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Posté(e)

Avez vous réfléchi à lé différence entre une sanction et une punition: donnez vous des punitions ou sanctionnez vous les élèves.....je serais intéressée par vos pratiques......afin de me faire réfléchir à la question

Posté(e)

Des principes.

- Tout acte perturbateur doit recevoir une réponse.

- L'école n'est pas le monde, elle le représente, c'est un espace transitionnel qui organise le passage entre la maison et le travail, un lieu pour essayer, s'essayer, un lieu de simulation. Les élèves y ont droit à l'erreur par rapport aux apprentissages et de même, ils ont droit à un joker par rapport a leurs difficultés de comportement.

- Toute sanction est à penser en tant qu'occasion d'éducation, elle est là pour ouvrir un nouveau commencement.

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Des fonctions.

- Une fonction politique : la sanction rappelle la centralité de la loi en tant qu'instance qui relie et fédère le groupe ; elle réaffirme l'identité et l'intégrité du groupe. La loi est un lien qui relie aux autres. Qu’est-ce qu'on s'inter-dit ?

- Une fonction éthique : elle vise à faire advenir un sujet responsable en lui imputant la responsabilité de ses actes.

- Une fonction psychologique : elle signifie la limite, elle est un coup d'arrêt au fantasme de toute puissance de l'individu.

- Une fonction pédagogique : elle rappelle à l'élève, de par sa forme et son contenu, le sens de sa présence à l'école : il est là pour apprendre.

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Des préalables.

- La sanction doit être formulée par des adultes. Être adulte, c'est ne plus avoir peur de ne plus être aimé Un éducateur a besoin de consistance, d'être un adulte au sens philosophique du terme une personne contre qui l'enfant ou l'adolescent peut s'appuyer, s'étayer, se confronter, quelqu'un qui peut soutenir le conflit.

- La sanction présuppose l'existence d'un cadre objectivé de règles connu et compris des élèves. Le réglement intérieur qui définit les mesures disciplinaires préserve de l'arbitraire

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Des propriétés.

- La sanction s'adresse à un sujet et non à un groupe.

Elle n'a pas pour objectif de servir à l'édification du groupe (même si elle peut servir d'exemple aux autres, elle n'a pas vocation à être utilisée comme telle) et il convient donc de renoncer à une quelconque mise en scène spectaculaire de cette sanction. Cependant, la solennité garde toute sa place. C'est symboliquement seulement qu'il importe de donner à lire et à penser que c'est bien la loi qui a le dernier mot.

- La sanction doit être parlée, expliquée et autant que possible comprise (ce qui ne veut pas dire admise). C'est ce sens de la sanction qui est structurant même s'il n'est pas immédiat, même sil advient bien souvent à retardement l'éducation est une action qui se déploie dans le temps.

La parole (lui explique, lie de façon symbolique là où des liens plus formels sont d'un ordre plus archaïque : couper la main qui a volé, mordre le mordeur, etc... Toute vengeance est un acte muet par excellence. La sanction éducative cherche non à venger mais à réinscrire l'autre dans l'existence d'une règle et donc à le réintégrer au sein d'un collectif.

- La sanction est une occasion de réapprendre les fondements de la morale : il y a moi et il y a l'autre, Ce qui est premier, ce n'est pas la Loi, mais l'existence et le respect de l'Autre en tant qu'il est équivalent et en même temps différent de nous. Ainsi, ce qui légitime la règle consistant à lever le doigt pour parler en classe, c'est bien le respect de la parole de l'autre. La règle n'est ici qu'un moyen (provisoire et dont il importe de viser la suppression) réclamant d'être finalisé pour prendre sens, pour être acceptable et accepté ; sans cela, les élèves ne font que se mouler (ou résister) dans des comportements formels et répétitifs.

- La sanction répond à l'indignité d'un acte et non à l'indignité d'une personne.

Cet élève s'est montré violent à un moment donné, dans telles circonstances, et non cet élève est violent...

- La sanction s'accompagne d'une procédure de réparation en décalage avec l'acte.

La réparation est une manière de transformer le pâtir en agir.

La réparation n'a de sens que lorsque l'élève ressent la nécessité de s'amender, accepte de se mettre en position de responsabilité par rapport à ses propres actes. Réparer autrui, c'est aussi se réparer soi-même.

Il importe cependant, pour éviter d'encourager chez l'enfant le développement du fantasme démiurgique : « j'ai tout cassé, je peux tout réparer... » que la sanction ne soit pas l'exact et unique miroir de la faute commise.

La sanction est enfin l'occasion de rappeler à l'élève la raison première de sa présence à l'école (L'école est un un lieu pour apprendre et la construction de l'estime de soi des élèves n'a d'autre voie que celle de l'amélioration de leurs compétences et acquisitions scolaires). Elle doit donc présenter un contenu et une forme en lien explicite avec les apprentissages scolaires.

Posté(e)

La sanction

C'est une réponse, de type privatif, à une transgression.

Elle peut servir de référence éducative dans le sens où elle place l'enfant ou la personne devant sa propre autoresponsabilisation.

Exemple : C'est bien moi qui choisis de transgresser et donc de courir le risque d'une sanction.

J'espère tirer un avantage ou du plaisir à transgresser, mais il y a un prix à payer à base de privation ou d'interdit, quand ma transgression sera découverte.

Le jeu consistera pour beaucoup d'enfants transgresseurs… à ne pas se faire prendre !

Introduire une dynamique sanctionnante dans une structure ou un collectif suppose 4 conditions :

* L'existence d'une référence : loi-réglement-consensus.

* La connaissance d'une réponse de caractère privatif ou interdictif, adapté à l'importance de la transgression.

* Un garant connu (enseignant ou directeur) chargé de rappeler la loi et les conséquences d'une transgression.

* Une transgression volontaire (s'il y a méconnaissance de la loi, cela s'appelle une erreur).

La punition

La punition est une sanction majorée par la subjectivité de celui qui la donne. C'est pour cela qu'elle est souvent vécue comme injuste.

La punition est une réaction ( souvent émotionnelle) à un comportement perçu comme une transgression ou une faute.

Souvent la punition sera prise- non pour réparer, mais pour accentuer la culpabilité ou servir d'exemple, ce qui explique qu'une punition est une sanction majorée.(<<comme cela il ne recommencera pas…>>)

La punition est prise le plus souvent non en fonction de ce qui s'est passé, mais en fonction du retentisssement, de la résonnance chez celui qui découvre la transgression.

Sanctionner c'est faire preuve d'autorité en confrontant l'enfant à la réalité qui l'entoure.

Punir c'est faire preuve de pouvoir et de puissance, en plaçant l'enfant dans l'impuissance et la soumission.

Posté(e)

Merci , je viens de faire un sacré point là :P

Posté(e)

J'avais une autre définition également :

- Sanction : conséquence à un acte, conséquence positive ou négative ... c'est une espèce de réponse à un stimuli (version béhavioriste)

- Punition : sanction négative

Posté(e)

pas mal...mais alors....les instits qui donnent des punitions et non des sanctions par rapport aux réglements, sont ils hors la loi? sanctionnables? A vous, réagissez

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