Galère pour écrire un récit policier en Cycle 3

[Petit_Gizmo]

Après la lecture (par les élèves ou par moi) de plusieurs histoires policières, je me suis lancé hier dans la production de récits policiers avec mes Ce2-Cm1.

J'ai beaucoup hésité pour l'organisation du travail... Individuel ? Très délicat car plusieurs élèves sont absolument incapables d'écrire un court texte cohérent (j'ai notamment deux élèves en intégration scolaire qui ont beaucoup de difficultés en expression écrite) et car j'aurais bien eu du mal à être suffisamment disponible auprès de tous. En petits groupes ? Embêtant car certains élèves, lorsqu'ils sont en groupes, se tournent les pouces ou sèment le bazar. Avec le groupe classe, dans une démarche collective ? Cela peut vite devenir lassant...

J'ai donc opté pour trois groupes de trois élèves (les plus à l'aise à l'écrit) que je laisse travailler en autonomie à la BCD (située à 5m de ma classe) et un groupe de 9 élèves qui travaille avec moi.

Hier, après avoir longuement expliqué ce que j'attendais d'eux et après avoir situé le cadre de l'intrigue (à savoir notre école et un crime qui a été commis pendant une récré), on a donc démarré le travail : mes trois groupes en BCD et moi avec les autres élèves, avec pour objectif l'écriture de la situation initiale, jusqu'à la découverte du crime.

Tout s'est bien passé. Chaque petit groupe a écrit le début de son histoire et avec le grand groupe, on s'est bien éclaté (même si j'ai vraiment eu l'impression de trop les orienter...). Mais bien sur, les textes écrits par les petits groupes nécessitaient des améliorations : soucis avec les temps, phrases mal construites, descriptions trop brèves, etc....

Aujourd'hui, j'ai donc décidé de travailler avec chaque petit groupe pour leur apporter un peu d'aide, et de laisser les autres élèves en autonomie, en les regroupant par 2 ou 3, avec pour objectif d'écrire la suite de l'histoire.

Et là : le souk complet :cry: ---------->

Du côté des élèves laissés en autonomie, certains ont profité du fait que je ne sois pas avec eux pour faire les andouilles. D'autres n'ont quasiment rien écrit en 30 minutes... D'autres au contraire en ont écrit des tonnes, mais c'est du charabia

Du côté des élèves qui étaient avec moi, le besoin de reprendre le travail d'hier pour l'améliorer a été très mal accepté... Et les momes que je sentais super motivés hier grimaçaient énormément aujourd'hui ! C'est donc en tordant le nez qu'ils ont repris leur texte et se sont mis au travail. Comme il m'a fallu sans cesse zappé entre les groupes, je n'ai pas été d'une grande utilité et je dois bien avouer que les textes n'ont guère été améliorés... OK pour l'usage des temps, mais les élèves n'ont pas réussi à enrichir leur production comme je leur avais demandé.

Bref, j'en viens à me demander si je ne vais pas purement et simplement regrouper tout mon petit monde et me contenter d'un travail collectif tout bête, avec le risque que certains se tournent les pouces et surtout le risque que j'oriente trop les idées des élèves.

Mais comment faire autrement ???? Je sens que mes élèves vont très vite se lasser si je leur fais régulièrement reprendre leur texte. Et puis, comment arriver à aider les petits groupes tout en étant attentif à mes autres élèves ??? Big problem !!! Je ne peux pas laisser tout ce petit monde dans ma classe, qui est bien trop petite et complètement inadaptée au travail en groupes.

Alors je fais quoi ??? J'imagine que parmi vous, nombreux sont ceux qui ont l'habitude de ces vastes projets d'écritures, sur plusieurs séances. Comment les gérez-vous ? Que me conseilleriez-vous ?

[Petit_Gizmo]

Pas d'inspiration pour me venir en aide ? Vous ne vous lancez pas dans de vastes chantiers d'écriture ?

[taalix]

Bonsoir franck,

pour ma part, lors de ces "vastes projets d'écriture" je sens vraiment la différence quand :

- ça plusieurs fois que l'on travaille de cette façon

- la finalité est de soit publier dans le journal de l'école ou bien aller lire les productions dans une autre classe, ou encore réaliser un petit objet-livre,un petit spectacle, du mime...

- si les différents groupes démarrent sur une intrigue initiale identique pour aboutir à une histoire tout à fait différente : lors de la lecture aux autres groupes, les incompréhensions, les "à peu près", les problèmes de substituts sont assez rapidement relevés par les auditeurs.

- travailler peut être en atelier lorsque certains groupes glandouillent. Tu es avec l'atelier d'écriture,les autres font des maths etc en autonomie avec un produit fini (dont ils arrivent à imaginer la forme finie) à rendre dans x minutes.

- raccourcir les séances d'écriture avec une consigne bien précise pour chaque ré-écriture : le temps des verbes, les accords, les répétitions ou une plus grande précision dans le vocabulaire... Pour que les élèves sachent exactement ce qui est attendu.

- ne pas hésiter à répéter, re-répéter ce genre de travail, bien sûr il y en a toujours un ou deux qui trainent un peu la patte (comme chez les adultes d'ailleurs) mais bon... de temps en temps, sur un thème qui va leur plaire, ils se réveilleront peut-être ? Sans doute ? De toute fçon, ce sont souvent des gmins qui seuls ne pourraient pas non plus s'engager dans un tel projet, donc ils y gagnent forcément quelque chose.

J'espère avoir pu t'aider !

N, bavarde

[dididu]

tu pourrais peut-être renouveller leur intérêt en proposant de le transformer en roman photo policier?

choisis de travailler avec un groupe pendant une semaine par ex, et tu les laisses réaliser leurs incohérences, puis présentation du résultat aux autres groupes, discussion et amélioration.

le problème c'est de finir avant noël!

ceci dit, il m'est arrivé, lorsque je sentais que je m'empetrais trop, de corriger moi meme la plupart des maladresses des élèves. ils le recopiaient au propre ....

ca permet de repartir sur du neuf, avec un nouveau projet: par exemple, début de l'intrigue commune et chaque groupe doit trouver la fin.........