Votre avenir dans le métier

[Nounoursinho]

Le projet doit être plus sympa avec des élèves en difficultés, ceux qui sont moins abstraits. C'est vrai que ça leur donne du sens et ça donne de la motivation. Seulement ce n'est pas possible pour tout et tout le temps. Par exemple, si on doit écrire une lettre pour demander qqch à la mairie, on doit bien sûr voir comment on écrit une lettre de demande mais aussi le présent de chaque groupe avec les particularités pour ne pas faire d'erreurs voire même le passé composé et le futur. Bref, on écrit la lettre fin mai ou on appauvrit la lettre en ne prenant qu'un type de présent.

Il faut de tout même du transmissif. Un atelier cuisine par exemple (en mater ou en élémentaire), on ne va pas laisser les élèves chercher trois jours pour réussir un gâteau. On leur donne la recette et ils appliquent. Et franchement, c'est plus clair pour les gosses et à force de le faire, c'est mémorisé.

Il faut juste choisir la bonne méthode au bon moment et pour le bon public. C'est toute la difficulté du métier.

Et je rappelle que j'ai appris avec les méthodes d'il y a vingt ans, mes formateurs aussi. La France est la quatrième ou la cinquième puissance économique du monde grâce aux méthodes d'il y a vingt ans.

Et ça fait vingt ans qu'on propose de nouvelles méthodes, vingt ans de réformes qui ne font pas baisser les 15 % d'illettrés. Alors sans être passéiste dans les pédagogies, il faut aussi faire la part des choses et prendre le bon partout où il est. Si on avait trouvé la formule magique, on le saurait.

La conclusion de certaines études est que peu importe les méthodes. Ce qui fait la différence, c'est la motivation de l'enseignant.

[Nounoursinho]

C'est certain et du degré de liberté pédagogique qu'on nous laisse.

[miren]

moi j'ai mis "entre 20 ans et toute la vie" et ce qui pourrait me faire envie de changer de métier, c'est d'aspirer à quelque chose qui me demande moins d'heures de travail (35h quoi!) et duquel je puisse me détacher facilement, couper en rentrant le soir.

mais bon, c'est un métier que l'on ne choisit pas par hasard!

[aioka]

J'ai mis entre 20 ans et toute la vie.

Il est possible néanmoins que je n'enseigne plus dans quelques années mais pas parce que je n'aime plus ça, les aléas de la vie... les opportunités...

Les parents ? aucun problème, je m'entends bien avec eux.

Les élèves ? ça se passe bien comme ça a toujours été le cas.

L'administration ? je fais mon job, je rends des comptes, je n'ai pas tellement de pression (et je suis directeur). Inspecté ? Meme pas peur...

Les collègues ? à 90% aucun problème au contraire, certain(e)s sont des ami(e)s maintenant. Quelques mésententes isolées mais ça se règle sans problème assez vite et bien.

L'image négative ? je ne crois pas que ce soit le cas. Les parents apprécient ce qu'on fait pour leurs enfants et le temps qu'on y passe. Les rares personnes qui peuvent avoir une image négative sont en général hypocrites ou très mal informées.

Autres ? oui, la séparation de conjoint qui pèse très très lourd sur le moral.

Voilà.

[shiva]

Etant donné que je débute, je suis dans l'optique de faire ça toute ma vie. Mais je ne sais pas ce que je penserai dans 5 ou 10 ans et c'est facile de dire ça maintenant. En tout cas, si je change, ce n'est pas pour faire quelque chose qui soit répétitif et sans intérêt. J'ai travaillé dans la grande distribution, ma tâche était de mettre un maximum de colis en rayon dans un minimum de temps, puis aller chercher une autre palette quand c'était fini et recommencer. Dans ce genre d'emploi, on fait tout mécaniquement et j'avais l'impression de ne plus utiliser mon intelligence.

Peut-être que je pourrais être intéressée pour devenir psychologue scolaire...