anneso Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 d'après les rumeurs et les dires de certains formateurs...les maîtres D deviendraient "personnes ressources" sur l'école ou un groupe d'ecole, seraient charges d'organiser la scolarisation des gamins, de co-intervenir dans les classes pour organiser les adaptations nécessaires ... C'est bien ce que je crains, et qui explique que les maîtres de ces classes (titulaires, car les autres vont être recasés devant des classes) ne vont pas trop se battre contre ce projet, puisqu'au final, tout le monde y perd ... sauf eux ! ça veux dire quoi ce "sauf eux"....tu semble bien aigrie ...
panette Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 d'après les rumeurs et les dires de certains formateurs...les maîtres D deviendraient "personnes ressources" sur l'école ou un groupe d'ecole, seraient charges d'organiser la scolarisation des gamins, de co-intervenir dans les classes pour organiser les adaptations nécessaires ... C'est bien ce que je crains, et qui explique que les maîtres de ces classes (titulaires, car les autres vont être recasés devant des classes) ne vont pas trop se battre contre ce projet, puisqu'au final, tout le monde y perd ... sauf eux ! J'étais en formation capashD il y a 2 ans dejà et on nous avait parlé de cela effectivement. Devenir des personnes ressources...
nane95 Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 J'étais en formation capashD il y a 2 ans dejà et on nous avait parlé de cela effectivement.Devenir des personnes ressources... Oui, c'était dans le pack capaSH E également (différent de la formation CAPSAIS... )
Goëllette Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 d'après les rumeurs et les dires de certains formateurs...les maîtres D deviendraient "personnes ressources" sur l'école ou un groupe d'ecole, seraient charges d'organiser la scolarisation des gamins, de co-intervenir dans les classes pour organiser les adaptations nécessaires ... C'est bien ce que je crains, et qui explique que les maîtres de ces classes (titulaires, car les autres vont être recasés devant des classes) ne vont pas trop se battre contre ce projet, puisqu'au final, tout le monde y perd ... sauf eux ! ça veux dire quoi ce "sauf eux"....tu semble bien aigrie ... Il est évident qu'il sera bien plus agréable pour eux d'être personne ressource que d'avoir la charge d'une classe de 12 élèves, même avec un ATSEM ou un AVS à plein temps ! Par contre, les élèves de CLIS "bazardés" dans les classes banales verront leur situation dégradée, de même que les autres élèves de la classe et l'enseignant de celle-ci. On pourra enrober ça de justifications savantes, mais la réalité est là. Si les enseignants titulaires des CLIS ont le risque de se retrouver avec la responsabilité d'une classe "banale" avec intégration (inclusion ?) d'un ou deux élèves de leurs ex classes, sûrement se battront-ils davantage pour éviter leur disparition. Je peux te sembler aigrie, simplement parce qu'on a déjà vécu ça avec les classes de perf puis d'adaptation, et on en a hélas vu les conséquences.
sihaya Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 Donnons leur des pistes, des infos pour qu'ils ne soient pas complètement affolés quand ils auront dans leur classe, un gamin en fauteuil, un gamin sourd, un gamin TCC, un gamin TED, un gamin dyslexique, un EIP, un gamin du voyage... Je vois que tu es dans la droite ligne du compagnonnage dans la formation... Je caricature, mais pourquoi pas. Chaque élève apprend, à sa manière et à son rythme, mais il apprend. Une classe de ce type, c'est un peu une classe unique, avec 5 ou 6 niveaux.c'est plutôt une ex classe de perf mais à 25 ou 30 élèves qu'à 15 comme dans "le temps". Je ne suis pas si sûr que le mélange de population et donc de problématiques multiples et variées d'apprentissage soit vraiment efficace. J'ai connu les classes de perf et c'était parfois la "cour sans miracles"...L'écart dans les apprentissages, les compétences, le délai d'exécution d'une tâche entre certains de ces élèves et les élèves normaux risque de perdurer ou carrément d'augmenter et devenir franchement insupportable au fil du temps, si les élèves sont un tant soit peu lucides. On mésestime, ou on oublie cette chère "estime de soi". JBB double niveau : ce2/cm2 1 enfant sourd 1 enfant autiste 1 primo arrivant en âge d'être en 5ème : jamais scolarisé dans son pays d'origine. Avril à juin 2009 : lecture cp, math cp/ce1 - Despuis septembre 2009 : ce2 dans toutes les disciplines quelques enfants en difficulté relevant du rased en cm2 (au moins 5), et idem en ce2 (au moins 3) un rased qui interviendra peut-être à partir de janvier, voire mars selon le planning qui n'est pas encore arrivé. 45mn/semaine. Sans autre commentaire.
rascasse Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 Bon, c'est vrai qu'on peut s'inquiéter, et bien sûr s'informer. Mais les idées de ce genre ne se réaliseront pas forcément face à la réalité de nos élèves: j'ai en tête l'idée de "collège unique", qui devait signifier le même collège pour tous jusqu'à 16 ans. Sauf que les classes de CMPP de mon époque se sont transformées en SEGPA ou en UPI, mais n'ont pas disparu... Et dans mon département ils viennent d'ouvrir des IMPRO (structure d'ASH au niveau lycée). Je ne pense pas que la fermeture des clis soit pour bientôt, mais il est vrai que je suis toujours d'un naturel optimiste! Et si Sihaya ne met pas de commentaire au fonctionnement de sa classe plutôt chargée en cas spéciaux, c'est que cela ne doit pas être facile! Les inspecteurs doivent quand même tenir compte du ras-le-bol de certains enseignants, qui brandissent l'arrêt de travail pour obtenir une descolarisation partielle d'élèves ingérables (j'en connais déjà 2 alors que je ne suis que T2. Et ils ont obtenu la descolarisation partielle).
Mogwli Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 Toutes les études qui ont été menées montrent que la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers (y compris ceux qui sont en situation de handicap) dans une même classe est bénéfique pour tous les élèves. Toutes les études ? Soit... Mais sur le terrain, les avis sont beaucoup plus nuancés, que ce soit chez certaines associations de handicapés ou chez certains professionnels aussi reconnus que Daniel Calin pour ne citer que lui : http://hsera.free.fr/index.html Quant au bilan dans les pays qui ont été très "en avance" sur nous... Pour ceux que ça intéresse, voici un lien vers un article dans lequel on a un aperçu du bilan tiré en 2005 par Mary Warnock, qui fut une grande militante de l'inclusion en Grande-Bretagne : http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/149...al-schools.html
calia Posté(e) 20 décembre 2009 Posté(e) 20 décembre 2009 Toutes les études qui ont été menées montrent que la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers (y compris ceux qui sont en situation de handicap) dans une même classe est bénéfique pour tous les élèves. Toutes les études ? Soit... Mais sur le terrain, les avis sont beaucoup plus nuancés, que ce soit chez certaines associations de handicapés ou chez certains professionnels aussi reconnus que Daniel Calin pour ne citer que lui : http://hsera.free.fr/index.html Quant au bilan dans les pays qui ont été très "en avance" sur nous... Pour ceux que ça intéresse, voici un lien vers un article dans lequel on a un aperçu du bilan tiré en 2005 par Mary Warnock, qui fut une grande militante de l'inclusion en Grande-Bretagne : http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/149...al-schools.html Merci pour ce dernier lien! J'ai déjà eu un enfant autiste scolarisé dans ma classe de PS, scolarisé à mi-temps avec AVS (qui a été recrutée seulement 4 mois après la rentrée!). Il était terrorisé, il terrorisait les autres puisqu'il les frappait et leur hurlait dessus, il n'a participé à aucune activité pendant toute l'année. Qui en retiré un bénéfice? Il a eu une place en CLIS maternelle à partir de la GS. J'ai eu aussi un élève de GS avec des troubles psychopathiques importants (selon la psy scolaire et la psy du CMP). Il n'était scolarisé qu'à mi-temps, avec AVS, et c'était l'enfer. En CP, avec l'obligation scolaire, il aurait été beaucoup plus difficile de le maintenir à mi-temps. Quand on imaginait son passage en CP, on avait vraiment peur les autres élèves de sa classe (et pour la santé mentale de sa future maîtresse!). Les apprentissages de toute une classe auraient été fotement ralentis. Heureusement il a été orienté dans le spécialisé. Il y a des enfants qui ne peuvent pas être intégrés à temps plein dans des classes.
Mogwli Posté(e) 21 décembre 2009 Posté(e) 21 décembre 2009 Toutes les études qui ont été menées montrent que la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers (y compris ceux qui sont en situation de handicap) dans une même classe est bénéfique pour tous les élèves. Toutes les études ? Soit... Mais sur le terrain, les avis sont beaucoup plus nuancés, que ce soit chez certaines associations de handicapés ou chez certains professionnels aussi reconnus que Daniel Calin pour ne citer que lui : http://hsera.free.fr/index.html Quant au bilan dans les pays qui ont été très "en avance" sur nous... Pour ceux que ça intéresse, voici un lien vers un article dans lequel on a un aperçu du bilan tiré en 2005 par Mary Warnock, qui fut une grande militante de l'inclusion en Grande-Bretagne : http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/149...al-schools.html Merci pour ce dernier lien! J'ai déjà eu un enfant autiste scolarisé dans ma classe de PS, scolarisé à mi-temps avec AVS (qui a été recrutée seulement 4 mois après la rentrée!). Il était terrorisé, il terrorisait les autres puisqu'il les frappait et leur hurlait dessus, il n'a participé à aucune activité pendant toute l'année. Qui en retiré un bénéfice? Il a eu une place en CLIS maternelle à partir de la GS. J'ai eu aussi un élève de GS avec des troubles psychopathiques importants (selon la psy scolaire et la psy du CMP). Il n'était scolarisé qu'à mi-temps, avec AVS, et c'était l'enfer. En CP, avec l'obligation scolaire, il aurait été beaucoup plus difficile de le maintenir à mi-temps. Quand on imaginait son passage en CP, on avait vraiment peur les autres élèves de sa classe (et pour la santé mentale de sa future maîtresse!). Les apprentissages de toute une classe auraient été fotement ralentis. Heureusement il a été orienté dans le spécialisé. Il y a des enfants qui ne peuvent pas être intégrés à temps plein dans des classes. De rien ! Puisque tu as eu l'occasion d'apprécier les bienfaits de l'inclusion pour un enfant autiste du côté instit, je te mets un autre lien vers un témoignage côté famille. C'est un article écrit par l'oncle de deux enfants autistes, qui n'est autre que l'un des chroniqueurs du Telegraph. Il ne s'est donc pas gêné pour profiter de cette tribune, et même si je ne partage pas les idées de ce monsieur par ailleurs, je trouve son témoignage intéressant. http://www.telegraph.co.uk/comment/columni...vely-wrong.html Autrement, des enfants psychotiques balancés dans une classe ordinaire comme ça, à la sauvage, à temps plein, c'est pas mal non plus. Pour eux, pour les autres élèves, pour l'instit... Mais manifestement, ça satisfait certains idéologues qui n'ont pas eu à vivre cette situation, ni en tant qu'enseignant, ni en tant que parent, ni en tant que handicapé, ni en tant que camarade, ni en tant qu'entourage de l'enseignant... Et ça permet de "justifier" de sordides économies budgétaires. Ma foi, du moment que Kiki Lagarde elle aussi est contente, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !
anneso Posté(e) 21 décembre 2009 Posté(e) 21 décembre 2009 Le problème a mon avis c'est que l'on veut appliquer une idéologie pas si mal mais sans les moyens humains pour qu'elle s'applique dans les conditions qui en ferait un succès...En Italie ça a marche avec 14 élèves par classes et 2 adultes en permanence...et devant les budgets collossaux ils sont revenus en arrière dans certains régions...
Mogwli Posté(e) 21 décembre 2009 Posté(e) 21 décembre 2009 Le problème a mon avis c'est que l'on veut appliquer une idéologie pas si mal mais sans les moyens humains pour qu'elle s'applique dans les conditions qui en ferait un succès...En Italie ça a marche avec 14 élèves par classes et 2 adultes en permanence...et devant les budgets collossaux ils sont revenus en arrière dans certains régions... Dr Pierre Rivière, Psychiatre, Vice-Président de HSERA, et mandaté par l'association DSP (Droits aux Soins et à une Place adaptée) : "Je vais faire des remarques de psychiatre d’enfants. Les enfants trisomiques, pour 80% d’entre eux, n’arrivent pas à associer b et a car ils ne peuvent accéder à ce degré d’abstraction. Leurs parents qui entendent de nombreuses émissions sur ce sujet de l'intégration, sont persuadés que s’ils n’arrivent pas à apprendre à lire et à écrire c’est parce qu’ils ont été enlevés de l’école pour intégrer un institut médico-éducatif. Alors que l’IME leur apprend des gestes qui en feront des adultes autonomes au maximum de leurs capacités. La répétition de séances pédagogiques en apparence "bébêtes" parce que répétitives et simples ne peuvent être entreprises à l’école ordinaire (cela les stigmatiserait) mais elles sont primordiales. Elles permettront qu’ils puissent traverser seul, acheter du pain... En Italie, les enfants handicapés sont intégrés jusqu'à l’âge de 16 ans, personne ne travaille avec eux leur autonomie, ensuite, 90% des handicapés adultes restent au domicile de leur famille. Nous accompagnons des parents qui, au départ veulent, bien sûr, plus de scolarité pour leurs enfants. Et puis, à un moment, l’enfant plafonne. C’est inhumain d’exiger d’eux l’impossible. Les parents sont longtemps aveuglés par cette illusion alors que l’enfant a déjà compris. Notre travail est d’accompagner ces parents dans ce processus de désillusion. Aujourd’hui, ces parents rentrent chez eux, ils allument la télévision et ils entendent tout le contraire de ce que nous travaillons avec eux. Il existe à Argenteuil, depuis des décennies, une école intégrée dans l'école ordinaire pour enfants malentendants. Elle marche bien. Elle associe, entre autre, des cours de langue des signes avec des enseignants spécialisés et des cours "normaux" dans différentes écoles. Depuis deux ans les parents sont obligés de se battre pour éviter la suppression de deux postes d’enseignant spécialisé, "en trop" selon l’académie. Les malentendants ont envie de communiquer, il faut encore qu’on leur donne la langue pour qu’il puisse le faire. Au nom de la non discrimination on leur supprime les professeurs qui les aident à s’intégrer." D'autres contributions là : http://hsera.free.fr/documents.html
Mogwli Posté(e) 21 décembre 2009 Posté(e) 21 décembre 2009 Et une autre contribution du Dr Nathalie Sarfaty, Psychiatre, Vice-Présidente de HSERA : "Nous dénonçons une loi qui a manifestement été élaborée sans renseignements et concertations suffisants et qui engendre des effets pervers, paradoxaux menant quelquefois même au résultat inverse qu'elle prétend atteindre. Nous dénonçons ce dispositif parce que ça va mal, cela dérape vite et nous sommes inquiets pour les enfants. Pour certains, la scolarisation dans un milieu totalement indécodable pour eux, non adaptable à leur âge de fonctionnement, ni à leur âge psychique et à leurs besoins est purement une contre indication car c’est dangereux. Pour beaucoup d’autres ce type de scolarisation ne répond pas à leurs besoins. Pour améliorer le développement d’un enfant à risque, pour réduire les conséquences d’une pathologie invalidante, pour apprendre, un enfant n’a pas toute la vie devant lui. Il y a des apprentissages, des améliorations que l’on ne pourra plus atteindre si on laisse passer trop de temps. Il est scandaleux d’attendre que les enfants fassent la preuve de leur échec pour prendre en compte leurs besoins spécifiques." Et dire que certains apprentis sorciers de notre hiérarchie se permettent de jeter l'anathème sur les enseignants qui constatent cela dans leur classe et tentent de dénoncer cette forme de maltraitance caractérisée. Heureusement que les médecins et les familles ont encore plus ou moins le droit de s'exprimer sur ce sujet, même si les médias se gardent bien de relayer leur cri d'alerte.
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