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voici un article que j'ai trouvé sur le café pédagogique, désolée si qqu'un l'avait déjà mis en ligne ici avant, moi je le découvre et vous fais partager ma réflexion...

"Les enseignants pourront faire une seconde carrière dans la fonction publique dès 2005

LE MONDE | 12.11.04

Les syndicats sont favorables mais sceptiques.

Demain , un professeur de latin pourra devenir directeur d'hôpital. A moins qu'il ne préfère intégrer le prestigieux Conseil d'Etat. Et ce sans passer de concours. En théorie, en tout cas, cela sera possible dès la rentrée 2005. Les décrets organisant de telles mutations sont presque prêts et devraient être publiés prochainement.

C'est l'une des conséquences de la réforme sur les retraites, qui, au printemps 2003, avait provoqué plusieurs semaines de grève au sein de l'éducation nationale. Pour protester contre la hausse de la durée de leurs cotisations - de 37,5 à 40 ans -, les instituteurs et autres professeurs avaient alors fait valoir leurs difficultés à passer autant d'années devant des élèves. Usure, fatigue, lassitude... Le gouvernement s'était donc engagé à leur offrir une seconde carrière au sein de l'administration. Ce qui leur était jusque-là impossible, à moins de passer des concours internes à la fonction publique, lesquels ne dispensent pas de l'éventuelle école d'application du corps. "Les fonctionnaires sont enfermés dans leurs corps. Il y en a plus de 1 000. Il faut faire sauter ces freins à la mobilité", estime Renaud Dutreil, ministre de la fonction publique.

L'enseignant usé pourra donc, s'il le souhaite, après un minimum de quinze ans passés devant une classe, se reconvertir. En théorie, tous les postes de catégorie A - à l'hôpital, au sein des collectivités locales et de la fonction publique d'Etat - lui seront ouverts. Il lui faudra se livrer à un bilan de compétences, passer des entretiens et suivre une éventuelle formation de deux à six mois.

Dans son nouveau corps - qu'il pourra quitter pendant les deux premières années s'il change d'avis -, il se verra garantir son salaire. "Dans la plupart des cas, même, il gagnera plus d'argent, notamment compte tenu des primes. Et il conservera son ancienneté", affirme M. Dutreil. Mais, dans le même temps, il renoncera à ses seize semaines de vacances, pour se contenter des neuf semaines, en moyenne, des fonctionnaires.

Voilà pour les principes. Dans la pratique, les choses risquent d'être plus compliquées. Il faut d'abord que les différentes fonctions publiques réservent des postes aux enseignants. "Nous sommes favorables à cette mobilité. Il y a une demande. Toute la question est de savoir ce que les enseignants peuvent faire", estime Gérard Aschieri, de la FSU, qui regrette de n'avoir pas, pour l'heure, été consulté sur le sujet par le ministère.

L'expertise d'un enseignant n'est pas toujours facilement transposable. Si un professeur de lycée professionnel ou technologique peut mettre ses connaissances au service d'un autre métier, un professeur de grec ou de français aura plus de mal. Ensuite, "les profs ont mauvaise réputation : celle de ne pas beaucoup travailler, de faire souvent grève...", reconnaît-on au ministère de l'éducation.

Et puis les postes que les administrations bloqueront pour les secondes carrières des enseignants seront autant d'emplois en moins pour les autres fonctionnaires ou pour ceux qui passent des concours. "Dans une dynamique de création d'emplois publics, il y en a pour tout le monde. Mais dans une perspective de réduction d'emplois, c'est autre chose", juge M. Aschieri.

M. Dutreil se veut optimiste : il pense que l'Etat, les collectivités locales et les hôpitaux sont en mesure d'offrir "entre 5 000 et 10 000 postes chaque année". Cela "en régime de croisière". Pour septembre 2005, le ministre de la fonction publique table sur 1 000 postes. Au ministère de l'éducation, on est beaucoup plus prudent : "Pour que le processus soit crédible, il faut qu'on puisse offrir 100 à 150 postes à la rentrée 2005. Et 1 000 postes par an en régime de croisière, ce serait déjà très bien."

Les trois ministres concernés par cette réforme - Renaud Dutreil, François Fillon pour l'éducation nationale, et Hervé Gaymard pour l'agriculture, qui emploie également des enseignants - doivent envoyer une lettre à leurs collègues pour leur demander de réfléchir à la question. Des hauts fonctionnaires de l'éducation feront ensuite la tournée des directions des ressources humaines des différentes administrations pour obtenir des postes.

L'autre question est celle de la demande des enseignants : la "seconde carrière" ne doit pas vider l'éducation nationale de sa substance.

Selon le ministère, ils sont 320 000 à avoir plus de quinze ans d'ancienneté et donc susceptibles d'être intéressés. "Il ne faut pas qu'il apparaisse que l'avenir d'un enseignant est en dehors de l'éducation nationale", prévient-on au ministère. Si plusieurs milliers d'enseignants partaient chaque année - en plus des 15 000 à 18 000 départs en retraite prévus chaque année -, l'éducation nationale aurait un véritable problème.

Virginie Malingre

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 13.11.04"

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