Elèves infernaux

[Maavanne]

Je suis en classe de CE1.

T1

J'ai trois élèves dans ma classe qui me perturbent de plus en plus la classe.

Un qui a une AVS à temps partiel, donc moitié du temps canalisé.

Un qui chantonne, rote, (lorsqu'on atteint ce point là, je demande à l'élève de se lever, de s'excuser et de sortir de la classe car dans une classe on ne rote pas) se lève... et de surcroît ne suit rien.

Le troisième toujours debout, n'écoute rien, chante, embête ses camarades, et n'exécute aucunes tâches... (je recadre toujours l'élève en me mettant face à lui et en lui expliquant mes attentes et ce que je n'accepte pas de sa part = Rien n'y fait ! )

Galère.

Au début, ça allait, j'étais la maîtresse inconnue, sévère, mais là ils commencent à s'habituer et même si je ne lâche rien, de jour en jour je sens ces trois enfants se sentir à l'aise.

Je rentre j'ai mal à la gorge, je ne crie pas mais je pousse bcp ma voix pour être assez ferme et sévère. Ils m'épuisent car ils demandent bcp bcp d'attentions. Je passe un tiers de ma journée si ce n'est pas plus, à recadrer la classe à cause de ces élèves. Que faire ? Je ne vais jamais avancer avec tout ça !

ps: je ne donne pas de punitions, que trés trés rarement, ils s'en foutent de copier des lignes ou faire des exercices.

A bientôt

Anne

[Franjoe]

Plusieurs idées me viennent en tête car il faut vire cananliser ces "leaders" avant que tout le monde les suive.

1) Exclure de la classe et envoyer chez le directeur ou chez un collègue.

2) Priver d'une partie de la récré (sur les miens ça marche)

3) Si rien ne marche convoquer les parents et mettre les choses au point. La classe n'est pas un leu où on peut tout faire et tu n'es pas leur copine. Les prents doivent connaître le comportement de leurs enfants et tu dois les prévenir que si ça ne change pas tu vas les punir.

Bon courage.

[Yasuko]

ALORS!! Il va falloir passer aux choses sérieuses!!

J'en ai eu des comme ça...

Première chose : le soir, note sur une fiche individuelle ce que chacun fait; deuxième chose : fais venir les parents et donne-leur quelques exemples (mais, en général, lorsque l'enfant se comporte comme ça, c'est qu'il agit comme ça chez lui...);

Si ça ne fait pas d'effet, oublie tes remords et passe à l'attaque : préviens d'abord "j'ai le pouvoir de te faire passer une très mauvaise journée, à toi de choisir"; bien-sûr, ça ne va pas marcher mais ensuite, tu tapes là où ça fait mal. Cible les activités qu'ils aiment faire (arts visuels, EPS ou autre); lorsqu'il est temps de faire ces activités, dis la consigne puis, d'un air mesquin, tu ajoutes "allez-y...sauf toi, machin, toi, tu vas faire des maths" (ou autre chose qu'il n'aime pas; même s'il ne le fait pas, il voit les autres faire ce qu'il aimerait bien faire lui aussi).

Lorsque tu sens qu'il est bien dégoûté, tu le fais venir et tu lui expliques que ce sera comme ça jusqu'à ce qu'il change son comportement et que tu ne préviendras qu'une seule fois.

Quoi qu'il arrive, ne perds pas tes moyens (ils seraient trop contents) et use de ton pouvoir. Bon, ok, c'est peu orthodoxe mais, ça ne devrait pas durer très longtemps. C'est comme ça que j'ai eu les durs à cuire : en classe, rien à dire (par contre, ils se lâchaient à la cantine mais bon ...).

[Maavanne]

Merci à vous deux.

Ca me rassure, je n'osais pas y aller franco comme ça, mais puisque c'est dit je vais y aller !

Il me semble que je n'ai rien à perdre !

Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Anne

[Franjoe]

Merci à vous deux.

Ca me rassure, je n'osais pas y aller franco comme ça, mais puisque c'est dit je vais y aller !

Il me semble que je n'ai rien à perdre !

Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Anne

Vas-y franco, en effet. Et pas de remords sinon ils vont prendre le dessus. Tu auras la paix après.

[flitch]

Pareil que les autres: dans ces cas-là faut pas lésiner sur l'autorité, il faut se la jouer tyran du siècle. Ne pense qu'à une chose : "je veux la paix pour travailler avec les autres". Enfonce le clou jusqu'à ce que ça marche. Bon courage. C'est une question de persévérance maintenant...

[zippyly]

Bonsoir,

je me permets de répondre car j'ai un regard un peu différent sur ce genre de situation. Je suis aussi sur un CE1 depuis 5 ans maintenant dans une ZEP 4 avec quelques élèves très difficiles.

Je sais que c'est hyper pertubant, ... et au départ moi aussi je rentrais dans ce système de punition ... mais avec certains élèves ... si on entre en conflit, on perd car eux n'ont justement rien à perdre ... Cette année, j'en ai un qui a fait tellement tourner en bourrique sa maîtresse de l'année dernière qu'il a passé une grande partie de son année et de ses récrés ... dans le couloir mais au final il a "gagné" car il n'a jamais "plié" sous l'autorité. J'en ai un autre qui passe son temps dans la rue avec des gamins de 15/18 ans ... donc ce n'est pas mes privations de récré qui le perturberaient ...

Bref, j'ai aussi la chance d'être dans une école d'application avec des imf qui ont parfois de précieux conseils. Par exemple, celui de ne pas donner de poids aux provocations d'un gamin de 8 ans en interrompant ton cours. Un joue, est debout, ...? tu te lèves et te le remets fermement mais avec bienveillance à sa place sans parler pour ne pas perturber les autres ni t'interrompre. Il parle sans raison, tu lui demandes de sortir se calmer mais sans partir dans des explications quant aux raisons car il les connait et quand tu vois qu'il est calmé, il peut à nouveau entrer. Il ne veut pas faire un travail ou ne le fait pas correctement, tu fermes le cahier et tu lui dis que c'est dommage pour lui mais que pour l'instant ça ne sert à rien qu'il ouvre son cahier puisqu'il ne travaille pas. Il reprendra quand tu jugeras qu'il est dans de bonnes dispositions pour travailler (donc toujours 3/4 min supplémentaires par rapport au moment où il te dit "ca y est maîtresse, c'est bon")

Bref, en gros, ne pas donner d'emprise à un comportement qui est fait pour attirer l'attention du maître sur soi et toujours lui montrer que dès qu'il est au travail, on peut travailler ensemble.

Ce n'est pas une méthode qui marche du jour au lendemain mais elle a au moins le mérite de ne pas te faire entrer dans des conflits d'où il est parfois difficile de sortir.

En tout cas, bon courage car ce n'est pas évident tous les jours!

Zip

[flitch]

Bref, en gros, ne pas donner d'emprise à un comportement qui est fait pour attirer l'attention du maître sur soi et toujours lui montrer que dès qu'il est au travail, on peut travailler ensemble.

Ce n'est pas une méthode qui marche du jour au lendemain mais elle a au moins le mérite de ne pas te faire entrer dans des conflits d'où il est parfois difficile de sortir.

ça ne me semble pas contredire ce que j'avais écrit, au contraire c'est à peu près le fond de ma pensée mais je n'avais pas détaillé...Pour moi l'autorité c'est avant tout la fermeté. Avant je criais beaucoup, je dépensais une énergie folle avec ceux qui me faisaient enrager. Désormais, je suis toujours aussi intransigeante mais je ne me laisse plus déborder. Dès qu'il y a une entorse au bon fonctionnement de la classe, j'isole l'élève ou je prends les mesures qui s'imposent. J'ai déjà vécu des situations de conflit où il est ensuite difficile de rétablir des relations harmonieuses avec les élèves difficiles.

Je trouve ton intervention très juste et très utile. J'ajouterais qu'il est indispensable de se décentrer : j'ai pris conscience que j'étais ridicule d'hurler sur un élève fautif en réalisant que par là il obtenait justement ce qu'il voulait, il me perturbait.

Alors en effet, il faut rester zen dans la mesure du possible. Ne pas se laisser atteindre. Ferme mais juste. Et je le répète, penser à soi d'abord: dans ces cas, on a besoin d'avoir la paix pour vraiment travailler.

[Franjoe]

Bref, en gros, ne pas donner d'emprise à un comportement qui est fait pour attirer l'attention du maître sur soi et toujours lui montrer que dès qu'il est au travail, on peut travailler ensemble.

Ce n'est pas une méthode qui marche du jour au lendemain mais elle a au moins le mérite de ne pas te faire entrer dans des conflits d'où il est parfois difficile de sortir.

ça ne me semble pas contredire ce que j'avais écrit, au contraire c'est à peu près le fond de ma pensée mais je n'avais pas détaillé...Pour moi l'autorité c'est avant tout la fermeté. Avant je criais beaucoup, je dépensais une énergie folle avec ceux qui me faisaient enrager. Désormais, je suis toujours aussi intransigeante mais je ne me laisse plus déborder. Dès qu'il y a une entorse au bon fonctionnement de la classe, j'isole l'élève ou je prends les mesures qui s'imposent. J'ai déjà vécu des situations de conflit où il est ensuite difficile de rétablir des relations harmonieuses avec les élèves difficiles.

Je trouve ton intervention très juste et très utile. J'ajouterais qu'il est indispensable de se décentrer : j'ai pris conscience que j'étais ridicule d'hurler sur un élève fautif en réalisant que par là il obtenait justement ce qu'il voulait, il me perturbait.

Alors en effet, il faut rester zen dans la mesure du possible. Ne pas se laisser atteindre. Ferme mais juste. Et je le répète, penser à soi d'abord: dans ces cas, on a besoin d'avoir la paix pour vraiment travailler.

C'est aussi mon point de vue. Je ne crie que rarement. Contrairement au début. Ca ne sert finalement à rien et ceux qui sont sages en ont vite marre. Et j'ai aussi pris l'habitude dans la mesure du possible d'aller voir discrètement celui qui perturbe et de le rasseoir sans rien dire, poser son crayon s'il fait du bruit. Lui enlever un objet des mains. Etc. Cela permet de ne pas couper sans arr^pet ce qui se passe dans la classe. En revanche si vraiment ça dégénère, il sort (parfois quelques minutes seulement). Et si rien n'y fait je l'envoie chez un collègue. Il est exclu de ce qui s'est passé dans la classe et je ne lui réexplique pas ce qu'on a fait. Par contre, sur les miens, les minutes de récrés en moins ça fait de l'effet, même en ZEP (enfin c'est une ZEP pas trop hard non plus). C'est la punition suprême pour eux ! Comme quoi, tous les publics sont différents.

Mais je continue à dire qu'il ne faut pas laisser passer tout ça, parce que ça dégénère très vite. Donc je te conseille d'essayer divers moyens et de voir ce qui marche.

[Yasuko]

C'est également ce que j'ai dit ("ne perds pas tes moyens"). Je pense qu'il faut se servir de son autorité pour montrer à l'élève qu'on est bien maître de la situation et qu'il en faut plus pour nous destabiliser.

Je ne pense pas entrer en conflit avec les élèves. Je leur dit souvent que mon comportement est directement lié au leur, que c'est donc à eux de faire leur choix et aussi d'en accepter les conséquences s'il ne font pas le bon. Ce n'est pas mon problème s'ils ne participent pas au travail en petit groupe ou à la séance d'EPS, c'est le leur. Personnellement, ça ne m'empêche pas de travailler mais, bon, je finis en leur disant que je souhaiterais quand-même qu'ils participent car ils certainement beaucoup de choses intéressantes à dire. Valoriser ces élèves pour ce qu'ils font de bien est également très important.

[Maavanne]

Merci

J'apprécie vos conseils.

Anne