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Posté(e)
C'est pour ça qu'en classe, je change souvent les groupes, les places, je donne des responsabilités... Je dis bonjour à tout le monde, un par un si possible, et surtout, j'essaie de parler une fois par jour à chaque enfant individuellement (bonjour du matin avec 'ça va mieux ton ventre ?', un clin d'oeil en classe, un p'tit 'viens voir' à la récré, un 'merci', un 's'il te plaît', un 't'es sûr de toi ?', un 'félicitation', un 'pffffff'...etc...)

J'admire...

J'essaie, mais j'arrive pas toujours...

Et là, même après 10 jours de congé, j'ai déjà des appréhension à retrouver F. ou N.... Non pas que je me laisse déborder, mais je sais qu'au bout de 10 minutes, j'aurai déjà du les reprendre 5 fois, et qu'ils vont me faire passer une journée pénible, puis une uatre, puis encore une autre... et j'ai un peu de mal..

C'est pas faute d'essayer d'évacuer l'affectif, mais quand on m'embête, j'ai du mal à faire table rase...

j'ai écrit "j'essaie" mims ;)

relativise

j'ai du mal aussi :wub:

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Posté(e)

Nous sommes des êtres humains en face d'autres êtres humains qui sont deplus des enfants.

L'affectif fait partiue de la relation que j'entretiens avec eux. Pour R. placé en famille d'accueil on parlera du week-end passé avec sa maman. Si E a mal au ventre, on en discute. Une chipie me saute au cou pour des bisous, je ne la repousse pas. Ils adorent lorsque l'un d'eux se trompe, m'appelle maman et je reponds "oui ma fille !" ;)

Posté(e)

Merci de vos avis! Le lien donné par Affable est très intéressant aussi: il oppose à une relation maître/enfant fondée sur l'affectif une relation intellectuelle.

Je cite:

"Il faut être vigilant, les élèves demandent une relation affective mais on ne peut pas leur répondre sur le même mode. L’enfant, l’adolescent veut nous faire rentrer dans son cercle intime. Les élèves en difficulté sont encore plus sensibles à la relation affective."

et :

"Sommes-nous là pour aimer les élèves ? Si on accepte d’aimer, on accepte aussi de ne pas aimer. On peut dire aux élèves que tout le monde a des sympathies et des antipathies mais nous ne devons en aucun cas exprimer nos sentiments de ce point de vue-là."

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

En parlant d'affectif, là, j'avoue que j'ai du mal avec certains élèves...

Depuis le début de l'anéne, ils ont un comportement qui me stresse.

Une fille qui est tellement imbue d'elle -même qu'elle n'a pas encore compris que je n'étais pas là que pour elle et donc, elle essaie systématiquement de passer devant les autres tout le temps.

Un garçon qui fait bêtise sur bêtise, provoc sur provoc, mensonge sur mensonge...

Et le denrier, qui joue le bébé, les doigts dans le nez puis dans la bouche :cry: , le pouce, la main dans la culotte, et sa façon de m'appeler "maitrèèèèèèèèèèèèèèse"... J'en peux plus...

Donc, je pensais qu'après les vacances, j'aurais remis les compteurs à zéro, mais non... j'ai du y mettre trop d'affectif, parce qu'ils me sortent par les trous de nez, ces 3 là...

Je sais pas quoi faire... pour prendre moins à coeur ces défauts qui m'horripilent...

Posté(e)

S@lut,

Je ne désirais pas entrer dans ce débat... Mais, c'est en répondant sur celui du redoublement que je me suis décidé.

Il est évident que l'enseignement est un acte d'affection. Comment peut-il en être autrement, comment transmettre sans "Aimer", sans une implication personnelle... Donc émotionnelle.

Enseigner c'est donner, partager, conduire, rassurer, encourager... Comment faire si on est détaché de l'apprenant?

Si l'enseignement était purement "technique", dans peu de temps, on aurait des robots en face des élèves!

La confusion vient de la définition que l'on donne au groupe de mots:

"avoir de l'affection". Et c'est toujours pareil, on nous entraîne vers des extrêmes.

Il n'est pas question d'être "gnangnan" ni de s'abstenir de sanctions, ni de "laisser faire", ni d'être triste quand l'année scolaire se termine.

Qu'elles soient douloureuses ou heureuses, Il s'agit de relations Humaines donc dominées par l’affectif.

:zorro:

Posté(e)

Merci Diego de ton avis.

Le dernier monde de l'éducation porte sur le sexe à l'école et (un peu) sur les rapports affectifs maître-éléves, notamment dans les cas où des relations de séduction se créent.

Intéressant!

Posté(e)
Le dernier monde de l'éducation porte sur le sexe à l'école et (un peu) sur les rapports affectifs maître-éléves, notamment dans les cas où des relations de séduction se créent.

Intéressant!

tu nous ferais un résumé de ce que tu as trouvé intéressant, nous citerais quelques petites phrases ? :blush:

Posté(e)

Vi!

Lien: http://www.lemonde.fr/mde/dossiers/dossier.html

Le dossier porte sur le sexe à l'école et plusieurs articles sont intéressants, dont : la pédophilie à l'école, l'endogamie des profs (= fait de se marier entre profs!), l'éducation sexuelle des élèves... Bon, c'est plutôt loin du sujet de ce post, sauf peut-être pour deux idées :

- l'école n'est plus un sanctuaire où les choses du coeur en général et du sexe en particulier doivent être exclues. On parle du sexe, de l'amour, et les profs ne sont pas des robots sans sentiments, qui s'adressent à de purs cerveaux.

- certains rapports profs-élèves dérivent trop vers la séduction: quand un élève s'éprend d'un prof et vice-versa...

Bon c'est encore loin du sujet, et il s'agit surtout du secondaire plutôt que de l'école primaire, c'est pour ça que j'avais pas développé.

Mais je m'interroge quand même sur la "pédagogie de l'affectif" : le fait d'utiliser l'affectif pour enseigner. Exemple tout bête: dire à un élève qui réussit qu'on est fier de lui, qu'on est content de son attitude, etc. A un élève qui est pénible, qu'il nous énerve, qu'il nous peine... Afin de le motiver. Vous voyez ce que je veux dire? Est-ce une attitude que vous trouvez normale, bien, pas bien?

Posté(e)
l'endogamie des profs (= fait de se marier entre profs!),

j'ai appris un nouveau mot... :P

Mais je m'interroge quand même sur la "pédagogie de l'affectif" : le fait d'utiliser l'affectif pour enseigner. Exemple tout bête: dire à un élève qui réussit qu'on est fier de lui, qu'on est content de son attitude, etc. A un élève qui est pénible, qu'il nous énerve, qu'il nous peine... Afin de le motiver. Vous voyez ce que je veux dire? Est-ce une attitude que vous trouvez normale, bien, pas bien?

ben justement, ce qu'on préconise (qu'on me dise si je me trompe) c'est de donner le positif aux élèves (genre, c'est bien, je suis fier de toi) et d'éviter le négatif (genre tu me déçois) qui serait démotivant...

Or, les relations humaines sont à la fois positives et négatives...

Donc, si on veut mettre de l'affectif dans les relations, pour motiver ou que sais-je encore, pourquoi n'en mettre qu'une partie... ?

Perso, je ne me sens pas capable de ne dire que du bien... Où je dis ce que je ressens (j'exprime l'affectif) et dans ce cas, y'a le bon et le moins bon, ou je ne l'exprime pas...

J'ai un directeur qui insiste pour que, dans les bulletins, on n'écrive pas, par exemple "elève souriant et agréable"...

Moi, c'était le genre de formule que je mettais à un élève qui avait de mauvais résultats : ça lui faisait au moins quelues points positifs...

Mais selon mon dir (et je comprends très bien ce qu'il veut dire), notre boulot ne se situe pas du côté de "l'agréable" ou du "souriant"... nous on s'occupe du travail de l'élève, ses progrès, ce qu'il apprend, comment il l'apprend, etc...

Aller plus loin (dans l'affectif, dans un "jugement" sur la personne de l'enfant plus que sur sa qualité d'élève), c'est s'exposer à des critiques...

Je sais pas si je fais avancer le schmilblick, mais bon, je me pose aussi des questions par rapport à tout ça...

Posté(e)
Aller plus loin (dans l'affectif, dans un "jugement" sur la personne de l'enfant plus que sur sa qualité d'élève), c'est s'exposer à des critiques...

c'est surtout entrer de plein pied dans le subjectif...

et je crois qu'il faut essayer, en tant que professionnel, être le moins subjectif possible, surtout à l'écrit... (même si ce n'est pas facile).

j'édite pour compléter...

je suis d'accord avec ce qu'ont dit Enna et Diego... nous sommes des humains et non des robots, affect il y a donc...

A nous de nous dégager de cet affect, en essayant d'être "attentif" à chaque enfant que l'on soit attiré par lui ou qu'on le trouve repoussant.

Car chaque enfant nous renvoie des choses que l'on ne maîtrise pas, qui sont du domaine de l'inconscient etc... mais on peut essayer de contrôler cela le mieux que l'on peut, pour enseigner le plus efficacement possible et sans trop de dégâts pour nous et les enfants.

Par exemple quand Mim's tu dis "je n'aime pas qu'on m'embête", cela me fait penser que tu ne mets pas de distance entre toi et tes élèves... cette distance c'est ta fonction. Un élève n'embête pas "Mim's" il embête la maîtresse, le personnage institutionnel, la référence, le référent adulte etc... Cette distance permet de prendre du recul de se dégager de certaines violences (même si c'est parfois très dur).

Posté(e)

je rebondis sur ce qui vient d'être dit, je suis d'accord sur le fait que notre métier ayant trait à l'humain nous sommes en proie à l'affectif....

Cependant je crois aussi que nous devons veiller à rester professionnels, pas bêtement froids ou robots comme il a été dit mais quand même, notre rôle est plus d'encourager il me semble que de formuler un avis négatif :huh: ...

Pour se défaire de l'emprise des relations affectives, il existe quelques "dérivatifs", des sas de décompressions outils pour les enseignants qui ont besoin d'évacuer ce légitime trop-plein : je crois que ça se pratique en pédagogie institutionnelle (du peu que j'en sais :blush: ), je sais qu'il existe aussi des ateliers mensuels d'analyse de pratiques entre enseignants avec la possible intervention de psy, cela permet d'échanger à plusieurs et de prendre du recul sur sa pratique, voir de trouver des solutions....

Malheureusement cela se sait peu et souvent c'est ce genre d'outil qui est décrié comme du "blabla" pédagogique alors que ce sont des outils précieux.

Posté(e)
Par exemple quand Mim's tu dis "je n'aime pas qu'on m'embête", cela me fait penser que tu ne mets pas de distance entre toi et tes élèves... cette distance c'est ta fonction. Un élève n'embête pas "Mim's" il embête la maîtresse, le personnage institutionnel, la référence, le référent adulte etc... Cette distance permet de prendre du recul de se dégager de certaines violences (même si c'est parfois très dur).

si j'avais dit "je n'aime pas qu'on embête la maîtresse", tu m'aurais dit que je me prenais pour César, à parler de moi à la 3ème personne... :P

Je sais, cette distance, c'est ce que j'ai le plsu de mal à mettre en place. D'où le fait de prendre très mal les remarques des parents, puisque je les prends pour moi...

N'empêche, je n'aime pas qu'on m'embête, et ça me dérange autant qu'un élève embête sa maitresse (même quand c'est pas moi), l'autorité, l'adulte référent ou tout ce que tu veux...

Avoir un regard vierge sur l'enfant après ça, dur !

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