Yseult Posté(e) 14 février 2006 Posté(e) 14 février 2006 Quelques quatrains (Rubayat) d'Omar Khayam, poète persan (Iran actuel) du 11e siècle; il a parfois été comparé à Voltaire. Khayam fait l'éloge du vin, de l'amour, raille l'austérité des ministres de la religion (Islam) et fait preuve même d'une singulière audace pour son temps, à l'égard de la divinité. Il était astronome, mathématicien, physicien, et... poète Entre la foi et l'incrédulité, un souffle, Entre la certitude et le doute, un souffle. Sois joyeux dans ce souffle présent où tu vis,- Car la vie elle-même est dans le souffle qui passe. La vie passe, rapide caravane... Arrête ta monture et cherche à être heureux. Avant notre venue, rien ne manquait au monde. Après notre départ, rien ne lui manquera. Tous les plaisirs, les avoir voulus... et puis? Tous les livres, les avoir lus... et puis ? Khayam, tu vas vivre, admettons, cent ans. Mettons, si tu veux, cent ans de plus... et puis? Dans la mosquée si, maintien dévot, je viens, En vérité ce n'est pas pour prier que je viens: Un jour j'y ai volé un tapis de prière; Ce tapis devenant vieux, pour un autre je viens. Hier est déjà loin; à quoi bon y penser? Demain n'est pas venu; pourquoi gémir d'avance? Laisse ce qui n'est plus ou qui n'est pas encore; A l'instant même prends ta part de jouissance! Bois du vin, sous la terre, un jour, tu dormiras. Sans aucun compagnon, sans femme dans tes bras, A personne ne dis ce secret formidable : Coquelicot fané ne refleurira pas. La course de nos jours arrive bien vite au relais. La mort les suit en croupe. Aussi, tant que j'aurai la vie, Deux de mes jours comptés ne me tourmenteront jamais: Hier, cet oublié, Demain, dont je n'ai nulle envie.
Dominique Posté(e) 14 février 2006 Posté(e) 14 février 2006 D'autre poèmes de ce grand mathématicien poète ici : http://reza.samadi.9online.fr/sagesse/khayam01.html
Yseult Posté(e) 15 février 2006 Auteur Posté(e) 15 février 2006 Et Nasr Eddin, tu connais / aimes bien ? C'est Nasrudine Hodja? Oui. C'est un classique. Mais ce n'est pas tout à fait le même registre que Khayam, même si l'impertinence est leur point commun.
--anonyme-- Posté(e) 18 février 2006 Posté(e) 18 février 2006 "J'ai envoyé mon âme à travers l'invisible Pour déchiffrer les mystères de l'éternité Et une nuit elle m'est revenue En me chuchotant que je suis moi-même Le ciel et l'enfer" Omar Khayam - Les Rubaiyat
Yseult Posté(e) 18 février 2006 Auteur Posté(e) 18 février 2006 Fais en sorte que ton prochain n'ait pas à souffrir de ta sagesse. Domine-toi toujours. Ne t'abandonne jamais à la colère. Si tu veux t'acheminer vers la paix définitive, souris au Destin qui te frappe, et ne frappe personne. En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis. Ne cherche pas à rendre durable la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un. Avant de prendre la main d'un homme, demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour. Il ne marche pas fermement sur la Route, l'homme qui n'a pas cueilli le fruit de la Vérité. S'il a pu le ravir à l'arbre de la Science, il sait que les jours écoulés et les jours à venir ne diffèrent en rien du premier jour décevant de la Création. Longtemps encore, chercherai-je à combler de pierres l'Océan ? Je n'ai que mépris pour les libertins et les dévots. Khayyâm, qui peut affirmer que tu iras au Ciel ou dans l'Enfer ? D'abord, qu'entendons-nous par ces mots ? Connais-tu un voyageur qui ait visité ces contrées singulières ? Pourquoi t'affliges-tu, Khayyâm, d'avoir commis tant de fautes ! Ta tristesse est inutile. Après la mort, il y a le néant ou la Miséricorde. Dans les monastères, les synagogues et les mosquées se réfugient les faibles que l'Enfer épouvante. L'homme qui connaît la grandeur d'Allah ne sème pas dans son coeur les mauvaises graines de la terreur et de l'imploration. Le vaste monde: un grain de poussière dans l'espace. Toute la science des hommes: des mots. Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats: des ombres. Le résultat de ta méditation perpétuelle : rien. Admettons que tu aies résolu l'énigme de la création. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies pu dépouiller de toutes ses robes la Vérité. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies vécu cent ans, heureux, et que tu vives cent ans encore. Quel est ton destin ? Ce sera tout pour aujourd'hui...
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