Louise Posté(e) 26 février 2009 Auteur Posté(e) 26 février 2009 Cet enfant est en CE1 : il ne fait aucun exercice écrit ou vraiment très peu, a beaucoup de difficultés pour s'habiller, gère très mal son matériel, est très à l'aise à l'oral avec un vocabulaire bien plus riche que ses camarades, a une grande culture générale. Il se sent différent des autres enfants de son âge, joue peu avec euxJe suis sûre que s'il n'écrit rien ce 'nest pas parce qu'il 'na pas les compétences pour faire les exercices mais que ça bloque ailleurs... J'ai discuté de cet élève avec une de mes amies maîtresse de CLIS qui a eu une formation sur les maladies "dys" et c'est elle qui m' orienté sur cette piste. Les parents ont souvent entendu dans les classes précédentes que qq chose n'allait pas, que Lucas n'était pas bien mais à force d'entendre toujours la même chose, ils refusent de venir à l'école nous rencontrer et même de prendre des communications téléphoniques. C'est clair que la situation semble bloquée Je te donne mon point de vue en tant que mère : mon fils Clément a été diagnostiqué très tardivement et depuis qu'il était tout petit (2 ans) on me disait que quelque chose n'allait pas, sa scolarité a été un enfer et je redoutais chaque jour ce que l'enseignant allait me dire. Nous avons écumé les pédo-psy, psychologues, orthophonistes et rien n'évoluait. Je culpabilisais énormément et avec l'école c'était devenu un enfer : le soupçon s'était installé de part et d'autre, les remarques ne faisaient qu'exacerber les difficultés. Clément était dépressif, il allait donc chez le psy mais ce n'était qu'un baume un peu apaisant qui ne prenait pas en compte ses véritables difficultés. Les enseignants du primaire n'ont pas fait appel à une assistante sociale parce que j'étais une collègue... Cela aurait été un désastre complet s'ils l'avaient fait. Sans vouloir être désagréable avec les assistantes sociales, je dirais qu'elles ne connaissent pas ces pathologies et "psychologisent" beaucoup. Nous avons du en rencontrer une au collège il y a 4 ans et c'était Pour elle Clément n'était pas bien parce qu'il avait 3 frère et soeurs; que son papa était au chômage (il avait quitté son emploi pour me suivre lors de ma mutation), et plein d'autres explications de ce type. Explications non justifiées puisque ses difficultés existaient bien avant que ses frère et soeurs ne naissent et que nous déménagions. Ce type d'intervention laisse un goût franchement amer car on se sent jugés et non aidés.
patrick02 Posté(e) 27 février 2009 Posté(e) 27 février 2009 L'enseignant référent de la mdph, la psy scolaire doivent connaitre l'adresse du centre de référence le plus proche ou un diagnostique sera porté par une équipe pluridisciplinaire. Si cet enfant est reconnu dyspraxique il sera reconnu par la mdph comme handicapé avec possibilité de dotation d'aides matérielles (ordinateur, logiciels adaptés), d'aide humaine (avs, sessad etc..) mais si et seulement si la famille fait la démarche ...
Louise Posté(e) 27 février 2009 Auteur Posté(e) 27 février 2009 Justement ce serait peut-être une façon de présenter les choses aux parents ? Leur proposer une action concrète en équipe éducative ? En disant en gros : votre enfant a telles et telles difficultés et nous connaissons un centre qui pourrait apporter des réponses et nous pourrions ainsi mieux l'aider dans sa scolarité... Patrick : tout enfant dyspraxique n'est pas forcément reconnu handicapé; tout dépend de sa dyspraxie et des troubles associés (TDAH, dys, ...). Dans certains départements la dyspraxie n'est qu'à peine reconnue. C'est une lourde charge financière pour les parents qui règlent les frais de psychomotricité, d'ergothérapie, non remboursés par la sécu + les aller-retours en voiture + les RDV chez le psy, ... Il existe un guide-barême qui fixe les calculs pour évaluer les taux d'incapacité.
patrick02 Posté(e) 28 février 2009 Posté(e) 28 février 2009 Par chez nous, dans l'Aisne, si un centre référence reconnait un enfant comme dyspraxique même sans trouble associé, la commission des droits et de l'autonomie de la mdph entérine le diagnostique et reconnait l'enfant comme handicapé. D'ailleurs la dyspraxie est reconnue et listée comme telle par l'OMS me semble t il. Il me semble donc que c'est plus une façon de présenter et de défendre un dossier que de guide barême qui lui décide du taux d'invalidité. Mais pour revenir aux difficulté cela peut-être effectivement une façon de présenter les choses aux parents.
Louise Posté(e) 28 février 2009 Auteur Posté(e) 28 février 2009 Je suis bien d'accord avec tes arguments : Il me semble donc que c'est plus une façon de présenter et de défendre un dossier que de guide barême qui lui décide du taux d'invalidité. Mais il existe encore trop de disparités entre les départements. Même si la dyspraxie est reconnue comme étant un handicap, dans la réalité certaines MDPH n'en sont pas encore convaincues. Dans le 64 nous recevons, en tant qu'association, des parents qui ne peuvent plus assurer financièrement les différentes prises en charge alors que leur enfant a été reconnu dyspraxique par un centre référent. La reconnaissance de ce trouble est de plus en plus importante. En l'espace de 3 ans je mesure les progrès réalisés : les enseignants, les médecins scolaires, les RASED et les CMPP, ... ont reçu des (in)formations. Le dialogue est plus facile entre les parents et les différents professionnels qui entourent l'enfant.
Yaka... Posté(e) 12 mars 2009 Posté(e) 12 mars 2009 Je ne suis pas une professionnelle de l'enseignement, mais la maman d'un petit garçon de 5 ans, dyspraxique visuo-spatial.Il est actuellement en GS maternelle, sa prise en charge inclut orthoptie et ergothérapie. Ses difficultés: découpage, collage, repère dans l'espace, graphisme.Jamais de dessins spontanés. Reproduction de dessins très difficile.Habillage, déshabillage, boutonnage. Ses facilités: lecteur depuis la moyenne section (né en fin novembre).Mange proprement.Excellent comportement en classe cette année: calme, pas du tout perturbateur. Les 2 maîtresses de sa classe sont au courant de son handicap, l'ergo les a contactées: depuis, elles sont plus tolérantes. Avant d'avoir le diagnostic, le parcours de mon fils a été fortement semé d'embûches: en PS: intégration très difficile, l'instit pensait même à un retard mental: évidemment aucun graphisme.Le désespoir . MS: lit fluidement des "T'Choupi" et en comprend le sens. Incapable, même encore aujourd'hui de lire des livres plus fournis en graphisme: se perd ds le texte et ne parvient pas encore à coordonner son index pour suivre sa lecture. Donc, MS: votre fils est peut être surdoué.....ça change radicalement du retard mental évoqué en première année! GS: dyspraxie fortement présumée: n'aura le diagnostic définitif qu'à 6 ans. Tout ça pour dire que le diagnostic est rarement précoce d'où l'accumulation des retards. Si vous voulez me poser des questions... Est-ce que c'est toi qui as fait les démarches pour qu'il soit suivi? Je pense que quand les parents ne sont pas capables (ce n'est pas méchant, mais certains parents ne peuvent pas faire les démarches eux mêmes) ça traine des années avant qu'il y ait une prise en charge efficace...ils passent à la fin, quand "on a le temps"
Lison Posté(e) 4 février 2012 Posté(e) 4 février 2012 Je fais remonter le sujet. J'ai un élève qui me fait m'interroger. Il ne sait pas sauter à pieds joints ni à cloche pied (il aura 6 ans début mars). Il est très maladroit, renverse les pots d'encre, les pots à feutres, à crayons, etc. Il tombe très souvent, seul, sans raison. Il perd tout et est parfois perdu dans la classe. Il ne fait pas de dessin spontanément, seulement des feuilles et des feuilles de lettres capitales, assez bien tracées, mais qui ont l'air de lui demander un réel effort. Il sait écrire son prénom (4 lettres mais avec un G et un Y, pas simple), en capitales et en cursive, à peu près. Il aime aussi faire des alignements de points de différentes couleur. Il les offre le soir à sa maman comme les autres offrent des dessins de princesses. Nous jouons aux échecs, et il est malgré cela incapable de se repérer dans un quadrillage. Ses algorithmes ne sont pas corrects (sauf alternance simple de 2 couleurs). Ses dessins (exercices) sont brouillons, maladroits et souvent griffonnés si je ne m'en saisis pas à temps. Il ne sait pas colorier, ni au feutre, ni au crayon de couleur. Les puzzles semblent une torture pour lui, même avec 6 pièces. C'est par ailleurs un petit garçon qui est incapable de jouer avec les autres. Il n'a pas d'ami, il suit les autres enfants dans la cour (ça les fatigue, ils finissent par l'envoyer promener). En classe, il a beaucoup de mal à rester concentré sur ses activités, son travail est souvent maladroit voire brouillon, mais il est à l'aise dans les jeux mathématiques, logiques, etc. C'est un élément perturbateur, qui souvent reproduit les bêtises de ses camarades (du style un élève hurle "présent" lors de l'appel, je lui dis de ne pas crier, il fait pareil quand arrive son tour). Est-ce que tous les éléments que je vous cite vous font penser à de la dyspraxie, ou est-ce que je me fais des idées ? Le médecin scolaire fait en ce moment des visites pour le passage en CP, est-ce que je dois la solliciter, attirer son attention ? Les parents de cet enfant sont plus ou moins en rupture avec l'école, refusent de rencontrer la psychologue scolaire, refusent le dialogue. J'ai ramé pour qu'ils acceptent un suivi par la rééducatrice, ce mot leur faisait peur ("notre fils est bien éduqué"), mais j'ai accentué ses difficultés scolaires pour qu'ils l'acceptent, en expliquant bien sûr ce mot. Cependant, ce suivi ne change pas trop les choses, il se fait surtout autour de jeux de langage, dans lesquels l'enfant n'a pas de problèmes, et autour de l'acceptation de l'autre, de la vie en collectivité. Merci !
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