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Education et politique


Tom

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Bonjour tout le monde,

Je suis nouveau sur ce forum mais il a l'air sacrément pratique pour récupérer un max d'infos et discuter avec un maximun d'enseignants de sujets qui nous titille. Je souhaite aborder le sujet de l'éducation et de la politique même si j'ai vu qu'il ne fallait pas trop polémiquer mais ça me paraît être un sujet que nous évincons souvent à l'iufm et qui est pourtant terriblement important.

Je me pose donc un certain nombre de questions que je souhaite partager avec vous en espérant en pas m'attirer les foudres des modérateurs pour le caractère nécessairement polémique de ce débat.

A quoi sert l'éducation? Quel est le rapport entretenu entre l'éducation et la politique?

L'éducation et le système scolaire jusqu'à aujourd'hui ne sert qu'à reproduire l'ordre dominant existant! On sait très bien que l'école est profondément inégalitaire, que les savoirs transmis sont, sous couvert de neutralité, eux aussi orientés vers la reproduction de l'ordre existant mais comment faire pour ne pas tomber dans l'embrigadement idéologique surtout chez les plus jeunes!

L'éducation est politique en elle même puisqu'elle crée les citoyens de demain, elle est donc un parti pris sur la société de demain!

Comment le savoir peut il être émancipatoire sans être embrigadement? Comment l'école peut elle permettre la réalisation de chacun en ne conformant pas les élèves au modèle officiel?

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L'éducation sert à préparer les enfants d'aujourd'hui à exercer leur citoyenneté dans la société actuelle. L'éducation n'est pas un parti pris sur la société de demain. Car par définition, la sociéte de demain n'existe pas. Comment éduquer les enfants à vivre dans une société qui n'existe pas.

C'est aux adultes de décider de la société dans laquelle ils veulent vivre.

Il y a un modèle officiel, les enseignants n'ont pas pour mission de montrer aux enfants qu'il existe un autre modèle de société possible. Pour le coup, ce serait de l'embrigadement. Notre société est ce qu'elle est et nous devons montrer aux enfants sa réalité, bonne ou mauvaise. A charge pour eux, une fois adulte de la changer, s'ils veulent la changer.

Le savoir est émancipatoire mais il devient embrigadement à partir du moment où l'enseignant s'engage politiquement.

Tu me fais sourire quand tu dis qu'à l'iufm le sujet de l'éducation et la politique est évincé. L'IUFM exige des PE2 qu'ils appliquent et qu'ils se conforment au modèle officiel. Quand on voit les très nombreux modules consacrés à la loi d'orientation de 1989 dans le programme de l'iufm de paris (du moins quand j'y étais), tu as bien la preuve qu'au sein même de l'iufm, éducation et politique sont étroitement liées.

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Vu le nombre de profs que j'ai eu et qui ont un avis "très orienté" de la politique en France, on peut difficilement (et c'est humain) faire une approche complêtement neutre de la politique à l'école.

Il vaut mieux la laisser en dehors.

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Le problème n'est pas de faire des cours de politique à l'école mais de réussir à développer chez les enfants une vision critique de la société.

Modifié par clodomir
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Le problème je crois n'est pas de faire des cours de politique mais de réussir à faire que l'école réponde à ses objectifs à savoir l'égalité et la constitution d'un savoir et d'une pensée critique sur la société.

Les profs doivent en effet se conformer au modèle dominant mais on peut aussi être en désaccord avec ce modèle non? Il nous faut parfois nous y opposer à juste titre.

Le modèle dominant sous couvert de neutralité porte en lui une vision du monde qu'on le veuille ou non. En choisissant par exemple de ne pas évoquer l'alinéation dans la société industrielle on fait ainsi le choix de défendre plus ou moins implicitement ce modèle. Tous les profs ont je l'espère un engagement politique et cet engagement transpire nécessairement de façon plus ou moins consciente sur les enseignements. On ne raconte pas la révolution industrielle de la même façon selon qu'on est marxiste ou ultra libéral. Il n'est pas question de donner des cours de marxisme mais plutôt de clarifier nos positions politiques afin de tenter de saisir en quoi elles influent sur nos cours.

Bon nombre de recherches en sociologie ont montré que le système scolaire tend à la reproduction du modèle dominant ce qui est aux antipodes des intentions affichées par l'éducation nationale.

Voilà sinon quelques lignes de Ardoino, prof de sciences de l'éducation que je trouve très justes:

"tout projet éducatif, qu’il soit individuel ou collectif, exprime nécessairement une position idéologique, même et surtout, s’il se prétend apolitique. Il suppose en effet des choix, des options, la traduction d’une vision du monde, et, par conséquent, d’un projet de société. Il faut comprendre qu’un projet éducatif n’a pas pour objet d’imposer de quelque manière que ce soit des convictions idéologiques mais d’expliciter les options sur lesquelles il se fonde. En ce sens, le pédagogique est indissociable du politique. " Ardoino

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