FannyW Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Pourquoi l'obligation de résultat choque t-elle autant? Je ne connais pas beaucoup d'enseignants qui n'aient pas au fond d'eux, au moins une obligation morale de résultat. On travaille pour faire progresser des élèves non ? Si aux évaluations ma classe a massivement échouée, même si j'y ai mis les moyens, même si j'ai bossé comme un malade, et bien je considère que je n'ai pas fait correctement mon boulot. Ca ne me gène pas vraiment d'être évalué sur mes résultats si c'est une évaluation honnête, plutôt que sur les seuls moyens. J'ai connu pas mal de collègues saqués malgré les bonnes performances de leurs élèves parce qu'ils n'utilisaient justement pas les "bons" moyens. (et le contraire existe aussi) Je trouve que c'est se dédouaner facilement que de considérer que si on s'est donné à fond et bien, ma fois, si les résultats ne sont pas là... Donc tu acceptes l'idée de rendre des comptes sur des résultats en partie basés sur des facteurs qui t'échappent? C'est peut aussi cela ce qui pose problème dans une logique de culture du résultat. Enfin quoi, on n'est pas dans dans un service où la matière d'œuvre est quantifiable malléable à l'envie/ C'est faire fi d'une réalité qui se conditionne avec plusieurs acteurs dont le professeur n'est qu'un humble rouage... Et puis, croire qu'on va se donner à 200% avec un moral d'enfer tout le temps, c'est super mais c'est bien vite oublier les aléas de la vie.
dhaiphi Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Pouvoir évaluer la progression d'un groupe d'élèves sur une année, pourquoi pas ? Les nuls sont un peu moins nuls et les bons sont meilleurs, chacun progressant en fonction de ses aptitudes et de son niveau de départ. Il ne va pas être facile à mettre en place le système d'évalution.
Pascal Oudot Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Il faut bien se comprendre: l' obligation de résultat est une notion juridique précise, ne la confondez pas avec autre chose comme le fait la nouvelle gestion publique.
horiu Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Pourquoi l'obligation de résultat choque t-elle autant? Je ne connais pas beaucoup d'enseignants qui n'aient pas au fond d'eux, au moins une obligation morale de résultat. On travaille pour faire progresser des élèves non ? Si aux évaluations ma classe a massivement échouée, même si j'y ai mis les moyens, même si j'ai bossé comme un malade, et bien je considère que je n'ai pas fait correctement mon boulot. Ca ne me gène pas vraiment d'être évalué sur mes résultats si c'est une évaluation honnête, plutôt que sur les seuls moyens. J'ai connu pas mal de collègues saqués malgré les bonnes performances de leurs élèves parce qu'ils n'utilisaient justement pas les "bons" moyens. (et le contraire existe aussi) Je trouve que c'est se dédouaner facilement que de considérer que si on s'est donné à fond et bien, ma fois, si les résultats ne sont pas là... Donc tu acceptes l'idée de rendre des comptes sur des résultats en partie basés sur des facteurs qui t'échappent? C'est peut aussi cela ce qui pose problème dans une logique de culture du résultat. Enfin quoi, on n'est pas dans dans un service où la matière d'œuvre est quantifiable malléable à l'envie/ C'est faire fi d'une réalité qui se conditionne avec plusieurs acteurs dont le professeur n'est qu'un humble rouage... Et puis, croire qu'on va se donner à 200% avec un moral d'enfer tout le temps, c'est super mais c'est bien vite oublier les aléas de la vie. Évidement que beaucoup de choses nous échappent, mais c'est aussi évident qu'on maîtrise une partie de notre travail et qu'on obtient des résultats (sinon on change de métier) et oui je n'ai pas peur qu'on me demande des comptes sur ce que j'ai obtenu. On est que des humbles rouages certes, on est pas là pour changer la vie des gosses, mais on est là pour qu'ils apprennent quelque chose et normalement on y arrive. Ce n'est pas une question de moral, c'est le minimum qu'on attend de nous : que les gamins aient appris quelque chose de plus que qu'en ils sont arrivés en classe. (c'est quand même ce qui se passe dans 99% des classes ? Et oui c'est quantifiable!).
JBB Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Les nuls sont un peu moins nuls ... Pas toujours, pas toujours... Mais de là à me battre la coulpe pour absence de résultats... JBB
gregnalex Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Pouvoir évaluer la progression d'un groupe d'élèves sur une année, pourquoi pas ? Les nuls sont un peu moins nuls et les bons sont meilleurs, chacun progressant en fonction de ses aptitudes et de son niveau de départ. Il ne va pas être facile à mettre en place le système d'évalution. Tout à fait d'accord. Ca me semble complètement impossible à mettre en place. Si c'est le cas, j'imagine la bidouille dans les résultats avec des tests de début d'année souvent faibles et des progrès pour tout le monde en fin d'année.
gregnalex Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Pouvoir évaluer la progression d'un groupe d'élèves sur une année, pourquoi pas ? Les nuls sont un peu moins nuls et les bons sont meilleurs, chacun progressant en fonction de ses aptitudes et de son niveau de départ. Il ne va pas être facile à mettre en place le système d'évalution. Tout à fait d'accord. Ca me semble complètement impossible à mettre en place. Si c'est le cas, j'imagine la bidouille dans les résultats avec des tests de début d'année souvent faibles et des progrès pour tout le monde en fin d'année.
Helvète Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Evidemment que le résultat seul ne peut prédominer. Cependant, au cours de certaines inspections, comme le souligne Horlu, des enseignants se voient moins bien notés que leurs collègues, non que leur enseignement soit peu efficace, mais parce que les moyens, méthodes utilisés ne conviennent pas, sur le moment, à l'IEN. Pouvoir évaluer la progression d'un groupe d'élèves sur une année, pourquoi pas ? J'ai mis en gras les mots-clés qui prouvent que depuis fort longtemps l'inspection se concentre sur la mise en œuvre de certains moyens/méthodes que l'institution juge pertinents. Il en fut ainsi des "maths modernes" et de certaines techniques d'apprentissage de la lecture. C'est l'éternel débat, jamais résolu, sur la part de talent, de savoir-faire et de science pédagogique dans la pratique du métier. Praticien ou artisan ? L'institution veut surtout, en France, de bons petits soldats...
Helvète Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Pouvoir évaluer la progression d'un groupe d'élèves sur une année, pourquoi pas ? Les nuls sont un peu moins nuls et les bons sont meilleurs, chacun progressant en fonction de ses aptitudes et de son niveau de départ. Il ne va pas être facile à mettre en place le système d'évalution. Tout à fait d'accord. Ca me semble complètement impossible à mettre en place. Si c'est le cas, j'imagine la bidouille dans les résultats avec des tests de début d'année souvent faibles et des progrès pour tout le monde en fin d'année. Rassure-toi, elle existe déjà depuis fort longtemps et à tous les échelons : sauver la face, c'est dans les 10 commandements du Ministère...
Pablo Posté(e) 16 août 2010 Posté(e) 16 août 2010 Pouvoir évaluer la progression d'un groupe d'élèves sur une année, pourquoi pas ? Les nuls sont un peu moins nuls et les bons sont meilleurs, chacun progressant en fonction de ses aptitudes et de son niveau de départ. Il ne va pas être facile à mettre en place le système d'évalution. Tout à fait d'accord. Ca me semble complètement impossible à mettre en place. Si c'est le cas, j'imagine la bidouille dans les résultats avec des tests de début d'année souvent faibles et des progrès pour tout le monde en fin d'année. c'est déjà ce qui se passe pour les évaluations nationales Par contre ce n'est pas très sympa pour les collègues antérieurs
JBB Posté(e) 17 août 2010 Posté(e) 17 août 2010 C'est dans les 10 commandements du Ministère... Le onzième étant celui-là... : "D'un âne ne feras point un cheval de course"... JBB
Pablo Posté(e) 17 août 2010 Posté(e) 17 août 2010 C'est dans les 10 commandements du Ministère... Le onzième étant celui-là... : "D'un âne ne feras point un cheval de course"... JBB Ca me rappelle un IEN qui m'avait affirmé qu'on ne ferait jamais une Ferrari avec une twingo mais que la Twingo pouvait s'avérer souvent plus utile que la Ferrari
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