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Posté(e)

Durant mon R2, avec des CM2, nous étudions actuellement la restauration, et j'ai senti une ambiguïté pour les élèves entre roi et empereur.

Aussi, je leur ai demandé de définir similitudes et différences entre roi et empereur.

Pour tout dire, je ne suis pas sûre d'être moi-même très au clair avec cette question. :blush:

Pourriez-vous compléter si nécessaire ce que je pense.

Comme similitude(s), je verrais la souveraineté.

Comme différences:

- l'accès au pouvoir, le roi par hérédité, l'empereur pas nécessairement !

- l'empereur est à la tête d'un empire (ensemble de pays) quand un roi règne sur un pays.

;)

Merci par avance

Posté(e)

Bonjour !

Trouvé ça :

Dans la société chrétienne du VIIIe siècle, imprégnée d’atmosphère biblique, le souverain est perçu à l’image des rois de l’Ancien Testament, Samuel, Moïse, mais surtout David. Élu par le Seigneur pour préparer l’établissement ici-bas de la Cité de Dieu telle qu’elle fut imaginée par saint Augustin, Charles s’emploie à être un guide (rector) des fidèles dans la voie du salut. Or le titre d’empereur ne s’impose pas forcément. Sa portée, aux yeux d’un germanique dans la langue duquel le mot n’existe pas, est mal définie. De plus, la dignité n’existe à l’époque que pour les souverains byzantins, seuls ayants droit des césars romains depuis le partage de l’Empire, et particulièrement de Constantin, le premier empereur chrétien. Céder au rêve nostalgique de restaurer l’Empire romain ne va quand même pas jusqu’à s’emparer d’une dignité réservée au seul basileus d’Orient.

C’est là que les considérations politiques l’emportent sur les prérogatives spirituelles. Les papes, seuls habilités à décerner la dignité impériale, sont en conflit avec les Byzantins qui s’ingèrent imprudemment dans le domaine théologique et cherchent à déstabiliser la papauté. En outre, le basileus est, à la fin du VIIIe siècle, une femme, Irène ! Autant d’arguments avancés par le pape pour jouer, une fois de plus, la carte franque. En l’an 800, l’Église entière tresse des louanges à Charles, caput orbis (tête du monde) à l’apogée de son règne, et lui fait miroiter un titre suprême qui ne se substituerait pas à celui de roi des Francs, mais se superposerait à lui.

Le couronnement de Rome est-il un coup d’État mûri par Charles ? Ou un traquenard du pape finalement consenti par le roi ? Peut-être les deux. Comme il y a un empereur d’Orient, il y a donc désormais un empereur d’Occident. Mais s’il est une différence essentielle entre le couronnement de l’empereur byzantin et celui de Charles, c’est dans l’inversion des rituels qu’il faut la trouver. Selon le rituel byzantin, les acclamations de l’armée précèdent la consécration par le pape, réduit alors au rôle de simple mandataire du peuple. En couronnant Charles de sa propre main, Léon III affirme la suprématie de l’Église et l’exclusivité pontificale sur l’octroi de la dignité impériale. Cette inversion, dont Charles, dit-on, était fort mécontent, allait régir pour longtemps les rapports entre l’Église et le pouvoir temporel en Occident. Est roi ou empereur celui que Dieu, par la main du pape ou d’un archevêque, désigne comme tel. Une préséance qui ne sera brisée qu’en 1804, lorsque Napoléon se couronnera lui-même...

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