CAPASH, intéressant?

[rascasse]

Moi aussi c'est sur Nice, et apparemment les propositions (donc encore rien d'officiel avant le 16 mars) sont de se former à Nice pour les gens du 06 et à Draguignan pour ceux du 83. L'idéal quoi! Enfin je parle uniquement pour l'option D, celle qui m'intéresse... Si c'est celle que tu as choisie, on se verra peut-être!

[Tampopo]

Pour ma part je dirais qu'il faut être bien préparé...

Je le passe cette année et franchement c'est l'horreur !

1. Des frais colossaux engagés en essence et en repas car je fais tous les jours de stage un aller-retour de 120 km, non remboursé.

2. La fatigue du trajet tous les jours.

3. Le fait d'avoir l'impression d'être remplaçant dans sa propre classe : cette année on est une semaine en classe, 3 l'iufm puis re une en classe >>> rien le temps de mettre en place, les gamins en vrac...

4. L'énorme pression mise par les formateurs.

5. Le boulot énorme à faire !! Je crois que j'aurais du attendre d'avoir plus d'expérience (je suis T4) car je suis obligée de beaucoup bosser aussi en didactique, ce que je n'aurais pas à faire si j'avais plus d'ancienneté.

Bref, je suis crevée, je n'arrive pas à gérer de front le boulot pour le mémoire, la préparation de classe et la préparation pour l'examen. La maison est dégoutante, je ne vois plus mes amis ni ma famille, je bosse le soir et tous les jours de congès...

Je crois que le conseil que je donnerai c'est qu'il faut le passer une année où on est sur d'être tranquille : pas de gros changements de vie en perspective, pas de problèmes familiaux ou de santé.

Après, c'est sur, les cours sont très inégaux mais dans l'ensemble ca fait beaucoup réfléchir et ca apporte énormément !!!

[rascasse]

Côté trajet et frais, pour moi ça sera plutôt le contraire: l'IUFM est à 25mn à pied de chez moi et j'aime la marche... Maintenant ça sera certainement du boulot en plus. mais pourquoi dis-tu que si tu avais plus d'ancienneté tu n'aurais pas à bosser en didactique? Ce sont les connaissances qui te manquent ou tu aurais carrément un module de moins à passer?

[panette]

j'ai fait la formation dans le 92 et je confirme en partie ce que dit tampopo....sauf le fait d'être T4. Je pense que justement c'est un atout.Nous avons moins de mal à nous défaire de certaines pratiques de classe.

Après passer le capash c'est revoir sa façon de travailler, beaucoup se remettre en question et surtout supporter la pression.

Le plus dur je trouve reste la remise du mémoire debut mai....mars avril et puis mai juin l'exam.

Bon courage tampopo.

[aukama]

Côté didactique, ça n'a rien à voir avec l'expérience; certes, les années apportent des éléments, mais il faut toujours consacrer du temps à cela, car chaque élève est différent et, dans une clis, puisque l'on peut avoir les mêmes élèves durant plusieurs années, il faut savoir faire preuve de beaucoup d'imagination et d'adaptation.

Je trouve, pour avoir vu votre site, tampopo, que vous vous avez déjà un bon bagage.

Après, la pression est plus ou moins bien gérée en fonction du tempérament de chacunE.

Personnellement, je pense qu'il est absolument indispensable de se former pour pouvoir enseigner dans le spécialisé. Alors bien sûr, il y a des enseignants non formés qui se débrouillent très bien.

Mais la formation permet:

- d'acquérir de nombreuses connaissances

- de donner plus de crédit à nos paroles, plus de poids à nos arguments: c'est peut-être idiot, mais c'est comme ça,

- de concrétiser un choix (au moins symboliquement),

- d'échanger, de questionner

- de bousculer les pratiques, de changer le regard sur les élèves,

- de pouvoir être nommé à titre définitif ce qui, de nos jours, n'est pas négligeable,

Mais c'est une formation qui n'est pas facile: par le boulot qu'elle demande, surtout depuis la formule CAPASH, du fait de l'alternance théorie terrain et de l'écriture du mémoire.

Elle est difficile, parce qu'elle renvoie beaucoup de choses et peut s'avérer très déstabilisante.

Difficile, mais indispensable si on veut enseigner dans le spécialisé.

Bonne journée à vous.

[anneso]

Je ne serais pas de bon conseil en ce moment vu que je croule sous le boulot, que je presse mes élèves comme des citrons pour essayer de boucler mes séances pour le mémoire....!Une visite de de formateur dans la classe par période (mine de rien ça met la pression...), se remettre a faire des fiches de prep.....Nul doute une année a envisager en prévenant sa famille que tu vas avoir besoin de TEMPS pour toi!

[Tampopo]

Côté trajet et frais, pour moi ça sera plutôt le contraire: l'IUFM est à 25mn à pied de chez moi et j'aime la marche... Maintenant ça sera certainement du boulot en plus. mais pourquoi dis-tu que si tu avais plus d'ancienneté tu n'aurais pas à bosser en didactique? Ce sont les connaissances qui te manquent ou tu aurais carrément un module de moins à passer?

Non je dirai que c'est plutot le temps. J'imagine que quand on a 10 ou 15 ans d'ancienneté on ne se demande plus dans quel ordre il faut faire les choses, comment on fait pour apprendre à lire au début, au milieu, quand l'élève est lecteur mais ne comprend pas, quand l'élève est lecteur mais fait plein de confusions, ou encore qu'est-ce que je fais en maths avec des élèves niveau GS... Bref un peu tout ca que moi je découvre petit à petit chaque année et qu'il faudrait que je sache déjà pour être en mesure de bien bosser pour le CAPA...

Après comme je l'avais dit précédemment je ne nie pas tout l'apport de la formation et sa nécessité, et c'est vrai que peut être ne pas avoir trop d'ancienneté permet de mieux se remettre en question. Mais c'est tout le problème pour moi, j'ai tout remis en question, j'ai l'impression de tout faire de travers, je suis complètement perdue et je n'ai pas l'expérience pour me dire ca ca fait 10 ans que tu le fais et que ca marche donc c'est bon. Je me sens complètement nulle !!!

En gros je ne dis pas qu'il ne faut pas passer le capa si on a peu d'ancienneté mais simplement que si c'est le cas il faut se préparer à une année difficile ou on se consacre à l'examen, ce que moi malheureusement je ne peux pas faire cette année...

[rascasse]

Merci pour ta réponse. Ca me rappelle des collègues de PE2, complètement destabilisés par des conseils contradictoires de formateurs et les multiples tâches demandées... Je crois que c'est bon de se remettre en question, d'accord, mais même sur quelques années on peut quand même constater les bienfaits de ses actions! Tel élève s'est "ouvert" grâce au "quoi de neuf", tel autre a arrêté de se battre dans l'année, j'ai réussi à leur transmettre mon amour des livres, ils ont découvert l'électricité sans se battre, etc...

Raccroche-toi à tes petits succès pour te dire que non tu n'es pas nulle, que même à tes formateurs tu pourrais apprendre une ou deux idées! Le nombre de formateurs de l'IUFM qui nous refilent des projets établis par des PE2, signe qu'ils n'ont pas mieux à nous proposer...

Bon courage!

[aukama]

J'ai pas mal d'expérience, Tampopo, et je vous assure que le travail que j'ai vu sur votre site montre pas mal de choses et notamment, une réflexion assez approfondie sur ce que vous faîtes.

Bien sûr que cette formation est dure, comme tout ce qui demande du travail personnel et qui bouscule les pratiques.

Je vous rassure, même après de nombreuses années, on continue à être dans la recherche de solutions, dans l'incompréhension parfois, dans le questionnement permanent. Et c'est ce qui fait la richesse de notre métier.

L'échange avec les élèves, le fait de les accompagner et de leur apporter connaissances, autonomie, de les réconcilier avec l'école, voire parfois la vie, de les réassurer... Là où d'autres ont peut-être échoué, parce que justement ils n'avaient pas ce regard particulier, cette approche spécifique (indépendamment des conditions de travail et des moyens)...

Les remises en question font partie de notre spécificité. Pourquoi telle ou telle chose marchera avec cet élève et pas avec un autre?

C'est aussi ça, notre boulot.

C'est tenter de comprendre, observer le plus finement possible, valoriser juste ce qu'il faut, dédramatiser....

Et c'est ce que vous semblez faire.

Alors cette formation, vous la ferez tôt ou tard.

Le problème que vous soulevez, semble-t-il, est autre. Est-ce le moment? Etes-vous prête?

Mais je me trompe peut-être.

En tous les cas, bon courage.

Et bonne suite.

[aukama]

Décidément, j'ai des problèmes de lecture.

Vous la faîtes, cette formation.

Et ce que vous décrivez et donc plutôt normal.

Et rejoint malgré tout ce que j'ai écrit avant.

Ayez confiance en vous et dans vos capacités.

Travailler avec des élèves comme les nôtres n'est pas chose facile, loin de là.

Il est donc légitime d'être parfois en difficultés.

Ce qui est important de comprendre, ensuite, c'est ce qui nous a mis, nous, en difficulté.

Et comment il est possible de remédier à cette difficulté.

Et surtout, de ne pas rester seulE avec tout ça.

Le travail en équipe est absolument indispensable, voire en équipe élargie (autres pro, conseiller péda, IEN).

Plus on partage, mieux c'est. Si l'on sait bien sûr rester dans son domaine de compétences.

Relisez le référenciel de compétences des enseignants spécialisés (celui qui est commun et ensuite, celui pour votre option). Il est utile d'avoir tout cela en tête.

Il y a un livre de Philippe Perrenoud sur les compétences qui peut aussi vous aider.

Forgez vous une vraie identité professionnelle et fixez vous une ligne de conduite. C'est indispensable. Pour vous, vos élèves et les partenaires.

Allez courage courage.

N'oubliez pas que la formation pour l'obtention du CAPASH permet de vérifier si les enseignants sont suffisamment costauds pour travailler avec un public qui est loin d'être simple. Surtout celui qui concerne l'option D.

On teste un peu la résistance des gens, et heureusement quelque part.

Pour cette formation, on vous demande donc de dépasser beaucoup de choses et ça ne se fait pas toujours aussi simplement qu'on le souhaiterait.

Tout ce que vous vivez et ressentez est donc normal. Dur, mais normal.

Voilà.

Et encore bravo pour votre site. Vraiment.

[Tampopo]

Merci pour vos conseil Aukama, en effet le problème pour moi est que je me suis inscrite à la formation et que peu après plusieurs problèmes me sont tombés dessus, c'est pour ca que je disais qu'il fallait choisir une année où on se sent bien.

C'est vrai aussi que je me sens seule et que ca doit jouer, je suis accaparée par des problèmes familiaux qui me laissent peu de temps pour voir mes amis, mes collègues à l'école...c'est pas trop ça... et à la formation je me sens assez isolée, il faut dire que j'ai raté le début à cause d'un accident qui m'a mis de juin à novembre en arrêt de travail et les groupes se sont constitués sans moi...

Je crois qu'il est difficile pour moi de forger cette identité professionnelle de l'enseignant spécialisée car celle que j'avais construite a été démontée par les formateurs et maintenant je suis perdue, je ne sais plus ce que je pense, ni si ce que je fais en classe est correct, je n'ai plus l'intuition que les choses vont ou pas et de toute façon j'ai l'impression que tout rate...

Je me rends bien compte qu'il faut que je dépasse tout ca pour avancer mais il y a tellement de problèmes à côté sur un plan personnel que je me sens complètement écrasée, ou alors aussi par moments complètement vide.

En tout cas merci pour vos coneils et vos encouragements, ca fait du bien de partager tout ca !

[rascasse]

Ca y est! Je suis officiellement inscrite pour la formation CAPA-SH. Il faut qu'avec seulement 9 postulants pour 12 places, tout le monde a été accepté!

D'ailleurs l'inspection rouvre le dossier d'inscriptions...