isabelleb Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 je ne vois pas la différence entre les deux merci et bonne continuation isabelle
Charivari Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 Le premier truc qui me vient c'est qu'une punition est forcément négative. Alors que le mot sanction peut être positif : le bac vient sanctionner les années lycées, par exemple. Je pense (mais il faudrait creuser) que le mot "punition" a une connotation humiliante, pas constructive, ni réparatrice. Alors que derrière le mot sanction il y a bien l'idée de "ne pas laisser passer", mais sans forcément abaisser, humilier, enfoncer l'enfant. Par exemple, si un enfant tape un camarade avec un jouet, on peut lui demander de poser ce jouet, lui demander d'aller jouer un peu à l'écart tant qu'il est énervé et risque de faire mal à ses copains. C'est une sanction : il comprend que le rôle de l'enseignant est de protéger les autres élèves, de faire respecetr la loi, que son comportement est inacceptable et donc pas accepté. Sanctionner c'est faire preuve d'autorité, mais pas de toute-puissance. En revanche, si l'enseignant le traite de "méchant", lui demande de se lever et d'aller au coin (en regardant le mur), c'est une punition. Le but est de l'humilier, lui faire passer l'envie de recommencer, qu'il se sente "vilain" Le résultat est que l'enfant a une mauvaise image de lui-même et ne se sent pas "capable" de bien se comporter. A long terme, non seulement ça n'a aucun effet bénéfique sur le comportement de l'enfant (pour bien se comporter, il faut qu'un enfant se sente capable d'être bon), mais en plus ça peut le détruire psychologiquement (si c'est répété, si ce n'est pas "corrigé" par le travail de reconstruction de l'estime de soi d'un proche etc). Punir c'est utiliser sa toute puissance... et, à mon avis, abuser de son pouvoir (je dis ça, mais même avec mes enfants il m'arrive de sur-sanctionner.... donc de punir mais c'est pas parec que je le fais que c'est bien... ).
Charivari Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 J'ai trouvé exactement ta question, sur le net : http://perso.orange.fr/jacques.nimier/salome4.htm
PtiteLili Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 Je pense un peu comme Charivari, mais à l'IUFM, on nous a expliqué celà en disant que la sanction est éducative, alors que la punition ne l'est pas ! en effet, la sanction aide l'enfant à prendre conscience de la transgression des règles et lui fait comprendre la primauté de la loi enfin il me semble que c'est ça
Charivari Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 Je pense un peu comme Charivari, mais à l'IUFM, on nous a expliqué celà en disant que la sanction est éducative, alors que la punition ne l'est pas !en effet, la sanction aide l'enfant à prendre conscience de la transgression des règles et lui fait comprendre la primauté de la loi enfin il me semble que c'est ça C'est un peu ce que je voulais dire aussi : ça ne se sent pas ?
brunanoni Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 Je pense un peu comme Charivari, mais à l'IUFM, on nous a expliqué celà en disant que la sanction est éducative, alors que la punition ne l'est pas ! en effet, la sanction aide l'enfant à prendre conscience de la transgression des règles et lui fait comprendre la primauté de la loi enfin il me semble que c'est ça C'est un peu ce que je voulais dire aussi : ça ne se sent pas ? Si si, c'est exactement cela que tu as dit ... les 2 réponses se complétent : la tienne plus "concréte" et la seconde plus "académique" !!!
Charivari Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 et un dernier truc : pourquoi est-ce que "punir pour lui faire passer l'envie de recommencer" ce ne serait pas bien ? Pourquoi est-ce que ce ne serait pas éducatif ? Je me suis un peu penchée sur le sujet dans le cadre de l'éducation de mes enfants : L Kohlberg dit que "obéir à la règle par peur de la punition, c'est le degré zéro dans la hiérarchie du développement moral" alors que "obéir à la règle parce qu'on trouve qu'elle est juste et bonne" serait le degré le plus élevé. Utiliser la punition, l'humiliation, les sarcasmes et autres propos blessants, ça marche dans l'instant : l'enfant cesse son comportement inacceptable. Mais ça le blesse, ça l'endurcit. Ca ne le convainc pas que la règle est juste et bonne, ça le convainc que le chef est dur et qu'il faut s'en méfier. Ca ne l'incite pas à ne pas recommencer, ça l'incite à ne plus se faire chopper L'enfant avec qui on utilise la violence (même verbale) peut devenir dur, sournois, manipulateur, menteur... Par son exemple, le prof qui humilie ou qui tient des propos blessants (ou qui frappe, mais c'est moins courant) enseigne à ses élèves que c'est acceptable de faire mal aux autres (physiquement ou verbalement) du moment qu'ils sont plus faibles, ou qu'on a l'autorité, et qu'on a "une bonne raison" Dans les familles, l'enfant qui reçoit des fessées peut frapper sa petite soeur qui lui a gribouillé son dessin : il a une bonne raison, et il est le lus fort. Il ne fait que reproduire ce qu'on fait pour lui. Et s'il ne le fait pas, c'est juste parce qu'il a peur de la trempe qu'il risque, et pas parce qu'il pense que ce n'est pas bien de taper un plus petit que soi. Bref : sanctionner sans humilier, ne pas accepter les comportements inacceptables, mais ne pas blesser les fautifs non plus, faire grandir, et non "rabaisser"... je ne suis que PE0, mais c'est un bel enjeu au quotidien, j'imagine, avec nos futures classes de 32 élèves
Anwamanë Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 La punition ne se veut pas en priorité réparatrice mais veut avoir un caractère d'exemplarité ( "comme cela il réfléchira la prochaine fois...) Punir c'est souvent faire preuve de pouvoir et de puissance, en plaçant l'enfant dans l'impuissance et la soumission. La sanction est moins réactionnelle, plus constructive, elle s'appuie non sur le pouvoir mais sur l'autorité de celui qui la propose. Elle vise à confronter l'enfant à la réalité qui l'entoure, aux conséquences de ses actes. Jacques Salomé dans "La difficulté d'enseigner". Un document : ICI Sinon fais une recherche avec mon pseudo et le terme "sanction" dans tous forums...tu auras pleins de sujets sur la question, et des liens Charivari
ladollyvita Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 je ne vois pas la différence entre les deuxmerci et bonne continuation isabelle J'ai eu un cours dessus. Alors: - la sanction c'est la peine ou récompense par rapport à une interdiction. En gros c'est le TARIF :P - la punition c'est l'acte que l'on fait subir à l'auteur d'une faute. En gros c'est la PEINE. Pour faire simple, quand un enfant transgresse une loi de la classe on lui donne une punition avec une sanction adaptée. Pas simple l'affaire, hein?
Emilie1510 Posté(e) 21 juin 2006 Posté(e) 21 juin 2006 Super ton site Affable !! Très clair et concis !
goldenmiss Posté(e) 15 mars 2007 Posté(e) 15 mars 2007 Up!! La question éternelle que je me pose tous les ans...
nanou69 Posté(e) 17 mars 2007 Posté(e) 17 mars 2007 Alors vu que c'est le thème de mon mémoire, je viens apporter ma modeste contribution: Définition de la sanction : Deux valences : -Etymologie : rendre sacré (sacer).La sanction est donc un moyen de rendre un texte obligatoire, elle garantit l’efficacité d’une règle. La sanction pointe l’écart à une règle, une loi et leur donne donc autorité. -Mais la sanction peut aussi être une récompense (dans le sens de rétribution). La sanction est alors l’évaluation d’un acte (positive/négative). Je retiendrais la définition d’Eirick Prairat : « (…)la réaction prévisible d’une personne juridiquement responsable, ou d’une instance légitime, à un comportement qui porte atteinte aux normes, aux valeurs ou aux personnes d’un groupe constitué». Pourquoi ne pas utiliser le terme « punition » ? Connotation expiatrice (la faute est un mal, on doit infliger un mal quantitativement équivalent pour réparer). Toute sanction n'est pas éducative (comme j'ai pu le lire plus haut). Que sont les santions éducatives: Celles qui s’adressent à un individu (pas de sanction collective), Celles qui portent sur des actes et non sur des personnes, Celles qui consistent en : la privation d’un droit (frustration), La réparation( je répare, je me répare), Celle tournée vers l’avenir (fonction intégratrice).
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