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Breizhonig

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Je viens de lire le document sur la résilience. Je dois dire que je me suis demandé ce que cela avait à voir avec l'éducation et même maintenant que je l'ai lu, j'ai des doutes. Je trouve que certaines parties sont très bien, en particulier le rappel sur l'optimisme mais j'aimerais ajouter deux ou trois choses.

D'abords, au sujet de la résilience elle même (sautez ce chapitre si la théorie ne vous intéresse pas ), même si notre Cyrulnik national est très à la mode, il ne faut pas oublier qu'il y a des critiques à propos de sa théorie. Par ex, ici. La première partie est un peu soporifique mais la deuxième est bien plus intéressante. Bon, je pourrais en écrire des tartines sur le sujet mais ce n'est pas vraiment le propos du site.

Par contre, lier la résilience à l'éducation, cela me semble pousser le bouchon un peu loin. Soutenir un enfant en difficulté, ne pas le limiter à ses faiblesses, lui faire comprendre que ce n'est pas parcequ'il est "mauvais" en une matiére (comme ils le disent eux mêmes) qu'il est médiocre, inintéressant et qu'il n'a aucun avenir. Cela , c'est plus du ressort de l'intérêt de l'enseignant envers ses élèves, de son bon sens. Si on ne croyait pas au moins un tout petit peu que tous les enfants peuvent réussir malgré les difficultés, on ne passerait pas ce concours, non ?

Par contre, la théorie de la résilience peut être dangereuse aussi car c'est si facile de dire d'un enfant qui maîtrise et cache les symptomes de sa souffrance qu'il est simplement résilient. J'ai vu ce cas d'une camarade de classe victime pendant toute son enfance de viols par ses frères. Aux yeux des adultes elle semblait aller bien comme elle le clamait à tout vent . Pas la peine de remuer la m... en la poussant à se faire soigner ou à porter plainte contre ses agresseurs. Le fait qu'elle couchait avec un de nos profs qui avait trois fois son âge n'avait d'ailleurs rien à voir avec un quelconque mal-être <_< . Un beau cas de résilience. On a nié à cette fille la possibilité d'appeler au secours.

Un autre cas, très scolaire. Une petite cp, première de sa classe, très brillante, sage comme une image. Il a fallu que tous ses cheveux tombent pour qu'on se rende compte qu'elle était absolument terrorisée par son professeur, mis à la retraite anticipée peu après à cause de son comportement pervers notoirement connu. Cette enfant n'avait lancé aucun autre signal d'alarme. Pour des enfants qui intériorisent tout et dont le comportement est socialement adapté, j'ai bien peur qu'on n'ira pas chercher plus loin que cette fameuse capacité à rebondir.

Bon, c'est encore raté : j'en ai mis une tartine.

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