maiden Posté(e) 25 février 2006 Posté(e) 25 février 2006 Cela dit je pense que tout peut s'apprendre. Oui, tout, et chacun d'entre nous, j'en suis persuadée. J'ai fait ma première colo à 16 ans et ça a été légèrement la cata. J'ai commencé à intervenir en classe à 18 ans et la première fois j'ai cru avoir un infarctus Sinon en effet je n'ai pas appris grand-chose à l'iufm. Je suis certaine que certaines règles s'appliquent comme des recettes, mais il est vrai qu'on a plus ou moins de facilité à se remettre en question et à ne pas culpabiliser. C'est un travail sur soi qui prend plus ou moins de temps. Même si on est seul(e) en classe, les enfants ressentent fortement l'ambiance et la cohésion de l'équipe éducative, tu ne crois pas ?
yacco Posté(e) 25 février 2006 Posté(e) 25 février 2006 Même si on est seul(e) en classe, les enfants ressentent fortement l'ambiance et la cohésion de l'équipe éducative, tu ne crois pas ? Je le crois également, cependant je ne suis que de passage dans les écoles et mon expérience de la chose est assez limitée.
maiden Posté(e) 25 février 2006 Posté(e) 25 février 2006 Ah bon, je pensais qu'en temps que quart temps ça aurait donné l'occasion de comparer les problèmes de discipline en fonction de la cohésion de l'équipe ? Il est vrai que c'est différent d'une expérience à l'année, et j'imagine bien que tu ne vas pas à chaque réunion de chaque école
ninette Posté(e) 1 mars 2006 Posté(e) 1 mars 2006 Ensuite, on a tous un vécu, une éducation, une personnalité qui font que nous nous en sortons plus ou moins bien dans les rapports que l'on peut avoir avec autrui. Cela dit je pense que tout peut s'apprendre. équipe pédagogique soudée avec des collègues sur lesquels tu peux compter c'est très imporant, mais n'empêche que tu restes seul(e) dans ta classe... J'en reviens à ce que je disais, certains assimilent extrèmement vite les conseils qu'on leur donne et d'autres peinent un peu plus à les mettre en pratique... Pour peiner , je peine...Moi mon quart temps passe super bien dans la classe, elle est même super décontractée et fait de l'humour avec eux tout celà dans le respect ,sans bruit et dans une ambiance de travail.Elle me dit que je ne me suis pas assez remise en cause par rapport à l'autorité...j'ai l'impression que je ne fais que ça et qu'en plus ça me bouffe mes nuits. Quand elle demande à un élève de ne pas se lever il reste assis.Quand c'est moi je dois lutter... Le plus dur , c'est de lutter contre ma nature.JE N'ARRIVE PAS A ËTRE FERME TOUT LE TEMPS;Je me relache inconsciemment les loulous sentent la faille et prennent la voie directement pour aller au bout de mes limites.Et moi je rame, je ne m'éclate pas en classe et j'ai l'impression d'être nulle.
yacco Posté(e) 1 mars 2006 Posté(e) 1 mars 2006 Le plus dur , c'est de lutter contre ma nature.JE N'ARRIVE PAS A ËTRE FERME TOUT LE TEMPS;Je me relache inconsciemment les loulous sentent la faille et prennent la voie directement pour aller au bout de mes limites.Et moi je rame, je ne m'éclate pas en classe et j'ai l'impression d'être nulle. Je crois que tu apportes toi-même la solution à ton problème... Comment veux-tu que des élèves t'écoutent si lorsque tu leur dis de s'asseoir tu les laisses se lever IMPUNEMENT (=sans sanction). Dans leur tête, il n'y a plus de repères. Je pense que ta collègue s'en sort bien parce que les choses sont bien délimitées, ses élèves savent jusqu'où ils peuvent aller... Tiens, si tu dois te rendre quelque part en voiture, ben... c'est toujours mieux avec un plan, sinon tu vas aller là où il ne faut pas; et je soutiens que leur manque de respect correspond non pas à une envie de nuire mais à chercher le point de blocage, la voie sans issue qui leur fera comprendre qu'il faut reprendre la nationale... Tout ce que je dis, ce ne sont que des mots, car je ne suis pas toujours autant respecté que mes conseils voudraient le laisser entendre. Cependant, je crois voir où sont mes faiblesses et j'essaie de m'améliorer. Un élève se foutait complètement des remontrances que je lui faisais, alors je lui ai dit d'aller dans le couloir et là on a posé deux trois choses ensemble, isolé de ceux qui le regardent en train de se moquer de moi, il était beucoup moins fier... Et puis, tes élèves, tu disctues avec eux, tu essaies de comprendre ce qu'il se passe dans leur tête... Ça, à mon avis, c'est quelque chose d'incontournable. Bon courage...
Mademoiselle Julie Posté(e) 2 mars 2006 Posté(e) 2 mars 2006 Je n'ai encore jamais dépassé les deux croix... parce que je n'aime pas punir, je n'ose pas peut être mais là ils sentent que je ne vais pas jusqu'au bout et cherchent les limites je sais que je devrais au moins une fois respecter ce que j'ai annoncé, au lieu de ça j'attends que M. la terreur dépasse trop les bornes et d'un coup je vais l'attraper par le bras pour le mettre à la porte...j'aime pas mes réactions, mais j'ai comme un bloquage, je ne punis jamais alors que je sais que pour ces élèves là ça fonctionnerait... Je me souviens d'un stage en CM1... Je remplaçais un prof qui avait une sacré expérience, un carisme dingue (genre Philippe Noiret...) et qui mettait encore la blouse blanche pour faire classe. Aucune interactivité. L'école à l'ancienne... D'ailleurs, c'est bien simple, dans cette école, aucun élève n'avait jamais travaillé en groupe. Bref, ce n'était pas une classe particulièrement difficile (beau coin de Paris...16 ème...) même si certains éléments étaient un peu capricieux et à faire selon leurs envies...mais un groupe très gérable ! Eh ben au bout de 3 semaines, j'ai senti que ça s'était vachement relaché... Parce que : • Je ne tenais pas ce que je disais... Une menace de sanction... je l'oubliais... Comment dans ces conditions peut on être crédible !!! <_< D'ailleurs mon IMF une fois m'a demandé si j'allais appliquer ce que j'avais dit à un élève (lui demander de me donner plus tard son carnet) en me disant bien qu'il fallait aller jusqu'au bout même si on se rend compte après qu'on y est allé un peu fort.... • J'avais (et ai toujours eu) de GROS problème de préparation et organisation Et je pense que ça se ressent... les élèves ont des "antennes" et sentent quand l'instit' maîtrise (ou non) son sujet... Je me paumais entre les cahiers, les bidules (pfff) • Et j'avais aussi tendance à être trop "gentille" (sans doute par rapport à ces histoires de sanctions et autre)... Combien de fois ai-je entendu "Maîtresse, tu es vraiment gentille"... À en devenir horripilant (et inquiétant...non ?) Pourtant, une fois j'ai accompagné une classe de GS (des élèves assez mouvementés) d'une amie et je les reprenais parfois en main parce que je trouvais qu'ils se permettaient trop de choses... Et mon amie m'a dit "ah bah dis donc ! Tu en as de l'autorité ! Ils t'écoutent" :o J'ai l'impression que, dès lors où ce sont mes élèves, de ne pas avoir cette même autorité...alors qu'apparemment je l'ai... alors... C'est comme cette histoire de "serrer la vis", "ne rien lâcher"... J'aimerais bien comprendre concrètement ce que ça veut dire ! Dans les faits, que fait-on ? Qu'est-ce qu'une classe où on ne lâche pas la bride ?
yacco Posté(e) 2 mars 2006 Posté(e) 2 mars 2006 • J'avais (et ai toujours eu) de GROS problème de préparation et organisationEt je pense que ça se ressent... les élèves ont des "antennes" et sentent quand l'instit' maîtrise (ou non) son sujet... Je me paumais entre les cahiers, les bidules (pfff) (...) C'est comme cette histoire de "serrer la vis", "ne rien lâcher"... J'aimerais bien comprendre concrètement ce que ça veut dire ! Dans les faits, que fait-on ? Qu'est-ce qu'une classe où on ne lâche pas la bride ? Pour ce qui est de la préparation, j'ai le même problème (tiens, pour ma journée de demain, et ben presque rien n'est prêt :o ) et il est évident que ça joue sur l'exigence que tu peux avoir envers tes élèves, car comment être exigeant avec eux si on ne pense pas l'être suffisamment avec soi-même... La préparation, je vis ça comme une galère sans nom, un truc qui me bouffe la vie, et même si je pense avoir plutôt un bon contact avec mes élèves, ce côté là du métier est tellement lourd que j'ai déjà pensé à me réorienter professionnellement... Enfin, pour l'instant je persévère, on verra bien ce que ça donnera... Pour moi, une classe où on ne lâche pas la bride, c'est une classe où l'enseignant(e) sait diriger sa classe sans brusqueries, un peu comme on dirige un cheval avec dextérité... Comment obtenir ce résultat ? Et bien je me pose également la question... a mon sens, c'est un ensemble de choses. Je crois que l'expérience y est pour beaucoup. Savoir tenir sa classe, c'est pour moi dire "assieds-toi" à un élève et ne pas avoir besoin de le lui répéter, mais pour cela il doit sentir que tout ce que nous faisons est pensé, est fait avec assurance.... s'il ne sent pas cela, il va nécessairement cherhcer à se jouer de nous parce que c'est de son âge, parce que c'est humain. "Ne pas lâcher la bride", c'est une expression qui ne peut pas être définie avec quelques mots, ce ne sont pas des recettes à appliquer, c'est une façon d'être et d'agir.... et ça je défie quiconque de me dire qu'il (ou elle) l'a appris à l'IUFM...
maiden Posté(e) 2 mars 2006 Posté(e) 2 mars 2006 Pour moi ne pas lâcher la bride c'est être claire dès le début sur les règles et les sanctions : l'énoncer, le dire, le faire. Pas de négociation. C'est aussi savoir oublier la règle générale pour des cas particuliers : la sanction n'est pas la même pour un enfant qui transgresse la règle par souffrance ou bien par ennui/envie de se faire remarquer.
Etoile Posté(e) 2 mars 2006 Posté(e) 2 mars 2006 C'est mettre la troisième croix qu'anae n'arrive pas à mettre. Je punis pas souvent, mais quand je menace, je ne menace pas dans le vide... Et je ne crois pas que mes élèves pensent que je suis une méchante maîtresse pour autant (Je ferai un sondage anonyme )
hamster Posté(e) 2 mars 2006 Posté(e) 2 mars 2006 Dans les faits, que fait-on ?Qu'est-ce qu'une classe où on ne lâche pas la bride ? ça veut dire que jusqu'en décembre minimum, je théâtralise les punitions :P , et les croix, en les justifiant avec la lecture du règlement de l'école. Je n'invente rien, c'est la loi de l'école, elle s'applique à tous. ça veut dire que je ne lâche pas prise en récré, même si j'ai parfois l'impression d'être LA terreur de l'école. ça veut dire que j'attends vraiment le calme et le rang "deux par deux" pour entrer dans les couloirs, monter l'escalier, entrer en classe... ça veut dire que celui à qui j'ai demandé de se taire, se prend une remarque (= une croix) dès la deuxième fois à partir du moment où j'ai annoncé que c'était silence complet , "parce que ceux qui n'on pas terminé leur travail ont droit au calme pour finir" ça veut dire que le "temps libre" dont ils peuvent disposer n'est pas un temps de bavardage, et je le leur dis, mais un temps où ils s'organisent comme ils le souhaitent pour terminer ou s'avancer dans un travail. (exposé, coloriage magique, bande à compter, lire un livre, etc...)
ninette Posté(e) 4 mars 2006 Posté(e) 4 mars 2006 Ce qui est "affreux" dans tout ce que je viens de lirec'est que...quand j'arrive à le faire(ne pas relacher, serrer la bride...) et bien ça marche. Hier pour la première fois depuis la rentrée, j'ai réussi à boucler la journée comme je l'avais prévue et même à en faire plus. Je continue donc à vous lire car voir des collègues dans la même galère, ou d'autres qui écrivent ce que je sais mais que je n'ose pas formuler ou faire , ça me donne des ailes. Merci à tous.
yacco Posté(e) 5 mars 2006 Posté(e) 5 mars 2006 Ce qui est "affreux" dans tout ce que je viens de lirec'est que...quand j'arrive à le faire(ne pas relaché, serrer la bride...) et bien ça marche. Quand, j'étais fumeur, on avait beau me dire que je me détruisais la santé, ça ne m'empêchait pas de m'en allumer une juste après ce genre de discours... Mais un jour, je me suis dit que ça ne pouvait plus durer, et je me suis fait violence pour ne pas laisser mes mauvaises habitudes prendre le dessus... Le sevrage complet dure plusieurs mois, plusieurs mois de galère, mais quel bonheur d'être arrivé au but qu'on s'était fixé. Je te souhaite d'arriver à gérer ta classe comme tu l'entends, mais tu vas nécessairement traverser des moments de doute et de découragement (je les vis moi-même en ce moment); finalement, tout ça se résume à peu de choses : ne pas lâcher...
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