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Il y a quand même des critères pour reconnaître sil'album revêt des qualités littéraires, artistiques, concernant le développement de l'enfant...

Allez, pour montrer à Joe pourquoi moi aussi j'ai réagi de façon relativement vive, un extrait de mon mémoire (fait avec une collègue).

A noter d'ailleurs que j'y ai cité un album de Mc Kee (mais pas Elmer !)

a) Un support attrayant.

- Le plaisir des yeux.

Depuis les années 1950, l’image n’est plus seulement utilisée comme support du texte mais elle recèle une véritable dimension artistique. En effet, de nombreux auteurs, illustrateurs utilisent des techniques riches par leur originalité et leur qualité. Les procédés graphiques sont empruntés à la photographie ou au cinéma. Les auteurs qui créent parfois l’album dans sa globalité (texte et illustrations) utilisent les techniques expressives des arts plastiques modernes (empreinte du pinceau, papiers déchirés…). Les illustrateurs créent même parfois des sculptures qu’ils photographient (pâte à modeler, carton…).

- Le plaisir des mots.

Les auteurs créent l’envie chez le lecteur par le biais de l’humour, des clins d’ œil et des jeux de mots.

L'album, de part ces qualités est un support favorable aux apprentissages et à la mise en place de liens entre les disciplines.

 Les Arts Visuels.

En lien avec les Arts Visuels, nous pouvons étudier un illustrateur en formant un réseau d'albums. De même, grâce à l'analyse du texte et/ou de l'illustration, la comparaison de deux illustrations, offre des pistes pour la lecture d'image et la création artistique. Dans le cadre d'un projet de création d'un album, les élèves vont réinvestir ce qu'ils auront découvert d'un artiste. Par exemple, l'étude et l'analyse des illustrations d'Histoire à quatre voix d'Anthony Browne a mis en évidence des clins d' œil, des références à d'autres artistes. Parallèlement, l'enseignant amène ses élèves à rencontrer les œuvres de Wassily Kandinsky (par description, analyse et comparaison). Dans la création des illustrations de l'album, les élèves vont inclure des symboles et des formes géométriques une des constantes de l'œuvre de Wassily Kandinsky. Donc, comme l'a fait Anthony Browne feront un pastiche. Cette notion de pastiche pourra être transférée en littérature. A détailler à mon avis.

 La maîtrise de la langue.

- L'image suit le texte (ou inversement).

Dans ce cas là, l'album est intéressant pédagogiquement car il facilite la compréhension du texte pour les élèves de l'Ecole Maternelle. En effet, l'image structure les événements successifs de l'histoire et aide à identifier les personnages.

- L'image ne suit pas le texte (ou inversement). Ici, il faut non seulement analyser très précisément le texte mais aussi se livrer à ce même exercice pour l'image. L'étude de l'un nourrit l'étude de l'autre pour concourir à une compréhension globale.

Le mot globale est à éviter : trop connoté "compréhension d'ensemble".

Dans chacun de ces cas, l'image donne du sens à l'acte de lire et écrire. En effet, lire le texte sert à confronter et parfois vérifier les hypothèses émises à partir de l'image.

Quand les illustrations sont abstraites, elles n'apportent pas suffisamment d'informations et le sens de l'histoire est alors difficile d'accès. Ainsi, l'enfant doit se référer à l'écriture. Il comprend alors qu'un auteur et qu'un illustrateur ont une intention. Cela permet à l'enfant de saisir l'intérêt de l'acte de lire et d'écrire : raconter une histoire.

Avec une classe de TPS- PS, lors du stage en responsabilité de Laetitia Guiraud, nous avons lu Petit Jaune et Petit Bleu de Léo Lionni où les illustrations sont abstraites.

A travers cet album les élèves ont donc été amenés à comprendre à quoi peut servir l’acte de lire et d’écrire.

Sur la fin de la séquence un travail spécifique a été fait sur les illustrations. Les premières illustrations présentées aux élèves étaient assez simples d’accès. J’ai choisi d’accentuer l’étude d’une illustration à la fois proche de l’univers des élèves et riche d’exploitation.

1°) Consigne pour chaque illustration : "Pour cette illustration vous allez nous raconter ce que font les personnages du livre, ce qu’il se passe: ".

2°) Séance sur l’illustration de la classe (voir annexe…)

La maîtresse : « Que voit-on ? »

Réponse des élèves : « c’est la classe de petit bleu. »

Nous avons mis en parallèle cette illustration avec la photo de la classe voisine (celle de Cathy).

La maîtresse : « Qu’est ce qui nous permet de dire que ce sont des classes ? »

J’ai voulu faire formuler, par les élèves, que sur l’illustration il n’y a ni table, ni chaise, ni tableau…à l’inverse de la photo.

La maîtresse : « Comment savez-vous que c’est la classe de petit bleu ? Il n’y a rien qui ressemble à une classe, comme celle de Cathy. »

Réponse d’un élève : « c’est toi maîtresse qui nous l’a dit. »

La maîtresse : « Oui, mais moi, comment je le sais. »

Les élèves ne savent pas. Je leur dis alors que c’est grâce aux écritures inscrites au bas de la page (je le montre) que je connais l’histoire. C’est ces écritures que je vous lis.

Bilan avec les élèves : Pour connaître l’histoire d’un livre, il faut lire les écritures inscrites par son auteur.

b) Un support sécurisant.

Au cycle II, l'album est sécurisant pour les élèves. En effet, dès leur petite enfance et à l'école maternelle, les enfants ont apprivoisé ce support. Il peut être alors sécurisant d'apprendre une compétence nouvelle et fortement chargée d'attente, la lecture par le biais d'un support déjà familier. La rupture n'est pas alors totale, il y a une continuité dans les apprentissages.

c) Un support authentique.

A partir des années 1960, Maurice Sendak, Tomi Ungerer, Léo Lionni et Arnold Lobel notamment, ont préféré à l’objectif didactique, l’implication de l’enfant, la sollicitation de sa personnalité et de son imaginaire par l’identification. Les auteurs s’affranchissent désormais des conventions du genre et osent aborder des sujets plus larges comme les questions existentielles.

En effet, contrairement aux manuels de lecture qui utilisent les réalités artificielles de la classe pour fabriquer des textes dans lesquels le langage est asservis à cette réalité artificielle, les albums mettent en scène des situations proches des enfants par l'utilisation d'un langage authentique.

Ainsi l'album va permettre à l'élève de chercher des réponses aux questions qu'il se pose.

La variété et l'authenticité de ces albums sont alors très propices à la transdisciplinarité. Ces supports interrogent des valeurs.

d) Un support favorable au développement de l’enfant.

La littérature, d’après Pelletier­Bourneuf (1981), constitue essentiellement une expérience humaine de l'ordre de la communication.

L’album est alors un support favorable au développement de l’enfant. A la lecture d’un album, le lecteur apprend à mieux se connaître. Par procuration, il découvre également la vie car il « rencontre » des personnages, des caractères comme autant d’êtres humains.

L’album, à l’échelle du monde de l’enfance, interroge son lecteur sur les préoccupations de son époque. Ainsi, les albums sont des supports privilégiés pour aborder des problèmes de société tels que la tolérance ou la lutte contre le racisme. Il peut être intéressant, dans ce cas là de proposer en classe la lecture de Noir et Blanc de David Mc Kee. L’enfant, accompagné de l’album et parfois de l’adulte approche ainsi des valeurs fondamentales. Ces lectures permettent à l’enfant d’enrichir ses expériences et contribuent à forger son sens critique.

L’album entre également en ligne de compte dans la construction affective et psychologique de l’enfant. En effet, l’album accompagne l’enfant dans sa connaissance des différents aspects de sa personnalité, de ses désirs d’une part et dans la prise en compte d’autrui pour créer l’empathie d’autre part. Ces éléments amènent au développement harmonieux de l’estime de soi.

e) Un support d’une grande qualité littéraire et culturelle.

Wolfgang Iser définit la littérature comme le « lieu textuel d’une incompréhensibilité programmée ».

Le jeune lecteur va donc « entrer en littérature » par le biais de l’album. En effet, la richesse des parutions depuis une trentaine d’années incite le lecteur à interroger les mots, à combler l’implicite, à créer des réseaux dans la littérature. Le lecteur est de plus amené à rechercher et à recouper des indices épars dans le texte et dans l’image. Il va devoir interpréter. La richesse de ces albums littéraires réside également dans leur propension à faire résonner l’histoire avec l’expérience, les sentiments, les émotions propres à l’individu.

Le lecteur va se confronter à un texte qui n’offre pas une compréhension totalement immédiate. Comme le souligne Catherine Tauveron, l’enfant va alors questionner un texte littéraire qui « est un texte qui a du jeu et le sens du jeu ». Les jeunes lecteurs vont alors apprendre à osciller entre l’adhésion et la défiance, l’identification et la surprise.

Cette ouverture vers le texte littéraire suppose non seulement une première lecture d’ensemble, mais aussi une mise en relation pour éprouver la résistance du texte. L’enseignant accompagne alors ses élèves dans ce parcours vers l’élaboration et l’accession au sens.

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