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As-t-on encore une culture politique?


Tom

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Bonjour,

Je suis attristé de voir que mon sujet sur l'éducation et la politique n'a pas attiré grand monde, à croire que ça n'aurait rien à voir ou qu'en étant enseignant on se moquerait de la politique.

Tout ça pour arriver à ce constat peut être faux que nous n'avons plus nous PE de culture politique.

Existe t il encore une culture de la grève chez les profs des écoles? On entend souvent le discours "je préfère faire cours pour pas pénaliser les enfants", en quoi ce discours est il citoyen? Ne quoi montre t il que les profs ont un esprit critique et une volonté politique affirmée? Le but de l'école est de former des futurs citoyens capables justement de faire de choix politiques or nous même nous nous refusons à ce travail.

Il me semble que dans les anciennes écoles normale et dans le camp de tous ceux qui partent à la retraite il y avait une vision politique de l'éducation plus construite que la notre et plus ancrée dans un changement de cosiété à travers l'éducation.

Qu'en est il de nous? Vite je déséspère...

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mon pauvre, j'avais pas vu ton sujet.

Il faut dire que depuis que je n'exerce plus,je vais plus dans la catégorie CRPE et encore pas autant qu'il le faudrait :blush: et dans la partie Graffiti.

Ceci étant dit, le sujet que tu lances n'est pas un sujet classique ou vendeur sur ce forum. Il y est plus question, comme tu le disais en substance, de combines, questions sur la gestion de classe, recherche de liens, d'idées et vidage de sac :D

Je suis allée voir l'autre post et il y a un truc que je n'ai pas compris: Tom et Clodomir c'est la même personne? Les deux derniers messages sont identiques mais de deux personnes différentes.

Par rapport à ta question de départ, oui, je pense que les enseignants et notamment les nouvelles générations n'ont pas de culture ni de vision politiques ou si peu. Je l'ai constaté avec amertume quand j'ai fait une PE1.

Il n'y a qu'à voir le taux de syndiqués dans l'éducation nationale. Cette désafection n'est pas réduite à l'EN, c'est toute la société qui se désengage, qui devient plus lisse.

Une anecdote:ma belle-mère est instit depuis plus de trente ans, syndiquée depuis le début. Lors des dernières grèves elle était la seule de son école à faire grève, ses collègues avaient le culot de dire " tu fais la grève pour nous" quand elle essayait de les convaincre. Elle a décidé, dégoutée qu'elle était, que c'était fini, elle ne ferait plus grève car c'est elle qui est le dindon de la farce car elle avait moins sur sa feuille de paie à la fin du mois. Bon, je n'adhère pas à sa décision mais je peux la comprendre

C'est par petite touche, de cette manière là que la désengagement se fait.

L'individualisme, le petit confort de chacun nuit à la cause générale et aux réflexions de fond. Ce qui compte aujourd'hui c'est combien on a à la fin du mois sur son compte en banque et est-ce qu'on pourra aller au ski avec. C'est insidieux mais terriblement efficace.

Je ne suis pas très optimiste? Je pense être lucide, malheureusement.

J'ai bien aimé la citation dans l'autre post.

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et le droit de ne pas faire grêve, il compte pour rien ????? :huh: j'ai eu l'impression à vous lire, peut etre me suis je trompee que si on ne fais pas grêve (à toutes les fois), on a tort !

de plus ne pas être syndiqués ne veut pas dire ne pas s'impliquer dans l'évolution de notre métier, de la société, ca veut dire faire le choix de le faire mais pas avec un syndicat ! je ne pense pas que les syndicats soit le seul chemin pour participer !

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Je rebondis sur un de tes propos tom : "un changement de société à travers l'éducation".

Non, non et non sans moi, nous ne pouvons pas en tant que enseignants de la République montrer aux enfants qu'une autre société est possible. Tel n'est pas notre rôle. Nous sommes là pour apprendre aux enfants à vivre ensemble, à les préparer à leur futur vie de citoyen mais dans la société actuelle, pas dans une société que nous désirerions et qui n'existe pas.

Nous avons tous une opinion politique et une vision de l'école qui transparaient dans notre manière d'enseigner.

De plus, j'ai une vision politique claire mais je ne suis pas syndiqué et refuse de l'être car leurs propositions visent à améliorer les conditions de travail des enseignants sans parler des enfants.

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Les syndicats ne sont évidemment pas la seule façon de s'engager ou de s'impliquer dans le changement de l'école mais il faut tout de même noter que les syndicats constituent une force collective et non de multiples forces individuelles éparpillées.

Il ne faut pas oublier que les avancées et les conditions qu'ont les enseignants sont issues des luttes syndicales à savoir de groupe collectif qui se battent pour des libertés collectives et non pas de simples libertés individuelles.

Les syndicats sont largement critiquables et ce sur de nombreux points mais ils constituent tout de même une force non négligeable.

Nous ne sommes pas obliger de leur parler d'un changement de société mais nous pouvons mettre le doigt sur ce qui ne fonctionne pas dans notre société actuelle car la présenter comme la "bonne" société est aussi un parti pris idéologique non?

Tu sais comme moi que l'école est profondément inégalitaire et qu'elle ne fait que légitimer l'ordre existant alors à quoi servons nous???

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Il y avait ça à l'origine:

Bonjour tout le monde,

Je suis nouveau sur ce forum mais il a l'air sacrément pratique pour récupérer un max d'infos et discuter avec un maximun d'enseignants de sujets qui nous titille. Je souhaite aborder le sujet de l'éducation et de la politique même si j'ai vu qu'il ne fallait pas trop polémiquer mais ça me paraît être un sujet que nous évincons souvent à l'iufm et qui est pourtant terriblement important.

Je me pose donc un certain nombre de questions que je souhaite partager avec vous en espérant en pas m'attirer les foudres des modérateurs pour le caractère nécessairement polémique de ce débat.

A quoi sert l'éducation? Quel est le rapport entretenu entre l'éducation et la politique?

L'éducation et le système scolaire jusqu'à aujourd'hui ne sert qu'à reproduire l'ordre dominant existant! On sait très bien que l'école est profondément inégalitaire, que les savoirs transmis sont, sous couvert de neutralité, eux aussi orientés vers la reproduction de l'ordre existant mais comment faire pour ne pas tomber dans l'embrigadement idéologique surtout chez les plus jeunes!

L'éducation est politique en elle même puisqu'elle crée les citoyens de demain, elle est donc un parti pris sur la société de demain!

Comment le savoir peut il être émancipatoire sans être embrigadement? Comment l'école peut elle permettre la réalisation de chacun en ne conformant pas les élèves au modèle officiel?

et y'avait aussi ça:

Le problème n'est pas de faire des cours de politique à l'école mais de réussir à développer chez les enfants une vision critique de la société.

On parle effectivement de politique mais ce n'est que pour se confromer au modèle dominant or est ce que nous pouvons être en désaccord avec ce modèle?

Je pense que nous pouvons et que dans bien des cas nous le devons.

un bon nombre de profs sont engagés politiquement, en tout cas, ej l'espère et cet engagement politique intervient nécessairement de façon plus ou moins consciente dans la façon de faire un cours. On ne raconte pas la révolution industrielle de la mêm façon selon qu'on est marxiste ou ultralibéral si? Le modèel dominant sous couvert de neutralité est quand même une vision du monde qui ne souhaite pas prendre parti justement. Ne pas évoquer l'aliénation des travailleurs dans la mise ne place du système capitaliste est une vison du monde tu en conviendras, on fait le choix de ne pas en parler.

ce qui est issu de nombreuses recherches en sociologie c'est que le système scolaire assure la reproduction de l'ordre existant, ça ce n'est pas une invention or justement que pouvons nous faire pour être dans la perspective revendiquée par l'école à savoir la réussite de tous et l'égalité...

Voilà sinon quelques lignes de J Ardoino prof de sciences de l'éducation que je trouve particulièrement pertinentes:

"tout projet éducatif, qu’il soit individuel ou collectif, exprime nécessairement une position idéologique, même et surtout, s’il se prétend apolitique. Il suppose en effet des choix, des options, la traduction d’une vision du monde, et, par conséquent, d’un projet de société. Il faut comprendre qu’un projet éducatif n’a pas pour objet d’imposer de quelque manière que ce soit des convictions idéologiques mais d’expliciter les options sur lesquelles il se fonde. En ce sens, le pédagogique est indissociable du politique. " Ardoino

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Bon, tu es un homme pressé Tom :P

je n'avais pas répondu au précédent post parce que je voulais prendre le temps de bien le faire, et que ce temps je ne l'ai pas encore trouvé :)

Donc rapidement, effectivement je trouve que éducation et politique sont liés mais j'oserai dire comme le politique est étroitement lié à toute grande question liée à l'humain : la santé, etc...

Je ne crois pas que politique veuille dire gréviste :P , mais il est certain que je suis attachée à connaitre les courants syndicaux qui traversent notre profession, je suis syndiquée depuis mon recrutement, je n'ai pas le temps de m'investir dans le syndicat auquel j'adhère et le regrette (car adhérer c'est normalement participer aussi pour moi) car j'ai d'autres engagements ailleurs ;) ....Je me sens concernée par ce que l'on appelle pudiquement "les mouvements sociaux"

Pour faire bref, pour moi l'éducation se doit avant tout d'être émancipatrice, je vais vite mais j'essaierai de repasser ;)

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Je crois que je ne comprends pas tout <_<

Quel est le sens du mot politique ?

C'est quoi l'ordre établi ?

D'abord, la question "A quoi sert-on" ne me semble pas la bonne dans ce contexte... On sait à quoi en gros, on ne sait pas comment... Comment apprendre à devenir grand ? (adulte responsable, critique, savant, libre tout ça...)

:idontno:

Ensuite... ben ça se complique : doit-on tout critiquer ? doit-on tout remettre en question afin d'être sûr de leur laisser le choix, la liberté, la critique et le raisonnement ? On a forcément une sensibilité et on va la faire passer... plus ou moins.

Je me suis penchée sur les ateliers philo dernièrement pour ne plus passer pour une référence, pour ne plus donner de réponse, pour ne pas chercher à les amener à ce que je veux... pour les laisser débattre librement, pour les laisser se poser des questions, critiquer, répondre, échanger... J'en suis contente mais pas pleinement satisfaite, c'est difficile de ne pas intervenir pour relancer d'un côté ou d'un autre ;)

Y a plein d'autres trucs que j'aimerais dire... mais j'avoue que ce serait plus "coool" avec un interlocuteur direct :P

Navrée pour le hors-sujet, ça n'a jamais été mon point fort :D

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De plus, j'ai une vision politique claire mais je ne suis pas syndiqué et refuse de l'être car leurs propositions visent à améliorer les conditions de travail des enseignants sans parler des enfants.

Peut-être aurait-il été judicieux de nuancer ces propos, non ? Il me semble que les syndicats sont ce qu'on en fait, et tu n'as pas dû beaucoup t'y intéresser pour sortir ce genre d'énormités... Evidemment qu'on n'a pas à se syndiquer si on n'en a pas envie, mais de là à dire que c'est pour cette raison, ça me fait doucement rigoler. Je suis aussi en CP en ZEP dans un quartier trèèèès défavorisé du 93, 13 enfants sur 20 suivis (normalement) par le RASED, RASED qui justement se partage sur plusieurs écoles, psychologue et infirmière scolaires débordées... Et justement en septembre 2005 2 postes sautent, elle est pas belle la vie...Je ne vois pas en quoi demander le maintien des postes en RASED par exemple ne profiterait pas aux enfants en premier... Ces mêmes enfants qui n'ont justement pas spécialement de chance (enfin je ne parle pas de tous, mais bon pour beaucoup l'école ne joue pas le rôle d'ascenceur social qu'elle devrait jouer)...d'être nés et de vivre là, et BAM, on en remet une couche...

M'enfin, ce que j'en dis !

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