Incident avec une stagiaire PE2

[sophielagirafe]

Ce post m'interroge beaucoup.

Peut être vais je vous choquer mais je me pose une question : est ce vraiment si traumatisant que cela (d'avoir la bouche scotchée)? Beaucoup d'entre vous semblent en avoir souffert, moi aussi petite (et oui j'étais bavarde), j'ai eu la bouche scotchée mais je ne me suis pas sentie humiliée, ni traumatisée ..

Je crois qu'on court à la catastrophe si on continue à monter en épingle la moindre punition : certes il y avait peut être mieux à faire mais tout de même ils s'en remettront.

La semaine dernière, j'ai dit aux élèves de ma classe (qui sont franchement insupportables) que nous envisagions des échanges avec les autres maîtres pour tenter d'améliorer les choses (car les autres classes ne sont pas roses non plus). Et bien des parents sont venus se plaindre en me disant que j'avais traumatisé leur enfant, que j'avais joué sur l'affection qu'ils me portent etc.... Quand je vois leur attitude (aux enfants), je me demande si c'est vraiment cela un traumatisme...

Bref, j'aimerais donc savoir quelles punitions sont vraiment "intelligentes" et efficaces surtout ? Et j'aimerais mieux comprendre cette histoire de "traumatisme" car là, j'avoue, je ne sais plus ...

Merci d'avance

Je te rejoins (mais je suis la seule apparemment). Parler de traumatisme, d'avilissement, voire de barbarie, je trouve ça vraiment exagéré. Certes, ce n'est sûrement pas malin de la part de la PE d'avoir fait ça mais je trouve les réactions un peu trop... je ne trouve pas le mot

Petite, je devais être assez pénible je l'avoue car j'étais très souvent punie (au coin, des centaines de lignes à copier, oreilles et cheveux tirés...) et, franchement, je n'ai pas du tout été traumatisée. Je me rappelle même que la maîtresse déchirait devant nous nos punitions quand on les lui rendait, je n'ose imaginer ce qu'on dirait actuellement si on voyait quelqu'un faire ça J'imagine que gronder aussi, c'est humilier l'enfant. Dans ce cas, quelles sont les mamans qui n'ont jamais humilié leur enfant ? A moins que les parents aient le droit, eux, c'est moins traumatisant ?

Bref, tout ça pour dire que je trouve très bien les propositions de Charivari mais que dans grand nombre d'écoles, elles sont totalement inefficaces malheureusement ! Attention, ne vous méprenez pas, je ne prone pas le retour des châtiments corporels ou autres sévices en tout genre !! Seulement, il ne suffit pas de dire "Arrête mon biquet, tu gènes tes petits camarades, viens t'asseoir à côté de moi !" pour que le gamin perturbateur se calme. Ou sinon, c'était loin d'être un réel perturbateur.

Adeptes de la méthode hypra douce (genre même sortir un enfant hors de la classe est humiliant et donc à banir), je ne vous souhaite pas d'avoir des CM en ZEP (et pas besoin d'avoir des CM en ZEP d'ailleurs... J'ai déjà vu des PE dépassés par des maternelles dans des écoles tranquilles et être obligées de crier et de courir partout toute la journée... Moi, avoir une instit dans ce style, je trouve ça traumatisant aussi (et surtout abrutissant). C'est vrai, il faut aussi penser à tous les autres enfants qui subissent les perturbateurs aussi !!

A force de vouloir trop bien faire, on fait des fois n'importe quoi...

Peut -être que mes propos ont-ils été mal interprétés. J'ai revu à la FAC le copain d'école en question... (il n'avait peut-être pas ton mental), lui en garde un fort traumatisme en tout cas, c'est une "torture morale" (l'acte était souvent répété): ce sont ses termes. C'est quand même un acte violent.

De toutes façons il serait temps qu'on ait des stages "pour répondre par la non-violence"; ça existe mais généralement sur le temps scolaire. Une collègue voulait participer à un de ces stages. Lettre à l'IA, même sans traitement, la réponse fut : NON.

:wink:

[zavata]

Le problème avec les punitions, c'est que l'enfant les évalue directement par rapport à ce qu'il vit chez lui et la manière dont il est éduqué. Je m'explique : si un enfant se prend une trempe à chaque fois qu'il fait une bêtise chez lui et qu'il est insupportable en classe, vous aurez du mal à le calmer en classe avec des punitions du style : aller au coin pour les plus petits ou copier des lignes pour les plus grands. C'est tellement insignifiant par rapport à se prendre une gifle que votre punition, il n'en a rien à faire. Evidemment, je ne dis pas qu'il faut adopter le même comportement que ses parents. Certainement pas. Mais justement, c'est peut-être bien une discussion et une réflexion à mener avec ses parents. Je sais : on n'est pas psy, ni assistante sociale mais avouons quand même que les problèmes de comportement des enfants trouvent très souvent leur origine dans la famille.

En fait, les punitions, ça devrait être du sur mesure et là, ça devient très compliqué à gérer. Avec untel une simple remontance suffira, avec un autre il faudra envisager l'artillerie lourde (c'est une métaphore, chers collègues, rassurez-vous). Mais dans tous les cas, il est vrai que l'humiliation ressentie par un élève suite à une punition sera toujours plus destructrice qu'autre chose.

Un jour, une maman m'a dit que le fait de punir un enfant n'était pas dramatique en soi tant que l'enfant perçoit la punition comme quelque chose de juste et, je rajouterais personnellement, de proportionnel à sa faute.

Maintenant, pour les enfants bavards (dont j'ai fait partie quand j'étais enfant. D'ailleurs, je finis par me demander si ce n'est pas un pré-requis pour être instit ), c'est autre chose. Comment canaliser ce flot de paroles incessant ? En mater, c'est encore pire. Ca ne les dérange absolument pas de parler tous en même temps. Je me demande qu'est ce qui aurait pu me faire cesser, moi, de parler quand j'étais élève. En fait, je me souviens d'une maîtresse de CE2 qui m'avait traitée de concierge et je l'avais très mal pris. Mais cette maîtresse avait aussi l'habitude de mettre des fessées déculottées en classe. Et finalement, je me demande si sa remarque ne m'a marquée justement parce qu'elle avait des pratiques humiliantes avec tous les élèves. Parce qu'en y réfléchissant bien, je n'ai pas du être bavarde qu'en CE2. Ca a bien du commencer avant et continuer après (la preuve : la longueur de ce post !).

Ma conclusion, c'est que c'est bien l'attitude générale de l'instit qui doit être prise en compte et non pas juste un geste isolé (quelque que soit la gravité de ce geste). Se focaliser sur le geste en lui même ne fera pas avancer les choses pour la PE2. En revanche, une discussion approfondie avec elle sur comment elle conçoit les rapports avec ses élèves me semblerait bien plus fructueuse.

[vf2]

Ouf Sophie37 ! Je commençais à m'inquiéter vraiment sur mes idées !

Toutefois, j'en ai discuté avec mon collègue de cycle 3 et il était lui aussi d'accord avec moi...

Bref, difficile de trouver un consensus.

[nono93]

Ce post m'interroge beaucoup.

Peut être vais je vous choquer mais je me pose une question : est ce vraiment si traumatisant que cela (d'avoir la bouche scotchée)? Beaucoup d'entre vous semblent en avoir souffert, moi aussi petite (et oui j'étais bavarde), j'ai eu la bouche scotchée mais je ne me suis pas sentie humiliée, ni traumatisée ..

Je crois qu'on court à la catastrophe si on continue à monter en épingle la moindre punition : certes il y avait peut être mieux à faire mais tout de même ils s'en remettront.

La semaine dernière, j'ai dit aux élèves de ma classe (qui sont franchement insupportables) que nous envisagions des échanges avec les autres maîtres pour tenter d'améliorer les choses (car les autres classes ne sont pas roses non plus). Et bien des parents sont venus se plaindre en me disant que j'avais traumatisé leur enfant, que j'avais joué sur l'affection qu'ils me portent etc.... Quand je vois leur attitude (aux enfants), je me demande si c'est vraiment cela un traumatisme...

Bref, j'aimerais donc savoir quelles punitions sont vraiment "intelligentes" et efficaces surtout ? Et j'aimerais mieux comprendre cette histoire de "traumatisme" car là, j'avoue, je ne sais plus ...

Merci d'avance

Je te rejoins (mais je suis la seule apparemment). Parler de traumatisme, d'avilissement, voire de barbarie, je trouve ça vraiment exagéré. Certes, ce n'est sûrement pas malin de la part de la PE d'avoir fait ça mais je trouve les réactions un peu trop... je ne trouve pas le mot

Petite, je devais être assez pénible je l'avoue car j'étais très souvent punie (au coin, des centaines de lignes à copier, oreilles et cheveux tirés...) et, franchement, je n'ai pas du tout été traumatisée. Je me rappelle même que la maîtresse déchirait devant nous nos punitions quand on les lui rendait, je n'ose imaginer ce qu'on dirait actuellement si on voyait quelqu'un faire ça J'imagine que gronder aussi, c'est humilier l'enfant. Dans ce cas, quelles sont les mamans qui n'ont jamais humilié leur enfant ? A moins que les parents aient le droit, eux, c'est moins traumatisant ?

Bref, tout ça pour dire que je trouve très bien les propositions de Charivari mais que dans grand nombre d'écoles, elles sont totalement inefficaces malheureusement ! Attention, ne vous méprenez pas, je ne prone pas le retour des châtiments corporels ou autres sévices en tout genre !! Seulement, il ne suffit pas de dire "Arrête mon biquet, tu gènes tes petits camarades, viens t'asseoir à côté de moi !" pour que le gamin perturbateur se calme. Ou sinon, c'était loin d'être un réel perturbateur.

Adeptes de la méthode hypra douce (genre même sortir un enfant hors de la classe est humiliant et donc à banir), je ne vous souhaite pas d'avoir des CM en ZEP (et pas besoin d'avoir des CM en ZEP d'ailleurs... J'ai déjà vu des PE dépassés par des maternelles dans des écoles tranquilles et être obligées de crier et de courir partout toute la journée... Moi, avoir une instit dans ce style, je trouve ça traumatisant aussi (et surtout abrutissant). C'est vrai, il faut aussi penser à tous les autres enfants qui subissent les perturbateurs aussi !!

A force de vouloir trop bien faire, on fait des fois n'importe quoi...

je suis d'accord avec toi sophie, c'est vrai que la fermeté doit être un facteur permettant une certaine ambiance de travail en classe. Mais je me demande si cet instit en aurait fait autant avec un élève de CM2, voire de SEGPA......

Dans nos quartiers difficiles, il arrive très souvent qu'on "chope" des élèves et qu'on leur montre que "physiquement" on est plus fort qu'eux... c'est bien le seul moyen qu'on trouve pour qu'ils nous respectent, c'est triste mais c'est bien la réalité de notre métier dans le 9.3 (comme ils disent). Il nous en faudrait des rouleaux de scotchs pour baillonner tous les élève bavards dans nos classes. On voit que les préoccupations des enseignants ne sont pas les mêmes selon l'endroit où on travaille.

La méthode hypra douce ne fonctionne pas chez nous, mais l'humiliation non plus.... hormis le risque d'avoir la visite de parents ou grands frères très remontés ( ce qui serait normal du reste).

[calia]

En tout cas, ce qui a l'air de ressortir, c'est qu'on n'a pas tous la même idée de l'élève perturbateur! Des fois, quand j'envoie un enfant dans la classe des petits, ce n'est pas pour l'humilier, c'est parce qu'il m'a tellement poussée à bout que je sens que je pourrais craquer et faire pire s'il restait dans ma classe. Dans mon école, on fonctionne comme ça : on se les envoie avant de craquer...

Depuis que je suis sortie de l'iufm, je suis toujours restée dans la même école, en ZEP et c'est pareuil pour mes collègues. Quand les remplaçants passent chez nous, ils nous disent qu'il y a beaucoup d'école qui demande des AVS pour problèmes de comportement pour des gamins qui sont moins pénibles que beaucoup de chez nous... Alors, on n'a peut-être pas tout à fait les mêmes points de repères que les autres, maisça me fait un peu rire la mise à l'écart sur une chaise, avec un jeu, qui règlerait tous les problèmes parce que ça permettrait au gamin de réfléchir à ce qu'il a fait!...

Je provoque un peu, volontairement...

J'ai peur pour la PE2 qui va venir me remplacer pendant 3 semaines