diego Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 S@lut, J'ai hésité à répondre, car je n'avais pas grand chose de plus à rajouter... Mais tu as tord de douter du bien fondé de tes actions. Le "signalement" n'est pas seulement un devoir citoyen, c'est aussi une de nos missions "Éducation Nationale". Maintenant, même si tu te sens un peu seule face au père (je te comprends très bien), reste la dirlo de l'école et pas "cendrillon". Trop loin pour t'aider mieux... Bon courage, mais t'as pas l'air d'en manquer. Autre chose, le doute est salutaire, mais maintenant avance: Haut les coeurs!
Enna Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 Une mère d'élève est venue aujourd'hui me demander de la soutenir par écrit (suggestion de son avocat) pour appuyer sa procédure d'appel d'une décision de Mme la juge des enfants (placement imminent). J'ai refusé catégoriquement, en reconnaissant toutefois que le changement d'école qui suivrait pertuberait sûrement F., une gamine qui prenait petit à petit ses repères... Je n'ai jamais eu à téléphoner au proc dans l'urgence. Mais j'ai rendu compte aux éducateurs mandatés par le juge des enfants. Il m'est arrivé de rendre compte au bureau de police du comportement de certains de nos "clients" : agressivité, ivresse... J'ai rédigé des "fiches incidents". J'ai contacté les partenaires sociaux (médecins, puéricultrice ou AS) pour trouver de l'aide dans certains cas, gagner du temps, m'assurer que "tout a été tenté"... Ca n'est pas toujours possible et quand un inspecteur de police mandaté vient "chercher" un enfant à l'école pour un placement immédiat, ça m'est arrivé deux fois déjà, ça fait drôle, juste le temps de mettre une peluche (un ours si possible) dans les bras du petit et hop... Tu as bien fait cendrillon, ce ne sont jamais des situations faciles à vivre, encore moins pour une femme je crois, mais tu as bien fait ! Reste vigilante maintenant sans céder à l'angoisse, tu es très courageuse et ça, même si certains de tes collègues ont oublié de te le dire : ils le savent mieux que personne. Heu petite question Calinours ? As-tu laissé le gamin partir seul sans la présence d'un adulte hormis les représentants de la police ??? Moi j'ai été confrontée à ce cas là et naïvement j'ai laissé partir le gamin dans le panier à salade mais ce n'était pas pour un placement mais pour un interrogatoire au poste pour une affaire de vol. J'ai appris ce jour là que je n'en avais pas le droit. Il faut impérativement que l'enfant soit accompagné d'un adulte qui ne soit pas un représentant de l'ordre. Mais peut-être qu'en cas de placement d'office la procédure n'est pas la même ?
calinours Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 Une mère d'élève est venue aujourd'hui me demander de la soutenir par écrit (suggestion de son avocat) pour appuyer sa procédure d'appel d'une décision de Mme la juge des enfants (placement imminent). J'ai refusé catégoriquement, en reconnaissant toutefois que le changement d'école qui suivrait pertuberait sûrement F., une gamine qui prenait petit à petit ses repères... Je n'ai jamais eu à téléphoner au proc dans l'urgence. Mais j'ai rendu compte aux éducateurs mandatés par le juge des enfants. Il m'est arrivé de rendre compte au bureau de police du comportement de certains de nos "clients" : agressivité, ivresse... J'ai rédigé des "fiches incidents". J'ai contacté les partenaires sociaux (médecins, puéricultrice ou AS) pour trouver de l'aide dans certains cas, gagner du temps, m'assurer que "tout a été tenté"... Ca n'est pas toujours possible et quand un inspecteur de police mandaté vient "chercher" un enfant à l'école pour un placement immédiat, ça m'est arrivé deux fois déjà, ça fait drôle, juste le temps de mettre une peluche (un ours si possible) dans les bras du petit et hop... Tu as bien fait cendrillon, ce ne sont jamais des situations faciles à vivre, encore moins pour une femme je crois, mais tu as bien fait ! Reste vigilante maintenant sans céder à l'angoisse, tu es très courageuse et ça, même si certains de tes collègues ont oublié de te le dire : ils le savent mieux que personne. Heu petite question Calinours ? As-tu laissé le gamin partir seul sans la présence d'un adulte hormis les représentants de la police ??? Moi j'ai été confrontée à ce cas là et naïvement j'ai laissé partir le gamin dans le panier à salade mais ce n'était pas pour un placement mais pour un interrogatoire au poste pour une affaire de vol. J'ai appris ce jour là que je n'en avais pas le droit. Il faut impérativement que l'enfant soit accompagné d'un adulte qui ne soit pas un représentant de l'ordre. Mais peut-être qu'en cas de placement d'office la procédure n'est pas la même ? C'est arrivé deux fois depuis que je suis dans cette école <_< ... La première fois l'officier de police est venu seul et en civil et avec une voiture banalisée avec son ordre signé du juge. Pas eu le temps de me poser des questions mais j'ai râlé par écrit (avec la directrice de l'école voisine chez qui l'officier récupérait la fratrie) auprès du magistrat concerné. Nous avons eu une réponse polie mais sur un ton plutôt comminatoire : Vous ne pouvez pas vous opposer à une décision de justice quelles qu'en soient les conditions ... La seconde fois un éducateur était présent avec le policier (toujours en civil et voiture normale), ca c'est très mal passé car la mère qui se doutait de quelque chose suite à une audience houleuse chez la juge est venue à l'école... Précision importante, l'enfant ne voulait pas rentrer à la maison... Conditions déplorables, certes, jamais vu de texte clair à ce sujet (la réponse du magistrat l'était).
koubz Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 Je pense que si un truc comme cela m'arriverait, je téléphone à mon IEN pour savoir quoi faire avant de laisser partir l'enfant avec les policiers.
cendrillon Posté(e) 25 janvier 2006 Auteur Posté(e) 25 janvier 2006 La brigade des mineurs, mandatée par le proc, a bien entendu le droit d'embarquer les enfants, sans autre adulte... C'est un spectacle difficile à soutenir... Mais en général, à la clé, il y a des décisions salutaires pour l'enfant... A nouveau merci à vous tous de m'avoir lue, conseillée. Je vais demain demander à mon ien une présence visible de la police municipale à l'entrée de l'école (j'ai peur que le père s'en prenne à une ATSEM d'ouverture de portail...) et puis je vais envoyer un double du dossier que j'ai monté à l'autonome... Ce matin, ça va mieux. Ca se décante. Mais je ne digèrerai jamais la réalité dans laquelle vivent ces enfants.
darthwader2 Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 non tu ne peux t'opposer à la décision. et l'IEN ne peut s'y opposer courage cendrillon.
Enna Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 La brigade des mineurs, mandatée par le proc, a bien entendu le droit d'embarquer les enfants, sans autre adulte... C'est un spectacle difficile à soutenir... Mais en général, à la clé, il y a des décisions salutaires pour l'enfant... A nouveau merci à vous tous de m'avoir lue, conseillée. Je vais demain demander à mon ien une présence visible de la police municipale à l'entrée de l'école (j'ai peur que le père s'en prenne à une ATSEM d'ouverture de portail...) et puis je vais envoyer un double du dossier que j'ai monté à l'autonome... Ce matin, ça va mieux. Ca se décante. Mais je ne digèrerai jamais la réalité dans laquelle vivent ces enfants. C'est ce que je pensais aussi mais ce n'est pas le cas : ils sont tenus de suivre une procédure. La présence d'un adulte AS, éducateur, membre de la famille (en cas d'interrogatoire). C'est la loi afin de préserver les mineurs : ce qui est logique. Mais les policiers jouent souvent sur l'autorité que leur confère leur uniforme.
cendrillon Posté(e) 25 janvier 2006 Auteur Posté(e) 25 janvier 2006 J'ai malheureusement "assisté" par 2 fois à l'arrivée de la brigade des mineurs à l'école. Ils étaient à chaque fois 2, en civil, l'un qui interrogeait l'enseignant, l'autre qui "discutait" avec l'enfant, le tout sur place. Après transmission des données au proc, les enfants ont été emmenés les 2 fois, par les 2 personnes de la brigade des mineurs. Un enseignant a accompagné les enfants jusqu'à la voiture, banalisée, et c'est tout. J'en ai parlé avec mon ien qui m'a affirmé qu'on ne pouvait pas contourner un ordre du procureur de la république. Par contre, c'est vrai que je ne sais pas si j'aurais dû m'assurer qu'il y ait bien quelqu'un d'autre avec les enfants.
del140330 Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 Cendrillon , tu es confrontée à la partie désagréable du métier mais tu as très bien fait Par contre, prévois que si le papa vienne tu ne le recoives pas seule (même s'il a l'air calme) et préviens l'autonome Heu petite question Calinours ?As-tu laissé le gamin partir seul sans la présence d'un adulte hormis les représentants de la police ??? Moi j'ai été confrontée à ce cas là et naïvement j'ai laissé partir le gamin dans le panier à salade mais ce n'était pas pour un placement mais pour un interrogatoire au poste pour une affaire de vol. J'ai appris ce jour là que je n'en avais pas le droit. Il faut impérativement que l'enfant soit accompagné d'un adulte qui ne soit pas un représentant de l'ordre. Mais peut-être qu'en cas de placement d'office la procédure n'est pas la même ? Je pense que si un truc comme cela m'arriverait, je téléphone à mon IEN pour savoir quoi faire avant de laisser partir l'enfant avec les policiers. L'an dernier la gendarmerie est venue chercher un de mes élèves et je n'ai eu ni le temps, ni la possibilité de m'y opposer je me suis renseignée après coup : c'est une décision de justice, je n'ai donc pas le droit de m'y opposer Dans cette affaire , il était important que tous les jeunes soient entendus en même temps
calinours Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 A lire (trouvé dans le "Kisaitou") : Un fonctionnaire de police ou un gendarme arrive à l'école, que faire ? Extrait : "(...) Il demande à emmener un élève Dans ce cas, il doit disposer d'un "mandat d'amener" délivré par un magistrat. Le directeur exigera que le gendarme ou le fonctionnaire de police établisse un procès-verbal de remise de l'enfant et lui en laisse un exemplaire. Dans ces deux cas, les enseignants veilleront : - à vérifier la qualité des personnes et la validité des pièces justifiant la présence des enquêteurs ; - à rendre compte des faits de suite (téléphone puis confirmation écrite) à l'inspecteur de l'Education nationale. Un enseignant, un directeur ou une directrice ne peuvent s'opposer à ce qu'un élève soit extrait de l'enceinte scolaire par des représentants de la force publique dès lors que ceux-ci disposent d'un mandat d'amener ou d'un mandat d'arrêt émanant du procureur de la République ou d'un juge d'instruction. (...)" Dans les cas que j'ai cité, les fonctionnaires de la Police Nationale disposaient du dit "mandat d'amener" signé par la juge des enfants... Mais la première fois j'ai été tellement surpris que je n'ai pas vérifié le papier . Le procès verbal de "remise" de l'enfant n'a pas été fait non plus... :o La prochaine fois (sans le souhaiter) je me montrerai aussi procédurier que Mme la juge.
dada Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 Calinours confirme ce que m'avait dit mon ien, on ne peut pas refuser de remettre un enfant aux forces de police mandatées par la justice, ni d'ailleurs refuser d'être entendu ... Elle m'avait juste préciser de vérifier l'identité des officiers avant de remettre l'enfant, en notant les noms, j'avais eu un appel du procureur me donnant leurs identités, les agents bien que surpris de ma demande m'ont présenté leur carte Par contre jamais vu de mandat d'amener.... <_< Chez nous, à la demande des ien , ce sont toujours des agents en civil qui viennent chercher les enfants et en maternelle, dans la mesure du possible ils mettent une femme Par ailleurs, les consignes sont : -Ne pas faire répéter les faits par les enfants -Ne jamais prévenir les familles en cas d'atteinte physique -Prévenir l'ien le plus rapidement possible -Pour les coups et autres atteintes physiques faire constater par le médecin scolaire ( dans ces cas là ils viennent en urgence, je les ai toujours eu dans les deux heures à l'école, c'est le premier libre qui se déplace...)
del140330 Posté(e) 25 janvier 2006 Posté(e) 25 janvier 2006 Chez nous, à la demande des ien , ce sont toujours des agents en civil qui viennent chercher les enfants et en maternelle, dans la mesure du possible ils mettent une femme Moi les gendarmes se sont pointés à 8 h 20, heure d'entrée des élèves dans la cour avec les parents au portail Et ils l'ont ramené à 11 h 30 quand les parents attendaient au portail pour récupérer les enfants Gendarmes en tenue avec fourgonette , bien évidemment Facile à gérer après, d'autant que bcp d'élèves savaient pourquoi il devait être entendu (il était témoin d'une sombre affaire ....) N'empêche , j'aurai aimé plus d'humanisme et de discretion de la part de messieurs les gendarmes En fait on les a soupconné de faire exprès , de manière à ce que tous les jeunes voient ce qui arrive quand on traine avec des gens pas très recommandables et ainsi faire peur aux autres élèves
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