Vilie Posté(e) 24 mars 2006 Posté(e) 24 mars 2006 Je suis désolée pour le message "réponse", il y a eu un bug. Je recommence. Je vous remercie d'avoir répondu à mon "appel". Je suis dans cet ITEP depuis le mois de février en tant que suppléante pour l'enseignement catholique. J'ai effectué 2 missions avant celle-là, dans des écoles "normales". J'ai été envoyée là-bas alors que je n'ai aucune formation. L'instit était absente depuis le mois de janvier et personne ne voulait y aller. J'ai eu une demi-journée d'essai puis, ayant accepter, j'ai fait le remplacement jusqu'aux vacances. Là, l'instit a demandé un congé longue maladie jusqu'à la fin de l'année. Et je suis encore là!!!! Je ne regrette pas ma décision sauf de temps en temps, comme cette semaine où ils ont été difficiles. Et la semaine prochaine ne s'annonce guère mieux. Pour ce qui est de mes collègues, le courant passe bien avec les éducs et c'est le plus important. Le seul hic, c'est qu'on a du mal à se parler puisque, si ce n'est pas moi qui m'occupe des enfants , ce sont eux et vice et versa. Donc nos discussions ont lieu entre 2 portes . Avec les 2 autres instits, c'est moins facile. On ne se retrouve pratiquement jamais; pas de pause et pendant les récrés, on est chacun dans notre coin de cour car les enfants sont séparés pour éviter tout conflit (décision prise à la suite de plusieurs incidents). Les rares fois où on est dans un même lieu, c'est pour des réunions ou pour gérer un voire des conflits. Le soir, on est trop HS. Côté direction, je me sens exclue: je n'ai pas été conviée à une réunion avec les équipes de direction et pédagogique. Toutes les infos, y compris celles qui me concernent directement, sont transmises à la directrice qui oublie de me faire le retour; ou sinon, c'est par messages écrits interposés. <_< Enfin, je sais que travailler en relation duelle n'est pas forcément une bonne chose mais vu que les niveaux sont très différents et que seulement 1 sur 8 est capable de s'auto-gérer...Il y a également leur situation personnelle qui fait qu'ils sont en demande affective. Et puis, c'est un moyen, parfois, d'éviter les crises. Mais je fais quand même du travail en groupe entier: ça fait partie de ce que je dois leur apprendre. Merci encore pour vos messages A bientôt
sahra Posté(e) 26 mars 2006 Posté(e) 26 mars 2006 Il est incroyable que tu ne sois pas associé au travail de tes collègues et que tu ne participes pas aux réunions d'équipe !!! Je comprends que ton travail soit très difficile ! C'est dans ces réunions que se construit le projet de travail de chaque enfant. Comment pourrais tu caler ton intervention pédagogique sans connaître la problématique de chacun de tes élèves et le projet que l'institution a pour lui ? Tout cela ne me parrait pas bien sérrieux de la part du directeur de l'établissement... Ce sont des pratiques dépassées de mettre une partie du personnel de côté (thérapeutes, enseignants ou éducateurs) . Le nouveau décret sur les ITEP (du 6 janvier 2005) insiste sur la nécessaire coordination des actions du trityque thérapeutique - éducatif - pédagogique . Tu travailles dans un établissement de soin et l'interdisciplinarité est une des clés vers la restauration psychique de tes élèves. Tes collègues sont-ils au courant des recherches et lois récentes ? On peut se le demander. Que prévoit ton contrat de travail ? Peut-être devrais-tu demander un entretien avec le directeur ? Je ne connais pas le cadre dans le privé, mais je ne vois pas ce qui change vraiment : les enfants et adolescents sont orientés pour les mêmes raisons, ils doivent pouvoir bénéficier d'une scolarité adaptée et de qualité. As-tu réclamé d'assister aux réunions pédagogiques et interdisciplinaires ? Peut-être faut-il taper du poing sur la table (sans se fâcher bien sûr, mais en expliquant que tu souhaites t'investir et faire un travail cohérent)... Bon courage pour la suite ! si tu as des questions... Sahra enseignante en ITEP
Vilie Posté(e) 31 mars 2006 Auteur Posté(e) 31 mars 2006 Il est incroyable que tu ne sois pas associé au travail de tes collègues et que tu ne participes pas aux réunions d'équipe !!!Je comprends que ton travail soit très difficile ! C'est dans ces réunions que se construit le projet de travail de chaque enfant. Comment pourrais tu caler ton intervention pédagogique sans connaître la problématique de chacun de tes élèves et le projet que l'institution a pour lui ? Tout cela ne me parrait pas bien sérrieux de la part du directeur de l'établissement... Ce sont des pratiques dépassées de mettre une partie du personnel de côté (thérapeutes, enseignants ou éducateurs) . Le nouveau décret sur les ITEP (du 6 janvier 2005) insiste sur la nécessaire coordination des actions du trityque thérapeutique - éducatif - pédagogique . Tu travailles dans un établissement de soin et l'interdisciplinarité est une des clés vers la restauration psychique de tes élèves. Tes collègues sont-ils au courant des recherches et lois récentes ? On peut se le demander. Que prévoit ton contrat de travail ? Peut-être devrais-tu demander un entretien avec le directeur ? Je ne connais pas le cadre dans le privé, mais je ne vois pas ce qui change vraiment : les enfants et adolescents sont orientés pour les mêmes raisons, ils doivent pouvoir bénéficier d'une scolarité adaptée et de qualité. As-tu réclamé d'assister aux réunions pédagogiques et interdisciplinaires ? Peut-être faut-il taper du poing sur la table (sans se fâcher bien sûr, mais en expliquant que tu souhaites t'investir et faire un travail cohérent)... Bon courage pour la suite ! si tu as des questions... Sahra enseignante en ITEP Il n'y a pour l'instant qu'une seule réunion où je n'ai pas été conviée. Après, je participe aux synthèses des enfants (point sur un enfant au cours d'une réunion d'une heure). Lors de ces réunions, il y a tous les adultes qui sont en charge de l'enfant: psychologues, éducs, psychiatre, orthphoniste, psychomotricien, l'assistante sociale. J'apprends des choses sur chaque enfant au fur et à mesure de ces réunions mais ce que je regrette c'est qu'on ne parle pas assez de la manière de faire avec lui. Tu me diras, c'est normal étant donné qu'ils travaillent ensemble depuis longtemps et qu'ils ont suivi une formation exprès. Et bien sûr, il y a le secret médical. Moi, je débarque, sans aucune formation et pour un temps limité. Je n'ai pas le savoir faire ni le savoir être Il a fallu que je lise tous les dossiers de mes 8 gamins afin de connaître leur histoire et les circonstances qui ont fait qu'ils sont arrivés là. Le problème c'est que je suis complètement HS. J'ai peur de ne pas tenir jusqu'à la fin de l'année. Quand ma journée est finie, je rentre chez moi avec les gamins en tête. La nuit, je vis une journée supplémentaire. Le week end, je pense déjà à la semaine qui s'annonce. En plus, le cadre de cet ITEP n'arrange rien. Pas d'espace vert, de gros bâtiments tout autour de la cour...une semi-prison où j'étouffe. J'ai l'impression que les murs renvoient la violence. J'oublie (et c'est loin d'être exagérer) qu'il y a un monde "normal" (sans violence physique et psychologique)de l'autre côté de ces murs. En bref, je déprime. Mais je ne souhaite pas craquer. Je me sens responsable de ces gamins dans le sens où je ne peux pas les laisser tomber; ce serait une année de perdue pour eux car j'ai appris que leur instit était souvent absente auparavant (au moins une fois par mois et au moins une semaine). En 4 mois et demi, ça fait beaucoup... Alors si quelqu'un peut me conseiller pour apprendre à séparer le boulot de ma vie privée, je reste tous yeux ouverts.
sahra Posté(e) 3 avril 2006 Posté(e) 3 avril 2006 deux choses: - trouver des dérivatifs est indispensable (sport, sortie, vie sociale comme tu l'entends) . Bon, j'imagine que tu vas vite devenir pénible pour tes compagnons, tu ne vas parler que de ton boulot... (je sais de quoi je parles), mais tu vas aussi te vider, verbaliser / ce que ne savent pas faire tes élèves/ et peut être finir par prendre des distances par rapport à ce que tu fais. Ce boulot est prenant et fatigant et c'est bien normal que tu sois épuisé et "tout envahi de lui". Pour résumer: Sors le soir et couche toi tard, tu auras de bonnes raisons de manquer de sommeil le matin. - si tu ne peux pas de détacher de tout ça, et dédramatiser, je te conseille de bien réfléchir et de ne pas t'user. On a pas le droit de mettre sa vie en danger (dépression ou autre) pour un boulot quel qu'il soit. Si tu te sens à bout, passe le relais, tes gamins en ont vu d'autres, sans culpabiliser. Je ne voudrais pas que tu trouves mes propos décourageant, je sais que travailler en ITEP est passionnant et j'espère que tu pourras y rester. Je ne crois pas qu'il y ait de recette miracle pour résoudre les difficultés. La seule resource est en toi même (remarque facile je te l'accorde). En parler avec tes collègues, peut t'aider à la trouver : as tu demandé aux éducs comment ils font pour ne pas penser au boulot la nuit ? Surement vont-ils te dire qu'au début de leur carrière, ils faisaient comme toi ... A si une idée me vient : parler avec humour de ce qui t'arrives, des enfants et blaguer à ce sujet avec tes collègues (j'ai toujours trouvé une bonne ambiance en institution). L'humour marche aussi très bien avec les enfants d'ailleurs. exemple : Ce matin, un de mes élèves a cassé un carreau en jetant un cailloux : "je n'ai pas fait exprés, dit-il, je visais B. " B. étant un de ses petits camarades. J'ai fais un peu de théatre: "Mais c'est affeux ! Te rends-tu compte de ce que tu as fait ?...etc." Mais qu'est ce que nous avons pu rire entre adultes de sa remarque ! Bien que ce ne soit pas drôle et dangereux ... Certes. A bientôt Sahra
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