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paroles d'enfants


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Posté(e)

L’enfant maltraité est l’enfant victime de violences physiques, cruautés mentales, négligences lourdes et d’abus sexuels " ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique.

Pour moi une des pire choses car non visible, plus sournoise mais pourtant autant destructrice est :

La cruauté mentale : le mineur est soumis à des violences verbales, dites psychologiques telles que les insultes, les menaces, les terreurs infligées, les humiliations... ou encore l’absence totale de lien affectif ou de parole.

L'article complet et vraiment interessant sur la maltraitance infantile : ICI

La nuance entre maltraitance et violence éducative dépend des points de vue...voire même des sociétés..

La violence éducative, c’est la violence à l’égard des enfants qui ne choque personne. Celle qui est considérée comme acceptable dans une société, pour les faire obéir.

Il faut donc la distinguer de la maltraitance qui est le niveau considéré comme inacceptable.

Par exemple, en France, on peut dire que la gifle et la fessée font partie de la violence éducative ordinaire. Et si on utilise une ceinture ou un bâton pour frapper un enfant, on est considéré comme un parent maltraitant.

Pour moi par exemple la gifle n'est pas une violence éducative ordinaire...c'est de la violence, point, mais pas non plus de la maltraitrance si c'est un cas isolé...mais le devient si cela devient justement "ordinaire".

D'ailleurs parler de violence éducative ordinaire me fait bondir.

Un article sur la violence éducative...

Posté(e)
"L’histoire de la civilisation montre qu’à l’inverse des agressions individuelles entre adultes qui furent toujours sanctionnées au sein d’un groupe déterminé, les différentes formes de violences exercées contre les enfants ont été plus ou moins tolérées voire approuvées par la société des adultes et que l’histoire de l’humanité est jalonnée de sévices exercés contre les jeunes enfants"

(P. STRAUS, fondateur de l’Association française d’information et de recherche sur l’Enfance Maltraitée).

:cry:

Posté(e)

Lu ton 2e lien Affable : tout à fait d'accord... malheureusement.

A (re ?)lire (c'est une fiction mais qui s'inspire de la réalité...) "la mort est mon métier" de R. Merle : l'histoire de l'enfance d'un futur grand nom du régime nazi, ou comment un individu battu, humilié, perd, en toute innocence, toute empathie et devient une machine à comptabiliser la mort.

Posté(e)
Certes, cette méthode d¹éducation est très ancienne, et se pratique depuis des millénaires. Mais bien d¹autres usages, comme l¹esclavage, l¹excision ou la coutume de battre les femmes ont duré pendant des millénaires ou durent encore, sans que cela les rende en quoi que ce soit plus acceptables.

Quand je pense que sur un autre site, j'avais exactement répondu ceci, parce qu'une personne qui fréquentait cet autre site minimisait ses actes violents, qu'elle ne niait pas mais qu'elle minorait... qu'elle trouvait des émissions comme le pensionnat de Chavagne "des modèles vers lesquels on devrait revenir", (alors que ça devait, je pense, en fait flatter, justifier et libèrer ses pulsions violentes), parce qu'elle passait son temps à regretter le bon vieux temps où les enfants étaient obéissants, sages, studieux, etc (bref poncifs and Co complètement issus du fantasme)...

Est-ce qu'on a le droit de hurler que NON être frappé ne développe pas le respect envers la personne qui frappe mais seulement la crainte, l'injustice et la haine?

Posté(e)

J'ai adoré ce livre, et je me suis posé pas mal de question après (j'étais jeune 15/16 ans ) et il m'a beaucoup marqué!

J'ai reçu le petit magazin de la MGEN ( celui qu'on met dans les wc sinon on le lit pas :P ): il y a un article sur la protection de l'enfance à réformer, des liens sont donnés.

Quant à la situation de cocotte, je comprends que des fois on ne sache pas trop...

Il y a aussi l'enfant que l'on peut signaler en situation à risque: je l'ai déjà fait pour un enfant : il n'y avait pas de traces de coups (mais ils existaient :ninja: ) mais bon une situation très difficile pour l'enfant qui était en situation de handicap intellectuel et dont les parents niaient complètement le handicap et pensaient que c'était de la mauvaise volonté de l'enfant :cry: .

Mais bon pas facile tout ça.... :cry:

Posté(e)

Merci à tous pour vos réponses.

Il est évident pour moi que la violence sur un enfant, physique ou morale, nuit à son bon développement, à son épanouissement, en n'en fait pas un être "qui s'élève".

D'autant plus que j'en ai moi même été victime, d'une certaine façon.

J'ai lu La mort est mon métier et je trouve ce roman très parlant.

Mais je me demande vraiment comment nous devons nous situer, en tant qu'éducateur.

Il y a des cas où évidement il faut réagir en force (traces de coups avérés, enfant allant très mal psychologiquement, suspicion d'agression sexuelle).

Mais doit-on réagir de la même façon face à toute situation qui nous choque?

Ca me choque qu'un enfant ait peur de recevoir des coups de ceinture car il a de mauvais résultats scolaires. Mais reçoit-il vraiment des coups? Et si oui, et s'il s'agit d'une méthode d'éducation "à la dure" (punition) et non de sadisme comme on en voit malheureusement parfois, y a t il dans le système judiciaire une réponse à ce problème? Il me semble que c'est le genre de cas que personne ne peut traiter.

Il faudrait éduquer les parents, leur expliquer les conséquences de leur acte. Mais y a t il des personnes qui font ce boulot? Du coup, un signalement at-il un quelconque effet?

De la même façon, si on signale tous les élèves frappés, que peut faire la justice sous l'afflux des dossiers? (dans mon école, beaucoup de gamins sont dans ce cas!!!).

Je voudrais apporter une précision dans mon cas précis. Les enfants concernés sont tous antillais et autour de moi tout le monde me dit que "dans ces familles, on reçoit des coups quand on n'est pas sage".

Bref au delà de cette généralisation qui me choque (comme si tous les antillais avaient la main leste!!!), se pose le problème soulevé par affable:

"La violence éducative, c’est la violence à l’égard des enfants qui ne choque personne. Celle qui est considérée comme acceptable dans une société, pour les faire obéir.

Il faut donc la distinguer de la maltraitance qui est le niveau considéré comme inacceptable."

Si effectivement, chez les antillais, la punition à coups de ceinture est répandue et donc jugée acceptable (je précise: je n'en sais rien du tout personellement) et qu'en métropole non, doit-on affirmer avec force qu'ils n'ont pas à reproduire ce modèle en métropole? A priori, je dirais oui (cf la question de l'excision).

Tout ceci me semble complexe en effet.

Entre le principe qui en soit me paraît clair et indiscutable, et la réalité...

Rien n'est ni noir, ni blanc. Malheureusement (ou heureusement???).

Posté(e)
Merci à tous pour vos réponses.

Il est évident pour moi que la violence sur un enfant, physique ou morale, nuit à son bon développement, à son épanouissement, en n'en fait pas un être "qui s'élève".

D'autant plus que j'en ai moi même été victime, d'une certaine façon.

J'ai lu La mort est mon métier et je trouve ce roman très parlant.

Mais je me demande vraiment comment nous devons nous situer, en tant qu'éducateur.

Il y a des cas où évidement il faut réagir en force (traces de coups avérés, enfant allant très mal psychologiquement, suspicion d'agression sexuelle).

Mais doit-on réagir de la même façon face à toute situation qui nous choque?

Ca me choque qu'un enfant ait peur de recevoir des coups de ceinture car il a de mauvais résultats scolaires. Mais reçoit-il vraiment des coups? Et si oui, et s'il s'agit d'une méthode d'éducation "à la dure" (punition) et non de sadisme comme on en voit malheureusement parfois, y a t il dans le système judiciaire une réponse à ce problème? Il me semble que c'est le genre de cas que personne ne peut traiter.

Il faudrait éduquer les parents, leur expliquer les conséquences de leur acte. Mais y a t il des personnes qui font ce boulot? Du coup, un signalement at-il un quelconque effet?

De la même façon, si on signale tous les élèves frappés, que peut faire la justice sous l'afflux des dossiers? (dans mon école, beaucoup de gamins sont dans ce cas!!!).

Je voudrais apporter une précision dans mon cas précis. Les enfants concernés sont tous antillais et autour de moi tout le monde me dit que "dans ces familles, on reçoit des coups quand on n'est pas sage".

Bref au delà de cette généralisation qui me choque (comme si tous les antillais avaient la main leste!!!), se pose le problème soulevé par affable:

"La violence éducative, c’est la violence à l’égard des enfants qui ne choque personne. Celle qui est considérée comme acceptable dans une société, pour les faire obéir.

Il faut donc la distinguer de la maltraitance qui est le niveau considéré comme inacceptable."

Si effectivement, chez les antillais, la punition à coups de ceinture est répandue et donc jugée acceptable (je précise: je n'en sais rien du tout personellement) et qu'en métropole non, doit-on affirmer avec force qu'ils n'ont pas à reproduire ce modèle en métropole? A priori, je dirais oui (cf la question de l'excision).

Tout ceci me semble complexe en effet.

Entre le principe qui en soit me paraît clair et indiscutable, et la réalité...

Rien n'est ni noir, ni blanc. Malheureusement (ou heureusement???).

Tu soulèves les bonnes questions cocotte.

C'est vrai que l'intervention est délicate... mais, si déjà les enseignants réagissaient tous comme toi, dans leur comportement et dans cette attitude interrogative, peut-être que l'école pourrait être ce lieu où l'enfant parviendrait en partie à retrouver cette estime de lui-même qu'il est en train de perdre s'il subit une violence domestique.

Affirmer par son propre comportement et ses paroles que la violence ne va pas de soi, c'est déjà permettre à un gamin de réagir, même s'il lui faudra du temps pour être assez fort pour se détacher de l'emprise de son parent maltraitant ou "simplement" violent.

Parfois, lorsqu'on est enfant, et même plus tard, on éprouve de la culpabilité à accuser le parent violent. C'est un long cheminement parce qu' on souffre d'une sorte de syndrome de Stockholm : on arrive à excuser la personne qui vous a maltraitée, en développant plusieurs sortes de culpabilité : celle qui consiste à n'être pas tout à fait sûr qu'on n'a pas finalement mérité la correction, celle de voir la dénonciation suivie d'une mesure de rétorsion encore plus grande, et la crainte de dénoncer quelqu'un pour qui finalement on éprouve de l'affection.

Alors, si au lieu de conforter la violence, l'école pouvait être un de ces lieux où elle est formellement et explicitement proscrite, ce serait déjà un énorme pas...

Posté(e)

Vous pouvez aller faire un tour sur le forum des directeurs, c'est un sujet qui est traité régulièrement... et qui ne va pas sans nous poser des questions :(

Posté(e)

:( Pas grand chose à rajouter pour t'aider :o ..... A part en parler, en parler, en parler.... en disant haut et fort comment on voit les choses....... quitte à déplaire :cry:

Sinon, ce n'est pas un roman, mais c'est édifiant aussi : "C'est pour ton bien" d'Alice Miller..., c'est une psychologue polonaise, je crois, qui est une des rares à poser pour principe qu'il n'y a pas de prise de conscience qui ne passe pas par une mise en lumière et donc une mise en cause des pratiques de nos parents... L'obligation de loyauté et d'amour inconditionnelle qui ont cours dans les familles rend cette remise en cause extrêment douloureuse et donc assez rare... Bon, je vous raconte ce que j'ai compris, mais cette lecture est vraiment éclairante :) ...

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