TPE sur l'évolution du métier d'institit

[tartinette]

Ma fille aînée en Terminale ES a choisi comme problématique pour son dossier de TPE (option à coef2 pour le Bac) : De l'instituteur au professeur des écoles : un nouvel intitulé pour un nouveau métier ?

Je suis moi même inscrite pour le CRPE de cette année par le CNED (j'ai un peu beaucoup influencé son choix ....). Ma formation conjuguée à l'image du métier que j'aie au travers de ce que m'en racontent mes plus jeunes enfants (et leurs instits respectives) m'a donné l'impression d'un grand changement ...

Pourriez-vous apporter vos témoignages sur l'évolution ressentie pour les plus anciens et sur les difficultés rencontrées (alors que vous ne vous y attendiez pas et que votre formation ne vous y apas préparé(e)) : discipline, violence, impact des nouvelles démarches pégagogiques (travail en groupe, évaluation formative, démarche de projet, logique d'apprentissage ....).

Considérez-vous que vous êtes là pour instruire ou pour éduquer ? Peut-on faire l'un sans l'autre ?

Merci d'avance pour votre aide qui lui sera précieuse : aucune des instits de notre connaissance n'ayant accepté de recevoir ma fille et ses deux camarades dans leur classe pendant une journée de peur d'exciter encore plus des élèves dont il est déjà difficile de capter l'attention .... ce que je peux comprendre tout à fait. Et elles m'ont l'air de redouter de confier leurs difficultés à la soeur d'une petite (et d'un petit) de leur école ... J'ai comme l'impression que face à sa classe chacun se retrouve un peu seul et doit faire semblant de gérer sous peine d'être mal vu(e) ?

Merci d'avance.

[del20160925]

Ma fille aînée en Terminale ES a choisi comme problématique pour son dossier de TPE (option à coef2 pour le Bac) : De l'instituteur au professeur des écoles : un nouvel intitulé pour un nouveau métier ?

Je suis moi même inscrite pour le CRPE de cette année par le CNED (j'ai un peu beaucoup influencé son choix ....). Ma formation conjuguée à l'image du métier que j'aie au travers de ce que m'en racontent mes plus jeunes enfants (et leurs instits respectives) m'a donné l'impression d'un grand changement ...

Pourriez-vous apporter vos témoignages sur l'évolution ressentie pour les plus anciens et sur les difficultés rencontrées (alors que vous ne vous y attendiez pas et que votre formation ne vous y apas préparé(e)) : discipline, violence, impact des nouvelles démarches pégagogiques (travail en groupe, évaluation formative, démarche de projet, logique d'apprentissage ....).

Considérez-vous que vous êtes là pour instruire ou pour éduquer ? Peut-on faire l'un sans l'autre ?

Merci d'avance pour votre aide qui lui sera précieuse : aucune des instits de notre connaissance n'ayant accepté de recevoir ma fille et ses deux camarades dans leur classe pendant une journée de peur d'exciter encore plus des élèves dont il est déjà difficile de capter l'attention .... ce que je peux comprendre tout à fait. Et elles m'ont l'air de redouter de confier leurs difficultés à la soeur d'une petite (et d'un petit) de leur école ... J'ai comme l'impression que face à sa classe chacun se retrouve un peu seul et doit faire semblant de gérer sous peine d'être mal vu(e) ?

Merci d'avance.

<{POST_SNAPBACK}>

[del20160925]

[bonjour,

Tes questions sont nombreuses et je ne sais pas si je vais pouvoir vraiment répondre de manière précise à tes attentes!

Je crois que de manière générale être instit ou PE ne change rien si ce n'est le statut ( et je pense que la on s'est fait franchement avoir) mais je trouve que le métier devient de plus en plus difficile; d'abord par l"image que l'on veut donner de nous ( beaucoup de vacances, d'absenteisme, tres peu d'heures de travail etc)

alors que lorsque l'on pratique ce métier on se rend compte que la plupart des enseignants s'investissent énormément tout au long de l'année scolaire et que les vacances sont donc de la récupération;

Enseigner oui bien sûr mais éduquer oui aussi car devant la demission ou tout au moins le laxisme de certains parents il faut aussi faire leur boulot!!!( combien de parents viennent chercher leur enfant d'ailleurs sans même saluer l'enseignant)

Je suis moi même parent ( seule depuis 5 ans pour élever 3 ados) je sais que le métier de parent n'est pas facile mais j'estime que lorque l'on prend la lourde responsabilité de mettre au monde des enfants on a des devoirs et hélas je ne suis pas sûre que tous les parents en aient conscience car beaucoup comptent sur les enseignants pour faire l'éducation de leur enfant!

Je pense que par ailleurs on nous demande toujours de faire plus avec de moins en moins de moyens ( informatique sans emploi- jeune par ex)

et je ne crois pas que nous soyons des supermen et super women!

Oui je crois que l'on essaye de gérer au mieux sa classe , ce qui est important c'est l'ambiance dans l'école et la complicité entre collègues car l'entraide est primordiale pour gérer projets, problèmes etc

voila je te livre en vrac quelques réflexions , peut etre vont elles te sembler un peu pessimistes mais elles sont le fruit de mon expérience d'enseignante depuis 1980 ( dans le secondaire comme maître auxiilaire , en congé parental ,puis PE depuis 1993 et ZIL depuis 4 ans)

Bon courage à ta fille et bonne chance à toi pour le concours!

Dominique

[cyrille1]

Je suis PE depuis plus de 5 ans maintenant. Je n'ai pas été instit mais je pense pouvoir témoigner. Ce n'est pas le passage d'instit à PE qui a changé les méthodes pédagogiques, ou le comportement des enfants. Le corps des PE a été créé en 1989 par Jospin uniquement pour des raisons de recrutement (à l'époque on manquait d'instits). Les PE sont désormais recrutés au niveau licence avec évidemment une nouvelle grille de salaire qui correspond à celle des professeurs certifiés. La pédagogie, la discipline n'ont rien à voir là-dedans. C'est le métier en général qui a changé car la société évolue aussi et il faut s'adapter.

Si le corps des instits existait seul, le métier d'enseignant aurait de toute façon évolué : s'adapter aux nouvelles démarches pédagogiques, gestion de classe, violence des enfants....La formation que nous recevons sur les deux derniers points est inexistante à l'iufm car la quasi totalité des formateurs n'a jamais enseigné à l'école primaire.

Enfin, les enseignants sont là pour instruire et éduquer, l'un ne va pas sans l'autre.

On ne peut pas dire : "ce qui compte à l'école c'est l'épanouissement de l'enfant", c'est important mais c'est à mon avis la conséquence de ce qui se fait dans la classe. On ne peut pas dire non plus "l'enfant laisse ses soucis à la porte de la classe et il va apprendre". C'est aussi important mais la réussite de l'enfant sera moindre si on ne prend pas en compte certains aspects de sa personnalité.

[Yzaza]

Considérez-vous que vous êtes là pour instruire ou pour éduquer ? Peut-on faire l'un sans l'autre ?

Pour moi, les deux sont liés.

C'est intéressant de savoir que le ministère autrefois s'appelait Instruction nationale et qu'il est devenu Education nationale....

A mon avis, c'est un regard différent sur l'enfant...

Instruction: on lui donne à manger, il grandit.

Education: l'enfant grandit et on l'aide en tant que tuteur (comme pour un arbre).

Sinon, nouvelle appellation oui mais pas nouveau métier, les instit' d'ailleurs sont amers car on aurait dû les faire passer PE automatioquement et ne pas les faire attendre ou leur proposer de passer ujn concours interne...

J'ai encore pas mal de collègues instit' et pas PE...

Du coup, pour les conseils d'école quand on se présente (nom+ fonction) les collègues PE et moi -même ne disons pas Tartanpion PE mais Tartanpion enseigant ou instit' afin que les parents ne fassent pas l'amalgame avec la qualité du tyravil fait en classe (je suis dans une grande école avec 3 classes par niveau et les comparaisons vont bon train!)

Yzaza

Yzaza

[tartinette]

Merci à vous tous de la part de ma fille, de ses copines et de la mienne. Vous avez été super sympas et vous leur avez fait mettre le doigt sur un problème d'intitulé dans la problématique. En effet, la question posée semble laisser entendre que si le métier a changé c'est par ce que le statut a changé alors qu'il était dèjà clair pour elles (et vous l'avez largement confirmé) que ce sont les conditions d'exercice qui ont évolué (les élèves, les relations avec les familles ....).

Plus j'avance moi même dans ma formation, plus j'y trouve de l'intérêt et ...plus je m'aperçois que si ça reste sans doute un des plus beaux métiers du monde (avec celui de maman) il est de plus en difficile et cela me fait vraiment peur.

L'une d'entre vous parle de comparaison avec les instits : voyez-vous vous même un différence ? Avez-vous l'impression que les nouvelles méthodes sont mieux adaptées (moins bien) aux élèves que vous avez en face de vous ? Les institits qui ont gardé des méthodes plus traditionnelles (moins d'autonomie pour l'élève, peut-être une discipline plus stricte) y arrivent-ils mieux , moins bien en tout cas dans votrre environnement proche?

Et dernière chose : ce qu'on m'a dit sur l'IUFM me fait peur, si la formation est aussi théorique que la préparation au concours par le CNED, je ne pense pas qu'on doive se sentir bien vaillant la première fois qu'on a une classe (et pourtant j'ai été moi - même prof vacataire en fac avant); Alors merci encore et bon courage à vous !

ps : profitez bien des vacances pour recharger les batteries avant de repartir pour 7 semaines !

[Yzaza]

voyez-vous vous même un différence ?

Oui, iils ont 20 ans de plus que moi! :P

Avez-vous l'impression que les nouvelles méthodes sont mieux adaptées (moins bien) aux élèves que vous avez en face de vous ?

Je ne pense pas....ce qui doit être "adapté" c'est le maître...et sa relation aux enfants.

Les institits qui ont gardé des méthodes plus traditionnelles (moins d'autonomie pour l'élève, peut-être une discipline plus stricte) y arrivent-ils mieux , moins bien en tout cas dans votrre environnement proche?

Ni mieux, ni moins bien.... il suffit d'être cohérent avec la méthode employée et surtout se sentir à l'aise....

J'avoue, je fais du travail de groupe, de la recherche mais aussi du dirigé/magistral...et pourtant je n'ai que 2 ans d'ancienneté dans le métier...

ce qu'on m'a dit sur l'IUFM me fait peur

A juste raison!!!! :P

si la formation est aussi théorique que la préparation au concours par le CNED, je ne pense pas qu'on doive se sentir bien vaillant la première fois qu'on a une classe

C'est le moins qu'on puisse dire...pendant mes stages en PE2, je dormais pas sjur mes 2 oreilles...

Et l'année dernière....toutes les nuits, je rêvais de ma classe, de mes cours etc....

Au bout de 3 mois j'ai été plus sereine mais bon....

bon courage à vous !

A toi aussi pour le concours et ta fille pour le bac!!!

Yzaza

[tartinette]

Merci à toi Yzaza,

C'est sympa d'avoir pris le temps de nous répondre même si mes questions ont parfois dû te paraître un peu naîves.

Et bonne Année 2005 :P

[Yzaza]

si mes questions ont parfois dû te paraître un peu naîves

Une question n'est jamais naïve, si on la pose, c'est parce qu'on a besoin d'une réponse...

Yzaza

[catherine40]

Une des choses qui a le plus changé dans notre boulot (j'ai 22 ans d'ancienneté et 'ai été recruté bien sur comme instit...), c'est le regard que les "nouveaux" PE portent sur ce métier. Globalement quand on entrait à l'Ecole Nomale, c'était à quelque rares exception près, après le bac ou quelques années de fac, en attendant le concours, et c'était pour rester instit toute la vie. Aujourd'hui, les gens changent de carrière, dans un sens ou dans l'autre: deviennent PE après 15 ans dans un autre boulot ou à l'inverse, quittent l'éducation nationale pour faire autre chose au bout de quelques années d'enseignement. Je ne sait pas si c'est un bien ou un mal, m

[catherine40]

oups ! mauvaise manoeuvre !

Donc bien ou mal je ne sais pas mais j'ai l'impression que notre métier a perdu son côté "vocation" à vie pour devenir un métier comme les autres de la fonction publique. Et ben, non, ce métier n'est pas comme les autres et on ne peut pas l'exercer uniquement pour la sécurité de l'emploi et les vacances !

Je précise que ce n'est pas de l'aigreur, bien au contraire, car je vois bien, dans ce forum des gens qui sont à fond dans leur boulot et qui me ressemblent bigrement. Mais quand même, ce n'est sûrement pas un hasard si les centres de vacances voient leurs séjours de classe transplantées désertés: on fait ce job et stop, pas plus!!! Dommage...

[Betba]

Et si tu veux une comparaison sur le long terme, j'ai demandé à ma maman : 70 ans dont 30 et des brouettes instit!!

Elle a commencé dans les années 50 et s'est arrêté en 1985!!

Dire qu'on a moins de moyen ou que c'est plus dur ne lui parait pas correspondre à la réalité : elle a connu une école vraiment dure... il faisait froid dans les classes,elle commençait par dégéler les encriers avec les élèves, elle arrivait bien plus tôt pour allumer le poil à charbon (ça fait trés Zola comme ça!), il n'y avait pas de matos du tout! quand elle a eu ses 1ers enfants : pas de congés de maternité car la directrice lui refusait, il semble que les directeurs d'école dans les villages avaient vraiment un droit de regard sur ce que faisaient les instits, il y avait beaucoup d'élève par classe, quasi que des classes uniques (à la campagne) ce que ma mère considère comme une chance mais elle reconnait que sa donne un boulot montsre : de 3 à 14 ans jusqu'au certificat d'études!!

Et ça n'est pas si vieux... selon elle ça a commencé à chnager dans les années 70 où l'école est devenue bien plus expérimentale et s'il y a eu un âge d'or selon elle (et ses copines, 15 ansplus jeunes) ça a été de 1975 à 1988-89 environ : période bénie avec des élèves cool, une plus grande liberté pédagogique etc...

Ah et ma mère s'est ensuite occupé des CPPN : je crois aussi (j'en suis même sure pour avoir étudié le sujet) que les problèmes de violence existait mais que la manière de les appréhender différait... ma mère a vécu des trucs de dingue mais elle a toujours trouvé ça relativement normal, genre "ils sont jeunes, ça va leur passer"!