Elève insolent, qui me "cherche"

[Steph62]

Je suis TRES d'accord avec les conseils de Hotstuff, en EREA on en a des assez gratinés parfois, et le truc c'est de ne jamais perdre son calme, de le prendre avec humour.

Ah les bons conseils hein ?! Et pourtant c'est faisable, il faut le traiter comme si c'était un petit roquet embêtant mais pas dangereux. Ca les calme net en effet, parce que c'est beaucoup moins valorisant pour eux que d'être celui qui réussit à faire tourner la maîtresse en bourrique. Et puis finalement c'est en suivant cette méthode qu'on peut dépasser le conflit et établir des liens de confiance, même ténus.

J'ai constaté que ça marche (même s'il y a des jours ), et je te souhaite du courage, quand un élève te sort par les yeux c'est sportif de se maîtriser... mais c'est le métier qui rentre

Concrètement avez-vous des petites phrases choc qui peuvent les "casser" (j'ai pas trouve d'autres mots!!)?

Je crois aussi que c'est une question de charisme et de répartie. Savoir dire ce qu'il faut et quand il le faut d'une certaine façon pour ne pas les braquer encore plus.

Il faut en quelque sorte se les mettre dans la poche ce genre de gamins! Mais pas facile aussi par rapport aux autres! Les autres ne doivent pas sentir un certain traitement de faveur!

Ayant quelques soucis d'autorité (notamment cette année avec des SEGPA), je me demande souvent pourquoi ils se permettent certaines choses avec moi qu'ils ne feraient pas avec d'autres! Quel est leur raisonnement?!! Jugent-ils la personnalité, la pédagogie, le charisme, l'âge...?

Parfois j'aimerais m'entretenir avec un pédopsychiatre! Ca doit être très intéressant! Quelqu'un l'a-t-il déjà fait?

Bref plein de questions car l'année a été dure et la fin de l'année encore pire! Et pas envie de vivre encore cette galère....

Alors si vous avez des tuyaux concrets, petites phrases choc qui ont des conséquences positives je prends!!

[Charivari]

Je ne sais pas s'il faut les "casser"... c'est pas facile au quotidien, c'est sûr.

C'est un peu la métaphore de la casserole qui est sur le feu. Quand ça commence à éclabousser, on peut se dire "y'a qu'à mettre un couvercle". Et en effet, ça marche, ça n'éclabousse plus.

Mais ça bout plus à l'intérieur, ça "cuit mal", ça attache au fond, ça fuit par les joints du couvercle.

Pour un enfant qui se comporte mal, c'est un peu pareil. User de sa "force", ça va marcher sur le moment (comme le couvercle), mais il sera toujours aussi frustré et bouillonnant à l'intérieur. Et dès que l'occasion se présentera, dès que tu relâcheras la pression sur le couvercle, ça recommencera. Parce que ça ne résoudra rien.

Bon, c'est bien joli, mais il faut faire quoi...

Bien sûr rester calme. Pour être exemplaire, maître de soi. Puisque c'est en nous regardant qu'ils apprennent, aussi. (super fastoche à dire derrière mon PC :P )

Et puis, pour garder la métaphore de la casserole, plutôt que de "mettre un couvercle quand ça éclabousse", peut-être :

"Baisser le feu" : être moins pressant, moins exigeant sur les résultats peut-être, lui redonner une bonne image de lui-même...

"Mettre de la matière grasse au fond" : le valoriser dès que c'est possible, lui donner des petites responsabilités, lui demander comment il va...

Aussi essayer d'améliorer l'environnement : il est peut-être agressif parce que fatigué ? Plutôt que de dire à ses parents "il se comporte mal", tu peux dans ce cas dire "il me semble crevé en ce moment, est-ce que vous pourriez peut-être le coucher un peu plus tôt ?". Les parents devraient apprécier aussi.

"laisser la vapeur s'échapper" : quand il se comporte mal, le prendre à part (par exemple à la récré) et lui dire, avec une vraie sollicitude (pas factice), "j'ai l'impression qu'en ce moment ça ne va pas trop, hein ?" Qu'il puisse te dire avec des mots, ce qu'il a au fond de lui, qu'il sente que tu lui accordes de l'attention... profonde, sincère, et qu'il n'a pas besoin de faire le cacou pour ça. Qu'il ait à coeur de te faire plaisir parce que ça va le toucher que tu te préoccupes vraiment de lui, que tu ne parle pas de son comportement, mais bien de ce qu'il ressent, de ce qu'il vit...

Bon, ce sont des conseils que j'applique avec mes enfants quand ils sont "impossibles". Je me rends bien compte que ça doit être différent avec une classe, et pas forcément facile à faire au quotidien, mais c'est l'idée quoi...

[Charivari]

Heu, évidemment, ça n'exclut pas les solutions de "mise à l'écart", en veillant à ce que ce ne soit pas vécu comme une "humiliation" mais juste comme une conséquence naturelle : lui expliquer que notre rôle est de permettre à tous les enfants de travailler paisiblement donc s'il y en a un qui empêche les autres de travailler paisiblement et qui ne veut pas comprendre, on peut lui demander de rester à l'écart pour "protéger" les autres : aller dans une autre classe, s'asseoir sur le banc à côté de la maîtresse s'il est violent (et en profiter pour discuter un peu avec lui)... c'est très différent de le mettre au coin en lui demandant de regarder le mur, sous les yeux des copains.

* l'humiliation, ça "monte le feu" sous la casserole : rancoeur, bouillonnement, frustration... ça ne peut pas aider à long terme

[maiden]

Concrètement avez-vous des petites phrases choc qui peuvent les "casser" (j'ai pas trouve d'autres mots!!)?

Je crois aussi que c'est une question de charisme et de répartie. Savoir dire ce qu'il faut et quand il le faut d'une certaine façon pour ne pas les braquer encore plus.

Il faut en quelque sorte se les mettre dans la poche ce genre de gamins! Mais pas facile aussi par rapport aux autres! Les autres ne doivent pas sentir un certain traitement de faveur!

Ayant quelques soucis d'autorité (notamment cette année avec des SEGPA), je me demande souvent pourquoi ils se permettent certaines choses avec moi qu'ils ne feraient pas avec d'autres! Quel est leur raisonnement?!! Jugent-ils la personnalité, la pédagogie, le charisme, l'âge...?

Parfois j'aimerais m'entretenir avec un pédopsychiatre! Ca doit être très intéressant! Quelqu'un l'a-t-il déjà fait?

Bref plein de questions car l'année a été dure et la fin de l'année encore pire! Et pas envie de vivre encore cette galère....

Alors si vous avez des tuyaux concrets, petites phrases choc qui ont des conséquences positives je prends!!

Je trouve que Charivari mérite un bon point pour ses conseils

Je ne dirais pas mieux. En fait je n'ai pas de phrases-types parce que c'est vraiment du sur-mesure. Tu vas casser non pas certains élèves, mais leur colère, par des jeux de mots, d'autres en se moquant gentiment d'eux, d'autres en se moquant un peu agressivement pour les remettre à leur place.

C'est dur de donner des exemples. Par exemple cet après-midi une bagarre démarre dans la cour, un élève saute sur un autre en le traitant de "toute petite tapette" (belle allitération non ?!). L'insulteur étant lui-même assez nain, je l'ai doucement pris par les épaules en lui disant "Tu veux un trampoline pour aller lui mettre une claque ?"

Les deux ont rigolé (ouf...) et je leur ai dit calmement d'aller chacun dans un coin de la cour. J'ai fait ça parce que l'agresseur serait devenu hystérique si je l'avais éloigné de force en grondant, mais pour d'autres élèves je gueule un bon coup.

A force de fréquenter les élèves tu te rends compte qu'avec certains tu n'obtiens rien sans négocier un minimum, tandis que certains autres sont finalement angoissés par le fait que tu négocies : ils veulent que tu leur poses des limites claires, nettes et infranchissables. Ils ont souvent très bien intégrés les règles morales de vie en société, mais elles provoquent parfois tant de frustration ou d'incompréhension chez eux qu'ils les refusent, donc ce n'est pas toujours en faisant d'éternelles "règles de vie de classe" et rappels divers qu'on obtient quelque chose.

Je crois qu' en t'adaptant ainsi tu peux établir des liens de confiance et de respect, mais ça demande un gros travail sur ses propres angoisses et blessures narcissiques.

Malheureusement, certains jours c'est difficile de se décentrer, mais les jours où tu mènes bien la barque, quel bonheur ...

Pour faire bref, je dirais que chez nous les membres de l'équipe qui éprouvent des problèmes d'autorité (ils sont peu nombreux en fait) sont les laxistes, les incohérents (laxiste un moment, unltra-sévère un autre), et les peu sûrs d'eux (mais ça ça se travaille)

L'ambiance de l'équipe est aussi importante. J'ai eu des débuts.. assez folkloriques, mais un soutien béton des collègues, ce qui aide à extérioriser et dédramatiser les échecs. Des collègue qui se moquent un peu de tes prises de tête et qui interviennent sans en rajouter quand tu perds pied, ça n'a pas de prix et ça m'a plus appris que n'importe quoi d'autre.

[emma2251]

mon expérience était en centre de loisirs.. mais le gamin était vraiment impossible !!

1) avec ma collègue, nous nous disions si nous lui avions promis qq chose de positif (ou de négatif).. et la première qui voyait la réalisation négative OU POSITIVE faisait la chose énoncée (aller à l'atelier informatique, ..)..

2) nous réagissions à l'inverse des autres monos : tu aimerais crier, tu bondis de ton bureau,.. alors 1) tu te maîtrises, tu parles super calmement (pense à placer ton corps en arrière.. regarde-toi ds un miroir en simulant une colère : ta position sera vers l'avant, en hauteur,.. donc tu adoptes la position inverse !!) 2) tu changes ta position physique :rapport assis/debout, à même hauteur,....

3) pour les parents, nous avions un autre enfant très turbulent, mais nous pensions que c'était plutôt un manque d'exercice : l'enfant avait beaucoup d'énergie et adorait le sport.. nous avons donc conseillé aux parents de l'inscrire à un club de sport (et pas de lecture !.. ) et quand il devenait "teigneux", on lui faisait faire 3 tours de cours.. il adorait !!

voilà !! plein de courage !!...

[masapa]

Super ce post. Il y a des réponses à connaître par coeur (nota hotstuff et emma2251).

A imprimer et à coller sur ton bureau, veroschtroumpf, ou un endroit que tu vois de ton poste de maîtresse avec des dessins de tes gamins si tu en as ou des photos que tu aimes.. et en cas de'explosion , jettes y un oeil (même de loin), respire et souris :tu n'es pas toute seule...

Ce gamin et ses parents ont plus de problèmes que toi et s'en préparent de super costauds s'ils ne changent rien... alors souris et dis toi que ce gosse est plus mal que toi.

Bon courage!

[hotstuff]

Alors, des nouvelles du cancre?? As-tu essayé de mettre en pratique certains conseils? J'aimerais bien savoir :P