça comme ça, dans lequel les collègues volontaires se proposaient d'accueillir mon élève sur un petit créneau régulier, pour un projet donné (en vrai il faisait comme l'élève de ton collègue). - on a fait une EE en urgence, pas besoin de bilan rased chez nous, ils savaient très bien à qui on avait affaire. Il a été décidé de le scolariser à mi-temps et de rediriger la famille vers l'itep pour du soin en parallèle (on a eu de la chance, elle a fini par accepter). - on a ensuite pu faire une ESS, pour la demande MDPH, en attendant sa prise en charge itep on a eu droit à quelques heures d'aesh par semaine (elle pouvait pas faire grand chose la pauvre, mais elle le suivait dans les couloirs pour assurer sa sécurité quand il fuguait). - en cm1 l'élève a eu un traitement médicamenteux, sous lequel son visage était transformé, comme allégé de toute sa souffrance, il m'a même dit bonjour une fois, mais la violence et l'opposition donnaient toujours du fil à retordre aux éducateurs.
Anonyme Posté(e) 19 novembre Posté(e) 19 novembre il y a 29 minutes, Blagjackette a dit : - mon collègue de la classe d'à côté venait me le prendre une demi-heure dès qu'il entendait que ça partait en cacahuète, pour me soulager - on a mis en place un protocole de décloisonnement, si on peut appeler ça comme ça, dans lequel les collègues volontaires se proposaient d'accueillir mon élève sur un petit créneau régulier, pour un projet donné (en vrai il faisait comme l'élève de ton collègue). - on a fait une EE en urgence, pas besoin de bilan rased chez nous, ils savaient très bien à qui on avait affaire. Il a été décidé de le scolariser à mi-temps et de rediriger la famille vers l'itep pour du soin en parallèle (on a eu de la chance, elle a fini par accepter). Nous sommes dans une école à 2 classes, l'élève passe en effet d'une classe à l'autre selon son humeur, mais ça retentit sur le travail de nos deux classes. J'ai contacté le Rased hier par téléphone, ils ont été très clairs : pas d'EE sans bilan, ils comprennent la situation mais ne peuvent rien pour nous pour l'instant. Nous avons toutefois une intervention prévue de l'enseignante référente EBEP. Si demain il y a le moindre souci je n'hésiterai pas plus longtemps et rédigerai une fiche RSST. Merci beaucoup pour tes retours.
Blagjackette Posté(e) 19 novembre Posté(e) 19 novembre il y a 20 minutes, Invité Anonyme a dit : Nous sommes dans une école à 2 classes Ça vous laisse vraiment peu de répit et de marge d'action. Tu disais que les parents de cet enfant refusent le bilan rased, c'est du bilan psy dont tu parles ? Il serait intéressant de pouvoir contacter l'ancienne école, bien que je soupçonne ce genre de profil d'être un peu en fuite. Ils ont dû se retrouver en confrontation avec les enseignants précédents qui devaient eux aussi peiner à faire accompagner cet enfant. Ils ont peut-être déjà eu une IP sur le dos, déjà eu affaire à la colère d'autres parents d'élèves. Ils doivent bien souffrir eux aussi de la situation, ça ne peut pas être facile à la maison, ils doivent en voir de toutes les couleurs eux aussi (et l'enfant aussi). Il serait vraiment temps qu'ils acceptent la main tendue de l'école. Ils doivent avoir peur (du regard des autres, des services sociaux, de reconnaître la souffrance de leur enfant, d'être soupçonnés de maltraitance à tort ou à raison...). Vraiment, bon courage pour demain ! J'espère qu'un début de dialogue pourra s'entamer avec la famille, ce sera précieux pour la suite. En attendant, comment est-il en arrivant à l'école le matin ? Est-ce qu'il arrive déjà tout énervé ou est-ce qu'il y a un déclencheur ? Est-ce qu'il y a des activités qui l'intéressent (même furtivement) ? Y a-t-il la possibilité d'avoir des conversations avec cet élève, afin d'établir une sorte de contrat avec lui ? Une de mes anciennes collègues avait aussi un élève dans le style pour lequel elle avait dû mettre en place des activités de jeux type construction (comme en maternelle), qui faisaient partie de son travail, même si à cet âge ça peut sembler bizarre. Elle lui avait constitué une sorte d'emploi du temps adapté au sein de sa propre classe. C'était bien compris et accepté des autres élèves, mais encore une fois, contexte REP+, ils avaient l'habitude du hors-norme. Ça n'empêchait pas les crises, mais ça augmentait son temps de présence "apaisée" dans la classe, ce qui était déjà un début de réussite en soi.
Anonyme Posté(e) 19 novembre Posté(e) 19 novembre Il n'y a qu'une maman, elle est veuve depuis 5 ans, l'enfant explique sa violence justement parce que son père est décédé. Nous avons le dossier scolaire de l'ancienne école, il y a eu des suivis, bilans, camps... pas d'IP apparemment. J'ai un rendez-vous téléphonique avec l'équipe de l'ancienne école demain à 17h (je passe un nombre incroyable d'heures à gérer ce seul enfant, aucun temps à consacrer à mes 4 niveaux de classe). Nous avons eu une réunion avec la maman jeudi dernier à 17h, nous avons mis des contras en place avec l'enfant, réitéré en présence de sa mère, contrats qu'il a acceptés, voire suggérés, mais qu'il ne respecte pas. Nous sommes dans un milieu social très défavorisé, nous avons chacun 4 niveaux dans notre classe, mais avec des différenciations importantes, je ne suis pas sure que mon collègue pourra adapter encore un espace, des outils et du travail différent, en plus de tout ce qu'il fait déjà. L'enfant arrive à l'école plutôt calme, le premier élément déclencheur est en générale la récréation, nous allons lui proposer de ne pas sortir en récréation demain matin, mais ça veut dire que nous allons devoir faire nos récréations en décalé et que cet enfant viendra dans a classe pendant la récréation de mon collègue. Nous ferons la même chose l'après-midi, si ça marche, mais le périscolaire ne pourra pas le faire. Je vais me déconnecter maintenant, essayer de ne pas penser à ces problèmes avant de dormir 🙂
Goëllette Posté(e) 19 novembre Posté(e) 19 novembre Le 17/11/2025 à 08:41, Invité Anonyme a dit : A quoi sert le fait d'établissement si ce n'est pas pour rapporter ce genre de violences (en indiquant des faits précis, un jour précis en l'occurrence) ? Est-ce que le directeur peut faire une fiche RSST si il n'est pas l'enseignant de la classe de l'élève en question ? Dans notre cas, je n'étais pas à l'école ce jour-là, j'étais en formation, je n'ai pas été témoin des faits, je crois que pour la RSST il faut parler de son propre vécu, pas de ce qui concerne l'équipe/l'école. J'ai tout de même aussi suggéré une RSST à mon collègue. C'est toi le directeur ou la directrice ? Parce qu'il me semble que c'est la personne qui doit rédiger le fait d'établissement. Et ça n'empêche pas de faire des fiches RSST. Dans une circo de mon département, la plupart des PE et des AESH d'une école ont rédigé des fiches RSST (en squeezant le directeur, qui ne voulait pas envoyer de fait d'établissement) et l'élève a été changé d'école.
Anonyme Posté(e) 20 novembre Posté(e) 20 novembre Il y a 8 heures, Goëllette a dit : C'est toi le directeur ou la directrice ? Oui, je suis la directrice, et j'ai finalement envoyé un fait d'établissement mardi.
Blagjackette Posté(e) 20 novembre Posté(e) 20 novembre (modifié) Il y a 12 heures, Invité Anonyme a dit : Il n'y a qu'une maman, elle est veuve depuis 5 ans, l'enfant explique sa violence justement parce que son père est décédé. Nous avons le dossier scolaire de l'ancienne école, il y a eu des suivis, bilans, camps... pas d'IP apparemment De mon point de vue, le décès du papa à lui seul n'explique pas toute cette violence. L'enfant souffre, c'est évident, et en partie d'avoir perdu son père, mais la maman doit être fragile, isolée, et avoir besoin de soutien elle-même. Elle doit peiner à s'occuper seule de l'enfant, peut-être qu'elle a fait une grosse dépression suite au décès du papa et que ça a chamboulé la relation avec son enfant 😔 S'il n'y a pas eu d'IP, ce doit être parce que la maman acceptait et participait au suivi de l'enfant, ce qui est une base encourageante, cela signifie qu'il doit être possible de faire du lien avec elle, de lui montrer que vous êtes là pour aider son enfant à s'intégrer mais que vous avez besoin de son aide, que son enfant a besoin de poursuivre les suivis car c'est un travail sur le temps long. Je m'excuse pour le pavé de mon précédent message, je me suis laissée emporter par mon enthousiasme, je ne voulais pas t'accabler de conseils. Ils sont difficiles à mettre en oeuvre, ils l'étaient aussi dans mon ancienne école, mais c'était de la survie donc on le faisait quand même pour tenir le coup, tant bien que mal. Au long terme c'est épuisant. J'espère que ça va bien se passer pour vous et que vous allez vite recevoir du soutien. Courage pour cette fin de semaine ! Modifié 20 novembre par Blagjackette
maolecha Posté(e) 20 novembre Posté(e) 20 novembre Je réponds côté " CPC" pour les fiches SST et les faits établissements. En ce qui concerne les faits établissements, en fonction du niveau (qui est automatiquement choisi en fonction des cas, mais que tu peux "forcer" si cela ne te convient pas), il y a des remontés plus ou moins hautes. Cela a une valeur statistique également. En gros, selon la gravité, le DASEN va voir l'IEN pour demander des comptes qui va contacter le directeur... Pour les fiches SST, qui passent par l'agent de prévention (un CPC généralement) il doit avoir une réponse de l'IEN après commentaires et propositions du CPC dans les 15 jours et elles remontent également . Bon, vous pouvez vous douter que ne possédant pas de baguettes magiques ni de moyens mes propositions sont très, très, décevantes. J'en suis bien désolée. Cela reste un moyen de laisser des traces et une obligation de prise en compte. Il faut selon moi faire les deux. Si tu ne peux pas faire d'EE sans bilan du RASED (jamais vu cela ) tu proposes une réunion avec la famille, tu invites l'IEN, le médecin scolaire ou tout intervenant de ton choix. Et tu la nommes autrement. 1
Malo33 Posté(e) 20 novembre Posté(e) 20 novembre Dans quel département es-tu ? Y-a-t-il des PAS chez toi ? Sinon, il y a très certainement une Équipe Mobile d'Appui à la Scolarisation. Ce sont des professionnels du médico-social qui viennent en soutien des équipes sur exactement ce type de situation.
Goëllette Posté(e) 21 novembre Posté(e) 21 novembre Le 20/11/2025 à 07:01, Invité Anonyme a dit : Oui, je suis la directrice, et j'ai finalement envoyé un fait d'établissement mardi. Tu as bien fait ! Tiens-nous au courant.
Anonyme Posté(e) 22 novembre Posté(e) 22 novembre Merci pour vos messages. La situation ne s'arrange pas, la mairie me reproche de ne pas bien gérer, j'ai proposé une réunion avec le périscolaire mais le maire a refusé, il veut me voir seul avec les élus, le DDEN me fait aussi des reproches. C'est si lourd que je ne rédige pas la fiche RSST, ça me secoue trop, je n'ai pas envie de revenir sur ces deux dernières semaines, pas envie d'y penser, juste envie de pouvoir cesser d'être directrice et confier la situation à une autre personne, là, tout de suite. J'ai une réunion avec le DDEN mardi soir, une réunion avec la mairie mercredi matin, une réunion avec mon IEN mecredi après-midi. C'est trop. Je veux juste préparer ma classe et travailler avec mes élèves.
Goëllette Posté(e) 22 novembre Posté(e) 22 novembre Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit : il veut me voir seul avec les élus Ben voyons ... Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit : le DDEN me fait aussi des reproches Concrètement, à quoi servent-ils ? Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit : C'est si lourd que je ne rédige pas la fiche RSST Bah si, justement, il faut, et tu "fais sauter" l'échelon IEN pour que ça aille directement plus haut ! Il y a 2 heures, Invité Anonyme a dit : J'ai une réunion avec le DDEN mardi soir, une réunion avec la mairie mercredi matin, une réunion avec mon IEN mecredi après-midi. C'est trop. Seule la réunion avec l'IEN est impérative. Mais n'y va pas seul(e). Appelle un syndicat. Bon courage !
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