Petit_Gizmo Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 selon son affectation, on ne fait pas tout à fait le même métier C'est exactement ce que je me suis dit quand je suis arrivé dans ma nouvelle école, en août dernier. Il me suffisait d'écrire les consignes au tableau et hop, les momes se mettaient au travail Je finissais les journées fatigué (je suis sans cesse debout, à aller d'un groupe à un autre ) mais pas de stress, pas de conflit à gérer, pas d'inquiétude pour le lendemain.... Très agréable, même s'il m'a fallu du temps pour m'adapter ! combien de temps peut-on tenir physiquement et psychologiquement dans ces cas-là ? Et bien il reste encore dans cette école une collègue qui y est depuis 25/30 ans (il se murmure qu'elle est partie pour faire sa dernière année dans un coin tranquille, mais je n'en sais rien). A part elle, la plus ancienne vient de finir sa quatrième année mais elle a des CP et c'est un peu moins difficile. bravo, mon gâs !! Je t'envoir mon numéro de compte bancaire en privé pour la récompense, hein, merci :P :P :P Nan, pas de bravo, j'ai juste fait mon boulot. Je me suis beaucoup impliqué, j'y aii passé énormément de temps et d'énergie et j'ai le sentiment d'avoir aidé quelques élèves, pas seulement scolairement, et cette expérience m'aide beaucoup dans mon école actuelle. Ca permet de relativer les petits soucis Il parait que je vais avoir un dur de dur l'an prochain. A mon avis, ce ne sera rien par rapport à ceux que j'ai rencontré au quartier, mais ça, mes collègues et les parents ne s'en rendent pas compte
Lolita Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 Bon, on s'éloigne un peu du titre du sujet... mais la discussion vaut le détour ! C'est vrai qu'en connaissant mieux le vécu des uns et des autres, on comprend mieux certaines réflexions qu'on pourrait considérer comme "grincheuse ou râleuse"... n'est-ce pas Franck ? Par contre, qqusoit la situation, il me semble qu'on ne peut pas faire l'économie d'un discours "généraliste" comme AJ ou comme moi. Je sais que ce que tu décris existe... peut-être même de plus en plus, et que NOUS n'avons pas de solution miracle. Qd je vais voir des stagiaires dans ce genre d'école, je leur dis humblement que si j'étais à leur place, avec le même statut (celui de remplaçant pour 15 ou 21 jours), et bien, JE NE FERAIS CERTAINEMENT PAS MIEUX ! et même qqfois même en tant que titulaire... Quand je reviens dans ma classe, j'ai l'impression d'avoir des anges (alors que j'ai qques cas "costauds".) J'ai une amie qui est inspectrice en ZEP : elle passe son temps à régler le genre de problème dont parle Franck... Pas vraiment le top ! Bref, tt ça existe, mais on ne peut pas se baser uniquement là-dessus. Il faut donner des "billes" générales adaptables à une grande majorité, non ? Allez, A+ Lolita
océane Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 et oui, oui, oui !!!!! alors, on , on cryin , ou au minimum, on :o ! des fois, on totalemnt !! la, j'aimerai B) !!! euh...franck, pour ton compte en banque, je viens de recevoir mes impôts ! suite a un changement de département, ils me demandent tout d'un coup, et là : cryin cryin cryin mais je te descerne une médaille virtuelle, mais néanmoins sincère...
sophieinfo Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 Lolita, je n'arrive pas à ouvrir tes documents car Publisher me dit que ce n'est pas la même version. donc, si ca ne te dérange pas, peux-tu essayer de me les convertir en .word Désolée pour ce dérangement. merci. Sophie. sophieinfo@yahoo.fr
Lolita Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 ça part sous Word... tu me diras ? A+ lolita
sophieinfo Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 J'ai téléchargé le 1er fichier. Ca a l'air de passer. MERCI BEAUCOUP !!!!! Sophie.
André Jorge Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 J'ai du mal à transmettre le ton quand j'écris, mais je ne suis ni grincheux ni agressif Oui, mais il n'y a pas de problèmes, je comprends. Et puis ça fait du bien de parler de ça… de la réalité du métier. Ton discours est celui de quelqu'un qui ne s'attendait pas à trouver autant de problèmes dans l'exercice de ce métier, à les vivre tous les jours en constatant qu'il n'a pas de solutions pour le moment, qu'il a les pieds et poings liés et que "ça ne bouge pas" ailleurs. Il faut être au-dessus de tous ces sentiments (négatifs) pour pouvoir agir, car on peut faire bouger les choses avec nos "petits" moyens (pas si petits que ça d’ailleurs). j'ai l'impression d'entendre le discours de l'IUFM, de certains IMF et de nombreux jeunes collègues, ce qui n'est pourtant (il me semble) pas ton cas. J'aimais assez l'IUFM. Maintenant je travaille juste à côté (à 500 mètres :-), mais je ne fais pas la propagande de leurs idées, que je ne connais pas d'ailleurs. même si tu es sur de toi, je te garantis que tes paroles sont complètement utopiques. Mes paroles sont le reflet de ma pratique de classe, on est donc en plein dans le réel. Je connais des collègues qui prendraient très mal ce genre de propos... Je n'en doute pas. Mais faire régner la discipline dans une classe, est une compétence qui s'acquiert au fil des années. Il faut beaucoup de temps et de l'expérience avant de pouvoir tenir une classe, et même des instits "chevronnées" rencontrent parfois de grosses difficultés. Et puis, il y en a qui ne savent pas comment faire… Voici ma recette : - Il faut savoir se faire RESPECTER, parce qu'un enfant qui ne vous respecte pas ne vous obéira pas. Que faites-vous pour être res-pec-table ? (votre comportement, votre tenue, votre langage, vos réactions, vos compétences, etc.) - Il faut être intéressant. Que faites-vous pour cela ? (qu’avez-vous à proposer ? quel est le menu ?) - Il faut être compétent. est-ce que vous l'êtes ? (ou alors, est-ce que vous vous ramenez en classe en "traînant les savates" et sans vraiment savoir ce que vous aller proposer aux enfants ? Parce que si le travail n’est pas prêt, vous êtes assurés d’avoir du chahut et pire…) - Enfin, il faut être un "artiste de son métier". En êtes-vous un ? … Et si je parlais maintenant de mon expérience ? Une classe de "caïds du quartiers", des « méchants », j'en ai eu une cette année justement, une classe concoctée spécialement pour moi avec les élèves les plus difficiles de l'école. Des cas sociaux, des gamins voleurs, insolents et bagarreurs, qui dégonflent les pneus des bagnoles, s'amusent à casser des carreaux dans les toilettes, menacent en public les autres parents de les frapper... et j'en oublie bien la moitié. Ces gamins là, ne peuvent pas faire le même "cursus" que les autres... il faut leur proposer un autre menu : des PROJETS, quelque chose de concret et constructif : le THEATRE, la MUSIQUE (je suis musicien : flûte, percussions, guitare, chant,etc.), la PEINTURE (je suis artiste peintre), le SPORT. On en fait souvent, beaucoup même, tous les jours, on en fait aussi entre midi et deux, parce qu'ils aiment ça et que ça leur apporte le PLAISIR ainsi que de bonnes habitudes, et on le fait ensemble pour apprendre à être et vivre ensemble. Et bien ces gamins, ils m'admirent et me respectent. Ils ne se tiennent pas forcément très bien, mais c'est avec ce genre d'élèves que ma classe a remporté un concours régional en faisant des tableaux au crayon pastel (prix de l'originalité). C'est aussi avec ces gamins, de vrais petits musiciens, que nous avons "fait un tabac" dans les théâtres du chef-lieu. Même que le maire nous a demandé de venir jouer à la mairie. Bref, plaisir + valorisation… et après ça, les maths et le français, ça passait comme des gâteaux au chocolat : un plaisir, des plaisirs en fait : plaisir d’apprendre, de travailler, de réussir, de plaire au maître,.. et plaisir de voir qu’on est capable de faire des choses en classe aussi. On peut réussir avec ces enfants là (avec tous les enfants d’ailleurs), mais il faut savoir comment et il faut avoir l'état d'esprit pour. Enfin, pour quasiment tous les instituteurs, s'occuper d'élèves désagréables, violents ne relève pas de leur désir ou volonté, il faut le reconnaître. il n'y a pas forcément deux meneurs et des suiveurs. Il y a toujours des meneurs et des suiveurs. C'est unes des règles de formation des groupes. Neutralise les meneurs, les autres se « dégonflent ». un élève (signalé par ses différents instits depuis le CE1) s'est permis diverses agressions sur des élèves, sur son instit et sur le directeur. Je parle là d'agressions physiques, pas des insultes et des provocations qui étaient quotidiennes. .... J'ai souvenir d'un môme de CE1 qui, durant la meme année scolaire, avait étranglé un élève dans les toilettes, tenté de violer (véridique) une élève, jeté des cailloux sur les vites de l'appart de son instit et fini en apothéose en faisant chuter son instit d'un bon coup de pied Ce sont des cas extrêmes, mais qui existent et gâchent la vie de ceux qui doivent les supporter. Mais, ce qui m'étonne c'est que vous ne trouvez jamais de solutions. Je te fais donc part de mon expérience : Nous avions dans notre école, il y a deux ans, un petit enfant de CE1 qui frappait avec beaucoup de violence les autres élèves et les enseignantes. Il y a eu plusieurs réunions avec l'inspecteur, les psy, les maîtres spécialisés, les membres de l'équipe pédagogique concernés, les parents (un peu remontés, c'est souvent comme ça) et des représentants de la mairie. Les réunions étaient parfois "agitées" mais nous avons trouvé une solution ! L'enfant a été placé dans une classe dirigée par un maître capable de s'imposer le matin, et l'après midi, il suivait les cours normalement, dans sa classe, avec une personne adulte compétente (je ne connais plus sa fonction exacte) qui se tenait constamment à côté de lui... et l'année s'est déroulée tranquillement. La suite, je ne sais pas, peut-être un établissement spécialisé, peut-être que ça a continué comme ça... Mais il y a toujours quelque chose à faire, avec les différentes personnes concernées, dans la discussion, dans le dialogue... pour cela, il faut avoir un minimum de compétences en Communication, pour pouvoir gérer les souffrances des parents notamment, et surtout pour pouvoir amener tout ce monde autour d'une table. - Discussion avec l'élève, rappel des règles, et autre : sans intérêt, il nous riait au nez- Punitions classiques (privations partielle de récré, lignes, travail d'intérêt collectif...) : refus de l'élève, crise de nerfs- Isolement avec le directeur ou l'AE : très déconseillé ! - Convocation des parents : sans intérêt, tantôt ils ne venaient pas, tantôt ils nous disaient que l'on mentait...-Expulsion temporaire : interdit-Changement d'école ou placement dans une structure différente: refus des parents- Lui en coller une bonne, ce qui lui ferait surement du bien : je ne tiens pas à me retrouver derrière les barreaux... Et de tous ces gamins sur lesquels tu n'as AUCUN droit, que tu ne peux pas sanctionner sous peine de voir arriver les parents furieux le lendemain, que tu ne peux pas séparer s'ils se battent car les parents portent ensuite plainte contre toi... « Rappel des règles, punition, isolement, expulsion, changement d'école, lui en coller une bonne, »... Et quand est-ce qu'on s'en occupe de cet élève, de cette personne ? Ce ne sont pas là des solutions ça, ce sont des mesures punitives qui ne marchent pas avec ce genre de gamins et auront l’effet inverse à celui recherché, surtout au point où il en est... Je donne d’autres pistes, propositions et mesures, celles que j’ai décrites plus haut.
veka1 Posté(e) 31 juillet 2003 Posté(e) 31 juillet 2003 à andré jorge, merci pour ta longue lettre à tous, enfin des solutions proposées à des problèmes de terrain. on est parfois tellement pris dans le feu du quotidien du métier que l'on oublie de trouver des solutions à force de toujours en chercher.... De plus, il faut avouer que l'on est dans un monde où la plainte fait partie de la valorisation personnelle, il vaut mieux,parfois ne pas trouver de solution pour ne pas perdre son problème de vue. je deviens mauvaise langue et pas interessante . merci andré jorge et bonne nuit. Véka _bl_sh_
Petit_Gizmo Posté(e) 1 août 2003 Posté(e) 1 août 2003 AJ, je vais être bref car je suis attendu... En te lisant, tout d'abord je m'aperçois que nous voyons les choses sensiblement de la même façon. Perso, quand j'étais dans cette école, je n'ai eu que très peu de problèmes avec mes élèves. Il y avait une certaine relation de confiance entre nous et ça se passait plutôt bien. J'ai eu la chance d'être assez préservé, même si comme je le disais, je donnais toute mon énergie dans cette bataille et je rentrais chez moi complètement vidé chaque soir. Dans ces écoles, les enfants ont besoin d'être écoutés, rassurés, plus que dans d'autres écoles car ils vivent des situations parfois inimaginables. Toujours en te lisant, je me dis ensuite que j'ai du bosser dans une école unique en France... Parce que tes idées de projet, nous les avons bien sur tentées, selon les compétences des uns et des autres. Les spectacles musicaux ont été souvent annulés en dernière minute suite à des problèmes lors des répétitions (et lorsque le spectacle pouvait avoir lieu, de nombreux élèves manquaient à l'appel...). Nous avions lancé un projet chorale, avec des intervenants, ce fut une catastrophe car une partie (une minorité bien sur, mais c'est celle dont on parle) des élèves en profitaient pour semer le bazar et dégrader les instruments de musique. Certains collègues ont complètement supprimé le sport, et ce pour deux raisons : 1) Chaque séance tournait à la bagarre générale 2) Pour se rendre à la salle des sports, le parcours était semé d'embuches, les petits délinquants du quartier ne ratant pas une occasion de venir nous provoquer Je te le redis, le discours de l'IEN en fin d'année a été : "Fuyez !". C'est véridique ! Nous en avons fait des réunions avec elle... La Mairie ? Seulement présente lors des conseils d'écoles, pas concernée par nos problèmes.MAis des solutions ont parfois été trouvées. J'ai ainsi accepté en mai 2002 de récupérer un mome de Ce2 qui avait mis le bazar toute l'année dans sa classe, la maîtresse n'arrivant pas à le gérer. Personne n'en voulait, je l'ai pris dans ma classe et ça s'est super bien passé. La personnalité est importante, tu dois en savoir qqchose Mais pour certains momes, rien à en tirer... La gamin de CM2 dont je parlais, j'ai essayé plus d'une fois , à la cantine notamment, de parler avec lui, j'ai joué avec lui dans la cour, j'ai tenté plein d'approches, mais niet. Conditionné par le quartier, son but était de tout casser, tout détruire, et bien sur, devenir un "lascar". Il aurait eu besoin d'un placement spé, il aurait eu besoin de sortir de son environnement familial mais les parents ont toujours refusé la vérité, préférant croire que nous étions mauvais avec leur fils. J'ai vu, l'an passé, un collègue (celui qui avait ce CM2), la cinquantaine, présent dans l'école depuis plus de dix ans, dépérir semaine après semaine et être contraint de s'arrêter un mois en dépression. Sa classe lui en fait baver tous les jours, parce qu'il n'y avaut pas le seul C., mais d'autres meneurs (école placée entre trois quartiers avec toutes les rivalités que tu peux imaginer) et les suiveurs. Il a vécu une année abominable et je peux pourtant te dire que rayon autorité et cmpétence, c'est un collègue unaniment reconnu. Est-ce vraiment la seule école de ce genre en France ??? Je t'avoue que dans la région, tout le monde la montre du doigt en disant que c'est la pire. Mais j'une collègue qui a débuté dans le 93 et pour qui, dans mon ex-école, c'était le paradis
mamiebrossard Posté(e) 1 août 2003 Posté(e) 1 août 2003 Aj, ce que tu dis, j'en suis personnellement consciente et suis entièrement d'accord avec toi mais g l'impression que c dans un conte de fee car certes g peu d'experience voir quasiment rien mais je me souviens que lors d'un stage, g du prendre une journee la classe d'un collegue de l'iufm qui n'avait po reussi a tenir celle-ci : et ben je peux te dire que meme en ayant prepare a fond la classe avec des pistes ludiques, du sport, et plein de choses que normalement ils aimaient et ben g eu toutes les peines du monde a les contenir ! Je t'assure également que je respectais ses momes et que j'avais vraiment (et g toujours) envie qu'ils s'en tirent et qu'ils s'ameliorent ! Alors peut etre que je suis nulle (c un peu ce que je ressens quand je lis ton mess ou on a l'impression (pour moi) que si on a des pbs en classes c qu'on est nul mais peut etre suis je trop susceptible !) mais moi, je demande a voir car g passé une journee qui c relativement vbien passe puisqu'avec moi, ils ne sont po montes sur les tables, ils n'ont po cries sans arret, ni jouer a cache cache dans la classe, ni ... mais en meme temps, ca a ete le bras de fer le plus dur que g connu ! Mais je reconnais qu'en fin de journée, ca a ete bcp mieux ! Alors je serai plus du cote de franck et pense que parfois meme en bossant, en faisant des projets, en impliquant mairie, parents, specialistes, .......parfois ca ne fonctionne po a cause de l'implantation de l'ecole entre quartiers en bande, parce que environnement familial, ...
André Jorge Posté(e) 1 août 2003 Posté(e) 1 août 2003 Alors peut etre que je suis nulle (c un peu ce que je ressens quand je lis ton mess ou on a l'impression (pour moi) que si on a des pbs en classes c qu'on est nul mais peut etre suis je trop susceptible !) C'est peut-être ce qu'on peut ressentir, ça dépend de ta lecture et de ta personnalité. Mais ce n'était pas le message ! De toutes façons Franck a raison. Et moi aussi !
mamiebrossard Posté(e) 1 août 2003 Posté(e) 1 août 2003 je mettais bien que c'etait mon impression mais je me doutais que tel n'etait po le message ! :P
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