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Pédagogie : Définition


Anwamanë

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Pédagogie. n, fem. ( V. Flatus vocis)

La pédagogie est une nouvelle scolastique pédantesque, consternante de stupidité et d'inanité, qui permet de pallier l'incompétence dans les disciplines et de faire vivre un certain nombre de planqués prébendiers qui sont nos précieuses ridicules et nos médicastres à chapeaux pointus. Ces nouveaux Diafoirus, qui ne sont jamais au chevet du malade (c'est-à-dire qui sont toujours très loin des élèves...) ont toujours le clystère dernier cri ou la saignée propitiatoire (selon les chapelles) pour sauver le patient moribond. Jocrisses suffisants et pleins d'eux-mêmes (ce sont souvent des inspecteurs de l'E.N), pionniers du Néant scolaire, ils utilisent un langage nul, creux et insipide, mais qui devient le véritable cancer des disciplines tant littéraires que scientifiques . La didactique est la monnaie de singe des temps difficiles... Il n'y a plus d'or dans les caves, mais on fait marcher la planche à billets, c'est à dire qu'on met en circulation des concepts-baudruches en veux-tu, en voilà. C'est une inflation qui évolue en flatulences et se termine en... météorismes : il suffit de penser au très sérieux référentiel bondissant qui désigne le ballon dans les instructions pédagogiques à l'usage des professeur d'EPS. Gonflé, non ?

Quant aux prétendues sciences de l'éducation, elles sont une fumisterie solennelle qui nourrit assez grassement quelques cuistres incultes et peut même leur ouvrir les portes de l'Université sur laquelle ils déversaient naguère leur bile de mauvais étudiants pseudo-révolutionnaires, ennemis jurés de la culture bourgeoise...( Dès qu' ils entendent parler culture, humanités, ou pis littérature, ces cancres arrogants sortent leur revolver. Pas question d'évoquer le mérite, le travail ou l'intelligence : ça recréerait une bourgeoisie... Le maximalisme égalitaire est une machine à broyer ubuesque, un rouleau compresseur qui ne veut pas voir une tête depasser. Malheur à la différence, malheur à l' aptitude hétérogène, malheur au talent aberrant. Triomphe de la médiocrité paresseuse qui ne se connaît plus que des droits et des dûs. Apothéose de l 'hypocrite démagogie que l'on rebaptise « démocratie ».)

Et, en effet, nos faux dévots de la cause des élèves vidangent le contenu réel des enseignements au profit de la forme du cours, qui seule devrait retenir les efforts du professeur. Comme si les fameuses séquences de l'enseignement du français, par exemple, étaient une panacée ! La vraie pédagogie n'est affaire que de psychologie, de bon sens et de réflexions sur le terrain. Elle n'est pas cette logomachie mâtinée de langue de bois et de politiquement correct qu'on voudrait nous faire ingurgiter. Elle n'est pas non plus ce stakhanovisme gesticulatoire qui s'empare de certains collègues un peu naïfs, frappés par une révélation et qui veulent, à coup de concertation, vous convertir à leur évangile. Laissons donc ces illuminés à leur danse de Saint-Guy et à leur mauvaise conscience. Ces témoins de Jéhovah-Meirieu sont sans doute intéressés à ce que le cours de français ou de mathématiques ne consiste ni en français ni en mathématiques... Mais retournons donc les clystères contre les doctes messieurs, donneurs de leçon, qui font travailler les autres (toutes les réformes ont abouti à un accroissement insupportable de la charge de travail des enseignants, alors que ce sont les élèves qu'il faudrait mettre au travail ou les bureaucrates zélés, vendeurs d'orviétan, qui détiennent la Formule et l'élixir de longue vie pédagogique et veulent nous le faire fabriquer à leur place).

Soudainement, j'entends la voix de la Raison et du Juste-Milieu qui m 'apostrophe avec componction et sans hostilité : « Vous exagérez, vous donnez dans la polémique et la caricature. Tout ce qui est excessif est insignifiant... »

Un peu d'humour pour nous dérider... ;)

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Eloge du «pédagogisme»

PAR PHILIPPE MEIRIEU

"Ainsi donc, serait-on en train, enfin, de liquider le pédagogisme pour restaurer la véritable pédagogie : «l'art d'exposer systématiquement, progressivement et logiquement, à partir de leurs éléments, des connaissances» . Grâce à la loi Fillon, on va pouvoir bouter hors de l'école les agitateurs pervers qui, en lieu et place de la transmission des savoirs pour laquelle ils sont mandatés, s'adonnent à l'écoute démagogique des élèves, abandonnent toute exigence culturelle, mélangent allègrement Bach et le rap, Charlie-Hebdo et Albert Camus, le théorème de Pythagore et les résultats du PMU, etc.

Affaire de salubrité publique donc. De retour à la civilisation contre la barbarie. Il ne reste plus qu'à clouer les pédagogistes au pilori des médias... et l'École française va, du jour au lendemain, résoudre tout à la fois, la question de l'échec scolaire, de la violence, de la formation des citoyens, de la résistance nécessaire au crétinisme télévisuel, des relations entre les enseignants et les familles, etc.

Et si les choses étaient, quand même, un tout petit peu plus compliquées ? Résumons brièvement ce que l'on reproche à ce qu'on nomme le pédagogisme : 1) Il affirme que l'élève doit «construire son propre savoir» et abolit, par là, la dénivellation essentielle entre celui qui sait et celui qui ignore. 2) Il ne fait pas la différence entre les oeuvres de culture et la médiocrité médiatique. 3) Il participe d'une idéologie égalitariste qui cherche à détruire les élites et à niveler notre société par le bas, mettant en péril l'avenir de la civilisation. 4) Il s'inscrit enfin dans le prolongement de l'utopie libertaire soixante-huitarde en s'agenouillant devant «l'enfant-roi». Cette perspective, d'ailleurs, serait devenue la doctrine officielle de l'Éducation nationale depuis 1981, formalisée par la loi de 1989 qui place «l'élève au centre du système scolaire».

Qu'on me permette, en tant que représentant de ce si détestable pédagogisme, de reprendre ces quatre éléments de ce qui est censé être notre «doctrine» et de montrer qu'il y a, tout à la fois, dans cette dénonciation, une ignorance complète de l'histoire, un danger immense pour notre démocratie, un aveuglement sur nos véritables propositions et un malentendu qu'il faut absolument lever.

Une ignorance complète de notre histoire, d'abord. C'est, en effet, Jules Ferry lui-même, dans un discours prononcé le 2 avril 1880 qui affirme : «Les méthodes nouvelles qui ont pris tant de développement, tendent à se répandre et à triompher : ces méthodes consistent, non plus à dicter comme un arrêt la règle à l'enfant, mais à la lui faire trouver. Elles se proposent avant tout d'exciter et d'éveiller la spontanéité de l'enfant, pour en surveiller et diriger le développement normal, au lieu de l'emprisonner dans des règles toutes faites auxquelles il ne comprend rien.» Voilà donc un dangereux soixante-huitard qui destitue le professeur pour lui substituer un «animateur» socioculturel !

Il fait d'ailleurs, contre toute attente, des émules parmi le corps des très sérieux inspecteurs généraux : ces derniers signent en effet, le 13 septembre 1890, dans le Bulletin administratif du ministère de l'Instruction publique, une circulaire dans laquelle ils affirment que l'objectif de l'enseignement au lycée est d'«habituer les élèves à trouver eux-mêmes les informations dans les documents» : dangereux précurseurs des travaux personnels encadrés ! En octobre 1952, Charles Brunold, physicien, directeur de l'enseignement du second degré, affirme lui aussi : «Il ne s'agit plus d'offrir aux élèves un bilan de connaissances, mais de montrer par quelles voies l'esprit est parvenu à de telles acquisitions.»

Voilà de quoi inquiéter, déjà, les partisans de ce que Brunold dénonce comme «une pensée dogmatique et déductive». Plus encore, et l'inimaginable presque : c'est Jean Zay – auquel François Fillon vient de rendre un légitime hommage – qui signe un texte dans le Journal officiel du 9 octobre 1938 qui se termine par l'interrogation suivante : «Vers l'enfant, centre commun, tous les efforts ne doivent-ils pas converger ?» Abominable puérocentrisme ! Comment un tel barbare a-t-il pu être assassiné par la Gestapo quelques années plus tard ?

En réalité, les contempteurs du pédagogisme défendent la culture en faisant preuve, en matière pédagogique, d'une sidérante inculture ! Ils croient que ce qu'ils dénoncent a émergé avec Mai 68, alors qu'il s'agit d'un mouvement né avec les Compagnons de l'Université nouvelle en 1918 et porté par l'Éducation populaire depuis l'affaire Dreyfus. Un mouvement qui, effectivement, ne se résigne pas à ce que les «héritiers» accèdent seuls aux savoirs et que les autres en soient écartés, un mouvement qui tente de lier dans le même acte, transmission et émancipation.

Or, en ignorant cette question, les critiques du prétendu pédagogisme font peser sur notre démocratie un terrible danger. Ils stigmatisent, en effet, l'égalitarisme et n'hésitent pas à s'attaquer à l'un des trois principes fondateurs de notre République : l'égalité. Pour eux, l'égalité en éducation serait synonyme de médiocrité. On rougit d'avoir à rappeler que l'égalité n'est pas l'uniformité, que l'égalité devant l'instruction et l'accès de tous aux fondamentaux de la citoyenneté sont consubstantielles au projet démocratique. Que, dès lors que «le peuple fait la loi», chaque individu doit pouvoir comprendre le monde et ses enjeux. Que l'égalité d'accès à ce que «nul ne doit ignorer» n'interdit nullement, bien au contraire, l'accès de chacun à l'excellence dans un domaine qu'on lui aura fait découvrir et qu'il aura choisi. On s'inquiète aussi, en ces temps d'emprise des tribus de toutes sortes, qu'on écarte si vite l'interrogation fondamentale de la véritable réflexion pédagogique : comment un processus de transmission peut-il être simultanément un processus d'émancipation ? Comment accéder à la pensée critique, s'autoriser à s'exhausser au-dessus des prêts-à-porter idéologiques ? Ce qu'on dénonce comme le pédagogisme n'est rien d'autre que l'effort pour penser, en même temps, transmission et émancipation. Mais il faudrait, sans doute que nos accusateurs prennent un peu de temps pour nous lire afin de s'en apercevoir.

Du temps pour nous lire, mais aussi du temps pour regarder de plus près ce que nous faisons... Qu'a produit le pédagogisme, en effet ? L'effondrement du niveau en orthographe ? Et si ce phénomène était dû, plutôt, au statut de l'écrit dans nos sociétés de «communication» ? Et si la tradition pédagogiste du journal et de la correspondance scolaires, les tentatives des pédagogistes pour faire écrire des romans à leurs élèves ou leur faire rédiger des dossiers dans le cadre des travaux personnels encadrés, étaient des formes de résistance salutaires à l'impérialisme de la «com» ? Et si les classes à projet artistique et culturel avaient pu donner lieu à une floraison de travaux par lesquels une multitude d'enfants défavorisés avait, enfin, rencontré les grandes oeuvres de notre patrimoine ?

Et si les vilains pédagogistes comme moi avaient combattu, depuis bien longtemps, pour que la culture trouve dans l'École une place centrale ? Pour qu'on enseigne aussi, à côté des théorèmes mathématiques et des lois physiques, la manière dont les hommes les avaient élaborés, s'étaient battus, grâce à eux, contre l'ignorance et l'assujettissement ? Et si, même, nous avions travaillé, avec d'autres, pour que l'histoire de l'émancipation de l'humanité et les terribles marches arrière vers la barbarie soient présentées clairement et fortement dans les programmes scolaires ? Alors, il faudrait, sans doute, revoir, par honnêteté intellectuelle, les accusations qui sont portées contre nous.

Reste, enfin, le malentendu sans cesse à élucider : ce n'est pas parce que nous prétendons que «l'élève construit son savoir» que nous abolissons l'autorité de l'enseignant. Bien au contraire : pour mettre en place une situation où l'élève va, grâce aux consignes et aux ressources qu'on lui fournit, travailler vraiment «dans sa tête» à élaborer des connaissances, il faut que le professeur maîtrise parfaitement ces dernières. Plus encore : il faut qu'il prospecte, parmi tous les documents et toutes les méthodes à sa disposition, ceux et celles qui vont pouvoir être les plus efficaces. Aucune abdication de l'autorité, pas le moindre soupçon de non-directivité. C'est l'enseignant qui se contente de «faire cours» sans s'assurer vraiment de l'activité intellectuelle de chacun de ses élèves, qui est non directif : il parle et ceux qui veulent suivre suivent ; les autres rêvent ou font autre chose malgré les rappels réguliers et pathétiques à l'attention : «Écoutez-moi donc... C'est important...»

Ainsi ce qui est aujourd'hui dénoncé sous le nom de «pédagogisme» est précisément la pédagogie dont notre Ecole a besoin. Qu'elle s'en éloigne et les résultats ne se feront pas attendre : enrégimentés dans une école qui «expose systématiquement des connaissances» sans se soucier de ce qu'ils apprennent vraiment, les élèves ne tarderont pas à s'en désintéresser complètement. Et leurs parents, inquiets de l'absence de véritable suivi individuel, se tourneront vers les officines privées qui spéculent honteusement sur leur légitime angoisse."

Source : http://ecolesdifferentes.free.fr/FIGAROPEDAGO.htm

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foin de tous ses bavardages, l'avenir de nos petites têtes blondes en dépendent!!! :clown: fillon avec nous et les élèves seront bien gardés!!!

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